Le dernier crépuscule
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Le dernier crépuscule
Je sais qu'il est tard (ou tôt, ça dépend des sensibilités) mais vous noterez que pour une fois, j'ai trouvé un titre.
Clik-clik
C'est texte dont je suis très content parce que j'ai l'impression d'avoir réussi à articuler mon propos mais je le sens quand même très maladroit. Comme il me casse la tête depuis cet été, je vous le soumet, vous avez toujours des trucs intelligents à dire.
Clik-clik
C'est texte dont je suis très content parce que j'ai l'impression d'avoir réussi à articuler mon propos mais je le sens quand même très maladroit. Comme il me casse la tête depuis cet été, je vous le soumet, vous avez toujours des trucs intelligents à dire.
Whatever happens, happens...
Martin-- Écritoirien émasculé
- Messages : 368
Date d'inscription : 12/11/2015
Age : 27
Localisation : Toulouse (la ville rôse, ouais)
Re: Le dernier crépuscule
Pour moi, c'est excellent : on sent un souffle épique (et tragique) au travers des lignes, amorcé tout naturellement par un geste pourtant à première vue banal. Les images sont bien amenées et le développement philosophique se fond sans forcer dans ce moment de vie (le risque aurait été de partir trop loin, de finir sur une simple thèse "froide", mais non, le dosage est ici parfait).
Seul point où j'ai tiqué, c'est sur une coquille je pense :
"Ce que je sentais [dans ?] ce sourire, fragile et chaleureux, c’était le frémissement qui parcourt l’échine du bourreau quand il arme son fusil."
Phrase sublime par ailleurs.
Bref, pour moi c'est une réussite : à la fois poétique, fataliste, incisif et réfléchi, jusqu'au moindre détail avec ce cliché qui ne se fera finalement jamais : de quoi renforcer naturellement le propos du narrateur avec une touche de show simple et efficace. Bref, j'adore !
Seul point où j'ai tiqué, c'est sur une coquille je pense :
"Ce que je sentais [dans ?] ce sourire, fragile et chaleureux, c’était le frémissement qui parcourt l’échine du bourreau quand il arme son fusil."
Phrase sublime par ailleurs.
Bref, pour moi c'est une réussite : à la fois poétique, fataliste, incisif et réfléchi, jusqu'au moindre détail avec ce cliché qui ne se fera finalement jamais : de quoi renforcer naturellement le propos du narrateur avec une touche de show simple et efficace. Bref, j'adore !
20 minutes avant la tombe - Confession d'un mort - Les rêveurs de Somnore - La nuit derrière la porte - La dame aux yeux vides
"Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher." Baudelaire, Chacun sa chimère
Re: Le dernier crépuscule
Olà, Martin !
Pour une fois, je n'ai rien à rajouter à ce qui a été fort bien dit précédemment par Murphy : j'ai adoré moi aussi, il y a quelque chose de très puissant et de "cosmico-philosophique" là-dedans tout en mimant la simplicité d'une scène du quotidien en apparence des plus banales. L'aura d'une fatalité universelle qui nous dépasse, encapsulé dans le geste le plus prosaïque qui soit (prendre une "bête" photo).
Mais c'est souvent derrière l'apparence de la simplicité que se cachent nos plus grands dilemmes, ces doutes existentiels qui menacent de nous engloutir à la moindre occasion. Et tu arrives magnifiquement à saisir ce moment de "vérité" en quelques lignes très bien senties et d'une puissance poétique brute.
Honnêtement, je dirais sans l'ombre d'un doute que c'est l'un des meilleurs textes que j'ai lu de toi, Martin.
Ceci dit, comme la perfection n'est malheureusement pas de ce monde (sauf mon risotto aux chorizo, mais ça c'est une autre histoire lol), outre le mot manquant souligné par Murph', il y a juste une tite formulation que j'ai trouvé légèrement maladroite :
"Peut-être que cette vaine tentative de matérialiser un simulacre d’immortalité serait la dernière et que la mécanique de la machine allait emmener les engrenages quantiques de l’univers."
J'adore cette phrase et l'idée qu'elle aborde, mais je suis pas certain pour le verbe utilisé ici, à mon avis tu peux trouver quelque chose de plus précis et frappant pour appuyer celle-ci (mais là sorry, il est tard, un peu fatigué, pas d'idées à te soumettre...).
Hormis ce petit point, rien à redire, c'est de l'excellente prose et le genre de choses que j'aurais moi-même aimé écrire, à la fois très plaisant à lire et riche de sens. Superbe texte, bravo !
P.S: Et pour une fois, oui, un titre et très bien choisi, qui plus est.
Pour une fois, je n'ai rien à rajouter à ce qui a été fort bien dit précédemment par Murphy : j'ai adoré moi aussi, il y a quelque chose de très puissant et de "cosmico-philosophique" là-dedans tout en mimant la simplicité d'une scène du quotidien en apparence des plus banales. L'aura d'une fatalité universelle qui nous dépasse, encapsulé dans le geste le plus prosaïque qui soit (prendre une "bête" photo).
Mais c'est souvent derrière l'apparence de la simplicité que se cachent nos plus grands dilemmes, ces doutes existentiels qui menacent de nous engloutir à la moindre occasion. Et tu arrives magnifiquement à saisir ce moment de "vérité" en quelques lignes très bien senties et d'une puissance poétique brute.
Honnêtement, je dirais sans l'ombre d'un doute que c'est l'un des meilleurs textes que j'ai lu de toi, Martin.
Ceci dit, comme la perfection n'est malheureusement pas de ce monde (sauf mon risotto aux chorizo, mais ça c'est une autre histoire lol), outre le mot manquant souligné par Murph', il y a juste une tite formulation que j'ai trouvé légèrement maladroite :
"Peut-être que cette vaine tentative de matérialiser un simulacre d’immortalité serait la dernière et que la mécanique de la machine allait emmener les engrenages quantiques de l’univers."
J'adore cette phrase et l'idée qu'elle aborde, mais je suis pas certain pour le verbe utilisé ici, à mon avis tu peux trouver quelque chose de plus précis et frappant pour appuyer celle-ci (mais là sorry, il est tard, un peu fatigué, pas d'idées à te soumettre...).
Hormis ce petit point, rien à redire, c'est de l'excellente prose et le genre de choses que j'aurais moi-même aimé écrire, à la fois très plaisant à lire et riche de sens. Superbe texte, bravo !
P.S: Et pour une fois, oui, un titre et très bien choisi, qui plus est.
"En vivant comme en mourant, nous alimentons le feu."
Clive Barker, Sacrements.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 41
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: Le dernier crépuscule
Bonsoir tous les deux ! Merci beaucoup pour votre lecture et vos retours !
Je suis aussi drôlement content de l'articulation du propos, j'ai la sensation d'avoir réussi à raconter tout ce que j'avais à raconter sans en faire des méga-caisses. C'est, comme le dit Tak, très certainement l'une de mes meilleures productions.
C'est quand je parviens à ce genre de résultat que je me sens vraiment évoluer, que j'ai l'impression d'avoir mon propre style et ça me fait infiniment plaisir de constater que je ne suis pas le seul à le remarquer.
Entre-temps j'ai corrigé l'oublie (le morceau manquant était "face à") mais je n'ai pas modifié cette histoire d'"emmener" parce que c'est vraiment l'image que j'ai dans la tête. J'avais essayé un tas d'autres options (au début c'était "actionner" puis "mettre en branle") mais curieusement j'ai pas réussi à lui trouver de remplaçant.
Après, moi, ça me choque pas spécialement, même si le terme n'est pas très mécanique.
Et oui ! Je commence à m'en sortir avec les titres, ça vient un peu plus simplement à présent !
Je suis aussi drôlement content de l'articulation du propos, j'ai la sensation d'avoir réussi à raconter tout ce que j'avais à raconter sans en faire des méga-caisses. C'est, comme le dit Tak, très certainement l'une de mes meilleures productions.
C'est quand je parviens à ce genre de résultat que je me sens vraiment évoluer, que j'ai l'impression d'avoir mon propre style et ça me fait infiniment plaisir de constater que je ne suis pas le seul à le remarquer.
Entre-temps j'ai corrigé l'oublie (le morceau manquant était "face à") mais je n'ai pas modifié cette histoire d'"emmener" parce que c'est vraiment l'image que j'ai dans la tête. J'avais essayé un tas d'autres options (au début c'était "actionner" puis "mettre en branle") mais curieusement j'ai pas réussi à lui trouver de remplaçant.
Après, moi, ça me choque pas spécialement, même si le terme n'est pas très mécanique.
Et oui ! Je commence à m'en sortir avec les titres, ça vient un peu plus simplement à présent !
Whatever happens, happens...
Martin-- Écritoirien émasculé
- Messages : 368
Date d'inscription : 12/11/2015
Age : 27
Localisation : Toulouse (la ville rôse, ouais)
Re: Le dernier crépuscule
Un très beau texte Martin ! Puissant, comme l'a dit Tak.
La simplicité d'un instant presque "banal" face à des considérations hautement plus philosophiques.
Une belle réussite ! Bravo !
La simplicité d'un instant presque "banal" face à des considérations hautement plus philosophiques.
Une belle réussite ! Bravo !
Comment a-t-il fait pour paraître si normal ? C'est ça le plus atroce . Qu'il soit si ... sympathique .
- Les psychopathes arrivent à tromper tout le monde .
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Le dompteur de lions, Camilla Läckberg
Nao76- Écritoirien émérite stagiaire
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Date d'inscription : 26/08/2017
Age : 36
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