Autre Chose

davidoff a écrit:(si, si, je suis un apprenti écrivaillon, et même en étant édité, je dirais que c'est même pire, niveau angoisse et remise en question... Et puis, ce n'est pas parce qu'on est édité une fois qu'on est édité pour toujours... Et puis être édité ne veut pas dire grand chose. ).

C'est un sujet intéressant, ça, qui pourrait faire l'objet d'un topic!

Naëlle a écrit:

davidoff a écrit:(si, si, je suis un apprenti écrivaillon, et même en étant édité, je dirais que c'est même pire, niveau angoisse et remise en question... Et puis, ce n'est pas parce qu'on est édité une fois qu'on est édité pour toujours... Et puis être édité ne veut pas dire grand chose. ).

C'est un sujet intéressant, ça, qui pourrait faire l'objet d'un topic!

Oui, carrément ! Dans les "conseils généraux, Appels à Textes", par exemple ! Un gros défouloir sur l'édition et ses conséquences !!   

Mais vas-y, je ne te retiens pas! Je te pousse, même  

Naëlle a écrit:Mais vas-y, je ne te retiens pas! Je te pousse, même  

"Psychanalyse post-éditoriale", voilà un beau titre de topic  :metal2: 

Mais j'aime bien me laisser porter par les vagues. J'ai même remarqué que ton texte n'allait pas de "Rien" à "Autre chose", mais d'un "Vide" à une autre. (Le mot apparaît deux fois : au début, accolé à l'existence, puis à l'infini vers la fin.)
Non, c'est simplement que ce meurtre gratuit m'a fait l'effet d'un requin en plein surf, un hiatus qui cassait le mouvement... mais peut-être que c'est moi qui suis trop délicat. Tu sais, les vieux, ça s'effraie d'un rien.

Heu, des meurtres gratuits, t'en trouves à tous les coins de page et de rues, Jack...

J'ai aimé ton "style" qui nous porte dans des contrées inexplorées. Original et novateur dans la forme. Le fond ne m'a pas accroché et je n'ai pas non plus vu le "autre chose", pas assez explicite pour être parfaitement compris. Sinon, bravo pour ta contribution qui bouscule notre train train.

Un texte à appréhender lentement pour se laisser imprégner. Une écriture syncopée, entraînante, une chute que j'ai aimé.
Les extra-terrestres paraissent sortis de nulle part, mais si on gratte un peu, on comprend le lien.
Un bon texte. Encore un.

Un texte très intéressant au niveau du style - avec les codes de la poésie en prose - qui le fait se démarquer des autres. Bon point d'emblée. L'alternance entre énumération haletante, avec l'utilisation de l'asyndète, puis le choc du vers sec qui tombe comme un couperet, ça fait toujours son petit effet. Maintenant, là où je suis embêté, c'est que ce texte m'évoque plusieurs choses : tristesse, mélancolie, nihilisme, vacuité, horreur du train train quotidien... Mais pas forcément l'angoisse (même si c'est lié). Ou alors une angoisse plus métaphysique, comme celle qu'on évoquait dans le topic directives (d'ailleurs ton texte n'est pas sans points communs avec le mien). L'angoisse du quotidien est une jolie expression, mais je ne sais pas s'il s'agit vraiment d'angoisse (plutôt de l'ennui, de la manière dont je me représente la chose). Difficile à dire.

L'allusion aux ET apporte une dimension supplémentaire, mais elle me laisse un sentiment mitigé. D'une part parce qu'elle reste en marge, mise sur le même plan que le reste (c'est pourtant un événement extraordinaire, faut vraiment que le mec soit au fond de la dépression pour s'en foutre à ce point - ou bien c'est une révélation qui arrive à l'instant ?) ; d'autre part parce que l'expression "gélatineuse" renvoie une image ridicule qui casse l'ambiance noire. Et je reviens à la forme dudit texte, qui est son point fort, mais qui a sur moi un désavantage : il accapare l'attention au détriment d'une partie de l'ambiance et des impressions véhiculées. Je sais pas si je suis clair. Quant au final ensanglanté, eh bien soit, ça fait une chute. Bref, c'est compliqué (en témoigne la discussion), mais je positionne tout de même ce texte en haut du panier pour l'instant

J'ai trouvé ce texte très noir dans le sens de désespoir. En revanche, je n'ai pas ressenti d'angoisse, plutôt ce qu'on ressent au delà de l'angoisse quand il n'y a plus rien à faire, quand on sait tout.
Le texte en lui-même est très fort dans ce qu'il exprime en se servant de petits détails anodins pour composer un tableau d'ensemble. En cela c'est une réussite.

Max, Peroccina, Catherine, Françoise : merci pour tous vos commentaires.

Effectivement, j'essaie de me rapprocher de la poésie en prose. Ou plutôt d'une forme de théâtralisation, d'oralisation de mes textes. Dans mes romans en chantier, je tente d'insuffler aux personnages un cri primal, un cri de souffrance métaphysique et social qui ne peut pas, de mon point de vue, trouver de solution dans une narration classique. Des phrases courtes, des mots, un souffle coupé, quelqu'un qui halète, un coeur qui bat jusqu'à s'arrêter, voilà ce que j'essaye d'expérimenter en ce moment   

on lit le texte d'un trait. l'horreur du quotidien et puis le canapé rouge et la fin sanglante.
Bon l'angoisse je ne l'ai pas ressentie dans ton texte.
C'est- plutôt l'étouffement, la routine, les sentiments éteints qui émeuvent parce que c'est notre sort à tous et qu'il faut combattre pour préserver ce qui peut subsister.
Quant à la forme, oui, c'est original mais un texte bien ordonné serait aussi bien.

Les points positifs : des images qui restent, par une écriture travaillée, un style personnel, loin des codes, ciselé pour l'expression de l'auteur. Zéro faute. Une belle maitrise.
Les points négatifs : le thème du concours me parait loin. Encore que... bon, disons que le gars s'emmerde dans sa vie pépère, les gélatineux débarquent, il flippe sa race d'une probable invasion (angoisse) et dézingue son entourage parce que ça lui paraît mieux. Je sais pas, c'est comme ça que je le sens.

Du coup, je suis mitigé. J'aime et j'encourage les prises de risque en écriture, la forme que tu as choisi est un beau morceau de bravoure, mais personnellement, ça manque d'un truc. Un peu plus de viande autour de l'os. Je suis pas assez intelligent et cultivé, faut qu'on m'explique les choses.

Bref, avis très très subjectif, alors ne te remets pas en question, hein, je pense que je te classerai vers le haut de l'échelle et il en faudrait peu pour les premiers barreaux.

Didier Fédou a écrit:Les points positifs : des images qui restent, par une écriture travaillée, un style personnel, loin des codes, ciselé pour l'expression de l'auteur. Zéro faute. Une belle maitrise.
Les points négatifs : le thème du concours me parait loin. Encore que... bon, disons que le gars s'emmerde dans sa vie pépère, les gélatineux débarquent, il flippe sa race d'une probable invasion (angoisse) et dézingue son entourage parce que ça lui paraît mieux. Je sais pas, c'est comme ça que je le sens.

Du coup, je suis mitigé. J'aime et j'encourage les prises de risque en écriture, la forme que tu as choisi est un beau morceau de bravoure, mais personnellement, ça manque d'un truc. Un peu plus de viande autour de l'os. Je suis pas assez intelligent et cultivé, faut qu'on m'explique les choses.

Bref, avis très très subjectif, alors ne te remets pas en question, hein, je pense que je te classerai vers le haut de l'échelle et il en faudrait peu pour les premiers barreaux.

Coucou ! Merci pour ton commentaire.
C'est rigolo parce que pour moi, le mec ne flippe pas sa race car il craint une invasion des gélatineux. Au contraire, son angoisse est celle du quotidien, et il voit dans l'arrivée des ET, l'ouverture vers un ailleurs possible. C'est plutôt l'espoir qui provoque chez lui cette angoisse de détruire son quotidien oppressant.

Intéressant (et enrichissant) de lire une interprétation contraire... et tout à fait juste et justifiable par ailleurs !

anouk a écrit:on lit le texte d'un trait. l'horreur du quotidien et puis le canapé rouge et la fin sanglante.
Bon l'angoisse je ne l'ai pas ressentie dans ton texte.
C'est- plutôt l'étouffement, la routine, les sentiments éteints qui émeuvent parce que c'est notre sort à tous et qu'il faut combattre pour préserver ce qui  peut subsister.
Quant à la forme, oui, c'est original mais un texte bien ordonné serait aussi bien.

Hello ! Merci pour ton commentaire.

Pour moi, ce texte ne peut pas être bien ordonné car le quotidien de ce personnage l'est... Et ce côté bien rangé, bien lisse, bien commun, désordonne son mental. Une narration plus classique me semblerait trop descriptive, trop distanciée.
J'aime travailler les personnages déstructurés ou en voie de déstructuration psychique, et j'ai de plus en plus de mal à dissocier la forme du fond, autrement dit, je tente de m'attacher à une construction stylistique proche de l'état mental du perso - et de la société qu'on voit poindre en toile de fond. C'est un travail que j'effectue sur deux romans en cours, avec deux thématiques proches bien que les persos soient très différents. Ce travail actuel influence sans doute les "petits textes" que je ponds de ci de là en ce moment.