Dôme
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Dôme
Pour Dome, c'est vrai que la fin est un peu "facile" par rapport à la complexité de l'histoire, et les histoires avec autant de personnages sont toujours ce que j'admire chez King, ils sont tous construits, pas moyen de confondre, et ça tient jusqu'à la fin, j'adore !
Sélène- Bourreau intérimaire
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Re: Dôme
Dôme en gros c'est le seul King que j'ai lu. J'ai trouvé ça sympa, mais rien d'exceptionnel. La fin est nulle, ridicule, facile : une sorte de chute de nouvelle placée à la fin d'un (long) roman, ça le fait pas, et d'autant plus quand elle manque autant d'inspiration. J'étais mort de rire devant ce dénouement complètement foireux, après autant de pages. Pour le reste, j'ai eu l'impression de lire le scénario d'une série américaine, une succession d'épisodes calibrés pour le petit écran (ça m'étonnerais pas que l'adaptation en série TV arrive sous peu). Reste le point fort du roman qui mérite la lecture : le côté "survie" en huit clos, avec les tensions psychologiques et de bons personnages (quoique manichéens dans l'ensemble) qu'on aime détester. La description du pouvoir administratif corrompu est pas mal aussi. Le fameux dôme n'est qu'un prétexte ; l'aspect fantastique passe en arrière plan et on voit bien que ce n'était pas la priorité de l'auteur.
Max- Écritoirien émérite
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Dôme
Je suis d'accord pour dire que la fin du roman Dôme (ou à tout le moins l'explication finale) laisse pour le moins à désirer. Mais je ne te suis pas Max sur le reste de ta critique. Il est vrai cependant que King n'avait certainement pas à l'esprit (du moins à mon avis) d'écrire un roman fantastique du type de ceux qu'il avait déjà écrit auparavant. Je crois qu'il souhaiter essentiellement écrire une sorte d'étude de cas et tenter une étude psychologique des différents personnages. C'est là du reste son tour de force et c'est précisément dans ce domaine que King excelle : sa capacité à camper des personnages, à leur donner vie, à conférer à ces dernier une structure mentale particulière. Comme l'a dit Sélène je crois : impossible de se tromper dans les descriptions de personnages, de prendre l'un pour l'autre, etc. Du grand art à mon avis. Et, par ailleurs, pour un roman de cette taille, une réelle économie de moyens dans le déroulement de l'intrigue. Pas d'effet saisissant... Hormis le Dôme (et l'explication de fin qui est encore une fois décevante vue l'ampleur du travail effectué) pas ou peu de manifestations du Fantastique... Parce que King n'en a tout simplement pas besoin, il laisse agir ses personnages, les regarde se débrouiller. Toute cette situation, les 1300 ou 1600 pages du livre, tien(nen)t en un "Et si..." ! Et si un Dôme transparent recouvrait un jour une petite bourgade américaine, que se passerait-il ?
Je ne sais pas pour le côté manichéen des personnages. Je les ai trouvés réalistes. La critique que je peux faire (en dépit de ce que je pense de la fin) est la suivante : pourquoi ne pas avoir travaillé davantage les intrigues susceptibles de se nouer de l'autre côté du Dôme, à l'air libre...? Cela aussi aurait été intéressant. Mais l'on s'exposait alors à un pensum de 2000 ou 3000 pages... Faut voir !
Je ne sais pas pour le côté manichéen des personnages. Je les ai trouvés réalistes. La critique que je peux faire (en dépit de ce que je pense de la fin) est la suivante : pourquoi ne pas avoir travaillé davantage les intrigues susceptibles de se nouer de l'autre côté du Dôme, à l'air libre...? Cela aussi aurait été intéressant. Mais l'on s'exposait alors à un pensum de 2000 ou 3000 pages... Faut voir !
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Dome
Tiens, je viens de me taper Dôme. Bien obligé. Les deux gros tomes pour 4 euros dans un vide-grenier, j'ai pas pu résister. Après, il m'a bien fallu le lire pour amortir mon investissement. (Je sais, c'est pas chic pour les droits d'auteur, j'espère que ça ne manquera pas trop à ce vieux Steve pour boucler sa fin de mois - d'autant que je crois savoir que la première saison de l'adaptation télé est déjà dans la boîte.)
Sans faire une critique fouillée, je dirais qu'on y retrouve ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de la plupart de ses bouquins : le fantastique n'y est qu'un prétexte, une toile de fond qui lui permet de développer sa vision au vitriol d'une Amérique engluée dans ses mythes en cartons pâte, son hypocrisie viscérale et sa paranoïa suicidaire.
Ici, il prend une petite ville "ordinaire" du Maine (c'est chez lui, non ?), il met une cloche dessus et la regarde s'autodétruire. Sept jours, ça suffit. Au nom de Jésus, du bien public et du mâle dominant ! Un jeu de massacre comme il les aime avec des cinglés bien retors et persuasifs, une horde de moutons gobe-mouches et quelques fantômes d'opposants trop naïfs pour jouer autre chose que les Cassandre.
Alors, oui, les personnages sont bien ficelés, présents et vivants, les scènes dépeintes et enchaînées avec maestria, l'action prenante et les échanges colorés, mais les cartes sont biaisées d'entrée (la mort de Duke, les traffics et les magouilles déjà implantés, la tumeur au cerveau du fils Rennie et l'estomac sans fond du père - bon sang, que j'aurais aimé voir Brian Dennehy dans ce rôle !) et on voit bien comment va finir cette valse des pantins.
La seule vraie surprise, c'est le côté bâclé du final. Alors qu'il y avait la place pour une boucherie épique, un règlement de comptes dantesque façon western désespéré, il nous sort un barbecue géant qui grille tout le monde en un tournemain. Vlouf ! circulez, y a plus rien à voir. Si, une demi-douzaine de survivants qui ont réussi à apitoyer une des entités-enfants qui avaient installé le dôme pour s'amuser.
Une demi-douzaine sur les 2000 et quelques du début !
Mieux aurait valu laisser le mystère entier, que le dôme s'évanouisse à la mort du dernier emprisonné quitte, en guise d'épilogue, à le voir se réinstaller sur un autre patelin en Chine, en Afghanistan ou à côté de Narbonne.
Mais, qui sait, avec l'adaptation télé, on verra peut-être des modifs dans ce sens. Quand il y a du fric à faire, les scénaristes ont souvent du génie pour induire des suites. J'espère que ça ne finira pas comme la série "Dead Zone".
Allez, je commence à dévier. je m'arrête là.
Sans faire une critique fouillée, je dirais qu'on y retrouve ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de la plupart de ses bouquins : le fantastique n'y est qu'un prétexte, une toile de fond qui lui permet de développer sa vision au vitriol d'une Amérique engluée dans ses mythes en cartons pâte, son hypocrisie viscérale et sa paranoïa suicidaire.
Ici, il prend une petite ville "ordinaire" du Maine (c'est chez lui, non ?), il met une cloche dessus et la regarde s'autodétruire. Sept jours, ça suffit. Au nom de Jésus, du bien public et du mâle dominant ! Un jeu de massacre comme il les aime avec des cinglés bien retors et persuasifs, une horde de moutons gobe-mouches et quelques fantômes d'opposants trop naïfs pour jouer autre chose que les Cassandre.
Alors, oui, les personnages sont bien ficelés, présents et vivants, les scènes dépeintes et enchaînées avec maestria, l'action prenante et les échanges colorés, mais les cartes sont biaisées d'entrée (la mort de Duke, les traffics et les magouilles déjà implantés, la tumeur au cerveau du fils Rennie et l'estomac sans fond du père - bon sang, que j'aurais aimé voir Brian Dennehy dans ce rôle !) et on voit bien comment va finir cette valse des pantins.
La seule vraie surprise, c'est le côté bâclé du final. Alors qu'il y avait la place pour une boucherie épique, un règlement de comptes dantesque façon western désespéré, il nous sort un barbecue géant qui grille tout le monde en un tournemain. Vlouf ! circulez, y a plus rien à voir. Si, une demi-douzaine de survivants qui ont réussi à apitoyer une des entités-enfants qui avaient installé le dôme pour s'amuser.
Une demi-douzaine sur les 2000 et quelques du début !
Mieux aurait valu laisser le mystère entier, que le dôme s'évanouisse à la mort du dernier emprisonné quitte, en guise d'épilogue, à le voir se réinstaller sur un autre patelin en Chine, en Afghanistan ou à côté de Narbonne.
Mais, qui sait, avec l'adaptation télé, on verra peut-être des modifs dans ce sens. Quand il y a du fric à faire, les scénaristes ont souvent du génie pour induire des suites. J'espère que ça ne finira pas comme la série "Dead Zone".
Allez, je commence à dévier. je m'arrête là.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: Dôme
Belle chronique mais je vais te contredire. Pour beaucoup, certains romans kingiens sont hasardeux et bâclés... ce qui est normal, car ils ne connaissent pas toutes les passerelles évoquées dans le cycle de la Tour Sombre. Ainsi, un lecteur ne pourra jouir pleinement de la semence kingienne sans connaître les fondations. King est foutrement malin et construit un univers gigantesque à la mesure de son génie. Il y a deux lectures le concernant. L'initié aura un autre sens de lecture.
Re: Dôme
Je crois comprendre ce que tu veux dire, Zaroff. Ton commentaire me fait penser à la "Comédie Humaine" de Balzac. Là aussi, beaucoup de ses romans se ressemblent dans la mesure où, quelles que soient les qualités morales du héros, on sait bien qu'il n'y aura pas de happy end et qu'il se fera bouffer par la mesquinerie ou l'égoïsme de ses contemporains. On retrouve une cohérence similaire chez King dans sa vision de l'homme en tant que machine à fantasmes face aux conventions artificielles d'une société à courte vue. C'est dans cette peinture-là qu'il est grand et exceptionnel, mais je ne ressens pas cette cohérence dans le fond fantastique de son oeuvre. Ce n'est pour lui qu'un outil commode qui lui sert de révélateur ou de catalyseur pour développer ce qui l'intéresse vraiment et qui n'a rien, lui, de fantastique. Un appât habile mais sans plus.
C'est comme ça que je perçois le bonhomme mais je ne demande qu'à me tromper. Tu dis que les clés sont dans la Tour Sombre. Je dois avoir les 4 ou 5 premiers volumes quelque part. Faudrait peut-être que je m'y mette...
C'est comme ça que je perçois le bonhomme mais je ne demande qu'à me tromper. Tu dis que les clés sont dans la Tour Sombre. Je dois avoir les 4 ou 5 premiers volumes quelque part. Faudrait peut-être que je m'y mette...
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: Dôme
Ce cycle est vital. Tout un univers parallèle indispensable à assimiler pour comprendre le reste. Tout est imbriqué chez King. Et depuis le début...
Il y a des concordances à repérer dans chaque roman. Sans avoir lu le cycle, tu peux apercevoir certaines concordances entre "Jessie" et "Dolores Claiborne" par exemple.
Il y a des concordances à repérer dans chaque roman. Sans avoir lu le cycle, tu peux apercevoir certaines concordances entre "Jessie" et "Dolores Claiborne" par exemple.
Re: Dôme
Marrant cette question des concordances dans les oeuvres de King, Zaroff. Il est en effet beaucoup question de concordances (temporelles certes, mais concordances néanmoins) dans son dernier roman : 22/11/63. À croire que le sujet l'intéresse beaucoup.
J'ai trouvé aujourd'hui les deux tomes de son 'Anatomie de l'Horreur' chez un bouquiniste. J'ai vaguement parcouru le tome 1 en rentrant chez moi. Comme souvent King rédige une préface passionnante. Je sais que l'on peut dire beaucoup de choses sur les romans de King mais je crois aussi que l'on peut apprendre beaucoup de choses en lisant ses préfaces. Je projette pendant les prochaines vacances, de me constituer l'Intégrale des préfaces de ses oeuvres...
J'ai trouvé aujourd'hui les deux tomes de son 'Anatomie de l'Horreur' chez un bouquiniste. J'ai vaguement parcouru le tome 1 en rentrant chez moi. Comme souvent King rédige une préface passionnante. Je sais que l'on peut dire beaucoup de choses sur les romans de King mais je crois aussi que l'on peut apprendre beaucoup de choses en lisant ses préfaces. Je projette pendant les prochaines vacances, de me constituer l'Intégrale des préfaces de ses oeuvres...
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: Dôme
Contrairement à la plupart de auteurs, je n'élude jamais les préfaces te postfaces de Stephen King, qui nous en apprend généralement beaucoup sur son travail d'écriture et où lui vient son inspiration...Excellent pour un auteur amateur...Neil Gaiman est aussi comme ça.
Re: Dôme
Excellent, Gaiman. Très personnel et envoûtant. J'ai lu American Gods et Stardust, du grand art. Je l'avais découvert avec De bons présages, cosigné par Pratchett.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Dôme
"Dôme", c'est le même topo que "The Myst" ou "Maximum Overdrive" à l'échelle d'une ville : une bande d'humains coincés par une agression incompréhensible venue de l'extérieur et qui, au lieu de s'organiser pour mieux résister, se bouffent joyeusement le nez entre eux pour hâter leur fin.
Je ne voudrais pas dire par là que que Stephen King a parfois du mal à se renouveler... Non, ça, j'oserais jamais.
Je ne voudrais pas dire par là que que Stephen King a parfois du mal à se renouveler... Non, ça, j'oserais jamais.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Dôme
C'est en effet un thème qu'il a souvent traité... Le groupe humain menacé par une force mystérieuse ou maléfique: Ça, Les Tommyknockers, Le Fléau; Désolation, La tempête du siècle, Brume, Dreamcatcher ( Je n'ai pas lu tout King et je ne cite que les premiers qui me viennent ) Y'aura-t-il un alcoolique et un enfant dans le tas, et quelques considérations mystico-religieuses?
C'est vrai aussi qu'il le fait généralement avec talent...
C'est vrai aussi qu'il le fait généralement avec talent...
Dôme (livre et série)
Je rejoins Paladin.Paladin a écrit:C'est vrai aussi qu'il le fait généralement avec talent...
En aucun moment je n'ai eu l'impression de déjà-vu dans les oeuvres de King.
Le côté micro-société décrit et exploiter dans Dôme ne l'est pas de la même manière que dans les Tommy, que dans Désolation, que dans La Tempête, etc.
après, peut-être que je ne suis pas objectif mais bon...
Re: Dôme
Tout se passe dans la petite ville de Chester's Mill. Voici la carte :
Et il y a même un site fictif de cette ville du Maine : http://www.chestersmill.com/
Et il y a même un site fictif de cette ville du Maine : http://www.chestersmill.com/
Re: Dôme
Je n'ai pas grand chose à dire à tout ce qui a déjà été dit.
Dôme est un excellent roman, tant qu'on oublie la fin. Stephen King n'est d'ailleurs pas un génie des fins d'histoire. Je crois que ce qui l'intéresse n'est pas là. Il aime construire un monde, des personnages et l'élément perturbateur et il oublie la fin.
Mais jusqu'à cette fin rocambolesque et à laquelle on ne peut pas croire, tout le roman est une vraie réussite.
Dôme est un excellent roman, tant qu'on oublie la fin. Stephen King n'est d'ailleurs pas un génie des fins d'histoire. Je crois que ce qui l'intéresse n'est pas là. Il aime construire un monde, des personnages et l'élément perturbateur et il oublie la fin.
Mais jusqu'à cette fin rocambolesque et à laquelle on ne peut pas croire, tout le roman est une vraie réussite.
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