Petit essai sur la colère.

Une petite réflexion sur la colère. Un petit texte que j'ai écrit il y a peu de temps.
J'espère qu'il vous plaira.


La colère me met en colère. Quand je la sens monter en moi comme un serpent en quête de chaleur, je m’irrite. Est-ce si surprenant ? Je ne sais pas, mais c’est tout moi. J’aimerais bannir la colère de mon âme et l’ensevelir sous un tas de gravats. Mais telle une herbe sauvage, elle retrouve toujours le chemin de la lumière. Comment faire taire cette colère délétère ? La religion est-elle une solution ? Non, Némésis n’est pas la clé... Les sages disent que la colère est l’ennemi du bonheur. Soit. Mais les mots me mènent vers un plaidoyer philosophique en faveur du bien-être alors que le sujet porte sur l’émoi. Et moi ? Je suis toujours à la recherche de la solution ultime... Celle qui gommera toute colère de mon âme pour laisser place à l’extase du moment présent.

Ce n'est pas tant qu'il plaise ou pas, il interroge surtout sur ce que tu ressens. Malgré tout cela m'a fait penser à un autre texte, bien connu qui évoque aussi un sentiment fort et destructeur mais l'aborde sous un autre angle :

La litanie contre la peur

"Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur mon chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

Frank Herbert
Dune

Amusant ! C'est un texte très personnel.

Quelques phrases savoureuses, par exemple : "Comment faire taire cette colère délétère ".

En termes psychologique en revanche, ce que tu exprimes ne fonctionne pas. On ne peut pas ensevelir une colère, ni la gommer. Dans ce domaine, la refouler ne fera que la voir rejaillir plus puissante une autre fois. La seule solution est de l'accepter, la recevoir, et l'orienter pour utiliser son énergie - fantastique source de mouvement - dans un sens positif.

Quand cela m'arrive - couramment car je suis plutôt "réactif" - je parviens le plus souvent à tourner cette puissance vers un but court ou moyen terme à atteindre : terminer un travail, entamer une discussion ou négociation épineuse, réussir une performance (à ma mesure hein, c't'à dire pas terrible) sportive, etc.

Bon d'accord, parfois cela ne fonctionne pas

Pas mal du tout.

Ça me fait penser à un ebook que je lis en ce moment: Je suis Rage, de Neil Jomunsi (éditions Walrus). C'est l'histoire d'un type qui déteste tout le monde, qui est en colère contre la terre entière. Un jour, une bosse lui pousse sur la tête: son médecin lui dit qu'il en a plus pour longtemps. Sauf qu'au lieu de mourir, le type voit sa bosse exploser (c'est très ragoutant!), et ce qui sort de sa tête, c'est... sa rage. Une espèce de petit monstre qui tue tout ce qu'il voit. Et parallèlement, le narrateur nous raconte l'histoire d'une fille qui fuit sa peur du monde et de la vie grâce au monde imaginaire que son esprit s'est construit (mais on peut avoir des doutes raisonnables sur l'idée selon laquelle son monde serait réellement imaginaire, la suite de l'histoire le dira sûrement). Je suis pas suffisamment avancée dans le bouquin pour pouvoir en dire plus, mais c'est juste que j'ai trouvé marrant que Perro parle de peur pour répondre à ton texte sur la colère.

J'ai pas l'habitude de ce genre de textes mais je le trouve assez sympa, pour le coup.

Je suis rage a l'air pas mal, de ce que t'en dis Naëlle. Je le tenterais à l'occasion.

Merci Perroccina pour ta lecture et ta citation.

Merci Mormir pour tes commentaires.
Un point:
>On ne peut pas ensevelir une colère, ni la gommer.
Je ne suis pas vraiment d'accord avec toi. C'est imagé. Pourquoi ne pas pouvoir ensevelir ou gommer la colère ? Je pense que l'on peut tout se permettre sur ce genre de texte bien entendu.

Merci Zaroff.

Merci Naelle, ton ebook à l'air très intéressant ! Je me met le titre de côté.

Merci Murphy Y.

Tu réussis bien à décrire cette émotion qui submerge la raison. Je la vois chez les autres car de mon côté, je ne la ressens pas donc je ne peux pas dire si on peut l'enfouir ou tout du moins, je le crois puisque je vis sans véritable colère, juste de l'énervement... Par contre la peur, l'angoisse, ça je connais trop bien

Merci Françoise GRDR,
Content que l'émotion transcrite ici te plaise.