Léo

Voilà un très bon récit (encore) pour lequel je vois une petit faiblesse : le côté classique des scènes de harcèlement. Trois zozos, comme souvent (je suis très injuste, j'ai fait pareil dans un texte récemment !), de la méchancté gratuite, le père qui ne voit rien, qui est même déçu que son fils détruise un jouet... Pour la fin, tu expliques un peu plus avant que les poupées sont "spéciales", donc pourquoi pas. Je ne suis pas retourné par l'ensemble, mais, j'ai quand même un truc qui me trotte en tête. Un truc positif, je préviens :

Le truc:

Bref, tu étais peut-être à deux mille années lumières de cette intention, mais voilà, je tenais à le souligner !

Merci Cancereugène !

Effectivement, c'est très classique et pas dans le bon sens à mes yeux. A la limite, le coup des 3 harceleurs et du père "aveugle" ne me dérange pas : le harcèlement de groupe suppose que le harceleur a un public à amuser. Certes, j'aurais pu lui mettre 5 ou 7 compères au lieu de 2, mais ça n'aurait pas eu un grand intérêt (en plus de me faire perdre des signes). 3 suffisait à donner l'impression d'un groupe en surnombre. Et les parents remarquent rarement ce genre de choses, malheureusement. Non, là où le côté classique me gêne, c'est que ce texte est sans aucune surprise ou profondeur, et linéaire au possible.

Cela dit, ton interprétation me fait le voir sous un jour un peu moins négatif. Je n'avais effectivement pas du tout cherché à glisser un tel message en sous-texte. C'est ce qui participe d'ailleurs à mon désamour pour ce texte : moi qui aime souvent recourir aux symboles et "messages" psychologiques/sociétaux en toile de fond, je n'ai cette fois eu qu'une bête idée de harcèlement et de poupée vaudou, sans rien réussir à en tirer qu'un niveau de lecture unique et terre-à-terre. Ton interprétation me semble d'autant plus intéressante que je suis d'avis qu'un harceleur a avant tout un gros problème à régler avec lui-même. Ici, de l'homosexualité refoulée ou encore une part de féminité qui lui ferait honte (l'un pouvant très bien se mêler à l'autre dans son esprit, comme tu dis). Ta vision de ce texte me donne une piste intéressante à creuser si jamais un jour je tente de le remastériser, ce fameux 2e niveau de lecture qui m'a tant manqué au moment de la rédaction initiale.

Je vais faire mon coming-out : enfant, j'ai eu un poupon ! Mais je considérais que comme c'était un poupon et pas une poupée, c'était pour les garçons. Ensuite, j'ai beaucoup joué avec des jouets guerriers, panoplie de Zorro, château-fort, fort du Far-West, soldats, cow-boys et Indiens, bref tout ce qui était considéré comme "des jouets de garçons" !

Un texte assez classique mais très efficace. La personnalité de l’enfant est brièvement mais bien brossée, et face à la bêtise de son persécuteur, on prend immédiatement fait et cause pour lui. A travers son regard et les éléments qu’il nous donne - les réactions du voisinage etc – On se doute rapidement de quel genre sont les poupées du père et comment cette histoire va finir. Je partage la réserve des commentaires précédents sur l’inutilité de la dernière phrase, dont la seule fonction est de mettre les points sur les « i » alors que le lecteur avait déjà tous les éléments pour comprendre.

En résumé, un très bon texte, efficace et avec un personnage attachant qui en est le principal atout, mais qui manque un peu d’inattendu.

Merci Tobermory !

La dernière phrase est effectivement une erreur : d'habitude, j'ai des textes aux concepts plus ou moins compliqués et donc hermétiques, et j'essaie de les rendre compréhensibles dans la mesure du possible. Je n'ai pas pensé que, cette fois, le concept était si simple et prévisible que je n'aurais pas ce souci.

Hello Murphy Myers !
Bravo pour ce texte efficace, très immersif et la touche "enfance" difficile à manier, je trouve, pour un auteur adulte (en tout cas pour moi !).
J'ai été un peu déstabilisée par la fin, étant persuadée qu'on parlait depuis le début de jouets sexuels, pour découvrir que son père collectionne des poupées (maléfiques ? possédées ?) et j'ai mieux compris l'usage du vocabulaire pour les désigner le long du récit.
Peut-être qu'une rallonge de texte aurait permis de développer la compréhension de cette collection étrange (en tout cas pour moi).
Et pour finir j'ai évidemment aimé la touche de gore finale
Merci pour la lecture !!

Merci Violaine !

C'est marrant pour la fausse piste involontaire des poupées sexuelles, parce qu'une de mes premières idées était justement de fusionner les concepts de poupée sexuelle et de poupée vaudou. Comme quoi, peut-être qu'un vestige de cette idée m'a poursuivi entre les lignes malgré moi.

L’histoire est de facture assez classique, mais au fil des lectures je me demande si ce n’est pas le thème qui veut ça. La chute est assez prévisible. Pour le reste, c’est très bien écrit, le déroulement de l’histoire est logique, tu parviens à créer une empathie pour Léo et tout est clair c’est un bon texte.

Merci Perroccina.
Je ne parlerais même pas de chute en ce qui concerne la fin. Le final est plutôt la conclusion banale et évidente de ce qui précède, à mon sens.

Commentaire de Raven :

Salut Murphy !

Ravie de te lire à nouveau ! En fait, plus je vous lis, plus je commence à me réhabituer à l'idée de revenir bientôt sur le forum... Bientôt.

Un très chouette texte, qui se lit d'une traite. J'aime beaucoup cette histoire de harcèlement enfantin, d'une banalité émouvante. Une scène de vie quotidienne, traitée sans fioriture, c'est criant de vérité et c'est pour ça qu'on accroche direct. J'avoue que je n'ai pas vu venir la fin. Pourtant tout y est, les allusions étaient bien placées, ni trop ni trop peu, mais je ne sais pas pourquoi j'imaginais plutôt un truc en rapport avec la sexualité (genre le père qui collectionne des poupées de fillettes, ce qui aurait fait jaser le voisinage et les aurait obligés à déménager malgré sa promotion, ou un truc du genre). Bref, du coup une agréable surprise pour la chute.

Toutefois, il manque quelque chose à ce texte qui fait qu'il me semble bon mais pas excellent, et je ne sais pas quoi, peut-être trop linéaire ? Trop explicatif ? La fin qui arrive trop soudainement ? Vraiment, je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, il me
reste juste une impression de "peut mieux faire". Même si, en l'état, c'est quand même un très bon texte, et une excellente participation par rapport au thème.

Merci à toi pour cette lecture !

Merci Raven. Plus que ravi de te lire à nouveau aussi !

Je rejoins totalement ton impression de "peut mieux faire". Il manque un brin de folie, de surprise et/ou de profondeur au tout.

Tu es la 2e à avoir pensé à des poupées sexuelles, avec Violaine il me semble. Du coup, je me dis qu'il y a sûrement une bonne fausse piste à creuser de ce côté. La fin "vaudoue", très classique en soi, apparaîtrait peut-être comme plus ou moins surprenante si j'ajoutais quelques faux indices qui feraient croire à des poupées sexuelles. Si j'y avais pensé au moment du 1er jet, le texte aurait clairement été plus intéressant qu'en l'état.

Heureux si la lecture t'a quand même été plaisante en tout cas. Je note que le côté harcèlement est bien rendu, c'est une bonne "leçon" pour moi : je pensais avoir manqué mon coup, par manque de motivation et de signes, mais finalement, le côté simple et direct fonctionne pour cet aspect-ci.

Salut Murphy ! : )

Sans surprise c'est un très bon texte, comme toujours.
La chute m'a un peu surpris dans le sens où je n'ai pas compris pourquoi le sale gamin tombait soudain morceaux. Puis quand j'ai fait le lien avec une poupée vaudou j'ai trouvé ça génial, ce con s'est cassé tout seul lol
Alors je garantis pas d'avoir compris ce que tu as voulu exprimer (je suis fatigué, ça aide pas... x) ) mais si c'est bien ça, mon seul bémol serait le lien entre le géant et la poupée pour les associer. C'est donc plutôt le sale gamin que j'aurais fait se couper (d'une façon ou d'une autre) et son sang imbiber le tissu de la poupée, la scène avant qu'il ne l'éclate sur le mur.
Mais ça m'étonne que tu n'y aies pas pensé donc c'est sûrement moi qui ai compris de traviole, si c'est le cas j'en suis désolé... x)

En tout les cas j'ai aimé te lire et tu n'as pas à rougir pour ce texte : )

Cancereugène a écrit:J'ai vu dans cette histoire de harcèlement une interprétation sur le refoulement homosexuel

Ça m'a effleuré l'esprit aussi, c'est en effet en filigrane dans ce thème du harcèlement.

Murphy a écrit:une de mes premières idées était justement de fusionner les concepts de poupée sexuelle et de poupée vaudou

K : Alors ça c'est une idée qui m'inspire... 8D

Maya : *lit dans ses pensées* ... Omg !

Merci Mnémos !

Effectivement, il y a un détail que je n'ai pas du tout su retranscrire : la poupée est bien une poupée vaudou mais "inversée". C'est-à-dire qu'on ne peut pas l'utiliser contre ou sur autrui, elle ne fonctionne que sur soi-même/celui qui l'utilise.
Quand Léo s'amuse à la faire voler en l'air, il se sent léger. C'est l'effet de la poupée, il ressent ce qu'elle "ressent". Mais j'ai conscience que cet "indice" est impossible à relever, il en aurait fallu un autre, beaucoup plus clair, pour contrebalancer. Et je n'ai pas arranger les choses avec les autres poupées de la collection paternelle, dont l'une est vraisemblablement une poupée vaudou classique (la crise cardiaque du collègue n'étant pas un heureux hasard). Mais je n'ai pas trouvé où arranger tout ça.
Bref, quand le harceleur débarque et fracasse la poupée, c'est du coup lui-même qui en reçoit les effets. "On récolte ce qu'on sème."

Léo qui se coupe sur les débris peut être confusant, je n'avais pas fait attention. Il aurait été plus simple de rester sur du vaudou "normal" et que la brute se coupe elle-même, je confirme. Je n'y ai juste pas pensé. J'étais trop obnubilé par cette idée de vaudou "inversé" (seule vague idée innovante que j'ai trouvée) pour voir qu'il y avait un chemin plus logique et plus clair juste à côté. ^^''


Je n'ose même pas imaginer ce que l'idée de poupée sexuelle vaudou a pu évoquer à K Hésitez pas à pondre quelque chose là-dessus si ça vous inspire en tout cas !

Quand Léo s'amuse à la faire voler en l'air, il se sent léger. C'est l'effet de la poupée, il ressent ce qu'elle "ressent". Mais j'ai conscience que cet "indice" est impossible à relever

Effectivement, celui-là je suis passé à côté.

(la crise cardiaque du collègue n'étant pas un heureux hasard)

Oui, ça je l'ai déduit après avoir lu la fin (et sur le moment j'ai tiqué sur sa déception de devoir déménager après l'attaque de son collègue, j'ai pas trouvé ça très sain lol), c'est l'un des détails qui fonctionne bien et qui donne de l'ampleur à l'histoire dès qu'on fait le lien.

Il aurait été plus simple de rester sur du vaudou "normal" et que la brute se coupe elle-même, je confirme. Je n'y ai juste pas pensé. J'étais trop obnubilé par cette idée de vaudou "inversé"

C'est une bonne idée aussi, qui rajoute effectivement cette morale du "on récolte ce que l'on sème", que j'aime beaucoup. Dans ce cas vraiment il ne manque pas grand chose pour aider à faire passer ce message et je t'encourage à le faire, parce que cette histoire est vraiment bonne, contrairement à ce que tu as l'air de penser.
Tu disais sur mon texte que tu aurais voulu avoir l'idée, ben je te retourne le compliment, parce que le petit merdeux qui s’explose lui-même la tronche avec une poupée vaudou, c'est quand même génial moi je trouve ! x)

Je n'ose même pas imaginer ce que l'idée de poupée sexuelle vaudou a pu évoquer à K Laughing Hésitez pas à pondre quelque chose là-dessus si ça vous inspire en tout cas !

K : C'est vrai, je peux ? 8D

Tu vas encore faire l'étalage de ton esprit tordu ? x)

K : Croix de bois, croix de fer, boss, il sera posté là où tu ne mets jamais les pieds, dans la section porno !

Murphy Myers a écrit:Effectivement, il y a un détail que je n'ai pas du tout su retranscrire : la poupée est bien une poupée vaudou mais "inversée". C'est-à-dire qu'on ne peut pas l'utiliser contre ou sur autrui, elle ne fonctionne que sur soi-même/celui qui l'utilise.
Quand Léo s'amuse à la faire voler en l'air, il se sent léger. C'est l'effet de la poupée, il ressent ce qu'elle "ressent".

J'avais raté cet indice, du coup, je suis aussi resté un peu bloqué sur la logique de ton système de magie…

Je pense qu'une bonne manière de retrouver le "mythe" classique de la poupée vaudou, ce serait de faire en sorte que le petit tyran crache sur la poupée avant de la casser. Ainsi, elle aura été "baptisée" avec un composant humain, et serait dès lors liée au personnage du "grand" avant qu'il ne la casse. Ce n'est qu'une suggestion, bien sûr.

Sinon, j'ai trouvé la tirade suivante un peu bizarre : « — On est revenu chercher des trucs que ma mère a oubliés. Mais qu’est-ce que ça peut te faire ? » D'une part, parce que les deux phrases se contredisent un peu (d'abord il s'explique, puis il refuse de s'expliquer en disant que ça ne regarde pas Léo). Et, d'autre part, parce que, selon mon expérience personnelle, quand les parents oublient quelque chose au départ des vacances, ils vont le rechercher en vitesse, mais ils ne nous laissent certainement pas sortir de la voiture, et encore moins vagabonder dans les environs, parce que c'est le meilleur moyen pour qu'on perde plus de temps encore avant le second départ.

Je pense que cela aurait mieux fonctionné s'il avait simplement répondu : « — Eh, qu’est-ce que ça peut te faire ? »