À l'envers
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Concours HS N°9 : Miroir (s)
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À l'envers
Visiblement, je me suis bien foiré avec ce texte… Je le laisse quand même, et j'assume, même si je trouve le début assez pédant. À vous de juger !
Le texte fait 830 mots et 4.828 sec.
Le texte fait 830 mots et 4.828 sec.
- Spoiler:
- À l’envers
Un miroir vu de face offre un simple fac-similé du monde, une copie inversée qui ne possède ni creux ni profondeur. Mais lorsque vous le regardez en oblique, son reflet semble se propager au-delà des limites de la surface réfléchissante. Le mur se mue en fenêtre. Vous pouvez y plonger le regard et succomber à l’illusion d’entrevoir des lieux interdits — des endroits supposément trop lointains pour y figurer. Cet univers à l’envers paraît soudain doté d’une dimension, d’un champ, d’une envergure. Pour peu, vous penseriez pouvoir y pénétrer, comme s’il existait vraiment…
Cette propriété de la lumière et la manière dont elle trompe notre cerveau m’ont toujours fasciné. Enfant, je passais de longs moments le visage auprès de la glace, assis dans le couloir de notre appartement. Je m’imaginais d’autres personnes habitant cette réalité, des doubles de mes parents, de ma sœur et de moi-même. Peut-être étaient-ils tout l’inverse de nous — au lieu d’une mère fragile et d’un père alcoolique, mon alter ego avait une marâtre et un père aimant. Mais il ne s’agissait là que de rêveries auxquelles je n’accordais aucun crédit. Du moins… jusqu’au jour où ma mère se suicida.
Ce matin-là, alors que je m’approchais du bord du miroir, j’aperçus dans un recoin du corridor réfléchi une forme sombre, comme une silhouette percée par l’éclat d’un sourire blanchâtre et effilé. Je n’avais que neuf ans, mais je distinguais déjà bien mes fantasmes de la réalité, et cette vision me terrifia. Je la fixai un quart de seconde, avant qu’elle ne s’engouffre au-delà des limites visibles, en direction de ce qui, dans l’envers, constituait la chambre de mes parents. Je l’imitai dans notre appartement, et ce fut ainsi, en suivant ce démon, que je découvris le cadavre de ma mère. Elle s’était pendue à une poutre au-dessus de son lit ; son visage déformé par une grimace si horrible qu’elle hante toujours mes songes.
Le traumatisme de ce terrible événement éclipsa le souvenir de l’apparition spectrale. Je l’avais presque oublié quand j’en fus à nouveau témoin, le soir où ma sœur se tua dans un accident de voiture en compagnie de cinq de ses amis. J’avançais dans le couloir, en plein cœur de la nuit, lorsqu’une forme fugace et souriante fendit le reflet. Figé de peur, je tentai de me convaincre d’avoir rêvé… Je rejoignis ma chambre et me recouchai, tenaillé par une angoisse sourde qui se mua en horreur quelques minutes plus tard, quand la sonnerie du téléphone déchira le silence nocturne pour informer mon père du décès de sa fille, Maryse, mon aînée.
Cet être infernal se manifesta de nouveau lorsque mon épouse, alors enceinte de trois mois, perdit notre bébé. Nous habitions toujours l’appartement familial, laissé par mon père après son départ en maison de retraite. Je traversais le couloir quand j’entendis les cris de ma femme en provenance de la salle de bain : « Je saigne ! Chéri, je saigne, je saigne ! » Au moment où je tournai la tête, je perçus un mouvement sinistre dans le reflet de la glace et je compris que c’était lui, encore une fois.
C’est pourquoi, lorsque je l’ai revu hier, j’ai su sans l’ombre d’un doute qu’un événement terrible allait se produire. J’ai pris les devants et décidé de lui offrir en sacrifice notre petite chatte, Leisha. J’ai empoigné la pauvre bête et lui ai tordu le cou. Puis je suis revenu auprès du miroir et me suis penché pour l’apercevoir. Il était bien là, souriant, à me dévisager, au bout du corridor. Pour une fois, il ne bougeait pas. De colère j’ai frappé du poing le reflet, en l’insultant, ce démon venu pourrir nos existences. Les morceaux de glace sont tombés sur le sol et c’est à cet instant que j’ai vu l’homme de l’envers, debout, dans le couloir. Je me suis précipité sur lui, et l’ai frappé, frappé et frappé encore, jusqu’à faire de son visage de la bouillie et de mes mains des lambeaux de chair hurlante. Mes phalanges s’entaillaient dans ses dents et les os de son crâne, mais je frappais encore et encore, pour m’assurer que plus jamais cet être maléfique ne s’en prenne à moi ni à aucun des miens.
Ce n’est qu’en me relevant que j’ai remarqué les longs cheveux blonds détrempés de sang… À mes pieds, ce visage pulvérisé, méconnaissable, sur le corps adoré de ma si tendre épouse… Je me suis effondré, en pleurs, embrassant son cadavre, ravagé, impuissant, incapable de la ranimer.
J’ai appelé les secours. L’ambulance est arrivée presque aussitôt. Puis, à l’hôpital, les policiers sont venus m’arrêter, et je leur ai raconté toute l’histoire. Bien entendu, ils n’en ont pas cru un traitre mot. Les psychiatres quant à eux – ces imbéciles – suggèrent un accès de démence, une crise de folie furieuse et meurtrière. Mais je sais ce que j’ai vu. C’est l’homme du miroir le vrai, le seul responsable. Cet homme de l’envers, qui est tout l’opposé de moi.
Dernière édition par Sacripan le Jeu 15 Juil 2021 - 5:52, édité 3 fois
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Re: À l'envers
Salut Sacripan,
Je viens d'achever la lecture de ton texte que j'ai trouvé intéressant dans ce qu'il raconte, mais également un peu répétitif et finalement assez (très) classique. Intéressant, tout d'abord, car ton texte nous offre une nouvelle variation du thème qui n'est pas sans rapport cependant avec les récits de Blahom et de Malossep. Je le trouve donc pertinent sur ce point. Il montre comment sur un thème imposé, des sujets relativement proches peuvent être choisis mais traités différemment. Et de ce point de vue, ton choix de traitement n'a rien à envier à ceux de tes talentueux prédécesseurs dans ce concours. Ceci étant dit, et c'est là selon moi sa "faiblesse" principale, j'ai trouvé le déroulé de ton histoire très répétitif. Comprends-moi bien, je ne remets pas en cause l'importance de ce caractère répétitif pour la compréhension de ton histoire. Sur ce point, pas de problème, on voit bien où tu veux en venir. Mais, s'agissant d'un récit très ramassé (parce qu'il ne fait que 4828 s.e.c. et parce que la forme de ce concours impose la brièveté), je trouve embêtant de voir les événements se répéter autant. Il y avait peut-être une autre manière d'envisager les choses qui t'aurait permis de partir de la même prémisse sans pour autant tourner autour des mêmes éléments narratifs (je ne sais pas si je suis très clair... Je veux dire qu'en partant de la même idée tu aurais peut-être pu nous rendre une histoire différente dans sa construction, un récit moins circulaire ou répétitif). Si je dois analyser plus avant les raisons qui, de mon point de vue, rendent ton récit répétitif, je dirais que c'est peut-être lié au fait que ta nouvelle s'avère finalement très classique dans sa forme et dans sa construction. Ce n'est pas un mal tu me diras. C'est un peu la même critique que pour Malossep : on distingue (en tout cas c'est ce que je crois) un peu la même influence Lovecraftienne et donc le même type de narration qui, alors qu'elle devrait tendre vers quelque-chose d'assez déconstruit, s'avère en réalité très distanciée. Je me pose encore une fois la question : quelle personne évoquerait de tels événements en usant d'un vocabulaire aussi construit ? Tout le propos du début sur les miroirs et ce qu'ils nous dévoilent du monde qui nous entoure, me parait superfétatoire. Non seulement parce que cela mange un certain nombre de signes, mais encore parce que ce type de propos suppose une capacité de rationalisation que je serais incapable d'avoir face à de tels événements. Ceci étant dit - et à décharge - le ton employé dans ta nouvelle m'a moins interrogé que le ton employé dans la nouvelle de Malossep. La différence entre les deux relève sans doute du traitement temporel de ton histoire. Alors que celle de Malossep se déroulait dans l'instant, la tienne repose sur une temporalité plus lente et donc plus longue, ce qui pourrait expliquer le ton employé. Je mets au conditionnel car on pourrait aussi soutenir l'inverse : être soumis à l'horreur et à l'indicible plus longtemps augmente les risques de finir cinglé et, par conséquent, réduit d'autant la probabilité de faire de jolies phrases et de livrer un récit/témoignage aussi net dans sa construction.
Mais je cherche la petite bête car cela reste quand même, sache-le, une très belle participation.
Je viens d'achever la lecture de ton texte que j'ai trouvé intéressant dans ce qu'il raconte, mais également un peu répétitif et finalement assez (très) classique. Intéressant, tout d'abord, car ton texte nous offre une nouvelle variation du thème qui n'est pas sans rapport cependant avec les récits de Blahom et de Malossep. Je le trouve donc pertinent sur ce point. Il montre comment sur un thème imposé, des sujets relativement proches peuvent être choisis mais traités différemment. Et de ce point de vue, ton choix de traitement n'a rien à envier à ceux de tes talentueux prédécesseurs dans ce concours. Ceci étant dit, et c'est là selon moi sa "faiblesse" principale, j'ai trouvé le déroulé de ton histoire très répétitif. Comprends-moi bien, je ne remets pas en cause l'importance de ce caractère répétitif pour la compréhension de ton histoire. Sur ce point, pas de problème, on voit bien où tu veux en venir. Mais, s'agissant d'un récit très ramassé (parce qu'il ne fait que 4828 s.e.c. et parce que la forme de ce concours impose la brièveté), je trouve embêtant de voir les événements se répéter autant. Il y avait peut-être une autre manière d'envisager les choses qui t'aurait permis de partir de la même prémisse sans pour autant tourner autour des mêmes éléments narratifs (je ne sais pas si je suis très clair... Je veux dire qu'en partant de la même idée tu aurais peut-être pu nous rendre une histoire différente dans sa construction, un récit moins circulaire ou répétitif). Si je dois analyser plus avant les raisons qui, de mon point de vue, rendent ton récit répétitif, je dirais que c'est peut-être lié au fait que ta nouvelle s'avère finalement très classique dans sa forme et dans sa construction. Ce n'est pas un mal tu me diras. C'est un peu la même critique que pour Malossep : on distingue (en tout cas c'est ce que je crois) un peu la même influence Lovecraftienne et donc le même type de narration qui, alors qu'elle devrait tendre vers quelque-chose d'assez déconstruit, s'avère en réalité très distanciée. Je me pose encore une fois la question : quelle personne évoquerait de tels événements en usant d'un vocabulaire aussi construit ? Tout le propos du début sur les miroirs et ce qu'ils nous dévoilent du monde qui nous entoure, me parait superfétatoire. Non seulement parce que cela mange un certain nombre de signes, mais encore parce que ce type de propos suppose une capacité de rationalisation que je serais incapable d'avoir face à de tels événements. Ceci étant dit - et à décharge - le ton employé dans ta nouvelle m'a moins interrogé que le ton employé dans la nouvelle de Malossep. La différence entre les deux relève sans doute du traitement temporel de ton histoire. Alors que celle de Malossep se déroulait dans l'instant, la tienne repose sur une temporalité plus lente et donc plus longue, ce qui pourrait expliquer le ton employé. Je mets au conditionnel car on pourrait aussi soutenir l'inverse : être soumis à l'horreur et à l'indicible plus longtemps augmente les risques de finir cinglé et, par conséquent, réduit d'autant la probabilité de faire de jolies phrases et de livrer un récit/témoignage aussi net dans sa construction.
Mais je cherche la petite bête car cela reste quand même, sache-le, une très belle participation.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Date d'inscription : 02/01/2012
Age : 49
Re: À l'envers
Pour un texte sans grande conviction, il coche toutes les cases pour moi.
Je comprends tout à fait Silence sur les "jolies phrases de récit", mais pour moi il s'agit d'un genre, qui a tendance à passer de mode, mais qui me séduit toujours autant dans le récit fantastique.
En outre, dans la vraie vie, cela se passe souvent ainsi. Le narrateur relate son histoire en dehors de la période de crise. Le ton posé, détaché, lui permet de relater les faits en mettant une distance sans laquelle il sombrerait dans l'abîme. J'ai déjà vécu ça lors d'interrogatoires assez terribles. Cela se marque encore plus souvent avec les enfants.
L'intro non plus ne m'a pas gêné. Quinze lignes pour entrer dans l'ambiance avec comme phrase finale "jusu'au jour oà ma mère se suicida.", j'ai trouvé ça plutôt pas mal.
Je comprends tout à fait Silence sur les "jolies phrases de récit", mais pour moi il s'agit d'un genre, qui a tendance à passer de mode, mais qui me séduit toujours autant dans le récit fantastique.
En outre, dans la vraie vie, cela se passe souvent ainsi. Le narrateur relate son histoire en dehors de la période de crise. Le ton posé, détaché, lui permet de relater les faits en mettant une distance sans laquelle il sombrerait dans l'abîme. J'ai déjà vécu ça lors d'interrogatoires assez terribles. Cela se marque encore plus souvent avec les enfants.
L'intro non plus ne m'a pas gêné. Quinze lignes pour entrer dans l'ambiance avec comme phrase finale "jusu'au jour oà ma mère se suicida.", j'ai trouvé ça plutôt pas mal.
Re: À l'envers
Merci pour ton retour très détaillé, Silence ! Clairement, je n'ai pas fait (ni cherché à faire) très original. Au niveau de l'incipit, je me suis lâché mais pas forcément dans le bon sens. En lisant tes remarques sur le texte de Molassep, je me suis d'ailleurs dit que je tombais exactement dans le même travers :
Sur le ton du personnage sur le reste de la nouvelle, il y a un mix de passé composé / passé composé qui ne colle pas forcément avec celui d'un homme dont on se demande s'il sort d'un épisode psychotique… Je comprends ton point de vue, et tu l'avais très bien expliqué dans ton commentaire sur le texte de Molassep, mais il me semble que c'est plus une histoire de goût qu'autre chose. Perso, j'aime bien le ton lovecraftien, ça n'abîme pas ma suspension de l'incrédulité lorsqu'un personnage en proie à des événements propres à lui faire perdre la raison garde un vocabulaire limite précieux. Au contraire, j'aime ça car ça crée une sorte de décalage qui a quelque chose d'inquiétant/étrange en soi (c'est comme ça que je le ressens en tout cas). Alors, c'est vrai que c'est moins réaliste, mais les élucubrations et le langage désarticulé d'un fou seraient-ils forcément plus intéressants à lire ? (Peut-être, et un texte court serait d'ailleurs un bon cadre pour expérimenter…!)
Au niveau de la structure, qui en effet est répétitive (et ne marque même pas une progression ou un crescendo clair), je n'ai pas (du tout) pensé à jouer dessus. Du coup, je suis (réellement) curieux, quelles pistes tu aurais explorées à ce niveau ?
Merci encore d'avoir pris le temps de commenter en détail, c'est vraiment utile et apprécié !
- Spoiler:
- Pourquoi un type qui vient de tuer sa femme commencerait ses "confessions" par une sorte de dissertation semi-pédante sur les propriétés optiques des miroirs ?
Sur le ton du personnage sur le reste de la nouvelle, il y a un mix de passé composé / passé composé qui ne colle pas forcément avec celui d'un homme dont on se demande s'il sort d'un épisode psychotique… Je comprends ton point de vue, et tu l'avais très bien expliqué dans ton commentaire sur le texte de Molassep, mais il me semble que c'est plus une histoire de goût qu'autre chose. Perso, j'aime bien le ton lovecraftien, ça n'abîme pas ma suspension de l'incrédulité lorsqu'un personnage en proie à des événements propres à lui faire perdre la raison garde un vocabulaire limite précieux. Au contraire, j'aime ça car ça crée une sorte de décalage qui a quelque chose d'inquiétant/étrange en soi (c'est comme ça que je le ressens en tout cas). Alors, c'est vrai que c'est moins réaliste, mais les élucubrations et le langage désarticulé d'un fou seraient-ils forcément plus intéressants à lire ? (Peut-être, et un texte court serait d'ailleurs un bon cadre pour expérimenter…!)
Au niveau de la structure, qui en effet est répétitive (et ne marque même pas une progression ou un crescendo clair), je n'ai pas (du tout) pensé à jouer dessus. Du coup, je suis (réellement) curieux, quelles pistes tu aurais explorées à ce niveau ?
- Spoiler:
- Comme ça, j'imagine que structurer le récit en 1) les événements (avec peut-être un crescendo pour le coup), 2) les apparitions (peut-être à la deuxième personne du singulier, où il parle au monstre du miroir), et 3) la confrontation/méprise et tragédie finale aurait pu éviter cette effet de reprise en boucle du même cycle… Sincèrement, je suis curieux de savoir les manières dont tu aurais envisagé de jouer avec la structure (je demande pour un pote, hein — il est là pour s'améliorer lui aussi ).
Merci encore d'avoir pris le temps de commenter en détail, c'est vraiment utile et apprécié !
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Age : 43
Re: À l'envers
Trantor a écrit:Pour un texte sans grande conviction, il coche toutes les cases pour moi.
Je comprends tout à fait Silence sur les "jolies phrases de récit", mais pour moi il s'agit d'un genre, qui a tendance à passer de mode, mais qui me séduit toujours autant dans le récit fantastique.
Merci Trantor, j'ai vu ton message en postant ma réponse à Silence, et je disais grosso modo la même chose sur ce point (le ton lovecraftien, qui reste sobre face à l'horreur cosmique – ou quelque chose du genre ). C'est essentiellement une affaire de goût, je pense.
En outre, dans la vraie vie, cela se passe souvent ainsi. Le narrateur relate son histoire en dehors de la période de crise. Le ton posé, détaché, lui permet de relater les faits en mettant une distance sans laquelle il sombrerait dans l'abîme. J'ai déjà vécu ça lors d'interrogatoires assez terribles. Cela se marque encore plus souvent avec les enfants.
Je n'ai pas l'expérience directe de ça, mais en y réfléchissant, c'est le petit détail qui tue. Bon, du coup, la curiosité me pique : je pourrais rechercher sur Google, mais une intuition, comme ça… avant de te consacrer à l'écriture, tu étais…
- Spoiler:
- …commissaire ?
Le spoiler, c'est juste pour le suspense
Trantor a écrit:L'intro non plus ne m'a pas gêné. Quinze lignes pour entrer dans l'ambiance avec comme phrase finale "jusu'au jour oà ma mère se suicida.", j'ai trouvé ça plutôt pas mal.
Oui, mais j'avoue que j'ai souffert sur le tout premier paragraphe, sans être convaincu que ça ajoute grand chose…
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Re: À l'envers
Sacripan a écrit:...
Bon, du coup, la curiosité me pique : je pourrais rechercher sur Google, mais une intuition, comme ça… avant de te consacrer à l'écriture, tu étais…
- Spoiler:
…commissaire ?
Le spoiler, c'est juste pour le suspense
Pas commissaire, non.
Je ne connais pas trop le système français mais en Belgique, malgré l'image d'Epinal du Commissaire Maigret, les commissaires de police, et anciennement les officiers de gendarmerie, étaient des emplois de "cadres", des gars qui ne s'occupaient pas directement des enquêtes ou des interrogatoires. Ce boulot était exécuté par des inspecteurs ou des sous-officiers. Même si c'étaient les officiers qui passaient à la télé
Pour ma part, j'ai travaillé principalement dans les services d'interventions de la Gendarmerie, avec un passage de quelques années dans le service enquête de ma brigade. Une fois que la Gendarmerie Belge a été dissoute, j'ai fini mes dernières années de carrière au vert, comme garde-champêtres dans mes campagnes.
Re: À l'envers
Un petit texte sympathique, pour ma part. J'aime l'intro, pour moi, elle ajoute un petit côté "vous aussi vous pourriez vivre mon histoire" assez appréciable.
La narration est bonne, quoiqu'effectivement un peu répétitive.
Lecture agréable pour moi.
La narration est bonne, quoiqu'effectivement un peu répétitive.
Lecture agréable pour moi.
Nao76- Écritoirien émérite stagiaire
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Age : 36
Localisation : Quelque part dans le disque monde
Re: À l'envers
Tu n’as jamais été tenté d’écrire du polar, Trantor ? Moi je te lirais dans tous les genres (même le soft porn ) !
Content que la lecture t’ait diverti Nao !
Content que la lecture t’ait diverti Nao !
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Date d'inscription : 03/10/2020
Age : 43
Re: À l'envers
Sacripan a écrit:Tu n’as jamais été tenté d’écrire du polar, Trantor ? ...
Leodiensia Data et le dernier, Dissidence, mélangent les genres et pourraient être qualifiés de polars... Pour ne pas trop polluer ton fil, voici en spoiler ce qu'en disait un chroniqueur récemment...
- Spoiler:
- Polar ou Science-Fiction ? à vous de voir.
De la Science-Fiction ? Oui, certes, il y a un rayon mystérieux qui semble provenir de Phobos, une lune de Mars. Des savants et des militaires s’arrachent les cheveux pour tirer ça au clair, après qu’un « incident de parcours » leur ait mis la puce à l’oreille, enfin le rayon dans le collimateur, devrais-je plutôt dire...
Mais non, c’est un polar ! En Belgique, une enquête est diligentée, sur une cession d’entreprise qui paraît douteuse. On confie le boulot à deux bras cassés, un enquêteur sur le retour un peu porté, comme il se doit, sur la bouteille, et une inspectrice sulfureuse qui aurait de mauvaises fréquentations. Ajoutez à ça un sombre truand serbe, une ex-flic hackeuse de haut vol et quelques rupins roulant carrosse, qui cachent bien leur jeu et tirent les ficelles depuis des manoirs inaccessibles. Tous les ingrédients du polar sont bien là. Mais… Et ce rayon mystérieux ? Et ce personnage étrange féru d’ésotérisme ? Mélangez bien le tout, et vous avez un "ovni" littéraire entre les mains (pour un roman de SF, ma foi, pourquoi pas). La chute vaut son pesant de cacahuètes, alors je n’en dis pas un mot, comme c’est l’usage.
Re: À l'envers
Pop pop pop, pollue mon fil autant que tu veux ! Moi je suis toujours étonné que t’aies pas un éditeur attitré étant donné le niveau de tes textes. Si possible, j’aimerais me faire expédier un exemplaire dédicacé de Dissidence (en même temps que le Greta de Catherine, entre autres) quand j’aurais l’occasion de revenir en Europe (à Lille !). Mi ou fin-2022 avec un peu de chance (je croise les doigts).
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Date d'inscription : 03/10/2020
Age : 43
Re: À l'envers
Fais moi signe quand je dois envoyer, et où. Ce sera avec plaisir.
Sinon, Amazon a déjà envoyé mes livres gratuitement un peu partout dans le monde, en Australie, au Canada, au Japon même! Mais j'avais cru comprendre que tu habitais dans un coin vraiment reculé... ( et puis, via Amazon, pas de dédicace...)
Sinon, Amazon a déjà envoyé mes livres gratuitement un peu partout dans le monde, en Australie, au Canada, au Japon même! Mais j'avais cru comprendre que tu habitais dans un coin vraiment reculé... ( et puis, via Amazon, pas de dédicace...)
Re: À l'envers
Là où je suis je doute qu'Amazon fasse quoi que ce soit gratuitement (l'entreprise n'est pas implantée localement…). Mais surtout, je veux la dédicace. Quand je reviens en France, je fais carton plein de bouquins dédicacés par leurs auteurs.
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Date d'inscription : 03/10/2020
Age : 43
Re: À l'envers
Trantor a écrit: Une fois que la Gendarmerie Belge a été dissoute
... On doit dire : "la Gendarmerie Belge a été dissoute, une fois !"
Bon, maintenant que j'ai sorti ma grosse connerie, Sacripan :
Je dois avouer que je n'ai pas vraiment accroché. J'ai aimé le début :
et plus encore :lorsque vous le regardez en oblique, son reflet semble se propager au-delà des limites de la surface réfléchissante. Le mur se mue en fenêtre.
Je m’imaginais d’autres personnes habitant cette réalité, des doubles de mes parents, de ma sœur et de moi-même. Peut-être étaient-ils tout l’inverse de nous — au lieu d’une mère fragile et d’un père alcoolique, mon alter ego avait une marâtre et un père aimant.
Là, à mon avis, tu tenais une façon sympa d'aborder le thème : un monde inversé, qui en plus correspondrait plus à ton titre. Mais, et Silence le fait remarquer, vu que tu t'engages dans une toute autre voie après, ce début devient inutile, et c'est bien dommage !
Pour le reste, comme Silence, je regrette la répétition, mais aussi le fait que tu annonces chaque fois le fait à l'avance : "jusqu’au jour où ma mère se suicida", puis tu racontes l'histoire du suicide de la mère. C'est inutile, puisque tu vas le raconter, ça fait double emploi. Pareil ensuite : "j’en fus à nouveau témoin, le soir où ma sœur se tua dans un accident de voiture en compagnie de cinq de ses amis.", et tu racontes la mort de la sœur, puis "mon épouse, alors enceinte de trois mois, perdit notre bébé", et l'histoire de la fausse couche suit !
Plutôt qu'une répétition, il aurait fallu une progression, que ce ne soit pas le même genre d'événements, mais que les différents drames deviennent de plus en plus forts, et nous conduisent à la conclusion paroxystique. Par contre, la conclusion paroxystique, tu l'as. Mais aussi, en commençant par le suicide de la mère du narrateur, il était difficile de faire de plus en plus fort. Ou alors il faudrait que le sens et la cause de ces drames n'apparaissent que progressivement au narrateur, ce qui éveillerait l'intérêt du lecteur. Là, on s'ennuie un peu avec cette suite d'évènements pourtant dramatiques.
Ensuite, l'histoire du chat ne me convainc pas : il sacrifie le chat, mais sans que ça ne serve à rien, au fond ? Ou il faut enlever le passage, ou il faut lui donner un sens. Si le sens est de faire apparaître la créature du miroir, je vois mal le rapport.
Voilà mon avis, Sacripan, désolé de ne pas être plus positif, je partage assez les réticences de Silence, mais en même temps je trouve qu'un retravail de ton histoire pourrait donner quelque chose de bien. D'ailleurs j'avais bien aimé tes participations aux deux concours précédents !
Re: À l'envers
Merci pour ton retour Paladin. Pour le concours anonyme, en effet, mon texte t’avait plu. Mais le précédent, il me semble que c’’était plus mitigé ? (Bon, du coup je suis parti relire ton commentaire : tu avais apprécié le style mais moins le manque d’originalité… et le hors-sujet au niveau du coffre ! En passant, puisque tu demandais, le texte n’a pas été retenu par Luciférines mais il était dans leur sélection finale. Il y avait plusieurs textes de poupées et ils sont partis sur un autre. Leur retour était vraiment sympa et encourageant ; ça m’a donné envie de retravailler le texte en fonction de leurs remarques et surtout de retenter ma chance avec eux sur d’autres AT).
Sinon, pour répondre aux quelques points que tu évoques :
1) L’annonce du drame avant qu’il ne se produise est volontaire. Cela fait partie de la structure de la répétition. On sait ce qu’il va se passer (à chaque fois un mort), donc qu’elle vienne au début plutôt qu’à la fin de chaque cycle ne change pas grand chose. L’élément de surprise dans cette nouvelle est censé être la chute, et c’est pour cela que la personne qui meurt n’est alors pas annoncée d’emblée (à la différence des occurrences précédentes).
2) J’ai choisi cette structure répétitive car le texte était court, comme un thème qui revient en boucle… Un crescendo dans l’horreur aurait sans doute été bienvenu, c’est vrai. Là, c’est plutôt un decrescendo (tout relatif) jusqu’à la fin paroxystique. Bon, je ne vais pas essayer de le justifier : ça n’a pas été réfléchi et la progression des événements sur un texte aussi bref me paraissait secondaire par rapport à la chute. Le fait que le texte soit court n’est pas une excuse, je m’en rends compte a posteriori. (Ô tristesse, ô déception.)
3) Le chat qui passe à la casserole : je comprends ton interrogation. L’idée c’était de suggérer que le narrateur pétait les plombs. Car pourquoi s’en prendre à ce chat ?! C’est complètement irrationnel et insensé. C’est censé peser dans la balance au moment de la conclusion, où on peut se demander si ce sont les psychiatres qui ont raison, ou si c’est vraiment l’être du miroir qui l’a trompé…
Bon, je retiens que si je veux un jour avoir une chance à ce concours, il va falloir que je m’efforce d’être plus original et inattendu (sauf sur le concours anonyme où j’avais fini deuxième à un point de Trantor [ô joie!], on m’a systématiquement fait remarquer que mes participations étaient un peu trop « classiques »…).
Sinon, pour répondre aux quelques points que tu évoques :
1) L’annonce du drame avant qu’il ne se produise est volontaire. Cela fait partie de la structure de la répétition. On sait ce qu’il va se passer (à chaque fois un mort), donc qu’elle vienne au début plutôt qu’à la fin de chaque cycle ne change pas grand chose. L’élément de surprise dans cette nouvelle est censé être la chute, et c’est pour cela que la personne qui meurt n’est alors pas annoncée d’emblée (à la différence des occurrences précédentes).
2) J’ai choisi cette structure répétitive car le texte était court, comme un thème qui revient en boucle… Un crescendo dans l’horreur aurait sans doute été bienvenu, c’est vrai. Là, c’est plutôt un decrescendo (tout relatif) jusqu’à la fin paroxystique. Bon, je ne vais pas essayer de le justifier : ça n’a pas été réfléchi et la progression des événements sur un texte aussi bref me paraissait secondaire par rapport à la chute. Le fait que le texte soit court n’est pas une excuse, je m’en rends compte a posteriori. (Ô tristesse, ô déception.)
3) Le chat qui passe à la casserole : je comprends ton interrogation. L’idée c’était de suggérer que le narrateur pétait les plombs. Car pourquoi s’en prendre à ce chat ?! C’est complètement irrationnel et insensé. C’est censé peser dans la balance au moment de la conclusion, où on peut se demander si ce sont les psychiatres qui ont raison, ou si c’est vraiment l’être du miroir qui l’a trompé…
Bon, je retiens que si je veux un jour avoir une chance à ce concours, il va falloir que je m’efforce d’être plus original et inattendu (sauf sur le concours anonyme où j’avais fini deuxième à un point de Trantor [ô joie!], on m’a systématiquement fait remarquer que mes participations étaient un peu trop « classiques »…).
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Date d'inscription : 03/10/2020
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Re: À l'envers
Classique, oui, c'est vrai, et ton texte pour "Dans le coffre" était hors-sujet, mais ce n'est pas pour ça qu'ils étaient mauvais ! Je disais pour Katarina :
Et pour ton texte du concours "Masque(s)" :
Quand à celui du concours-flash, il était dans mes deux préférés, avec celui de Trantor !
Pour l'AT de Luciférines, c'est sûr qu'il fallait s'attendre à beaucoup d'histoires de poupées, et donc une sélection très sévère ! J'ai ce problème avec mon texte "La Renarde de la Rivière Kôya" : une histoire japonisante que les gens trouvent plutôt bonne, mais dés qu'il s'agit de légendes japonaise, les renardes sont légions, et je n'ai pas encore pu le placer. Dans les AT, il faut éviter les thèmes trop utilisés, ou sinon vraiment faire plus que bien ! Mais si tu étais dans la sélection finale, c'est qu'il ne s'en ait pas fallu de beaucoup. Donc je ne peux que te conseiller de continuer à travailler ton écriture, et à chercher des approches originales.
Je ne sais pas s'il faut parler d'excuse, mais c'est sûr qu'un crescendo et une fin paroxystique sont bien plus difficiles à rendre sur un format court qu'avec du plus long, mais une chute prend d'autant plus de sens quand elle arrive en conclusion d'une progression. Et c'est la difficulté du format court. Moi-même je suis mal à l'aise avec ce format, mais en même temps, c'est un challenge qui oblige à travailler encore plus, et donc à s'améliorer.
Paladin a écrit:les moins de ton texte c'est le thème n'est pas original, et que le coffre y est vraiment très secondaire. Mais le gros plus est le style très vivant et fluide, bien raconté.
Et pour ton texte du concours "Masque(s)" :
Paladin a écrit:Donc, en dehors du fait que ce n'est pas trop mon truc, je trouve cette histoire réussie !
Quand à celui du concours-flash, il était dans mes deux préférés, avec celui de Trantor !
Pour l'AT de Luciférines, c'est sûr qu'il fallait s'attendre à beaucoup d'histoires de poupées, et donc une sélection très sévère ! J'ai ce problème avec mon texte "La Renarde de la Rivière Kôya" : une histoire japonisante que les gens trouvent plutôt bonne, mais dés qu'il s'agit de légendes japonaise, les renardes sont légions, et je n'ai pas encore pu le placer. Dans les AT, il faut éviter les thèmes trop utilisés, ou sinon vraiment faire plus que bien ! Mais si tu étais dans la sélection finale, c'est qu'il ne s'en ait pas fallu de beaucoup. Donc je ne peux que te conseiller de continuer à travailler ton écriture, et à chercher des approches originales.
Le fait que le texte soit court n’est pas une excuse, je m’en rends compte a posteriori.
Je ne sais pas s'il faut parler d'excuse, mais c'est sûr qu'un crescendo et une fin paroxystique sont bien plus difficiles à rendre sur un format court qu'avec du plus long, mais une chute prend d'autant plus de sens quand elle arrive en conclusion d'une progression. Et c'est la difficulté du format court. Moi-même je suis mal à l'aise avec ce format, mais en même temps, c'est un challenge qui oblige à travailler encore plus, et donc à s'améliorer.
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