Ballade des Epouvantables
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Catherine Robert
Jack-the-rimeur
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Ballade des Epouvantables
(Une ballade décasyllabique, une forme lourdaude et malsonnante, bien oubliée à juste raison. Rassurez-vous, c'est la seule fois où je m'y sois essayé.)
La lune rouge annonce le festin ;
On a taillé les chapelets d'andouille,
De boyau vert et de gros intestin.
"En attendant que le grand chaudron bouille,
Ouvrez le bal !" dit la Goule qui touille.
Cric-Croc s'incline en sobre baryton,
Big Foot saisit sa cornue à piston,
Quasimodo sa côte traversière,
Et c'est parti pour un spectral boston
Au cabaret du "Joyeux Cimetière".
Valseur glissant, le Golem, fort mutin,
Souille de glaise une hilare Gargouille ;
Dracula guinche en traitant de catin
L'âcre Lilith qui rosit et bafouille ;
Le Loup-Garou trouve à tous un air nouille ;
L'Ankoû s'écrie : "Oh, quel joli bouton !"
En admirant la verrue au menton
De Carabosse, ardente cavalière,
Car l'esprit vole - ainsi qu'un hanneton -
Au cabaret du "Joyeux Cimetière".
La strip-teaseuse au morne serpentin,
C'est la Momie, effeuillant sa dépouille
Sous l'oeil blasé du blanc Frankenstintin
Qui, d'une main molle et distraite, épouille
Sa Miloubête où la vermine grouille ;
L'Ogre, soudain, d'un grand coup de bâton,
Fend l'occiput de l'ignoble Glouton
Qui discourait à la mode ordurière :
Pensez, citer Eluard et Breton
Au cabaret du "Joyeux Cimetière" !
Envoi :
Amis, tant pis pour le qu'en-dira-t-on,
Arrêtez-vous ! Un gentil marmiton
Vous servira d'agréable manière...
On goûte assez l'étranger miroton
Au cabaret du "Joyeux Cimetière".
La lune rouge annonce le festin ;
On a taillé les chapelets d'andouille,
De boyau vert et de gros intestin.
"En attendant que le grand chaudron bouille,
Ouvrez le bal !" dit la Goule qui touille.
Cric-Croc s'incline en sobre baryton,
Big Foot saisit sa cornue à piston,
Quasimodo sa côte traversière,
Et c'est parti pour un spectral boston
Au cabaret du "Joyeux Cimetière".
Valseur glissant, le Golem, fort mutin,
Souille de glaise une hilare Gargouille ;
Dracula guinche en traitant de catin
L'âcre Lilith qui rosit et bafouille ;
Le Loup-Garou trouve à tous un air nouille ;
L'Ankoû s'écrie : "Oh, quel joli bouton !"
En admirant la verrue au menton
De Carabosse, ardente cavalière,
Car l'esprit vole - ainsi qu'un hanneton -
Au cabaret du "Joyeux Cimetière".
La strip-teaseuse au morne serpentin,
C'est la Momie, effeuillant sa dépouille
Sous l'oeil blasé du blanc Frankenstintin
Qui, d'une main molle et distraite, épouille
Sa Miloubête où la vermine grouille ;
L'Ogre, soudain, d'un grand coup de bâton,
Fend l'occiput de l'ignoble Glouton
Qui discourait à la mode ordurière :
Pensez, citer Eluard et Breton
Au cabaret du "Joyeux Cimetière" !
Envoi :
Amis, tant pis pour le qu'en-dira-t-on,
Arrêtez-vous ! Un gentil marmiton
Vous servira d'agréable manière...
On goûte assez l'étranger miroton
Au cabaret du "Joyeux Cimetière".
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 72
Localisation : Narbonne
Re: Ballade des Epouvantables
Je ne suis pas sûre que ce soit la forme qui soit mauvaise, mais peut-être que la forme ne convenait pas au fond. Je sais pas, je ne me suis jamais essayée à la ballade.
L'ensemble traîne en longueur je dirais. Cela donne une impression d'énumération sans beaucoup plus. Peut-être aurait-il fallu diminuer le nombre de monstres et leur accorder à chacun (à ceux qui resterait donc) plus de place.
Les rimes suivies sont également un peu indigestes, je sais pas trop pourquoi d'ailleurs.
L'ensemble traîne en longueur je dirais. Cela donne une impression d'énumération sans beaucoup plus. Peut-être aurait-il fallu diminuer le nombre de monstres et leur accorder à chacun (à ceux qui resterait donc) plus de place.
Les rimes suivies sont également un peu indigestes, je sais pas trop pourquoi d'ailleurs.
Re: Ballade des Epouvantables
Non, Catherine a raison. C'est lourd et barbant, et ça ne décolle pas. Un enchaînement laborieux de petites blagues vaseuses qui tombent à plat.
C'était un pari idiot. A oublier d'urgence.
Déjà, la forme en elle-même est disgracieuse. Ces deux jeux de rimes plates en plein milieu des dizains, ça te casse tout élan rythmique. Un vrai boulet à rimes.
D'ailleurs, je n'en ai jamais vu en concours et la plus récente que je connaisse est signée La Fontaine.
Maintenant, je sais pourquoi.
Il fallait vraiment s'appeler Villon pour réussir à greffer une "ballade des pendus" sur un canevas aussi rébarbatif, et même si la langue de son temps était plus malléable que le français d'aujourd'hui.
Mais en ce qui me concerne, vaut mieux que j'aille voir ailleurs.
C'est clair.
C'était un pari idiot. A oublier d'urgence.
Déjà, la forme en elle-même est disgracieuse. Ces deux jeux de rimes plates en plein milieu des dizains, ça te casse tout élan rythmique. Un vrai boulet à rimes.
D'ailleurs, je n'en ai jamais vu en concours et la plus récente que je connaisse est signée La Fontaine.
Maintenant, je sais pourquoi.
Il fallait vraiment s'appeler Villon pour réussir à greffer une "ballade des pendus" sur un canevas aussi rébarbatif, et même si la langue de son temps était plus malléable que le français d'aujourd'hui.
Mais en ce qui me concerne, vaut mieux que j'aille voir ailleurs.
C'est clair.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 72
Localisation : Narbonne
Re: Ballade des Epouvantables
C'est dans ces cas-là que je me dis deux choses : avant tout que mes avis dans cette section doivent être bien inutiles vu mon ignorance des règles ; ensuite que j'ai bien de la chance d'ignorer lesdites règles parce que ce poème que tu dis dissonant dans son rythme ne m'a pas du tout poser problème de ce côté. Je ne me tourmente jamais sur la longueur des vers, du moment que les images me parlent.
Et encore une fois, ça m'a parlé (oui, je suis schizophrène ). C'est vrai que ça peut gêner, cette succession de créatures, mais je l'ai personnellement vu comme une sorte de peinture écrite, une scène presque figée où on passe entre les personnages pour voir ce que chacun fait. Le tout donnant un superbe hommage aux classiques de l'épouvante qui m'a rappelé une musique, The vampire club, de Voltaire, qui a le même principe, (mais cette fois dans un bar et qui reprend les grandes figures vampiriques et tout nom qui se rapporte à cet univers, avec aussi cette petite touche d'humour sympathique).
Enfin voilà, je vais faire original en disant que j'ai bien aimé, une fois de plus.
Et encore une fois, ça m'a parlé (oui, je suis schizophrène ). C'est vrai que ça peut gêner, cette succession de créatures, mais je l'ai personnellement vu comme une sorte de peinture écrite, une scène presque figée où on passe entre les personnages pour voir ce que chacun fait. Le tout donnant un superbe hommage aux classiques de l'épouvante qui m'a rappelé une musique, The vampire club, de Voltaire, qui a le même principe, (mais cette fois dans un bar et qui reprend les grandes figures vampiriques et tout nom qui se rapporte à cet univers, avec aussi cette petite touche d'humour sympathique).
Enfin voilà, je vais faire original en disant que j'ai bien aimé, une fois de plus.
Re: Ballade des Epouvantables
Alors, tant pis, je la garde.
Merci, Murphy.
Merci, Murphy.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 72
Localisation : Narbonne
Re: Ballade des Epouvantables
J'aime bien aussi. Ton humour est loin d'être « vaseux » : il décape !
Cela dit, je ne suis peut-être pas impartial : en ce qui me concerne, j'aime bien les ballades (même si elles ne m'aiment pas, au vu de mes piètres essais). En fait, j'aime surtout les dizains décasyllabiques qui les composent et que j'écris très souvent séparément, ainsi que le faisaient Maurice Scève et William Cliff (enfin, ainsi que le fait William Cliff ; ce type est terrifiant, je m'en voudrais de l'enterrer prématurément).
Du coup, je ne suis pas vraiment d'accord avec ton image du « boulet à rimes » pour parler des rimes plates centrales. Il me semble au contraire que, la strophe étant fort longue, un petit ralentissement de rythme en son milieu est bienvenu, pour reprendre un peu son souffle. Et, lorsqu'on emploie le dizain seul, cela permet de ne pas « traverser au pas de course » un poème en somme très court...
En fait, avant d'adopter le schéma de rimes ABABBCCDCD, j'avais un temps pratiqué celui AABBCCDDEE, qui me semblait encore plus lourd. Du coup, en comparaison, cette option-ci me paraît très correcte. Puis-je te demander comment, toi, tu ferais si tu devais écrire un dizain décasyllabique ?
Cela dit, je ne suis peut-être pas impartial : en ce qui me concerne, j'aime bien les ballades (même si elles ne m'aiment pas, au vu de mes piètres essais). En fait, j'aime surtout les dizains décasyllabiques qui les composent et que j'écris très souvent séparément, ainsi que le faisaient Maurice Scève et William Cliff (enfin, ainsi que le fait William Cliff ; ce type est terrifiant, je m'en voudrais de l'enterrer prématurément).
Du coup, je ne suis pas vraiment d'accord avec ton image du « boulet à rimes » pour parler des rimes plates centrales. Il me semble au contraire que, la strophe étant fort longue, un petit ralentissement de rythme en son milieu est bienvenu, pour reprendre un peu son souffle. Et, lorsqu'on emploie le dizain seul, cela permet de ne pas « traverser au pas de course » un poème en somme très court...
En fait, avant d'adopter le schéma de rimes ABABBCCDCD, j'avais un temps pratiqué celui AABBCCDDEE, qui me semblait encore plus lourd. Du coup, en comparaison, cette option-ci me paraît très correcte. Puis-je te demander comment, toi, tu ferais si tu devais écrire un dizain décasyllabique ?
Re: Ballade des Epouvantables
Drôle de peinture en effet, sympathique mais sans plus. Je ne rentrerai pas dans les querelles de dizains, décasyllabes... C'est plus ou moins de l'hébreu en ce qui me concerne et ce n'est pas grave, comme Murphy je ne m'attarde que sur les images et mon ressenti. De ce côté-là c'est réussi.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
- Messages : 4109
Date d'inscription : 26/12/2012
Age : 59
Localisation : Béarn
Re: Ballade des Epouvantables
Ravi de vos appréciations.
Similien me pose une colle. Le dizain de ballade me paraît lourd à manier et je ne suis pas grand fan des rimes plates (AA, BB, CC...). Une construction un peu harmonieuse sans être trop contraignante pourrait être AABABCCDCD ou ABAABCDCCD.
C'est dit : vaille que vaille,
Quoique sans sou ni maille,
Au point du jour, demain,
Les cheveux en bataille,
Je repars en chemin
Pour courir la fortune,
D'autres rayons de lune
Ou de soleil ardent,
En rêvant de ma brune
Qui nulle part n'attend.
(Un exemple au débotté.)
Similien me pose une colle. Le dizain de ballade me paraît lourd à manier et je ne suis pas grand fan des rimes plates (AA, BB, CC...). Une construction un peu harmonieuse sans être trop contraignante pourrait être AABABCCDCD ou ABAABCDCCD.
C'est dit : vaille que vaille,
Quoique sans sou ni maille,
Au point du jour, demain,
Les cheveux en bataille,
Je repars en chemin
Pour courir la fortune,
D'autres rayons de lune
Ou de soleil ardent,
En rêvant de ma brune
Qui nulle part n'attend.
(Un exemple au débotté.)
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Date d'inscription : 23/01/2013
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Localisation : Narbonne
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