GériaQuarter (texte retiré)

Un début façon Blade Runner et une fin à la Farenheit 451, un très beau numéro d'acrobate. C'est triste à dire mais j'ai beaucoup aimé, surtout la fin misérable de King en chute. (Un psychanalyste dirait probablement que tu as enfin réussi à tuer l'image du "père", mais on sait bien tous les deux que c'est des conneries.)
Ceci dit, certaines réactions de nouveaux me donnent à penser qu'il faut déjà te connaître un peu pour apprécier pleinement ta nouvelle, et qu'elle a de ce fait un petit côté "private joke" qui peut dérouter un lecteur extérieur.
L'option hard SF peut surprendre. Ce n'est pas le genre de King mais, dans 30 ou 40, c'est peut-être le réel ordinaire qu'il pourrait décrire. Alors pourquoi pas ? (Même si aller jusqu'aux "civières gravitationnelles"...)
Quoi encore ? Que le livre devienne une denrée périmée, soit, mais le cinéma et la télé auront toujours besoin de bons auteurs et de bonnes histoires. Improbable donc que King finisse fauché et oublié. (Je pense même qu'il aura encore les moyens de se faire cryogéniser le moment venu.)
Enfin, je trouve un tantinet facile la transposition de la "solution finale" nazie au problème de la surpopulation vieillissante. Je ne dis pas qu'on n'y viendra pas mais on y mettra des formes, en plus subtil et plus vicieux. (J'ai essayé d'en imaginer quelques unes mais je ne me fais pas d'illusions, on trouvera pire.)
Voilà ce qui me vient à première lecture mais, et j'insiste là-dessus, ça reste du Zaroff comme on l'aime : cynique, incisif et redoutablement efficace. Good job !

Merci Jack et Purple. Le système nazi est surtout une extrapolation des souvenirs de King concernant certains de ses romans. "Un élève doué" ou "Insomnie" par exemple. Tout s'emmêle et accentue ses cauchemars.

Ton univers dystopique est bien rendu, mais peut-être ais-je lu trop vite: Bleast est envoyé dans le gériaquarter pour savoir ce qui s'y passe, pour ça on le vieillit artificiellement, ok... mais à la fin, qui meurt? Lui ou SK? Ou alors l'histoire de Bleast est le dernier cauchemar de SK à la fin de sa vie, sans une maison de retraite inhumaine où il invente l'histoire des Gériaquarters et de Bleast?

Le problème aussi c'est que quand on connait un peu son oeuvre, dés que tu parles de ce vieillard qui était écrivain et qui a traité de l'insomnie, on a compris de qui il s'agit.

Bleast meurt en même temps que son créateur. A un intervalle différent.

Un vieux qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. Proverbe africain pouvant être mis en exergue de ta nouvelle.
J'ai beaucoup aimé, même si je dégagerais pour ma part plein de termes divers et variés qui "font" SF. Pas besoin de nous noyer sous tout un fatras de néologisme divers pour nous planter un décor futuriste. Je me demande même si ta nouvelle ne gagnerait pas en efficacité en se situant dans un décor et un contexte atemporel....

J'ai détesté ce texte car il laisse un immense goût de trop peu ; et je l'ai apprécié car il est également fort prenant. J'aurais vraiment aimé que le récit ne s'arrête pas là et que S.K. tienne un peu plus longtemps pour imaginer la suite de l'histoire de Bleast. Le début est excellent, mais on reste sur sa faim lorsqu'on se rend compte que l'enquête ne sera pas menée à bout. Du coup, beaucoup de questions restent en suspens : qu'est-ce qui justifiais qu'on envoie au GériaQuarter un major de police, que serait-il advenu s'il retrouvait sa jeunesse à l'intérieur de cette enceinte, serait-il parvenu à en sortie ? C'est frustrant...

En ce qui concerne les inventions langagières, je les ai trouvées intéressantes ; c'est à mes yeux l'une des richesses du texte, qui construit un univers de science-fiction dense et tout à fait dépaysant. J'ai à l'inverse été davantage gêné par l'étrange typographie de ton texte ; je comprends l'utilité de changer de police entre les deux histoires enchâssées, mais guère celle de la changer au sein d'un même paragraphe voire au milieu d'un mot (comme à la page 1, où le mot "traque" semble ainsi écartelé entre deux écritures). Pourquoi avoir fait ce choix de mise en page ?

Pour la mise en page, c'est sans doute un oubli de ma part. Il est normal que ce récit semble inachevé car je rappelle que je n'ai jamais été inspiré par ce thème, malgré trois tentatives.
Mais ce rêve du gériaQuarter sera sans doute repris un jour pour en faire une nouvelle complète.

Zaroff !

Spoiler:

Ensuite, pour parler de la nouvelle en soi, je l'ai bien aimé.
L'infirmier est un beau fumier, le vieux est attachant.
Les 2 univers (réalité et rêve) sont bien distincts ce qui évite la confusion.
Le récit dans le récit qui revient plusieurs fois est bien monté et bien mené.

Concours réussi pour ma part.

Spoiler:

Alors à mon tour ! Mais comme je n'ai rien à ajouter par rapport à mes prédécesseurs, je vais juste donner mon ressenti :

Les points positifs :
- l'écriture est magnifique et la lecture aisée. J'admire ta capacité à choisir les bons mots pour faire passer les idées. On "voit" l'histoire autant qu'on la lit.
- moi j'ai bien aimé les mots et concepts de science future que tu eploies au début. Cela laisse libre cours à l'imagination, ce que j'apprécie toujours.

Les points améliorables à mes yeux :
- Je n'ai pas bien compris l'agencement des 2 histoires
- L'aspect camp de concentration m'a semblé excessif. En effet, le personnel va lui aussi vieillir. Comment peut-il dans ce cas traiter aussi mal des gens dont il partagera à terme la situation ?

En synthèse :
Un excellent texte d'où ton métier d'écrivain ressort nettement. Mais également une histoire assez personnelle, dans laquelle il n'est pas aisé d'entrer.

Je suis bien entrée dans ce texte. Les deux histoires en parallèles, en miroir, se complètent bien. L'une le rêve d'un vieillard, l'autre son quotidien. Et bien que les deux soient dans des futurs, toutes deux ne montrent que des mouroirs administrés par des sadiques. Bien sûr, utiliser le personnage de Stephen King était inutile (ça aurait pu être n'importe quel vieillard), mais ne m'a pas dérangé et même apporte une petite touche qui m'a bien plu. La chute m'a bien plu aussi, cette vision de l'oubli qui nous attend dans ce futur imaginé et l'oubli également de ce qu'est un livre.
Un bon texte donc.
Ah ! Et une petite chose qui m'a interpelé, surtout qu'elle se situe dans la toute première phrase.
"En franchissant la porte du commissaire"
Moi, je franchis la porte d'un commissariat, parce que la porte d'un commissaire, je préfère ne pas savoir où elle se trouve  

J'ai vu aussi pour "la porte du commissaire" mais mon récit était déjà posté. Merci pour vos coms. Désolé d'avoir massacré King, Garraty.  

Fumier  
Te remues le couteau dans la plaie.

Aller, pour te faire pardonner, si tu faisais un petit texte pour le ressusciter ? C'est une bonne idée ça

Donc j'attends ta petite histoire spécialement écrite pour mon humble personne, pour mon plaisir personnel

Je ne te garantis rien car je travaille sur un récit "Guerre de 14" actuellement.

On pourrait lancer un atelier "Guerre de 14" sans concours ni classement, pour toute l'année 2014 ?

Tout à fait. Je suis partant.