Echo d'une nuit tragique.
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Echo d'une nuit tragique.
Je ne me suis pas exprimée sur les évènements du 13 Novembre dernier. Je n'en n'avais pas le coeur, et décidément je ne l'ai toujours pas. Mais j'avais envie de partager avec vous ce qui suit, qui n'est pas une fiction.
Quiberon, lundi 23 Novembre.
Le soleil brillait, éclatant, et sans le vent un peu froid, la température aurait été d’une douceur folle. Nous traînions en bord de mer, partagés entre l’envie de rester là, à écouter les mouettes crier et admirer l’océan ou trouver quelque lieu d’accueil pour apaiser notre faim et notre gourmandise.
Notre choix s’est porté sur un restaurant à la jolie façade rouge et blanche, non loin de la jetée. Renoncer à déjeuner en terrasse fût un crève-cœur mais ma frilosité l’a emporté. Dans la salle, aux petites tables recouvertes de nappes rouges, peu de convives : un couple d’un certain âge près de la baie vitrée et un vieil homme plus au centre.
Installés à la table juste derrière cet habitué, l’examen de la carte nous a mis l’eau à la bouche et l’estomac en tire-bouchon, avides de déguster. Non, taisons les détails mais la fraîcheur des produits de la mer servis avec talent, quel délice… Choyés par des serveuses accueillantes et préoccupées de notre seul bien-être, nous avons savouré ce moment de détente.
Le couple, près de la baie vitrée, discutait avec vivacité du choix d’un vin blanc et le ton assuré et connaisseur de la Dame me fait encore sourire. La salle n’était pas grande, nous avons donc profité de la conversation sans qu’elle nous dérange vraiment.
L’arrivée de nos entrées nous a fait oublier tout ce qui n’était pas le contenu de nos assiettes. Un moment de pur bonheur : saveur de la bonne chère, un des nombreux plaisirs de cette vie, l’un de ces arts de vivre qui nous sont fort enviés de par le monde, hormis par ceux qui voudraient nous les interdire... Ne pas en abuser toutefois de ces plaisirs de la table, sinon… taux de sucre et cholestérol, entre autres, pourraient bien vous rappeler à l’ordre…
Un léger brouhaha a animé l’endroit au fur et à mesure des arrivées.
Derrière nous, la voix du vieil homme nous est parvenue. Au bout de quelques minutes, mon compagnon a haussé un sourcil et il s’est mis à rire, se moquant de lui-même. Il venait de réaliser que le vieux monsieur était seul à table et utilisait, en fait, son portable. Je lui ai souri, ironique, et il m'a fait une grimace équivoque. J’ai saisi quelques mots au passage et j’ai compris la teneur de la communication : les tristes évènements, déjà vieux de dix jours. Une conversation somme toute banale de quelqu’un qui a besoin de s’épancher, peut-être pas le meilleur endroit, mais la voix ne portait guère et si je saisissais des mots inquiets, ici et là, je me trouvais aussi juste derrière lui.
Puis une voix s’est élevée en un éclat. Le ton dominateur m’a interloqué :
- Monsieur, pouvez-vous cesser de téléphoner. Vous dérangez tout le monde ! Cela suffit !
Le vieil homme s’est confondu en excuses immédiates et désolées mais le ton de son interlocuteur n’en a pas été plus aimable.
- Oui bon ça va, ça va ! A été la réponse presque méchante et bien peu respectueuse.
En une seconde, l’ambiance « bon enfant » du lieu a frôlé celle d’un hiver sibérien. Pendant de longues minutes plus un mot ne s’est élevé, même pas le bruit des couteaux et fourchettes comme si les ustensiles, eux aussi, se retrouvaient paralysés. Personne n’a su comment réagir, plus gêné de l’intervention que de la communication. Bien sûr, certains auront pensé qu’utiliser son téléphone… mais se sont gardés de le dire. Demander à une serveuse d’intervenir discrètement aurait été une preuve d’intelligence si l’écoute gênait à ce point l’intervenant…
Dos à la porte, je n’avais pas vu entrer ce couple. Mon compagnon dont le regard s’était plissé et assombri tandis qu’il dévisageait l’auteur de l’incident m’a expliqué avec un soupir désabusé :
- Il a déjà rouspété parce que le service n’allait pas assez vite alors qu’il est arrivé bien après nous. C’est un … (censuré).
Revenue de ma stupéfaction, je finis par lâcher :
- « Tout le monde » ? Mais moi, je n’étais dérangée… de quel droit ce type s’exprime pour tous les autres ?
Trop tard cependant. Difficile de faire un nouvel esclandre tandis que l’ambiance se réchauffait avec timidité. Les serveuses empressées ont fait feu de tout bois autour de leur habitué qui n’en demandait pas tant, encore trop déstabilisé par l’algarade.
Le type et sa compagne sont partis, la dernière bouchée avalée. Bon débarras.
Puis à notre tour nous avons quitté notre table. Tandis que j’ai laissé l’addition à mon « cher et tendre » (nous faisons compte commun, donc le partage est total, au cas où vous vous poseriez la question…) après les félicitations d’usage sur la qualité de notre repas, je me suis tournée vers la table du vieil homme. Il se tenait les doigts posés sur la bouche, les yeux perdus dans le vague, casquette marine vissée sur ses cheveux blancs. Je me suis avancée vers lui avec un sourire :
- Excusez-moi. Pour tout à l’heure, je voulais juste vous dire que… vous ne nous avez pas dérangés…
Surpris, le vieil homme au regard très bleu s’est à nouveau confondu en excuses.
- Je suis vraiment désolé, je ne me rendais pas compte…
- Mais vous ne nous avez pas dérangé. Nous étions pourtant là, juste derrière vous.
Il a pris mes mains dans les siennes et a confié avec une mine défaite :
- Vous savez, j’étais tout près du Bataclan ce soir là… et depuis je suis traumatisé…
Que dire… Ces yeux étaient très brillants, trop. L’émotion nous a gagné tous les deux.
- Alors il faut que ça sorte, ai-je répondu simplement.
Je lui ai offert ce que j’avais de mieux ce jour là, mon sourire le plus chaleureux. (Il parait qu’il l’est vraiment…chaleureux). Le vieux monsieur m’a sourit à son tour puis je lui ai souhaité une bonne journée et j’ai quitté l’endroit.
***
Quiberon, lundi 23 Novembre.
Le soleil brillait, éclatant, et sans le vent un peu froid, la température aurait été d’une douceur folle. Nous traînions en bord de mer, partagés entre l’envie de rester là, à écouter les mouettes crier et admirer l’océan ou trouver quelque lieu d’accueil pour apaiser notre faim et notre gourmandise.
Notre choix s’est porté sur un restaurant à la jolie façade rouge et blanche, non loin de la jetée. Renoncer à déjeuner en terrasse fût un crève-cœur mais ma frilosité l’a emporté. Dans la salle, aux petites tables recouvertes de nappes rouges, peu de convives : un couple d’un certain âge près de la baie vitrée et un vieil homme plus au centre.
Installés à la table juste derrière cet habitué, l’examen de la carte nous a mis l’eau à la bouche et l’estomac en tire-bouchon, avides de déguster. Non, taisons les détails mais la fraîcheur des produits de la mer servis avec talent, quel délice… Choyés par des serveuses accueillantes et préoccupées de notre seul bien-être, nous avons savouré ce moment de détente.
Le couple, près de la baie vitrée, discutait avec vivacité du choix d’un vin blanc et le ton assuré et connaisseur de la Dame me fait encore sourire. La salle n’était pas grande, nous avons donc profité de la conversation sans qu’elle nous dérange vraiment.
L’arrivée de nos entrées nous a fait oublier tout ce qui n’était pas le contenu de nos assiettes. Un moment de pur bonheur : saveur de la bonne chère, un des nombreux plaisirs de cette vie, l’un de ces arts de vivre qui nous sont fort enviés de par le monde, hormis par ceux qui voudraient nous les interdire... Ne pas en abuser toutefois de ces plaisirs de la table, sinon… taux de sucre et cholestérol, entre autres, pourraient bien vous rappeler à l’ordre…
Un léger brouhaha a animé l’endroit au fur et à mesure des arrivées.
Derrière nous, la voix du vieil homme nous est parvenue. Au bout de quelques minutes, mon compagnon a haussé un sourcil et il s’est mis à rire, se moquant de lui-même. Il venait de réaliser que le vieux monsieur était seul à table et utilisait, en fait, son portable. Je lui ai souri, ironique, et il m'a fait une grimace équivoque. J’ai saisi quelques mots au passage et j’ai compris la teneur de la communication : les tristes évènements, déjà vieux de dix jours. Une conversation somme toute banale de quelqu’un qui a besoin de s’épancher, peut-être pas le meilleur endroit, mais la voix ne portait guère et si je saisissais des mots inquiets, ici et là, je me trouvais aussi juste derrière lui.
Puis une voix s’est élevée en un éclat. Le ton dominateur m’a interloqué :
- Monsieur, pouvez-vous cesser de téléphoner. Vous dérangez tout le monde ! Cela suffit !
Le vieil homme s’est confondu en excuses immédiates et désolées mais le ton de son interlocuteur n’en a pas été plus aimable.
- Oui bon ça va, ça va ! A été la réponse presque méchante et bien peu respectueuse.
En une seconde, l’ambiance « bon enfant » du lieu a frôlé celle d’un hiver sibérien. Pendant de longues minutes plus un mot ne s’est élevé, même pas le bruit des couteaux et fourchettes comme si les ustensiles, eux aussi, se retrouvaient paralysés. Personne n’a su comment réagir, plus gêné de l’intervention que de la communication. Bien sûr, certains auront pensé qu’utiliser son téléphone… mais se sont gardés de le dire. Demander à une serveuse d’intervenir discrètement aurait été une preuve d’intelligence si l’écoute gênait à ce point l’intervenant…
Dos à la porte, je n’avais pas vu entrer ce couple. Mon compagnon dont le regard s’était plissé et assombri tandis qu’il dévisageait l’auteur de l’incident m’a expliqué avec un soupir désabusé :
- Il a déjà rouspété parce que le service n’allait pas assez vite alors qu’il est arrivé bien après nous. C’est un … (censuré).
Revenue de ma stupéfaction, je finis par lâcher :
- « Tout le monde » ? Mais moi, je n’étais dérangée… de quel droit ce type s’exprime pour tous les autres ?
Trop tard cependant. Difficile de faire un nouvel esclandre tandis que l’ambiance se réchauffait avec timidité. Les serveuses empressées ont fait feu de tout bois autour de leur habitué qui n’en demandait pas tant, encore trop déstabilisé par l’algarade.
Le type et sa compagne sont partis, la dernière bouchée avalée. Bon débarras.
Puis à notre tour nous avons quitté notre table. Tandis que j’ai laissé l’addition à mon « cher et tendre » (nous faisons compte commun, donc le partage est total, au cas où vous vous poseriez la question…) après les félicitations d’usage sur la qualité de notre repas, je me suis tournée vers la table du vieil homme. Il se tenait les doigts posés sur la bouche, les yeux perdus dans le vague, casquette marine vissée sur ses cheveux blancs. Je me suis avancée vers lui avec un sourire :
- Excusez-moi. Pour tout à l’heure, je voulais juste vous dire que… vous ne nous avez pas dérangés…
Surpris, le vieil homme au regard très bleu s’est à nouveau confondu en excuses.
- Je suis vraiment désolé, je ne me rendais pas compte…
- Mais vous ne nous avez pas dérangé. Nous étions pourtant là, juste derrière vous.
Il a pris mes mains dans les siennes et a confié avec une mine défaite :
- Vous savez, j’étais tout près du Bataclan ce soir là… et depuis je suis traumatisé…
Que dire… Ces yeux étaient très brillants, trop. L’émotion nous a gagné tous les deux.
- Alors il faut que ça sorte, ai-je répondu simplement.
Je lui ai offert ce que j’avais de mieux ce jour là, mon sourire le plus chaleureux. (Il parait qu’il l’est vraiment…chaleureux). Le vieux monsieur m’a sourit à son tour puis je lui ai souhaité une bonne journée et j’ai quitté l’endroit.
Dernière édition par Géraldine BM le Sam 12 Déc 2015 - 21:31, édité 2 fois
Re: Echo d'une nuit tragique.
Merde, c'est pas bien de me donner envie de pleurer comme ça ! Pauvre homme...
Merci pour le partage, Géraldine
Merci pour le partage, Géraldine
Attention, je suis un sale hibou ! (Dixit Raven.)
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Re: Echo d'une nuit tragique.
Merci Naëlle.
Faites gaffe : je dévore, j'égorge, j'éventre... et accessoirement, les jours de déprime, je mâchouille !
Re: Echo d'une nuit tragique.
J'en ai aussi les larmes aux yeux, merci pour le partage, et merci pour cet homme.
Quiconque lit la présente ligne s’engage à chanter Petit Papa Noël à l'envers chaque soir à minuit jusqu'au 25 décembre.
Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
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Re: Echo d'une nuit tragique.
J'ai eu des difficultés à l'écrire alors que je suis rentrée depuis un moment maintenant, cet incident m'a laissé une impression de malaise difficile à décrire. L'intolérance prend bien des formes, et parfois la plus inattendue...
Merci de ta lecture Raven.
Merci de ta lecture Raven.
Faites gaffe : je dévore, j'égorge, j'éventre... et accessoirement, les jours de déprime, je mâchouille !
Re: Echo d'une nuit tragique.
C'est touchant, merci d'avoir pris le temps d'écrire ce texte.
Bel hommage pour cet homme qui a certainement apprécié ta chaleur humaine.
Bel hommage pour cet homme qui a certainement apprécié ta chaleur humaine.
Max- Écritoirien émérite
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Re: Echo d'une nuit tragique.
Merci Max d'avoir pris le temps de le lire.
Faites gaffe : je dévore, j'égorge, j'éventre... et accessoirement, les jours de déprime, je mâchouille !
Re: Echo d'une nuit tragique.
C'est ce genre de rencontres fugaces, impromptues, qui nous enrichit humainement. Parce que ces petites fenêtres entrouvertes sur la réalité profonde des gens dépassent toutes les philosophies, toutes les idées reçues. Un regard croisé par hasard, un simple merci ou une confidence inattendue, et le contact se crée, bref, intense, inoubliable, un instant rare où l'autre n'est plus un étranger... pas un autre soi-même non plus, c'est difficile à expliquer... un peu comme si, l'espace d'une seconde, probablement moins, on se voyait soudain par les yeux de quelqu'un d'autre. Un reflet comme une mise à nu, désagréable parce qu'il vous oblige à une révision de conscience dont on se passerait bien.
Mais, peut-être, l'apprentissage de la vie et du monde sont-ils à ce prix...
Comme, peut-être, les plus à plaindre sont-ils ceux qui sont incapables de voir plus loin que leur nombril... ?
Mais, peut-être, l'apprentissage de la vie et du monde sont-ils à ce prix...
Comme, peut-être, les plus à plaindre sont-ils ceux qui sont incapables de voir plus loin que leur nombril... ?
"Car il faut avant tout sortir, ne fût-ce qu'un instant, de la prison sans portes ni fenêtres."
Maurice MAETERLINCK
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: Echo d'une nuit tragique.
Merci Jack pour ta lecture et cette vision très réaliste.
Mais je crois que ce qui m'a le plus dérangée, choquée c'est l'agressivité qui a jailli et à laquelle finalement aucun de nous n'a su répondre. La question serait : indifférence ? crainte ? impuissance à réagir dans le tempo (mon cas) ? Ce serait la loi du plus "fort" en l'occurrence du plus "grande gueule" qui prévaut... Mon malaise se situe là.
C'est une bonne chose de partager, cela permet de mettre des mots sur ce ressenti.
Mais je crois que ce qui m'a le plus dérangée, choquée c'est l'agressivité qui a jailli et à laquelle finalement aucun de nous n'a su répondre. La question serait : indifférence ? crainte ? impuissance à réagir dans le tempo (mon cas) ? Ce serait la loi du plus "fort" en l'occurrence du plus "grande gueule" qui prévaut... Mon malaise se situe là.
C'est une bonne chose de partager, cela permet de mettre des mots sur ce ressenti.
Re: Echo d'une nuit tragique.
Je comprends très bien ce que tu veux dire, Géraldine. Pour ma part, j'ai souvent énormément de mal à "réagir dans le tempo", comme tu dis, mais souvent aussi j'ai peur de foutre une ambiance de merde, ou alors d'intervenir alors que je connais pas forcément tous les tenants et aboutissants et de raconter de la merde. Mais j'essaie d'aller contre ma nature timide/réservée, parce que j'en ai ras-le-cul qu'on entende toujours la voix des plus cons.
Attention, je suis un sale hibou ! (Dixit Raven.)
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Re: Echo d'une nuit tragique.
Je te rejoins, Naëlle et te comprends, ayant moi-même quelques actes manqués, hors tempo, à mon actif qui me taraudent encore.
On ne connaît pas forcément tout le contexte pour pouvoir juger en un éclair, du coup il est toujours difficile de se poser : si on voulait pousser, on pourrait imaginer que monsieur "grande gueule" a peut-être été personnellement touché par ce qui s'est passé et ne supportait pas d'entendre quelqu'un en reparler. Chacun réagit différemment et il est difficile d'appréhender la portée de chaque acte, ou chaque acte manqué. Et on ne sait pas non plus ce qu'il en pense aujourd'hui, il regrette peut-être, peut-être cela le taraude-t-il, peut-être ses mots ont-ils dépassé sa pensée ? Peut-être est-il atteint d'une maladie incurable et souhaitait-il se changer les idées pour un soir sans être confronté à des choses qui l'auraient replongé dedans ? Je sais que je me fais l'avocat du diable, mais il y a toujours plus derrière une parole ou un acte que ce qu'on y voit au premier abord.
On ne connaît pas forcément tout le contexte pour pouvoir juger en un éclair, du coup il est toujours difficile de se poser : si on voulait pousser, on pourrait imaginer que monsieur "grande gueule" a peut-être été personnellement touché par ce qui s'est passé et ne supportait pas d'entendre quelqu'un en reparler. Chacun réagit différemment et il est difficile d'appréhender la portée de chaque acte, ou chaque acte manqué. Et on ne sait pas non plus ce qu'il en pense aujourd'hui, il regrette peut-être, peut-être cela le taraude-t-il, peut-être ses mots ont-ils dépassé sa pensée ? Peut-être est-il atteint d'une maladie incurable et souhaitait-il se changer les idées pour un soir sans être confronté à des choses qui l'auraient replongé dedans ? Je sais que je me fais l'avocat du diable, mais il y a toujours plus derrière une parole ou un acte que ce qu'on y voit au premier abord.
Quiconque lit la présente ligne s’engage à chanter Petit Papa Noël à l'envers chaque soir à minuit jusqu'au 25 décembre.
Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
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Re: Echo d'une nuit tragique.
Vrai qu'à la base, ce monsieur avait le profil de l' "emmerdeur", après, effectivement on peut tout imaginer sur ses "motivations" et son degré d'implication émotionnelle.
Cependant, il y avait d'autres manières d' "agir" et cela discrètement et sans agressivité.
Ce genre de comportement "virulent" , réaction épidermique pose bien des questions.
Cependant, il y avait d'autres manières d' "agir" et cela discrètement et sans agressivité.
Ce genre de comportement "virulent" , réaction épidermique pose bien des questions.
Faites gaffe : je dévore, j'égorge, j'éventre... et accessoirement, les jours de déprime, je mâchouille !
Re: Echo d'une nuit tragique.
Oui, en effet, je n'approuve pas pour autant ce type de réactions, mais j'ai tendance à me montrer indulgente dans le doute.
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Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
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Re: Echo d'une nuit tragique.
Dans une assemblée, il y a toujours un malotru qui se met à crier pour ceci ou cela. Les motivations personnelles, les paroles mal venues, les comportements outranciers, tout cela nous environnent. Je trouve que les gens se laissent avoir trop facilement par des soi-disant outils de communication. Rien n'est pire de voir qu'à une même table les convives communiquent ... avec leur portable. Comme les couples qui n'ont plus rien à se dire, les uns et lex autres ont oublié de chanter "cha ba da bada" en marchant pieds nus dans le sable et d'êttre au plus profond d'eux-mêrmes un homme et une femme.
[J'éprouve un sentiment baigné de chaleur lumineuse et de plénitude. Alors je danse, je danse en écoutant ma musique intérieure.[/i]
Anouk
Re: Echo d'une nuit tragique.
Un texte bien émouvant ! Tu as bien fait d'aller à la rencontre de cet homme plus vieux et de l'avoir réconforté à ta manière... On ne le fait pas assez se disant que ce ne sont pas nos affaires = paresse ? indifférence ? négligence envers les inconnus.
Il y aurait beaucoup à dire sur nos attitudes de repli (les miennes en tous cas )
Il aurait très bien pu apostropher le pauvre homme...
Il y aurait beaucoup à dire sur nos attitudes de repli (les miennes en tous cas )
- Hors-sujet:
- P.S. Mon mari est du genre râleur pour rien. Je connais la gêne parfois lorsqu'il se met à se croire le meilleur ou celui qui a forcément raison... À cause de son sale caractère, je passe du temps à lui demander de se calmer ! Mais, il n'admet pas qu'il peut blesser son entourage : ses enfants par exemple en se permettant de juger leurs copains (trop bohèmes à son goût).
Si encore il ne faisait que le penser mais il le leur dit, du genre : "Tu as vu, son fourgon (le copain a acheté un vieux bus et le retape pour vivre dedans, ma fille est émerveillée par le travail accompli et moi aussi d'ailleurs), c'est sale et moche. Il va pas le laisser là (dans la ruelle du grand-père où personne ne passe d'ailleurs). Tu lui dis de le garer à un autre endroit... Il dégage. " Et il accompagne le geste à la parole = grimaces, gesticulations jusqu'à ce que le copain redémarre et cherche un autre emplacement... Ça c'était à l'anniversaire de Laurie... Elle l'avait invité à sa soirée dans la maison des beaux-parents inoccupée. Mon mari a fait son kakou. Pfff ! Pas drôle ! Bref, pour casser une ambiance, il est très fort !
Comme il est bipolaire, le lendemain, il peut dire exactement le contraire ! Faut suivre. Bon, je ne fais plus trop attention mais devant des personnes non averties ou les enfants (surtout ma dernière fille, Laurie, qui hésite à rester près de nous. Il la fait pleurer souvent pour des bêtises), ça craint !
Il aurait très bien pu apostropher le pauvre homme...
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
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