actualités dernier trimestre 2014
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Re: actualités dernier trimestre 2014
Je n'en connais pas mais en passant par l'Arrivage peut-être que le patron Olivier a des infos plus fournies que moi !!! Parfois, c'est en dehors de la ville, dans des communes comme "Le Chaudron" à Auxon...
Re: actualités dernier trimestre 2014
merci de toutes ces infos !
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
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actualités konsstrukt novembre décembre
NEWSLETTER NOVEMBRE-DECEMBRE
Ces derniers jours, je me suis fâché avec un garçon qui n'admettait pas que je puisse ne pas avoir reçu un de ses e-mails ; qui croyait, au contraire, que je l'avais reçu mais que, pas intéressé, méprisant, je n'avais pas répondu. Bon, en soi, c'est pas très intéressant, mais ça m'a donné quand même un peu à réfléchir. C'est un monde intéressant, que ce monde. Un monde où, entre l'affirmation invérifiable faite par un humain et la promesse invérifiable faite par une machine, certains choisissent de faire confiance à la machine.
Bref.
Bonjour à tous.
Grosse newsletter ce mois-ci, prenez votre temps pour la lire, de toute façon j'aurai trop de travail, d'ici janvier, pour venir vous reprendre la tête, et cette fois-ci il y en a pour tous les goûts : Poésie portable, La place du mort, Nuit noire, Découper l'Univers, le mettre dans des boites, reculer de vingt pas, épauler son fusil et tirer sur les boites, Un autre recueil, Rituel drone, Tout pour le freak numéro 1, Descente.
Voilà ce qu'une lectrice écrit à propos de Poésie Portable ; cette critique exceptionnellement longue, réfléchie, travaillée, intelligente, me rend extrêmement fier - me donne l'impression, disons, de pas avoir bossé pour rien.
Merci, donc, à son auteur. Sincèrement.
(Et si ça vous donne envie de recevoir un exemplaire dédicacé, vous pouvez m'envoyer un chèque de 9 euros à Christophe Siébert, 5 rue Sainte-Rose, 63000 Clermont-Ferrand, ou bien suivre ce lien Paypal : https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=RPCLZ4EJW2ZJJ)
« La démence d’être sauvé » ?
Christophe Siébert ou le nihilisme ultime
Dans la lignée du « Dieu vomit les tièdes » C. Siébert déclare tout net qu’« il faut brûler vif la tiédeur –incinérer les tièdes » (78). La vie n’est pas un processus à combustion lente.
Sulfureux, trash, tonitruant, maudit et fier de l’être, l’auteur de Poésie portable est le chantre d’une noirceur assez jubilatoire une fois la nausée première surmontée, d’un cynisme d’abord irrespirable puis stimulant dans un deuxième temps. C’est que cet animal retors sait empoigner ses contradictions intérieures pour les déployer en un brillant feu d’artifices dépressif, naviguant entre pessimisme apocalyptique, doutes existentiels, paranoïa et mythomanie.
Au premier degré, il est question dans son livre de purgatoire ici et maintenant. Rien ne saurait racheter l’homme qui ne mérite que d’être enfoncé méthodiquement et implacablement dans le désespoir. On ne peut se raccrocher à rien. Où qu’il pose les yeux, l’homme renvoie de lui-même une image qu’il ne peut évidemment pas contempler en face.
D’où la mise en scène caricaturale pour Comedia : macabre, ostensiblement solennisante, cauchemardesque.
Par une sorte de complaisance inversée, cruelle et perverse, Christophe Siébert s’emploie à saper avec force détails toute illusion consolatrice, c’est-à-dire toute condition de possibilité de l’existence.
On est d’emblée au bord de l’asphyxie, c’est réussi. Son dessein est de rechercher ce point ultime du désarroi, la limite du suicide. Le seul exutoire à cette délectation anxiogène et mortifère est l’écriture qui broie si finement le fond infâme humain. Un dégoût aussi profond de l’humanité- et en particulier de ses contemporains-, une misanthropie si hyperbolique, si exhaustive ne s’approche pas si souvent, ne se lit que peu à ce degré et s’écoute encore moins.
C. Siébert et sa descente infernale spectacularisée nous défie avec toute l’intelligente impudeur qui sied à l’indécence de son propos du bord de sa scène dantesque, nous contraignant à nous confronter avec tout ce dont nous nous détournons pour simplement continuer à vivre et à perpétuer la mascarade sociale absurde qu’il dénonce. Dynamite incandescente, attisée, que la réalité ob-scène qu’il assène, mots martelés de poinçonnage psychologique.
« J’aime bien isoler le pire – le circonscrire, gaspiller tout mon temps à l’examiner sous toutes ses coutures » (51)
C’est un anti-happy end intransigeant et définitif que de derrière son masque il nous impose.
La question est de savoir jusqu’à quel point sa Poésie portable est vraiment subversive ? Il sait bien qu’au fond, par-delà sa littérale provocation et sa volonté délibérée de choquer, il ne bouleversera rien dans nos vies (désespérément normales). Il n’a rien à perdre, d’où sa violence paroxystique. Sa poésie est d’ores et déjà à fond perdu. Paradoxale subversion, trop virulente, trop frontale, trop extrême, pour réellement prétendre à un quelconque pouvoir de changement.
Il faut lui reconnaître le courage d’en exprimer la dérisoire et risquée grandeur. Son « panache » provient de ce décalage entre d’une part l’amertume et l’intégrale noirceur et d’autre part l’absence d’un point de non-retour puisque par un mécanisme de défense psychologique et instinct de survie bien méprisable, nous ne pouvons faire autrement que de nous dissocier de sa visée destructrice et de la rejeter. Son inversion des valeurs reste personnelle, îlot radical et superbe isolement sans lueur d’espoir (consolation : « l’échec est toujours plus riche que la réussite ») ; aucune affirmation en perspective. On « macère » dans la phrase « nihiliste » et on y reste englué sans tunnel de sortie. Griserie assumée des limites outrepassées, posture intenable et pourtant revendiquée.
« Sans ça je ne serai pas écrivain […] sans ça je n’aurais pas compris que la beauté se cache dans l’éclat d’un regard et que la vie se cache dans l’ombre des névroses et que plus on est vivant, moins on est normal. »
Telle est la phrase-clé susceptible de « briser la mer gelée en nous », pour commencer à comprendre et à s’orienter, qui vaut qu’on en mesure l’édifiante portée.
Excéder la normalité, s’en écarter, c’est effectivement le signe d’une exigence de vie « plus scabreuse », supérieure, qui implique souffrance et dépassement. C’est cet indice de vie intensifiée par-delà la norme qui est le critère de toute valeur, artistique ou non.
Pour cette raison, on respecte Poésie portable, quand bien même il relève des livres qui n’aident pas à vivre, où la seule balise qui vaut est cette lucidité exacerbée nimbée de folie.
Ainsi C. Siébert continuera-t-il à piétiner l’humanité et la normalité dans l’incompréhension voire l’indifférence. C’est un besoin viscéral et l’estampille de son soleil noir.
François-Xavier Farine avertissait aimablement en janvier sur son site « Poebzine » :
« Un poète de la trempe de C. Siébert n’est pas là pour rassurer les consciences bien nées. »
« Attention, chastes oreilles, cette poésie ne s’adresse pas à vous…Mais je n’en suis pas si sûr au final. »
L’hésitation exprimée à la fin d’une critique très élogieuse et enthousiaste dénote une perplexité symptomatique, qui soulève prudemment -sans la trancher- la question de la réceptivité problématique d’un tel livre, enjeu qui semble devoir être précisé.
A qui s’adresse C. Siébert ?
L’auteur, toujours à l’avant-garde, répond dans le § 88 : il s’adresse à ses pairs, pas au troupeau de la norme imperméable, mais aux « fous philosophaux » de son espèce, aux happy few du trash.
Maîtrisant l’auto-dérision dialectique, il va au-devant des critiques, prévenant le reproche de morgue que ses lecteurs ne peuvent manquer de lui adresser, - se le servant lui-même avec assez de verve et ne permettant pas qu’un autre le lui serve - : « je suis un connard –hautain-prétentieux-méprisant-débordant d’orgueil » (95)
L’outrance qui surclasse est un hameçon à double tranchant.
On en vient, après quelques difficultés, à distinguer deux niveaux de lecture selon le public atteint.
Si on s’en tient au point de vue réactif, primaire de la « norme » vilipendée, on est forcément dans la condamnation car choqué et le rejet est immédiat, bref et sans appel.
A un deuxième degré, après relecture de Poésie Portable, on se dit que l’auteur vaut vraiment la peine d’être lu, tant sur le fond que sur la forme, pour son écriture séditieuse, rageuse, sa liberté licencieuse exigeante, d’une intensité pas à la portée du premier pseudo rebelle ou autoproclamé révolté authentique venu. Car c’est un art subtil que de savoir « ingurgiter le maléfice familier qui nous entoure […] en être dissous de l’intérieur […] le vomir sous une forme ou sous une autre. »
Il n’est pas certain que tous ceux qui voient en lui un prophète, un maître es déstabilisation sociale, saisissent les conséquences de la phrase : « le relativisme nous enterrera tous ». L’incompréhension alliée à l’engouement adhésif, au suivisme fasciné n’est sans doute pas plus enviable pour lui que celle due aux préjugés de la « normalité », tant sont variées les manières d’être mal compris.
Sans doute C. Siébert mérite-t-il mieux qu’une reconnaissance confidentielle, mais vu l’étroitesse, la rigueur de sa position, sa retorse complexité, et son habillage intempestif, s’il s’en tient là, on a quelque doute sur l’efficience d’une diffusion plus large.
Poésie portable, c’est une « philosophie à coup de marteau », un point de vue jusqu’au boutiste immunisant contre la bêtise de tous bords, voie mordante et piquante qui n’est pas celle de la facilité et par laquelle il est sûr en l’ayant empruntée de s’être exposé aux foudres et gémonies d’une part, à des interprétations approximatives et partielles de l’autre.
Derrière l’extrémisme de sa posture, il sait laisser adroitement sourdre sa sensibilité d’écorché vif, tout en gravissant les sommets escarpés de « la glace » ou de « la lave » : son présent est « un haut fourneau dans le désert glacé » qui ne connaît que « l’obsession à cœur perdu et sans souci des conséquences ».
Notons, remarque précieuse entre toutes, qu’il n’est pas non plus dupe du « langage, un abus » (89).
Un brûlot superlativement âpre, dont la lecture aguerrit pour autant qu’on accepte d’être bousculé « d’un coup de poing sur la tête » et qu’on en perçoive les ressorts salvateurs. Merci pour la mise à l’épreuve.
« Toutes les manières de voir sont bonnes pourvu qu’on en revienne. » Nicolas Bouvier
« Un poème est une question posée aux autres façons d’être au monde. » Philippe Jaccottet
(Photo : Mathias Richard)
***
Une chronique de La place du mort par Yannick Blay pour Prémonition.fr :
Christophe Siébert, originaire de Millau, écrit beaucoup, mais de manière assez confidentielle. Après quelques pornos pour l'éditeur La Musardine dans la collection "Les Érotiques d'Esparbec" et un premier roman, "J'ai peur", paru dans la collection plus grand format du même éditeur, Siébert se voit publié aujourd’hui chez Camion Noir. Ce nouvel ouvrage intitulé "La Place du Mort, série Z existentielle" met en scène un jeune couple de narrateurs anti-héros aussi marginaux qu’immoraux et totalement dévorés par les liens étroits unissant Éros et Thanatos. Ceux qui n’ont pas la même vision laide et pesante de l’univers, du sens ou des choses de la vie sont tous à leurs yeux des morts-vivants et ne méritent que mépris et, accessoirement, annihilation.
À un rythme soutenu, "à tout berzingue", pour reprendre l’expression favorite de Siébert, ce roman (à ne pas confondre avec l'ouvrage du même titre, "La Place du mort", de Pascal Garnier paru l’an passé chez Points) étale donc avec une certaine complaisance les états d’âme, les obsessions et les actes violents et morbides de ces êtres à la dérive. L’auteur ne semble préoccupé que par les toxicomanes, les tarés et les cas sociaux et va parfois très loin dans la démesure sordide et brutale, presque à l’image d’un Peter Sotos ou du premier roman de la chanteuse no wave Lydia Lunch. Mais on pense aussi à "Crash" de Ballard, qui serait réécrit pour le coup par une Virginie Despentes vitupérante et sous speed, écoutant en boucle Noir les horreurs des Bérus, tant la vitesse automobile, les collisions de toutes sortes, l’obscène et le scandaleux hantent cette prose morbide et indubitablement pornographique. Malheureusement, contrairement à l’auteur anglais de "Super Cannes", l’excès et la répétition quasi systématique des scènes érotico-sordides semblent parfois un tantinet gratuites. La rébellion et la soif de vivre, libre et à tombeau ouvert, de l’héroïne s’avèrent parfois aussi destructrices que vaines, voire misérables, notamment lorsqu’elle abandonne son enfant à sa mère alcoolique. De plus, on perd parfois un peu le fil de l’histoire, surtout lorsqu’on change de narrateur et donc de focale, de temps (avec de nombreux flashs-back), ou de lieu, de manière un peu abrupte et impromptue. Cependant, on reconnaîtra à Siébert un style original et hanté ("Ça m’a fait dans le ventre comme un chasse-neige à travers la montagne" ou encore "Nous nous sommes regardés, les yeux allumés, crépitant d’une vie malicieuse et tarée, un sourire de murène en travers de nos gueules") et une facilité déconcertante à se mettre dans la peau d’une harpie vira-goth toute en déviance rock’n’rollienne, totalement désinhibée et profondément scandaleuse. Le lecteur risque bien d’être tiraillé entre attraction et répulsion pour ces êtres parfois par trop extrêmes et dénués de tabous pour le commun des mortels. À découvrir malgré tout, ou justement pour toutes ces raisons, du moins si vous n’avez pas peur des sensations fortes et du sexe sale et purulent où cyprine, sperme et sang giclent de concert dans un monde où l’échec est permanent.
Yannick Blay
***
Nuit noire vient de (re)sortir !
Et voilà, je viens de recevoir mes exemplaires de Nuit Noire ! C'est décidément, alors que ça fait maintenant onze fois que ça m'arrive, toujours la même excitation de déballer un paquet et de feuilleter pour la première fois un livre dont je suis l'auteur ! Un grand merci à tous ceux qui ont permis à ce livre d'exister, spécialement Antoine Dumont, de Trash Editions !
Quelques mentions technico-légales :
Disponible depuis le 15 novembre 2014.
Format poche, 150 pages, 6 euros (port non compris)
Couverture : Deshumanisart.
Maquette : Robert Darvel.
Préface d'Emmanuel Pierrat (écrivain, avocat, spécialiste de la censure)
ISBN : 979-10-92671-10-0
Pour contacter l'éditeur : trasheditions@gmail.com
Pour contacter l'auteur : konsstrukt@hotmail.com
Si vous voulez un exemplaire dédicacé, vous pouvez me l'acheter directement, soit par chèque (7,50 euros à envoyer avec votre adresse à Christophe Siébert, 5 rue Sainte-Rose, 63000 Clermont-Ferrand), soit par Paypal (en suivant ce lien : https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=VTUVQYJ769MQQ)
Nuit Noire, que j'ai publié en 2011 chez Rivière Blanche, qui a été sélectionné en 2012 au prix Sade, est mon roman le plus dur, violent, dérangeant, obscène, sanglant, crade, tordu, et j'en passe. Il est l'histoire, racontée à la première personne, de quelqu'un qui tue. C'est son témoignage, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Il nous explique qui il est, en quoi il croit, pourquoi il tue, comment il tue. Il ne se justifie pas. Il ne s'excuse pas. Il ne nous aime pas.
Ce livre, je l'ai écrit parce que j'en avais marre de la complaisance qui entoure, en fiction et parfois dans les conversations, les tueurs en série. J'en avais marre d'observer qu'ils fascinent, qu'ils sont (l'idée est connue) comme des rock stars du nihilisme. Merde. Ils ne sont pas ça. Ils sont cons, bornés, dangereux, pas sexys.
C'est ce que j'ai voulu montrer.
Nuit Noire, après une première carrière sur Internet, après une deuxième carrière chez Rivière Blanche, existe pour la troisième (et, je pense, dernière) fois chez Trash Editions, sous sa forme définitive, que l'éditeur appelle plaisamment director's cut. Comprendre : chez Rivière Blanche, pour atteindre à la taille de texte réclamée par l'éditeur, j'ai du rallonger la sauce : inventer un autre personnage, alterner ses propres aventures avec celle du narrateur de Nuit Noire. Je n'en étais pas tellement satisfait. Chez Trash Editions, Nuit Noire ressort expurgée de cette partie parallèle qui ne m'a jamais convaincue. C'est aussi une version nettoyée des fautes, coquilles et bourdes diverses qui entâchaient l'édition précédente.
Enfin, cerise sur le gâteau, Emmanuel Pierrat, avocat, éditeur, président du prix Sade (entre autres choses) en a écrit la préface.
Pour fêter sa nouvelle incarnation, un petit florilège des diverses réactions qu'il a suscitées par le passé :
très inquiétant...
j' espère seulement que ç'est pas trop trop trop autobiographique.
toujours aussi chargé...
C'est très fort les sentiments que tu arrives à transmettre... Un peu comme si tout cela était enfoui en nous mais que nous nous refusions à le laisser transparaître... Très fort...
Anteros n' a pas de grandes oreilles mais un gros zguègue
Tout çà me fais penser à Rouault.
la perte du sacré semble avoir beaucoup affecté notre héros, esperons qu' il se ressaisisse et sodomise toute l' éductaion nationale
Ton personnage me fais un peu penser au psychopat dans la première partie des "racines du mal" peut-être le seul livre de Dantec qui vaille le détour.
Florence va bientôt resembler à une peaupiette de veau fourrée
l'ambiance sexuel / morbide me rapelle vaguement certains passage de glamorama de B.E.Ellis qui m'avaient bien plus.
j'imagine même pas faire un film tiré de ce roman !
Je tient à te dire que j'ai lu à haute voix des bribes de phrases à quelques personnes de mon entourage, proche, une copine m'a limite cogné pour que j'arrete....
J'ai commencé mais je ne suis pas allée jusqu'au bout. Vouloir choquer peut être, mais présenter un enfant dans un rapport incestueux, comme s'il était consentant, je trouve ça scandaleux.
j'ai adoré lire ta saloperie de bouquin qui colle et poisse aux yeux...
Et en attendant les premiers extraits et les premières chroniques de Nuit Noire, voici la préface qu'Emmanuel Pierrat (avocat, écrivain, éditeur, etc.) a écrite pour la nouvelle édition :
Nuit noire est bel et bien un roman inclassable.
Le procédé est pourtant d’un abord classique : le narrateur prend la parole à la première personne, les phrases arrivent sans afféterie, la lecture est en apparence aisée. Tout présente les allures d’une fiction, certes angoissante et minutieuse, qui tourne vite au récit sexualo-terrifiant.
Mais aucun des chefs-d’œuvre du genre érotique ou d’horreur n’égale en outrance ou en intensité la plume de Christophe Siébert, dont l’audace et le style ont déjà séduit les lecteurs de la première édition papier de Nuit noire, publiée en 2011.
Christophe Siébert avait alors déjà obtenu l’adhésion d’un public exigeant grâce notamment à son collectif Konsstrukt et la parution d’épisodes parus dans l’univers numérique. Il y avait aussi ces romans pornographiques que La Musardine a édités et qui ne sont pas si éloignés que cela de notre Nuit noire, puisque la sexualité, forcément la plus morbide, alterne ou se mêle à la saleté, aux odeurs, à la souffrance, aux errances et à la mort.
Le talent de Christophe Siébert s’est confirmé depuis lors au gré de divers registres, et en particulier avec Poésie portable, paru début 2014 et dont le propos rejoint les obsessions désormais connues de son auteur.
Il ne sert à rien de résumer ici l’intrigue de Nuit noire pour analyser les raisons, si multiples, de la réussite et du succès de cette entreprise littéraire.
L’ouvrage déconcerte par sa simplicité et sa crudité : rien ne nous est épargné – et c’est tant mieux, car ce sont autant de détails qui aiguisent tous les sens, autant de malheurs subis ou voulus par le héros - dont nous suivons la folie meurtrière - et donc autant de bonheurs surprenants de lecture.
Il ne faut voir pourtant dans cette recette aucun goût pour la provocation : la pertinence du cocktail unique concocté par Christophe Siébert classe Nuit noire mille coudées au-dessus des supposés livres choc, dont le public est appelé, à grands renforts de mauvaise publicité, à se scandaliser à chaque saison littéraire.
Nuit noire est surtout un texte qui se lit sans tabous, sans complexes, sans retenue. Il met en scène la vie et la mort, réelles ou sublimées. Il s’attaque, sans crier garde, à la société et à ses tabous, sous un angle que la société, et en particulier les morales religieuse comme politique, désapprouvent. Les personnages tuent, lèchent, mordent, hument, etc. Et l’art de ce roman conduit à se délecter de ce qui autrement écrit ne pourrait qu’indigner. Les images évoquent, sans les copier, Les 120 Journées de Sodome de Sade ou, plus près de nous, Yapou bétail humain de Nosho Zuma.
La puissance de Nuit noire tient encore au mélange de tons et de voix, de scènes nauséabondes, de souvenirs d’enfance et d’adolescence, d’obsessions, de clichés, d’une volonté incessante de se soumettre à nu (dans tous les sens du terme) au jugement critique.
Les sujets abordés tour à tour se révèlent quelquefois presque inédits en littérature. Quel écrivain, même le plus sadien, a jusqu’à présent osé disserter avec un tel soin sur les aisselles, les cadavres d’animaux ou le viol de sa propre grand-mère ?
Notre romancier ne suit qu’une seule règle : le plaisir personnel, sexuel, exhibitionniste de ses créatures. Et dicte à son auditoire un rythme implacable.
Et voilà cet auditoire devenu voyeur, au fil des pages qu’il ne peut résister de tourner ; puis, arrivé au terme, s’avouer enthousiaste, vaincu par une prose écoeurante et fascinante.
Leçon magistrale contre les préjugés et les interdits, Nuit noire s’inscrit au premier rang des œuvres majeures, de celles dont la découverte marque une vie de lecteur.
***
Découper l'univers, le mettre dans des boites, reculer de vingt pas, épauler son fusil et tirer sur les boites sera mon deuxième recueil à paraître chez Gros Textes. Il se composera de 47 textes et sera illustré (couverture et peut-être illustrations intérieures) par Lilas Mala (http://lalilas.over-blog.com/) et Super Détergent (http://superdetergent.tumblr.com/). La sortie est prévue pour début 2015 ; voici le premier texte, pour vous faire une idée :
1.
Après avoir accompli une tâche longue, difficile et absorbante, c'est le retour à la vie. C'est toujours un peu difficile, le retour à la vie. Vous avez, admettons, fait trois ans de prison. Ou bien aimé quelqu'un. Ou bien eu un travail. Vous vous êtes lancé dans quelque chose qui a tenu tout le reste à l'écart, et tout le reste ça veut aussi bien dire le sommeil, l'appétit, l'hygiène, les pensées simples, la branlette du matin, tout, quelque chose qui vous a bouffé corps et âme, vous a eu jusqu'à l'os.
Et ce truc-là, prison, amour, bureau, chantier, ce truc-là est terminé. Un beau matin, ce truc-là est fini et vous vous réveillez libre.
La saveur particulière de la première promenade. Tu te dis : merde, je suis libre. Rien ne m'attend, je n'ai rien à faire d'autre que flâner, dépenser la monnaie que j'ai dans les poches, je peux rentrer à n'importe quelle heure, je fais ce que je veux, rien ni personne ne m'attend, je suis LIBRE.
Ce sentiment ambigü. Cette joie qui paraît un peu louche. Cette envie de chialer qui d'un coup serre la gorge. Ce regard apeuré qu'on a envie de lancer tout autour, mais on se contient, on continue de marcher, nulle part.
***
Un autre recueil :
Bon, il semblerait que je vienne de terminer la série de poèmes que j'avais intitulée "Un autre recueil", et qui en compte 104, numérotés de 1 à 105, le numéro 6 étant absent. En attendant sa lointaine publication (vu le calendrier de mes prochaines parutions, je ne sais pas trop si une sortie sera envisageable avant 2016), voici les deux premiers poèmes du recueil, déjà postés ici et là, mais corrigés pour l'occasion, et dans leurs formes que j'imagine définitives :
1
J'aimerais éprouver de la haine ou de la peur ou simplement
De la colère ou de la joie
Mais la plupart du temps
Je / Ne / Ressens / Rien
De plus que ressentent
Les statues
Quand les pigeons, quand les pigeons
Leurs chient dessus
2
Il y a des gens
Qui ont une opinion
Sur la politique mondiale
Il y a des gens
Qui se positionnent
Par rapport à Wall Street
Il y a des gens
Qui sont pour qui sont contre le capitalisme la guerre dans je sais pas quel pays l'avortement la peine de mort la fuite des capitaux la Gauche la Droite la pub sur les chaînes publiques à vingt heures l'ouverture des supermarchés le dimanche Vigipirate la légalisation du cannabis l'expansion d'Israël la clope la fausse clope Internet tous ces trucs
Et Laïka sans doute avait
Son avis sur le programme
De la NASA
Et Panpan le lapin albinos
Son avis aussi sur la vivisection
(Photo : Mathias Richard)
***
Rituel drone
Extrait vidéo du Rituel Drone numéro 8 à Lille :
https://youtu.be/6IaO2DIiSmA
Live report du Rituel Drone numéro 10 à Clermont-Ferrand, par Witold Bolik :
Un beau moment de nausée noisy, ou tout du moins du vomi de basse et des bruits stridents, voilà ce que promettait cette soirée à l’intitulé un rien intimidant : LA FIN DU MONDE C’EST POUR TES OREILLES ET A CLERMONT FERRAND. Ça se passait rue de la Coifferie. La belle affiche, toute de bouches et d’oreilles enflammées, est signée Lilas et Super Détergent. C’est en la contemplant que je me rends compte que j’ai complètement occulté un groupe de cette chronique et de la soirée : ça craint. Je suis désolé, Caveauphone. Je vous ai loupé. Comme expliqué ci-dessous, je boursicotais sur mon smartphone et je n’ai pas vu le temps passer. J’ai aussi loupé Petass mais c’est normal : elle a dû annuler.
Orchestre de quatre pistes : collectif anti-égo, pas de chanson, pas de chanteur, pas de refrain, pas de solo (encore que certains esprits tordus avec une vision toute personnelle de la pop trouveraient des refrains dans les apogées et des solos ou des call/recall gospeliens dans les éléments singuliers surgissant pour créer une nouvelle masse sonore). Une succession de nappes improvisées, certaines cotonneuses qui vous assomment, d’autres aiguës qui vous vrillent. Il n’y a aucune leçon à tirer de rien, le fait d’exister n’est pas un acquit, mais un hasard et une façon de tourner les boutons. Je comprends pas vraiment ce que je dis non plus, là, mais ça m’a évoqué ça.
Récré A2 rien compris non plus - but not in the good way. Je vois un type jouant de la basse (les copains m’expliquent après que c’est une guitare, pour dire à quel point je suis attentif) mais aucun son ne sort de l’instrument. On dirait un trip second degré de playback sur des bandes, ça a l’air rigolo mais impossible de rentrer dedans. Je m’imagine à tort que c’est parce que je ne suis pas assez saoul et je remonte boire des bières. En fait l’irruption imminente d’une Chantal Goya ne parviendrait pas à me réveiller. Je suis sous le coup du Rituel Drone qui a ouvert la soirée, dans une léthargie que L’Orchestre de quatre pistes ont prolongée (le pluriel leur va bien).
Christophe Siébert. Récit trash, à base de flux corporels, sperme, sang, excréments, un peu de sueur, de sadisme, d’inceste et de parenticide. Un truc dégueulasse que ne renierait pas le Jean-Louis Costes d’avant son entrée à l’Académie Française, mais sans l’hystérie et la gouaille à poils de ce dernier. Plutôt dans le ton froid, mathématique et sociopathosomnambulique d’un Anne-James Chaton. This non-song is killing me coldly, pour paraphraser la bluette. Je pense aussi à Fuzati, mais c’est plutôt à cause du masque et de la présence que de la forme d’écriture.
Un drone au laptop, qui me semble une accumulation progressive de nappes asynchrones, une sono petite qui ne m’a pas donné l’impression de faire perdre le moindre point d’audition. Mais ce qui est assourdissant c’est la violence du texte, et ce qui la rend terrible c’est la voix posée, ponctuée par des éclaircissements de gorge hors micro aussi secs que les phrases au style serré, au ton juste et cruel. Tout ça happe et retient même les fleurs bleues dans mon genre. Il s’agit bien d’un rituel. On en sort pantelant, émus, un peu merdique et trop léthargique pour du Récré A2. Ce n’est pas pour les enfants. Ce n’est pour personne. C’est de la poésie inadmissible et de la musique dangereuse (pour citer deux titres de bouquins que je n’ai pas lus dans la même phrase, c’est ma perf à moi).
Il me faudra quelques jours et quelques nuits agitées pour m’en remettre, à grandes lampées de musique kitsch dont l’anti-réalisme absolu fait du bien après tant de vérité hardcore : les Mills brothers. Je ne sais pas si ça marchera pour vous.
UN COMPTE-RENDU OBJECTIF DE LA TOURNEE :
28 octobre
Milieu d'après-midi dans la gare de Clermont-Ferrand
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
16h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 16h26 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 17h59 le train arrive à Nevers
Je descends du train
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
18h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 18h24 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 19h49 le train arrive à Montargis
Je descends du train
Je quitte la gare
On vient me chercher
La soirée se passe
Je dors
29 octobre
Début de matinée dans la gare de Montargis
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
8h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 8h51 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 9h58 le train arrive à Paris-Bercy
Je descends du train
Je sors de la gare de Paris-Bercy
Je marche dans le quartier
Je cherche une boulangerie
Je trouve une boulangerie
Je m'achète à manger
Je marche dans le quartier
Je retourne à la gare de Paris-Bercy
Assis sur un siège dans la salle d'attente je mange
Fin de matinée dans la gare de Paris-Bercy
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends l'heure de départ de mon car
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
11h30
Il est possible d'embarquer dans le car
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je traverse le parking
Je fais la queue
Je montre ma carte d'identité
Je monte dans le car
Je trouve ma place
Je m'assieds
Je dispose mes sacs à mes pieds car ils ne rentrent pas dans les logements situés au-dessus des sièges
J'abaisse la tablette
J'y pose mon téléphone portable et mon livre
Quelqu'un s'assied à côté de moi
A midi le car démarre
Je n'aurai pas d'amende car j'ai un billet
A 17h20 le car arrive à Bruxelles-Midi
Je sors du car
Je traverse la gare
Je cherche mon chemin
Je cherche le lieu où je joue ce soir
Je marche
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
J'arrive au lieu où je joue ce soir
La soirée se passe
Rituel drone numéro 6, 40 minutes
Un taxi m'emmène à l'endroit où je dois dormir
Je dors
30 octobre
Je passe la matinée à me promener autour de la gare de Bruxelles-Midi
J'ai sur le dos mon sac à dos et sur l'épaule mon sac de voyage
Je m'achète à manger
En fin de matinée j'attends sur le trottoir où se garent les cars
Je mange
Mes sacs sont posés à mes pieds
Vers midi et demi il est possible d'embarquer dans le car
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je fais la queue
Je montre ma carte d'identité
Je monte dans le car
Je trouve ma place
Je m'assieds
Je dispose mes sacs à mes pieds car ils ne rentrent pas dans les logements situés au-dessus des sièges
J'abaisse la tablette
J'y pose mon téléphone portable et mon livre
Quelqu'un s'assied à côté de moi
A 13h03 le car démarre
Je n'aurai pas d'amende car j'ai un billet
A 15h10 le car arrive à Lille-Europe
Je sors du car
Je me promène dans Lille
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
En fin d'après-midi on vient me chercher
La soirée se passe
Je dors
31 octobre
Début d'après-midi dans la gare de Lille-flandres
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
Presque 13h
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 13h02 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 14h21 le train arrive à Amiens
Je descends du train
On vient me chercher
Nous marchons à travers Amiens
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
Nous prenons un camion
Nous nous rendons au lieu où je joue ce soir
La soirée se passe
Rituel drone numéro 7, 40 minutes
Nous retournons à Amiens en camion
Nous déambulons dans Amiens
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
Nous nous rendons à l'endroit où je dors
Je dors
Premier novembre
Fin de matinée dans la gare d'Amiens
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
Je marche autour de la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je m'achète à manger
Je retourne à la gare
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
Midi et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 12h38 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 13h58 le train arrive à Lille-Flandres
Je descends du train
On vient me chercher
Nous nous rendons au lieu où je joue ce soir et où je dors ce soir et demain soir
La journée se passe
La soirée se passe
Rituel drone numéro 8, 45 minutes
Je dors
02 novembre
La journée se passe
La soirée se passe
Je dors
03 novembre
Début de matinée dans la gare de Lille-Flandres
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
Presque 8h
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 08h02 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 09h21 le train arrive à Amiens
Je descends du train
J'attends un moment dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'achète une bouteille de Perrier
Matinée dans la gare d'Amiens
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
10h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 10h14 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 11h32 le train arrive à Paris-Gare du Nord
Je descends du train
Je traverse la Gare du Nord
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je quitte l'espace de la gare
Je pénètre dans l'espace du métro
Je fais la queue pour acheter un ticket de métro
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je traverse les couloirs du métro
Je descends des escaliers
Je marche dans des couloirs
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'attends le métro
J'entre dans le métro
Je traverse Paris en métro
Je sors du métro
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je marche dans des couloirs
j'emprunte un très long tapis roulant
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je marche dans des couloirs
Je monte des escaliers
Je quitte l'espace du métro
Je pénètre dans l'espace de la gare
Je monte des escaliers mécaniques
J'arrive à la Gare de Montparnasse
Je marche dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je vais manger à Quick
Je déambule
Midi dans la gare de Montparnasse
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
13h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 13h06 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 15h24 le train arrive au Mans
Je descends du train
Je déambule dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je vais au Relay
Je feuillette des magazines
Je me tiens devant le Relay
Je profite de la zone Wi-fi
Je vais sur Internet avec mon téléphone portable
Je sors de la gare
Je m'achète à manger
Je reviens dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je cherche un endroit pour manger
Je mange
J'ai mes sacs à mes pieds
J'ai terminé de manger
Je recommence à déambuler
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Milieu d'après-midi dans la gare du Mans
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai ou sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
17h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 17h42 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 19h10 le train arrive à Rennes
Je descends du train
Début de soirée dans la gare de Rennes
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
19h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 19h35 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 20h11 le train arrive au Theil-de-Bretagne
Je descends du train
On vient me chercher
On m'emmène en voiture au lieu où je joue demain soir et où je dors ce soir et demain soir
La soirée se passe
Je dors
4 novembre
La journée se passe
La soirée se passe
Rituel drone numéro 9, 30 minutes
Je dors
5 novembre
Fin de matinée sur le quai de la gare du Theil-de-Bretagne
Je suis assis sur un banc
Au pied du banc mes deux sacs
J'attends que le train arrive
De temps en temps je déambule sur le quai
Mes deux sacs restent au pied du banc
12h40
Le train arrive
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 12h43 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 13h28 le train arrive à Rennes
Je descends du train
Je déambule dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je m'achète un billet TGV
Je vais au Relay
Je feuillette des magazines
Je me tiens devant le Relay
Je profite de la zone Wi-fi
Je vais sur Internet avec mon téléphone portable mais ça ne marche pas
Je sors de la gare
Je ne trouve rien pour m'acheter à manger
Je reviens dans la gare
Je m'achète à manger
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je cherche un endroit pour manger
Je mange
J'ai mes sacs à mes pieds
J'ai terminé de manger
Je recommence à déambuler
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Début d'après-midi dans la gare de Rennes
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
13h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche ma place
Je dépose les sacs dans les logements situés au-dessus des sièges
Je dépose ma veste pliée sur les sacs
Je m'installe sur le siège côté couloir
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
Quelqu'un s'installe côté fenêtre
J'attends que le train démarre
A 13h28 le train démarre
Au cours du voyage je n'aurai pas d'amende puisque j'ai un billet
A 14h33 le train arrive au Mans
Je descends du train
Je déambule dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je vais au Relay
Je feuillette des magazines
Je me tient devant le Relay
Je profite de la zone Wi-fi
Je vais sur Internet avec mon téléphone portable
Milieu d'après-midi dans la gare du Mans
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
15h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 15h56 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 17h42 le train arrive à Tours
Je descends du train
Je traverse le quai
Je traverse le hall
Je repère le quai où est déjà mon train
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je traverse le quai
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 17h58 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 20h38 le train arrive à Nevers
Je descends du train
Je sors de la gare
Je m'achète à manger
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je reviens dans la gare
Je commence à manger
Le train est annoncé
Je traverse le hall
Je vais sur le quai
Le train arrive
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 21h03 le train démarre
Je termine de manger
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 22h32 le train arrive à Clermont-Ferrand
Je descends du train
Je traverse le quai
Je rentre dans la gare
Je traverse la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je sors de la gare
Je marche un peu
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'attends le bus
J'entre dans le bus
Le bus traverse une partie de la ville
Je suis debout
Mes deux sacs sont à mes pieds
Le bus s'arrête
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je descends du bus
Je marche un peu
Je pense à des trucs
Un flanc acheté à Rennes et mangé au Mans
Un rhume attrapé à Montparnasse et des mouchoirs achetés à Rennes
Un Coca bu à Lille et pissé à Paris
Je pense à des trucs
J'ouvre la porte de mon immeuble
Je grimpe quatre étages
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'ouvre la porte de mon appartement
J'entre dans mon appartement
Je ferme la porte de mon appartement
PROCHAINS RITUELS DRONE :
6 décembre à l'Hôtel des Vil-es (Clermont-Ferrand), en première partie de Kristof Stisinsky (chartres, éditeur des traductions de Saul Williams réalisées par Michel Bulteau)
20 décembre à la Maison pour tous Voltaire (Montpellier) - à l'occasion de la sortie de Banzaï numéro 7, dans lequel il y aura des textes de moi
16 janvier à la Villa des cent regards (Montpellier), dans le cadre des 24 heures du drone (alors celui-là, le loupez pas, je jouerai six heures d'affilée et peut-être sans aucun texte)
ET A PROPOS DU MASQUE :
Je voudrais, une nouvelle fois, attirer votre attention sur Aurore *U*, qui depuis la tournée Porcherie crée et fabrique mes masques, et qui pour le rituel drone a également conçu mon costume. Son travail est très original, de qualité, solide, adapté aux conditions du travail sur scène ; Aurore *U* a cette qualité rare de comprendre les significations et les enjeux de votre projet sans avoir besoin de discuter quinze ans avec vous, et de réussir à traduire ça en un masque qui, à la fois est parfaitement dans le sujet et à la fois évite tout caractère littéral ou bêtement illustratif ; si vous êtes musicien, théâtreux, cinéaste, vidéaste, performeur, etc., je vous encourage vivement à aller jeter un œil à ses sites. Considérant toutes les qualités que je viens d'énumérer, les tarifs d'Aurore *U* sont tout à fait abordables.
Voici ses divers sites :
Masques et créations textiles : http://auroreu.wix.com/pantyhose
Photos et dessins : https://www.flickr.com/photos/aurore-u
Sous le nom d'Archilux : http://archi-lux.tumblr.com/
Sa page Facebook : https://www.facebook.com/aurore.bela?fref=hovercard
***
Tout pour le Freak est un nouveau e-zine, auquel j'ai participé en donnant un texte et un morceau de drone. Voici ce qu'en dit l'éditeur :
Votre attention Messieudames, Tout pour le freak #1 est arrivé !
Une œuvre collective comprenant
- un livre de 58 pages (poèmes, nouvelles, essais, illustrations)
- une compil 8 titres electro/industriel
En téléchargement à prix libre (sans minimum), venez jeter un œil, partagez sans pitié...
...et Bienvenue dans la foire aux monstres !
https://toutpourlefreak.bandcamp.com/album/1-pile-haute
***
QUELQUES EXTRAITS DE DESCENTE :
*** attention : c'est du premier jet strictement pas relu, donc farci sans doute de fautes et de lourdeurs ***
— Il m'a fallu environ trois jours pour la retrouver. Trois jours d'enquête non-officielle, et sur mon temps libre. Sachant que j'en avais pas beaucoup. Pas mal, non ?
— Tu as fait quoi ?
— Elle était remariée, la pute. Tu te rends compte ? Remariée, mère d'une petite fille, et toute la smala vivait à Lyon. J'avais toute les infos. L'adresse, l'école où allait la petite, tout. Tu sais ce que j'ai fait ? Tu veux savoir ce que j'ai fait ?
— Raconte ?...
— J'ai attendu d'avoir quelques jours de vacances et je suis allé à Lyon. J'ai passé quelques jours à les observer... A roder près de chez eux, à prendre des photos, ce genre de truc. Rien de bien méchant, tu vois. Personne savait que j'étais là, évidemment. Je suis resté cinq jours en tout. Jeudi et vendredi, j'ai bien observé, tout. Samedi, dimanche, aussi. Lundi matin j'ai attendu que tout le monde soit parti, le connard à son travail, la connasse pareil, la gosse à l'école, et je suis rentré dans le pavillon de merde. Un jeu d'enfant, tu t'en doutes. Là, j'ai pris des photos du lit conjugal, j'ai pris des photos de l'intérieur des tiroirs, les culottes de cette pute, etc. Tant que j'y étais, des photos aussi de la chambre de la fille, des jouets, des vêtements, etc. J'avais un appareil jetable. J'ai fait développer ça, j'ai payé en liquide, tu t'en doutes bien, et j'ai fourré les photos dans une grande enveloppe que j'ai glissée dans la boite aux lettres. Ca m'a occupé toute la matinée. Ensuite je suis passé chercher la gamine à l'école. Elle rentrait seule à midi, et puis ses parents la rejoignaient. J'ai abordé la gamine un peu à l'écart de l'école et je lui ai remis un gros paquet-cadeau. Je lui ai dit que c'était de la part de son papa, pour lui faire une surprise. Elle m'a demandé si elle pouvait l'ouvrir, je lui ai dit qu'elle n'avait qu'à faire comme elle voulait. Et j'ai foutu le camp.
— Et... il y avait quoi, dans le paquet ?
— Un gros rat crevé, les tripes à l'air. Et le couteau qui avait servi à la tuer encore enfoncé dans son crâne. Dans la boite, sous le rat, j'avais marqué le prénom et le nom de la gamine.
— Putain...
— Héhé... Tu imagines la panique ? Le rat crevé, les photos de l'intérieur de la maison... La gamine traumatisée, le mec fou de rage... dépôt de plainte et tout, évidemment ils – enfin, je veux dire, les flics – sont venus me voir, mais j'avias un alibi et puis bon, merde, j'étais de la maison, ils allaient pas creuser beaucoup. Du coup j'ai refait le coup trois ou quatre fois en trois ans. Les photos des strings de la pute. Un chien décapité refilé à la fille. Un chat coupé en deux. Bien sûr je pouvais pas lui refaire le coup du cadeau surprise, mais à chaque fois j'ai trouvé un truc. Pas de problème. Ils ont déménagé. Rien à branler. Tu sais quoi ? J'ai détruit leur famille. Au bout de trois ans, ils ont divorcé. Mon ex-femme était en dépression. Le mec en pouvait plus, il s'est tiré avec une autre meuf. La gamine s'est remise à pisser au lit. Elle avait dix ans ! A plus rien foutre à l'école. Cauchemars, psycothérapie, etc. Parfait. Mais j'en suis pas resté là. J'ai continué à travailler mon ex-femme. Des courriers. Des menaces. Des petits trucs. Des mecs que je connais, qui sont passé chez elle. Pisser sur ses fringues. Se branler dans son lit. Dès qu'elle rencontre un mec, faire en sorte que le mec se fasse défoncer la gueule ou embarquer par les flics et passer à tabac. Il y a six ans j'ai payé un type pour la violer et lui péter la devanture. Plus une dent, elle avait, et le mec lui avait détruit la chatte, je le connaissais, c'était un putain de sauvage, un animal. Il y a cinq ans elle s'est suicidée. Quant à sa fille, pour autant que je sache, elle est devenue timbrée, elle est retournée avec son père mais c'est la merde, elle fout rien à l'école, elle cherche la merde, elle est devenue violente, j'ai bousillé son adolescence. J'ai détruit leur vie. Et l'autre, elle est morte. Qu'est-ce que tu dis de ça ?
— Je sais pas...
— Moi, je sais, ce que je dis : faut pas me faire chier. Tu comprends ce que je te dis ? Faut pas me prendre pour un con, c'est tout. Celui qui me prend pour un con, il tombe sur un putain d'os.
Un nouvel extrait de "Descente", mon roman en cours d'écriture. Je le mets en ligne, celui-là, parce que j'en suis bien content. Non que je le trouve spécialement réussi (c'est, comme tous les autres extraits que j'ai mis en ligne jusqu'à présent, du premier jet non relu, et donc susceptible de se transformer un peu, beaucoup, voire de disparaître complètement), mais j'en suis content parce que, après des jours et des jours à galérer sur ce chapitre, à écrire des pages bonnes pour la poubelles (et qui y ont, invariablement, fini), j'ai enfin écrit ce fragment, bref, mais qui ressemble enfin à quelque chose. Les vingt pages suivantes, désormais, ne sont plus qu'une question de travail, et de patience. Le plus dur est fait.
3.
Les gens sont laids, voilà ce que se dit M., qui préfère les oiseaux, qui leur parle parfois, et qui va déambuler dans les rues après avoir nourri les pigeons qui squattent sur les toits sur quoi donnent ses fenêtres.
Il regarde les gens qui marchent dans les rues, il regarde ceux qui ont l'air d'avoir un travail et ceux qui, manifestement, n'en ont pas ; il observe les vêtements dans les vitrines, et leur prix ; il observe les menus des restaurants, et combien coûte la nourriture ; il tente de raccorder ensemble toutes ces informations, comme un puzzle, comme de la poésie expérimentale ; il n'y parvient pas souvent mais chaque jour, dehors, pendant plusieurs heures, il essaie. Les gens sont laids.
Voilà, c'est tout pour cette fois, merci de votre présence, et à bientôt !
Christophe Siébert.
Ces derniers jours, je me suis fâché avec un garçon qui n'admettait pas que je puisse ne pas avoir reçu un de ses e-mails ; qui croyait, au contraire, que je l'avais reçu mais que, pas intéressé, méprisant, je n'avais pas répondu. Bon, en soi, c'est pas très intéressant, mais ça m'a donné quand même un peu à réfléchir. C'est un monde intéressant, que ce monde. Un monde où, entre l'affirmation invérifiable faite par un humain et la promesse invérifiable faite par une machine, certains choisissent de faire confiance à la machine.
Bref.
Bonjour à tous.
Grosse newsletter ce mois-ci, prenez votre temps pour la lire, de toute façon j'aurai trop de travail, d'ici janvier, pour venir vous reprendre la tête, et cette fois-ci il y en a pour tous les goûts : Poésie portable, La place du mort, Nuit noire, Découper l'Univers, le mettre dans des boites, reculer de vingt pas, épauler son fusil et tirer sur les boites, Un autre recueil, Rituel drone, Tout pour le freak numéro 1, Descente.
Voilà ce qu'une lectrice écrit à propos de Poésie Portable ; cette critique exceptionnellement longue, réfléchie, travaillée, intelligente, me rend extrêmement fier - me donne l'impression, disons, de pas avoir bossé pour rien.
Merci, donc, à son auteur. Sincèrement.
(Et si ça vous donne envie de recevoir un exemplaire dédicacé, vous pouvez m'envoyer un chèque de 9 euros à Christophe Siébert, 5 rue Sainte-Rose, 63000 Clermont-Ferrand, ou bien suivre ce lien Paypal : https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=RPCLZ4EJW2ZJJ)
« La démence d’être sauvé » ?
Christophe Siébert ou le nihilisme ultime
Dans la lignée du « Dieu vomit les tièdes » C. Siébert déclare tout net qu’« il faut brûler vif la tiédeur –incinérer les tièdes » (78). La vie n’est pas un processus à combustion lente.
Sulfureux, trash, tonitruant, maudit et fier de l’être, l’auteur de Poésie portable est le chantre d’une noirceur assez jubilatoire une fois la nausée première surmontée, d’un cynisme d’abord irrespirable puis stimulant dans un deuxième temps. C’est que cet animal retors sait empoigner ses contradictions intérieures pour les déployer en un brillant feu d’artifices dépressif, naviguant entre pessimisme apocalyptique, doutes existentiels, paranoïa et mythomanie.
Au premier degré, il est question dans son livre de purgatoire ici et maintenant. Rien ne saurait racheter l’homme qui ne mérite que d’être enfoncé méthodiquement et implacablement dans le désespoir. On ne peut se raccrocher à rien. Où qu’il pose les yeux, l’homme renvoie de lui-même une image qu’il ne peut évidemment pas contempler en face.
D’où la mise en scène caricaturale pour Comedia : macabre, ostensiblement solennisante, cauchemardesque.
Par une sorte de complaisance inversée, cruelle et perverse, Christophe Siébert s’emploie à saper avec force détails toute illusion consolatrice, c’est-à-dire toute condition de possibilité de l’existence.
On est d’emblée au bord de l’asphyxie, c’est réussi. Son dessein est de rechercher ce point ultime du désarroi, la limite du suicide. Le seul exutoire à cette délectation anxiogène et mortifère est l’écriture qui broie si finement le fond infâme humain. Un dégoût aussi profond de l’humanité- et en particulier de ses contemporains-, une misanthropie si hyperbolique, si exhaustive ne s’approche pas si souvent, ne se lit que peu à ce degré et s’écoute encore moins.
C. Siébert et sa descente infernale spectacularisée nous défie avec toute l’intelligente impudeur qui sied à l’indécence de son propos du bord de sa scène dantesque, nous contraignant à nous confronter avec tout ce dont nous nous détournons pour simplement continuer à vivre et à perpétuer la mascarade sociale absurde qu’il dénonce. Dynamite incandescente, attisée, que la réalité ob-scène qu’il assène, mots martelés de poinçonnage psychologique.
« J’aime bien isoler le pire – le circonscrire, gaspiller tout mon temps à l’examiner sous toutes ses coutures » (51)
C’est un anti-happy end intransigeant et définitif que de derrière son masque il nous impose.
La question est de savoir jusqu’à quel point sa Poésie portable est vraiment subversive ? Il sait bien qu’au fond, par-delà sa littérale provocation et sa volonté délibérée de choquer, il ne bouleversera rien dans nos vies (désespérément normales). Il n’a rien à perdre, d’où sa violence paroxystique. Sa poésie est d’ores et déjà à fond perdu. Paradoxale subversion, trop virulente, trop frontale, trop extrême, pour réellement prétendre à un quelconque pouvoir de changement.
Il faut lui reconnaître le courage d’en exprimer la dérisoire et risquée grandeur. Son « panache » provient de ce décalage entre d’une part l’amertume et l’intégrale noirceur et d’autre part l’absence d’un point de non-retour puisque par un mécanisme de défense psychologique et instinct de survie bien méprisable, nous ne pouvons faire autrement que de nous dissocier de sa visée destructrice et de la rejeter. Son inversion des valeurs reste personnelle, îlot radical et superbe isolement sans lueur d’espoir (consolation : « l’échec est toujours plus riche que la réussite ») ; aucune affirmation en perspective. On « macère » dans la phrase « nihiliste » et on y reste englué sans tunnel de sortie. Griserie assumée des limites outrepassées, posture intenable et pourtant revendiquée.
« Sans ça je ne serai pas écrivain […] sans ça je n’aurais pas compris que la beauté se cache dans l’éclat d’un regard et que la vie se cache dans l’ombre des névroses et que plus on est vivant, moins on est normal. »
Telle est la phrase-clé susceptible de « briser la mer gelée en nous », pour commencer à comprendre et à s’orienter, qui vaut qu’on en mesure l’édifiante portée.
Excéder la normalité, s’en écarter, c’est effectivement le signe d’une exigence de vie « plus scabreuse », supérieure, qui implique souffrance et dépassement. C’est cet indice de vie intensifiée par-delà la norme qui est le critère de toute valeur, artistique ou non.
Pour cette raison, on respecte Poésie portable, quand bien même il relève des livres qui n’aident pas à vivre, où la seule balise qui vaut est cette lucidité exacerbée nimbée de folie.
Ainsi C. Siébert continuera-t-il à piétiner l’humanité et la normalité dans l’incompréhension voire l’indifférence. C’est un besoin viscéral et l’estampille de son soleil noir.
François-Xavier Farine avertissait aimablement en janvier sur son site « Poebzine » :
« Un poète de la trempe de C. Siébert n’est pas là pour rassurer les consciences bien nées. »
« Attention, chastes oreilles, cette poésie ne s’adresse pas à vous…Mais je n’en suis pas si sûr au final. »
L’hésitation exprimée à la fin d’une critique très élogieuse et enthousiaste dénote une perplexité symptomatique, qui soulève prudemment -sans la trancher- la question de la réceptivité problématique d’un tel livre, enjeu qui semble devoir être précisé.
A qui s’adresse C. Siébert ?
L’auteur, toujours à l’avant-garde, répond dans le § 88 : il s’adresse à ses pairs, pas au troupeau de la norme imperméable, mais aux « fous philosophaux » de son espèce, aux happy few du trash.
Maîtrisant l’auto-dérision dialectique, il va au-devant des critiques, prévenant le reproche de morgue que ses lecteurs ne peuvent manquer de lui adresser, - se le servant lui-même avec assez de verve et ne permettant pas qu’un autre le lui serve - : « je suis un connard –hautain-prétentieux-méprisant-débordant d’orgueil » (95)
L’outrance qui surclasse est un hameçon à double tranchant.
On en vient, après quelques difficultés, à distinguer deux niveaux de lecture selon le public atteint.
Si on s’en tient au point de vue réactif, primaire de la « norme » vilipendée, on est forcément dans la condamnation car choqué et le rejet est immédiat, bref et sans appel.
A un deuxième degré, après relecture de Poésie Portable, on se dit que l’auteur vaut vraiment la peine d’être lu, tant sur le fond que sur la forme, pour son écriture séditieuse, rageuse, sa liberté licencieuse exigeante, d’une intensité pas à la portée du premier pseudo rebelle ou autoproclamé révolté authentique venu. Car c’est un art subtil que de savoir « ingurgiter le maléfice familier qui nous entoure […] en être dissous de l’intérieur […] le vomir sous une forme ou sous une autre. »
Il n’est pas certain que tous ceux qui voient en lui un prophète, un maître es déstabilisation sociale, saisissent les conséquences de la phrase : « le relativisme nous enterrera tous ». L’incompréhension alliée à l’engouement adhésif, au suivisme fasciné n’est sans doute pas plus enviable pour lui que celle due aux préjugés de la « normalité », tant sont variées les manières d’être mal compris.
Sans doute C. Siébert mérite-t-il mieux qu’une reconnaissance confidentielle, mais vu l’étroitesse, la rigueur de sa position, sa retorse complexité, et son habillage intempestif, s’il s’en tient là, on a quelque doute sur l’efficience d’une diffusion plus large.
Poésie portable, c’est une « philosophie à coup de marteau », un point de vue jusqu’au boutiste immunisant contre la bêtise de tous bords, voie mordante et piquante qui n’est pas celle de la facilité et par laquelle il est sûr en l’ayant empruntée de s’être exposé aux foudres et gémonies d’une part, à des interprétations approximatives et partielles de l’autre.
Derrière l’extrémisme de sa posture, il sait laisser adroitement sourdre sa sensibilité d’écorché vif, tout en gravissant les sommets escarpés de « la glace » ou de « la lave » : son présent est « un haut fourneau dans le désert glacé » qui ne connaît que « l’obsession à cœur perdu et sans souci des conséquences ».
Notons, remarque précieuse entre toutes, qu’il n’est pas non plus dupe du « langage, un abus » (89).
Un brûlot superlativement âpre, dont la lecture aguerrit pour autant qu’on accepte d’être bousculé « d’un coup de poing sur la tête » et qu’on en perçoive les ressorts salvateurs. Merci pour la mise à l’épreuve.
« Toutes les manières de voir sont bonnes pourvu qu’on en revienne. » Nicolas Bouvier
« Un poème est une question posée aux autres façons d’être au monde. » Philippe Jaccottet
(Photo : Mathias Richard)
***
Une chronique de La place du mort par Yannick Blay pour Prémonition.fr :
Christophe Siébert, originaire de Millau, écrit beaucoup, mais de manière assez confidentielle. Après quelques pornos pour l'éditeur La Musardine dans la collection "Les Érotiques d'Esparbec" et un premier roman, "J'ai peur", paru dans la collection plus grand format du même éditeur, Siébert se voit publié aujourd’hui chez Camion Noir. Ce nouvel ouvrage intitulé "La Place du Mort, série Z existentielle" met en scène un jeune couple de narrateurs anti-héros aussi marginaux qu’immoraux et totalement dévorés par les liens étroits unissant Éros et Thanatos. Ceux qui n’ont pas la même vision laide et pesante de l’univers, du sens ou des choses de la vie sont tous à leurs yeux des morts-vivants et ne méritent que mépris et, accessoirement, annihilation.
À un rythme soutenu, "à tout berzingue", pour reprendre l’expression favorite de Siébert, ce roman (à ne pas confondre avec l'ouvrage du même titre, "La Place du mort", de Pascal Garnier paru l’an passé chez Points) étale donc avec une certaine complaisance les états d’âme, les obsessions et les actes violents et morbides de ces êtres à la dérive. L’auteur ne semble préoccupé que par les toxicomanes, les tarés et les cas sociaux et va parfois très loin dans la démesure sordide et brutale, presque à l’image d’un Peter Sotos ou du premier roman de la chanteuse no wave Lydia Lunch. Mais on pense aussi à "Crash" de Ballard, qui serait réécrit pour le coup par une Virginie Despentes vitupérante et sous speed, écoutant en boucle Noir les horreurs des Bérus, tant la vitesse automobile, les collisions de toutes sortes, l’obscène et le scandaleux hantent cette prose morbide et indubitablement pornographique. Malheureusement, contrairement à l’auteur anglais de "Super Cannes", l’excès et la répétition quasi systématique des scènes érotico-sordides semblent parfois un tantinet gratuites. La rébellion et la soif de vivre, libre et à tombeau ouvert, de l’héroïne s’avèrent parfois aussi destructrices que vaines, voire misérables, notamment lorsqu’elle abandonne son enfant à sa mère alcoolique. De plus, on perd parfois un peu le fil de l’histoire, surtout lorsqu’on change de narrateur et donc de focale, de temps (avec de nombreux flashs-back), ou de lieu, de manière un peu abrupte et impromptue. Cependant, on reconnaîtra à Siébert un style original et hanté ("Ça m’a fait dans le ventre comme un chasse-neige à travers la montagne" ou encore "Nous nous sommes regardés, les yeux allumés, crépitant d’une vie malicieuse et tarée, un sourire de murène en travers de nos gueules") et une facilité déconcertante à se mettre dans la peau d’une harpie vira-goth toute en déviance rock’n’rollienne, totalement désinhibée et profondément scandaleuse. Le lecteur risque bien d’être tiraillé entre attraction et répulsion pour ces êtres parfois par trop extrêmes et dénués de tabous pour le commun des mortels. À découvrir malgré tout, ou justement pour toutes ces raisons, du moins si vous n’avez pas peur des sensations fortes et du sexe sale et purulent où cyprine, sperme et sang giclent de concert dans un monde où l’échec est permanent.
Yannick Blay
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Nuit noire vient de (re)sortir !
Et voilà, je viens de recevoir mes exemplaires de Nuit Noire ! C'est décidément, alors que ça fait maintenant onze fois que ça m'arrive, toujours la même excitation de déballer un paquet et de feuilleter pour la première fois un livre dont je suis l'auteur ! Un grand merci à tous ceux qui ont permis à ce livre d'exister, spécialement Antoine Dumont, de Trash Editions !
Quelques mentions technico-légales :
Disponible depuis le 15 novembre 2014.
Format poche, 150 pages, 6 euros (port non compris)
Couverture : Deshumanisart.
Maquette : Robert Darvel.
Préface d'Emmanuel Pierrat (écrivain, avocat, spécialiste de la censure)
ISBN : 979-10-92671-10-0
Pour contacter l'éditeur : trasheditions@gmail.com
Pour contacter l'auteur : konsstrukt@hotmail.com
Si vous voulez un exemplaire dédicacé, vous pouvez me l'acheter directement, soit par chèque (7,50 euros à envoyer avec votre adresse à Christophe Siébert, 5 rue Sainte-Rose, 63000 Clermont-Ferrand), soit par Paypal (en suivant ce lien : https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=VTUVQYJ769MQQ)
Nuit Noire, que j'ai publié en 2011 chez Rivière Blanche, qui a été sélectionné en 2012 au prix Sade, est mon roman le plus dur, violent, dérangeant, obscène, sanglant, crade, tordu, et j'en passe. Il est l'histoire, racontée à la première personne, de quelqu'un qui tue. C'est son témoignage, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Il nous explique qui il est, en quoi il croit, pourquoi il tue, comment il tue. Il ne se justifie pas. Il ne s'excuse pas. Il ne nous aime pas.
Ce livre, je l'ai écrit parce que j'en avais marre de la complaisance qui entoure, en fiction et parfois dans les conversations, les tueurs en série. J'en avais marre d'observer qu'ils fascinent, qu'ils sont (l'idée est connue) comme des rock stars du nihilisme. Merde. Ils ne sont pas ça. Ils sont cons, bornés, dangereux, pas sexys.
C'est ce que j'ai voulu montrer.
Nuit Noire, après une première carrière sur Internet, après une deuxième carrière chez Rivière Blanche, existe pour la troisième (et, je pense, dernière) fois chez Trash Editions, sous sa forme définitive, que l'éditeur appelle plaisamment director's cut. Comprendre : chez Rivière Blanche, pour atteindre à la taille de texte réclamée par l'éditeur, j'ai du rallonger la sauce : inventer un autre personnage, alterner ses propres aventures avec celle du narrateur de Nuit Noire. Je n'en étais pas tellement satisfait. Chez Trash Editions, Nuit Noire ressort expurgée de cette partie parallèle qui ne m'a jamais convaincue. C'est aussi une version nettoyée des fautes, coquilles et bourdes diverses qui entâchaient l'édition précédente.
Enfin, cerise sur le gâteau, Emmanuel Pierrat, avocat, éditeur, président du prix Sade (entre autres choses) en a écrit la préface.
Pour fêter sa nouvelle incarnation, un petit florilège des diverses réactions qu'il a suscitées par le passé :
très inquiétant...
j' espère seulement que ç'est pas trop trop trop autobiographique.
toujours aussi chargé...
C'est très fort les sentiments que tu arrives à transmettre... Un peu comme si tout cela était enfoui en nous mais que nous nous refusions à le laisser transparaître... Très fort...
Anteros n' a pas de grandes oreilles mais un gros zguègue
Tout çà me fais penser à Rouault.
la perte du sacré semble avoir beaucoup affecté notre héros, esperons qu' il se ressaisisse et sodomise toute l' éductaion nationale
Ton personnage me fais un peu penser au psychopat dans la première partie des "racines du mal" peut-être le seul livre de Dantec qui vaille le détour.
Florence va bientôt resembler à une peaupiette de veau fourrée
l'ambiance sexuel / morbide me rapelle vaguement certains passage de glamorama de B.E.Ellis qui m'avaient bien plus.
j'imagine même pas faire un film tiré de ce roman !
Je tient à te dire que j'ai lu à haute voix des bribes de phrases à quelques personnes de mon entourage, proche, une copine m'a limite cogné pour que j'arrete....
J'ai commencé mais je ne suis pas allée jusqu'au bout. Vouloir choquer peut être, mais présenter un enfant dans un rapport incestueux, comme s'il était consentant, je trouve ça scandaleux.
j'ai adoré lire ta saloperie de bouquin qui colle et poisse aux yeux...
Et en attendant les premiers extraits et les premières chroniques de Nuit Noire, voici la préface qu'Emmanuel Pierrat (avocat, écrivain, éditeur, etc.) a écrite pour la nouvelle édition :
Nuit noire est bel et bien un roman inclassable.
Le procédé est pourtant d’un abord classique : le narrateur prend la parole à la première personne, les phrases arrivent sans afféterie, la lecture est en apparence aisée. Tout présente les allures d’une fiction, certes angoissante et minutieuse, qui tourne vite au récit sexualo-terrifiant.
Mais aucun des chefs-d’œuvre du genre érotique ou d’horreur n’égale en outrance ou en intensité la plume de Christophe Siébert, dont l’audace et le style ont déjà séduit les lecteurs de la première édition papier de Nuit noire, publiée en 2011.
Christophe Siébert avait alors déjà obtenu l’adhésion d’un public exigeant grâce notamment à son collectif Konsstrukt et la parution d’épisodes parus dans l’univers numérique. Il y avait aussi ces romans pornographiques que La Musardine a édités et qui ne sont pas si éloignés que cela de notre Nuit noire, puisque la sexualité, forcément la plus morbide, alterne ou se mêle à la saleté, aux odeurs, à la souffrance, aux errances et à la mort.
Le talent de Christophe Siébert s’est confirmé depuis lors au gré de divers registres, et en particulier avec Poésie portable, paru début 2014 et dont le propos rejoint les obsessions désormais connues de son auteur.
Il ne sert à rien de résumer ici l’intrigue de Nuit noire pour analyser les raisons, si multiples, de la réussite et du succès de cette entreprise littéraire.
L’ouvrage déconcerte par sa simplicité et sa crudité : rien ne nous est épargné – et c’est tant mieux, car ce sont autant de détails qui aiguisent tous les sens, autant de malheurs subis ou voulus par le héros - dont nous suivons la folie meurtrière - et donc autant de bonheurs surprenants de lecture.
Il ne faut voir pourtant dans cette recette aucun goût pour la provocation : la pertinence du cocktail unique concocté par Christophe Siébert classe Nuit noire mille coudées au-dessus des supposés livres choc, dont le public est appelé, à grands renforts de mauvaise publicité, à se scandaliser à chaque saison littéraire.
Nuit noire est surtout un texte qui se lit sans tabous, sans complexes, sans retenue. Il met en scène la vie et la mort, réelles ou sublimées. Il s’attaque, sans crier garde, à la société et à ses tabous, sous un angle que la société, et en particulier les morales religieuse comme politique, désapprouvent. Les personnages tuent, lèchent, mordent, hument, etc. Et l’art de ce roman conduit à se délecter de ce qui autrement écrit ne pourrait qu’indigner. Les images évoquent, sans les copier, Les 120 Journées de Sodome de Sade ou, plus près de nous, Yapou bétail humain de Nosho Zuma.
La puissance de Nuit noire tient encore au mélange de tons et de voix, de scènes nauséabondes, de souvenirs d’enfance et d’adolescence, d’obsessions, de clichés, d’une volonté incessante de se soumettre à nu (dans tous les sens du terme) au jugement critique.
Les sujets abordés tour à tour se révèlent quelquefois presque inédits en littérature. Quel écrivain, même le plus sadien, a jusqu’à présent osé disserter avec un tel soin sur les aisselles, les cadavres d’animaux ou le viol de sa propre grand-mère ?
Notre romancier ne suit qu’une seule règle : le plaisir personnel, sexuel, exhibitionniste de ses créatures. Et dicte à son auditoire un rythme implacable.
Et voilà cet auditoire devenu voyeur, au fil des pages qu’il ne peut résister de tourner ; puis, arrivé au terme, s’avouer enthousiaste, vaincu par une prose écoeurante et fascinante.
Leçon magistrale contre les préjugés et les interdits, Nuit noire s’inscrit au premier rang des œuvres majeures, de celles dont la découverte marque une vie de lecteur.
***
Découper l'univers, le mettre dans des boites, reculer de vingt pas, épauler son fusil et tirer sur les boites sera mon deuxième recueil à paraître chez Gros Textes. Il se composera de 47 textes et sera illustré (couverture et peut-être illustrations intérieures) par Lilas Mala (http://lalilas.over-blog.com/) et Super Détergent (http://superdetergent.tumblr.com/). La sortie est prévue pour début 2015 ; voici le premier texte, pour vous faire une idée :
1.
Après avoir accompli une tâche longue, difficile et absorbante, c'est le retour à la vie. C'est toujours un peu difficile, le retour à la vie. Vous avez, admettons, fait trois ans de prison. Ou bien aimé quelqu'un. Ou bien eu un travail. Vous vous êtes lancé dans quelque chose qui a tenu tout le reste à l'écart, et tout le reste ça veut aussi bien dire le sommeil, l'appétit, l'hygiène, les pensées simples, la branlette du matin, tout, quelque chose qui vous a bouffé corps et âme, vous a eu jusqu'à l'os.
Et ce truc-là, prison, amour, bureau, chantier, ce truc-là est terminé. Un beau matin, ce truc-là est fini et vous vous réveillez libre.
La saveur particulière de la première promenade. Tu te dis : merde, je suis libre. Rien ne m'attend, je n'ai rien à faire d'autre que flâner, dépenser la monnaie que j'ai dans les poches, je peux rentrer à n'importe quelle heure, je fais ce que je veux, rien ni personne ne m'attend, je suis LIBRE.
Ce sentiment ambigü. Cette joie qui paraît un peu louche. Cette envie de chialer qui d'un coup serre la gorge. Ce regard apeuré qu'on a envie de lancer tout autour, mais on se contient, on continue de marcher, nulle part.
***
Un autre recueil :
Bon, il semblerait que je vienne de terminer la série de poèmes que j'avais intitulée "Un autre recueil", et qui en compte 104, numérotés de 1 à 105, le numéro 6 étant absent. En attendant sa lointaine publication (vu le calendrier de mes prochaines parutions, je ne sais pas trop si une sortie sera envisageable avant 2016), voici les deux premiers poèmes du recueil, déjà postés ici et là, mais corrigés pour l'occasion, et dans leurs formes que j'imagine définitives :
1
J'aimerais éprouver de la haine ou de la peur ou simplement
De la colère ou de la joie
Mais la plupart du temps
Je / Ne / Ressens / Rien
De plus que ressentent
Les statues
Quand les pigeons, quand les pigeons
Leurs chient dessus
2
Il y a des gens
Qui ont une opinion
Sur la politique mondiale
Il y a des gens
Qui se positionnent
Par rapport à Wall Street
Il y a des gens
Qui sont pour qui sont contre le capitalisme la guerre dans je sais pas quel pays l'avortement la peine de mort la fuite des capitaux la Gauche la Droite la pub sur les chaînes publiques à vingt heures l'ouverture des supermarchés le dimanche Vigipirate la légalisation du cannabis l'expansion d'Israël la clope la fausse clope Internet tous ces trucs
Et Laïka sans doute avait
Son avis sur le programme
De la NASA
Et Panpan le lapin albinos
Son avis aussi sur la vivisection
(Photo : Mathias Richard)
***
Rituel drone
Extrait vidéo du Rituel Drone numéro 8 à Lille :
https://youtu.be/6IaO2DIiSmA
Live report du Rituel Drone numéro 10 à Clermont-Ferrand, par Witold Bolik :
Un beau moment de nausée noisy, ou tout du moins du vomi de basse et des bruits stridents, voilà ce que promettait cette soirée à l’intitulé un rien intimidant : LA FIN DU MONDE C’EST POUR TES OREILLES ET A CLERMONT FERRAND. Ça se passait rue de la Coifferie. La belle affiche, toute de bouches et d’oreilles enflammées, est signée Lilas et Super Détergent. C’est en la contemplant que je me rends compte que j’ai complètement occulté un groupe de cette chronique et de la soirée : ça craint. Je suis désolé, Caveauphone. Je vous ai loupé. Comme expliqué ci-dessous, je boursicotais sur mon smartphone et je n’ai pas vu le temps passer. J’ai aussi loupé Petass mais c’est normal : elle a dû annuler.
Orchestre de quatre pistes : collectif anti-égo, pas de chanson, pas de chanteur, pas de refrain, pas de solo (encore que certains esprits tordus avec une vision toute personnelle de la pop trouveraient des refrains dans les apogées et des solos ou des call/recall gospeliens dans les éléments singuliers surgissant pour créer une nouvelle masse sonore). Une succession de nappes improvisées, certaines cotonneuses qui vous assomment, d’autres aiguës qui vous vrillent. Il n’y a aucune leçon à tirer de rien, le fait d’exister n’est pas un acquit, mais un hasard et une façon de tourner les boutons. Je comprends pas vraiment ce que je dis non plus, là, mais ça m’a évoqué ça.
Récré A2 rien compris non plus - but not in the good way. Je vois un type jouant de la basse (les copains m’expliquent après que c’est une guitare, pour dire à quel point je suis attentif) mais aucun son ne sort de l’instrument. On dirait un trip second degré de playback sur des bandes, ça a l’air rigolo mais impossible de rentrer dedans. Je m’imagine à tort que c’est parce que je ne suis pas assez saoul et je remonte boire des bières. En fait l’irruption imminente d’une Chantal Goya ne parviendrait pas à me réveiller. Je suis sous le coup du Rituel Drone qui a ouvert la soirée, dans une léthargie que L’Orchestre de quatre pistes ont prolongée (le pluriel leur va bien).
Christophe Siébert. Récit trash, à base de flux corporels, sperme, sang, excréments, un peu de sueur, de sadisme, d’inceste et de parenticide. Un truc dégueulasse que ne renierait pas le Jean-Louis Costes d’avant son entrée à l’Académie Française, mais sans l’hystérie et la gouaille à poils de ce dernier. Plutôt dans le ton froid, mathématique et sociopathosomnambulique d’un Anne-James Chaton. This non-song is killing me coldly, pour paraphraser la bluette. Je pense aussi à Fuzati, mais c’est plutôt à cause du masque et de la présence que de la forme d’écriture.
Un drone au laptop, qui me semble une accumulation progressive de nappes asynchrones, une sono petite qui ne m’a pas donné l’impression de faire perdre le moindre point d’audition. Mais ce qui est assourdissant c’est la violence du texte, et ce qui la rend terrible c’est la voix posée, ponctuée par des éclaircissements de gorge hors micro aussi secs que les phrases au style serré, au ton juste et cruel. Tout ça happe et retient même les fleurs bleues dans mon genre. Il s’agit bien d’un rituel. On en sort pantelant, émus, un peu merdique et trop léthargique pour du Récré A2. Ce n’est pas pour les enfants. Ce n’est pour personne. C’est de la poésie inadmissible et de la musique dangereuse (pour citer deux titres de bouquins que je n’ai pas lus dans la même phrase, c’est ma perf à moi).
Il me faudra quelques jours et quelques nuits agitées pour m’en remettre, à grandes lampées de musique kitsch dont l’anti-réalisme absolu fait du bien après tant de vérité hardcore : les Mills brothers. Je ne sais pas si ça marchera pour vous.
UN COMPTE-RENDU OBJECTIF DE LA TOURNEE :
28 octobre
Milieu d'après-midi dans la gare de Clermont-Ferrand
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
16h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 16h26 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 17h59 le train arrive à Nevers
Je descends du train
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
18h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 18h24 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 19h49 le train arrive à Montargis
Je descends du train
Je quitte la gare
On vient me chercher
La soirée se passe
Je dors
29 octobre
Début de matinée dans la gare de Montargis
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
8h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 8h51 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 9h58 le train arrive à Paris-Bercy
Je descends du train
Je sors de la gare de Paris-Bercy
Je marche dans le quartier
Je cherche une boulangerie
Je trouve une boulangerie
Je m'achète à manger
Je marche dans le quartier
Je retourne à la gare de Paris-Bercy
Assis sur un siège dans la salle d'attente je mange
Fin de matinée dans la gare de Paris-Bercy
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends l'heure de départ de mon car
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
11h30
Il est possible d'embarquer dans le car
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je traverse le parking
Je fais la queue
Je montre ma carte d'identité
Je monte dans le car
Je trouve ma place
Je m'assieds
Je dispose mes sacs à mes pieds car ils ne rentrent pas dans les logements situés au-dessus des sièges
J'abaisse la tablette
J'y pose mon téléphone portable et mon livre
Quelqu'un s'assied à côté de moi
A midi le car démarre
Je n'aurai pas d'amende car j'ai un billet
A 17h20 le car arrive à Bruxelles-Midi
Je sors du car
Je traverse la gare
Je cherche mon chemin
Je cherche le lieu où je joue ce soir
Je marche
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
J'arrive au lieu où je joue ce soir
La soirée se passe
Rituel drone numéro 6, 40 minutes
Un taxi m'emmène à l'endroit où je dois dormir
Je dors
30 octobre
Je passe la matinée à me promener autour de la gare de Bruxelles-Midi
J'ai sur le dos mon sac à dos et sur l'épaule mon sac de voyage
Je m'achète à manger
En fin de matinée j'attends sur le trottoir où se garent les cars
Je mange
Mes sacs sont posés à mes pieds
Vers midi et demi il est possible d'embarquer dans le car
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je fais la queue
Je montre ma carte d'identité
Je monte dans le car
Je trouve ma place
Je m'assieds
Je dispose mes sacs à mes pieds car ils ne rentrent pas dans les logements situés au-dessus des sièges
J'abaisse la tablette
J'y pose mon téléphone portable et mon livre
Quelqu'un s'assied à côté de moi
A 13h03 le car démarre
Je n'aurai pas d'amende car j'ai un billet
A 15h10 le car arrive à Lille-Europe
Je sors du car
Je me promène dans Lille
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
En fin d'après-midi on vient me chercher
La soirée se passe
Je dors
31 octobre
Début d'après-midi dans la gare de Lille-flandres
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
Presque 13h
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 13h02 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 14h21 le train arrive à Amiens
Je descends du train
On vient me chercher
Nous marchons à travers Amiens
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
Nous prenons un camion
Nous nous rendons au lieu où je joue ce soir
La soirée se passe
Rituel drone numéro 7, 40 minutes
Nous retournons à Amiens en camion
Nous déambulons dans Amiens
J'ai mon sac à dos sur le dos et mon sac de voyage à l'épaule
Nous nous rendons à l'endroit où je dors
Je dors
Premier novembre
Fin de matinée dans la gare d'Amiens
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
Je marche autour de la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je m'achète à manger
Je retourne à la gare
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
Midi et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 12h38 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 13h58 le train arrive à Lille-Flandres
Je descends du train
On vient me chercher
Nous nous rendons au lieu où je joue ce soir et où je dors ce soir et demain soir
La journée se passe
La soirée se passe
Rituel drone numéro 8, 45 minutes
Je dors
02 novembre
La journée se passe
La soirée se passe
Je dors
03 novembre
Début de matinée dans la gare de Lille-Flandres
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
Presque 8h
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 08h02 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 09h21 le train arrive à Amiens
Je descends du train
J'attends un moment dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'achète une bouteille de Perrier
Matinée dans la gare d'Amiens
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
10h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 10h14 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 11h32 le train arrive à Paris-Gare du Nord
Je descends du train
Je traverse la Gare du Nord
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je quitte l'espace de la gare
Je pénètre dans l'espace du métro
Je fais la queue pour acheter un ticket de métro
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je traverse les couloirs du métro
Je descends des escaliers
Je marche dans des couloirs
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'attends le métro
J'entre dans le métro
Je traverse Paris en métro
Je sors du métro
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je marche dans des couloirs
j'emprunte un très long tapis roulant
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je marche dans des couloirs
Je monte des escaliers
Je quitte l'espace du métro
Je pénètre dans l'espace de la gare
Je monte des escaliers mécaniques
J'arrive à la Gare de Montparnasse
Je marche dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je vais manger à Quick
Je déambule
Midi dans la gare de Montparnasse
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
13h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 13h06 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 15h24 le train arrive au Mans
Je descends du train
Je déambule dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je vais au Relay
Je feuillette des magazines
Je me tiens devant le Relay
Je profite de la zone Wi-fi
Je vais sur Internet avec mon téléphone portable
Je sors de la gare
Je m'achète à manger
Je reviens dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je cherche un endroit pour manger
Je mange
J'ai mes sacs à mes pieds
J'ai terminé de manger
Je recommence à déambuler
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Milieu d'après-midi dans la gare du Mans
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai ou sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
17h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 17h42 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 19h10 le train arrive à Rennes
Je descends du train
Début de soirée dans la gare de Rennes
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
19h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 19h35 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 20h11 le train arrive au Theil-de-Bretagne
Je descends du train
On vient me chercher
On m'emmène en voiture au lieu où je joue demain soir et où je dors ce soir et demain soir
La soirée se passe
Je dors
4 novembre
La journée se passe
La soirée se passe
Rituel drone numéro 9, 30 minutes
Je dors
5 novembre
Fin de matinée sur le quai de la gare du Theil-de-Bretagne
Je suis assis sur un banc
Au pied du banc mes deux sacs
J'attends que le train arrive
De temps en temps je déambule sur le quai
Mes deux sacs restent au pied du banc
12h40
Le train arrive
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 12h43 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 13h28 le train arrive à Rennes
Je descends du train
Je déambule dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je m'achète un billet TGV
Je vais au Relay
Je feuillette des magazines
Je me tiens devant le Relay
Je profite de la zone Wi-fi
Je vais sur Internet avec mon téléphone portable mais ça ne marche pas
Je sors de la gare
Je ne trouve rien pour m'acheter à manger
Je reviens dans la gare
Je m'achète à manger
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je cherche un endroit pour manger
Je mange
J'ai mes sacs à mes pieds
J'ai terminé de manger
Je recommence à déambuler
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Début d'après-midi dans la gare de Rennes
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
13h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche ma place
Je dépose les sacs dans les logements situés au-dessus des sièges
Je dépose ma veste pliée sur les sacs
Je m'installe sur le siège côté couloir
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
Quelqu'un s'installe côté fenêtre
J'attends que le train démarre
A 13h28 le train démarre
Au cours du voyage je n'aurai pas d'amende puisque j'ai un billet
A 14h33 le train arrive au Mans
Je descends du train
Je déambule dans la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je vais au Relay
Je feuillette des magazines
Je me tient devant le Relay
Je profite de la zone Wi-fi
Je vais sur Internet avec mon téléphone portable
Milieu d'après-midi dans la gare du Mans
Je fais les cent pas
Sur mon dos le sac à dos
A mon épaule le sac de voyages
J'attends que s'affiche le numéro du quai où sera mon train
De temps en temps je fais une pause
Les deux sacs à mes pieds
15h et quelques
Le numéro du quai s'affiche
Je reprends mes sacs
Le sac à dos sur le dos
Le sac de voyage sur l'épaule
Je traverse le hall
Je descends les escaliers
Je traverse une partie du tunnel
Je monte les escaliers
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 15h56 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 17h42 le train arrive à Tours
Je descends du train
Je traverse le quai
Je traverse le hall
Je repère le quai où est déjà mon train
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je traverse le quai
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 17h58 le train démarre
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 20h38 le train arrive à Nevers
Je descends du train
Je sors de la gare
Je m'achète à manger
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je reviens dans la gare
Je commence à manger
Le train est annoncé
Je traverse le hall
Je vais sur le quai
Le train arrive
Je pénètre dans le train
Je cherche une place libre
Je dépose le sac de voyage sur le siège côté couloir
Je dépose le sac à dos sur le sol au pied du siège côté couloir
Je dépose ma veste pliée sur le sac à dos
Je m'installe sur le siège côté fenêtre
J'abaisse la tablette
Sur la tablette je dépose mon téléphone portable et mon livre
J'attends que le train démarre
A 21h03 le train démarre
Je termine de manger
Au cours du voyage j'aurai sans doute une amende
A 22h32 le train arrive à Clermont-Ferrand
Je descends du train
Je traverse le quai
Je rentre dans la gare
Je traverse la gare
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je sors de la gare
Je marche un peu
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'attends le bus
J'entre dans le bus
Le bus traverse une partie de la ville
Je suis debout
Mes deux sacs sont à mes pieds
Le bus s'arrête
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
Je descends du bus
Je marche un peu
Je pense à des trucs
Un flanc acheté à Rennes et mangé au Mans
Un rhume attrapé à Montparnasse et des mouchoirs achetés à Rennes
Un Coca bu à Lille et pissé à Paris
Je pense à des trucs
J'ouvre la porte de mon immeuble
Je grimpe quatre étages
J'ai sur le dos mon sac à dos et à l'épaule mon sac de voyage
J'ouvre la porte de mon appartement
J'entre dans mon appartement
Je ferme la porte de mon appartement
PROCHAINS RITUELS DRONE :
6 décembre à l'Hôtel des Vil-es (Clermont-Ferrand), en première partie de Kristof Stisinsky (chartres, éditeur des traductions de Saul Williams réalisées par Michel Bulteau)
20 décembre à la Maison pour tous Voltaire (Montpellier) - à l'occasion de la sortie de Banzaï numéro 7, dans lequel il y aura des textes de moi
16 janvier à la Villa des cent regards (Montpellier), dans le cadre des 24 heures du drone (alors celui-là, le loupez pas, je jouerai six heures d'affilée et peut-être sans aucun texte)
ET A PROPOS DU MASQUE :
Je voudrais, une nouvelle fois, attirer votre attention sur Aurore *U*, qui depuis la tournée Porcherie crée et fabrique mes masques, et qui pour le rituel drone a également conçu mon costume. Son travail est très original, de qualité, solide, adapté aux conditions du travail sur scène ; Aurore *U* a cette qualité rare de comprendre les significations et les enjeux de votre projet sans avoir besoin de discuter quinze ans avec vous, et de réussir à traduire ça en un masque qui, à la fois est parfaitement dans le sujet et à la fois évite tout caractère littéral ou bêtement illustratif ; si vous êtes musicien, théâtreux, cinéaste, vidéaste, performeur, etc., je vous encourage vivement à aller jeter un œil à ses sites. Considérant toutes les qualités que je viens d'énumérer, les tarifs d'Aurore *U* sont tout à fait abordables.
Voici ses divers sites :
Masques et créations textiles : http://auroreu.wix.com/pantyhose
Photos et dessins : https://www.flickr.com/photos/aurore-u
Sous le nom d'Archilux : http://archi-lux.tumblr.com/
Sa page Facebook : https://www.facebook.com/aurore.bela?fref=hovercard
***
Tout pour le Freak est un nouveau e-zine, auquel j'ai participé en donnant un texte et un morceau de drone. Voici ce qu'en dit l'éditeur :
Votre attention Messieudames, Tout pour le freak #1 est arrivé !
Une œuvre collective comprenant
- un livre de 58 pages (poèmes, nouvelles, essais, illustrations)
- une compil 8 titres electro/industriel
En téléchargement à prix libre (sans minimum), venez jeter un œil, partagez sans pitié...
...et Bienvenue dans la foire aux monstres !
https://toutpourlefreak.bandcamp.com/album/1-pile-haute
***
QUELQUES EXTRAITS DE DESCENTE :
*** attention : c'est du premier jet strictement pas relu, donc farci sans doute de fautes et de lourdeurs ***
— Il m'a fallu environ trois jours pour la retrouver. Trois jours d'enquête non-officielle, et sur mon temps libre. Sachant que j'en avais pas beaucoup. Pas mal, non ?
— Tu as fait quoi ?
— Elle était remariée, la pute. Tu te rends compte ? Remariée, mère d'une petite fille, et toute la smala vivait à Lyon. J'avais toute les infos. L'adresse, l'école où allait la petite, tout. Tu sais ce que j'ai fait ? Tu veux savoir ce que j'ai fait ?
— Raconte ?...
— J'ai attendu d'avoir quelques jours de vacances et je suis allé à Lyon. J'ai passé quelques jours à les observer... A roder près de chez eux, à prendre des photos, ce genre de truc. Rien de bien méchant, tu vois. Personne savait que j'étais là, évidemment. Je suis resté cinq jours en tout. Jeudi et vendredi, j'ai bien observé, tout. Samedi, dimanche, aussi. Lundi matin j'ai attendu que tout le monde soit parti, le connard à son travail, la connasse pareil, la gosse à l'école, et je suis rentré dans le pavillon de merde. Un jeu d'enfant, tu t'en doutes. Là, j'ai pris des photos du lit conjugal, j'ai pris des photos de l'intérieur des tiroirs, les culottes de cette pute, etc. Tant que j'y étais, des photos aussi de la chambre de la fille, des jouets, des vêtements, etc. J'avais un appareil jetable. J'ai fait développer ça, j'ai payé en liquide, tu t'en doutes bien, et j'ai fourré les photos dans une grande enveloppe que j'ai glissée dans la boite aux lettres. Ca m'a occupé toute la matinée. Ensuite je suis passé chercher la gamine à l'école. Elle rentrait seule à midi, et puis ses parents la rejoignaient. J'ai abordé la gamine un peu à l'écart de l'école et je lui ai remis un gros paquet-cadeau. Je lui ai dit que c'était de la part de son papa, pour lui faire une surprise. Elle m'a demandé si elle pouvait l'ouvrir, je lui ai dit qu'elle n'avait qu'à faire comme elle voulait. Et j'ai foutu le camp.
— Et... il y avait quoi, dans le paquet ?
— Un gros rat crevé, les tripes à l'air. Et le couteau qui avait servi à la tuer encore enfoncé dans son crâne. Dans la boite, sous le rat, j'avais marqué le prénom et le nom de la gamine.
— Putain...
— Héhé... Tu imagines la panique ? Le rat crevé, les photos de l'intérieur de la maison... La gamine traumatisée, le mec fou de rage... dépôt de plainte et tout, évidemment ils – enfin, je veux dire, les flics – sont venus me voir, mais j'avias un alibi et puis bon, merde, j'étais de la maison, ils allaient pas creuser beaucoup. Du coup j'ai refait le coup trois ou quatre fois en trois ans. Les photos des strings de la pute. Un chien décapité refilé à la fille. Un chat coupé en deux. Bien sûr je pouvais pas lui refaire le coup du cadeau surprise, mais à chaque fois j'ai trouvé un truc. Pas de problème. Ils ont déménagé. Rien à branler. Tu sais quoi ? J'ai détruit leur famille. Au bout de trois ans, ils ont divorcé. Mon ex-femme était en dépression. Le mec en pouvait plus, il s'est tiré avec une autre meuf. La gamine s'est remise à pisser au lit. Elle avait dix ans ! A plus rien foutre à l'école. Cauchemars, psycothérapie, etc. Parfait. Mais j'en suis pas resté là. J'ai continué à travailler mon ex-femme. Des courriers. Des menaces. Des petits trucs. Des mecs que je connais, qui sont passé chez elle. Pisser sur ses fringues. Se branler dans son lit. Dès qu'elle rencontre un mec, faire en sorte que le mec se fasse défoncer la gueule ou embarquer par les flics et passer à tabac. Il y a six ans j'ai payé un type pour la violer et lui péter la devanture. Plus une dent, elle avait, et le mec lui avait détruit la chatte, je le connaissais, c'était un putain de sauvage, un animal. Il y a cinq ans elle s'est suicidée. Quant à sa fille, pour autant que je sache, elle est devenue timbrée, elle est retournée avec son père mais c'est la merde, elle fout rien à l'école, elle cherche la merde, elle est devenue violente, j'ai bousillé son adolescence. J'ai détruit leur vie. Et l'autre, elle est morte. Qu'est-ce que tu dis de ça ?
— Je sais pas...
— Moi, je sais, ce que je dis : faut pas me faire chier. Tu comprends ce que je te dis ? Faut pas me prendre pour un con, c'est tout. Celui qui me prend pour un con, il tombe sur un putain d'os.
Un nouvel extrait de "Descente", mon roman en cours d'écriture. Je le mets en ligne, celui-là, parce que j'en suis bien content. Non que je le trouve spécialement réussi (c'est, comme tous les autres extraits que j'ai mis en ligne jusqu'à présent, du premier jet non relu, et donc susceptible de se transformer un peu, beaucoup, voire de disparaître complètement), mais j'en suis content parce que, après des jours et des jours à galérer sur ce chapitre, à écrire des pages bonnes pour la poubelles (et qui y ont, invariablement, fini), j'ai enfin écrit ce fragment, bref, mais qui ressemble enfin à quelque chose. Les vingt pages suivantes, désormais, ne sont plus qu'une question de travail, et de patience. Le plus dur est fait.
3.
Les gens sont laids, voilà ce que se dit M., qui préfère les oiseaux, qui leur parle parfois, et qui va déambuler dans les rues après avoir nourri les pigeons qui squattent sur les toits sur quoi donnent ses fenêtres.
Il regarde les gens qui marchent dans les rues, il regarde ceux qui ont l'air d'avoir un travail et ceux qui, manifestement, n'en ont pas ; il observe les vêtements dans les vitrines, et leur prix ; il observe les menus des restaurants, et combien coûte la nourriture ; il tente de raccorder ensemble toutes ces informations, comme un puzzle, comme de la poésie expérimentale ; il n'y parvient pas souvent mais chaque jour, dehors, pendant plusieurs heures, il essaie. Les gens sont laids.
Voilà, c'est tout pour cette fois, merci de votre présence, et à bientôt !
Christophe Siébert.
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
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