Netflix

J'ai moi-même hésité à reparler des premières saisons pour contrebalancer mon avis sur le 5x02.
Après le 5x01, j'avais d'ailleurs re-regardé le 1x01, histoire de me rappeler pourquoi je visionnais cette série.

La saison 3 restait d'un bon niveau, bien sûr, la 4 aussi même si déjà un peu moins impactant.
Y a qu'à voir le 1er épisode de chaque saison en fait : du grand art à chaque fois (à l'exception du 5x01 donc). Mais chaque 1er épisode est aussi un peu plus optimiste, voire comique, que son prédécesseur (les 1x01 et 2x01 ne pourraient être plus sombres et déprimants, les 3x01 et 4x01 ont une "happy end" relative, même si les personnages restent piégés dans leur propre enfer). Et la saison 5 est pour moi le point culminant de ce changement : aucune noirceur, aucun "coup de poing". Si ça peut passer pour 1 ou 2 épisodes par saison (admettons...), en faire une saison complète est ahurissant.
Je ne veux pas basher cette série que j'adore, mais je ne peux pas non plus accepter qu'on la saccage en applaudissant. C'est d'autant plus frustrant quand on voit le niveau qu'elle avait dans les saisons passées et toutes les possibilités/technologies qu'elle peut encore utiliser pour des scénario originaux.

Sinon, pour finir sur une note positive quand même, je ne conseillerais jamais assez à ceux qui ne connaissent pas encore Black mirror de commencer par les saisons précédentes. A quelques exceptions près, chaque épisode des 4 premiers vaut le détour.

Mon préféré et indétrônable restera à jamais le tout 1er ; sans doute un peu parce qu'il bénéficiait de l'effet de surprise, mais ç'a été le visionnage de série le plus malaisant de ma vie, toutes séries confondues (et c'est un immense compliment).

Spoiler:

Le 2x01 est également une grande claque dans son genre. Pour moi, c'est l'épisode le plus emblématique de la série. Tous les ingrédients y sont : l'impact des technologies sur la vie (et même l'après-vie) de tout un chacun, les dilemmes moraux et philosophiques qu'elles supposent, mêlés à une thématique puissante et universelle (l'acceptation du deuil), l'aspect minimaliste et intimiste, le rythme lent mais prenant. Le tout basé sur une technologie qui existe presque déjà ! Je dis toujours que le 1x01 est mon préféré, mais à la réflexion, le 2x01 me parait plus puissant à chaque fois que j'y repense.

La saison 3 montre déjà un peu plus d'optimisme (pour mon plus grand malheur) mais a aussi proposé sont lot de grands moments. Là encore, le tout premier de saison, "Chute libre", sur la "notation sociale" est aussi simple qu'efficace. La claque me parait bien moins puissante, par rapport aux 2 saisons précédentes, voire inexistante vu qu'on sait déjà où on va dès le début de l'intrigue (ce n'est pas un épisode "à chute" et le titre nous indique d'office à quoi s'attendre). C'est pour ça donc que je disais qu'on sent déjà à ce moment-là le revirement de la série. Mais à cette époque-là, on restait sur de la haute qualité. Dans le même genre, le 3x03 ("Tais-toi et danse") et 3x06 ("Haine dans la nation") sont assez puissants et intéressants.

La saison 4 entamait un peu plus le revirement. Le 4x01 était là encore divertissant et mémorable, mais parodique. Le temps d'un épisode, pourquoi pas, surtout quand c'est aussi bien fait.
Le 4x02 ("Archange") où une mère épie sa fille est pour moi le plus symptomatique du changement de ton. Dans la saison 4, c'est l'épisode le plus représentatif de l'âme de la série, selon moi, à l'image du 2x01. Mais on sent que l'impact est bien en-dessous. L'épisode se suit quand même avec plaisir, mais est bien loin de la force d'un 2x01.

A noter que la saison 4 est aussi la plus "joyeuse" (exception faite de la 5e saison donc). Des fins bien moins désespérées, et même une happy end totale (le 4x04 sur le couple qui match et s'évade). Ca restait acceptable parce que la qualité générale était toujours au rendez-vous. J'avoue avoir même été satisfait, pour une fois, de la happy end du 4x04 tant l'épisode est bien amené (quoi qu'à la réflexion, j'aurais préféré une histoire sur le thème de l'erreur 404 pour l'occasion ^^). Bref. On restait à la frontière, et du bon côté malgré tout.

Espérons que la saison 6 (s'il y en a une) saura rebrousser chemin et remonter cette pente ou, au moins, se stabiliser au niveau des saisons 3 et 4.

Je ne trouve pas la saison trois excessivement plus joyeuse. Oui, bien sûr, il y a l'épisode San Junipero, superbe histoire, totalement optimiste où, pour la première fois, les technologies sont clairement utilisées dans un but "altruiste" et non négatif. Ici, il n'est même pas question d'un happy-end qui viendra bien terminer une histoire où c'était mal parti, mais un récit où la technologie est dès le départ bonne pour l'humain.
Par contre, les cinq autres épisodes sont bien pessimistes/négatifs.
- On y trouve une critique des réseaux sociaux et du besoin de plaire au maximum. Ce qui était effrayant dans cet épisode, c'est qu'on ne pouvait s'empêcher de penser qu'on y était quasiment, que dans le décompte de minutes pour y arriver c'était le plus proche de tous les épisodes (quand je l'ai vu, je ne savais pas encore qu'on y était tout simplement déjà parvenu en Chine). On peut y voir une fin optimiste. Oui, bien sûr la protagoniste vient de comprendre qu'elle est enfin libre, mais elle n'est qu'une personne parmi la masse, et que sera maintenant sa vie, alors qu'une bonne note est absolument nécessaire pour tout.
- Ensuite, on a une condamnation des jeux de plus en plus réalistes, de cette volonté de tous (aussi bien les sociétés que le peuple) d'aller toujours plus loin, de vivre de plus en plus dans la virtualité. L'épisode est plus un film d'horreur, un divertissement, mais on ne peut pas dire qu'il est optimiste.
- Vient l'épisode trois qui nous montre d'un côté comme il est facile à des gens pas très nets de se faire plaisir sur internet, que ce soit de la pédophilie ou du racisme en tout anonymat. Et de l'autre côté, comme il est facile aussi de se faire juge et bourreau tout-puissant, toujours grâce aux technologies.
- Puis, vient une critique de l'armée (et des pouvoirs bien sûr). Comment tuer sans en souffrir ensuite, tout simplement en utilisant la technologie pour ne pas s'en rendre compte. La technologie est déjà utilisée à l'heure actuelle, là, on pousse juste le cran un peu plus loin en transformant les soldats en robots sans émotions contrôlés à distance. Pour finir par une fin bien pessimiste avec le soldat qui a accepté en toute conscience cette fois d'être ce robot.
- Et le dernier épisode nous montre encore une fois les dérives possibles des technologies avec ces drones-abeilles créés au départ pour le bien et qui deviennent des armes aussi bien aux mains du pouvoir, qu'aux mains de petits génies qui arrivent à les détourner. Sans compter cette nouvelle mise en avant de la propension de l'humain à se servir de l'anonymat pour crier à la mort pour peu qu'on ne soit pas dans sa façon de penser. Au bout, c'est un peu comme si, on nous disait : avec les technologies, vous ne serez jamais à l'abri, il y aura toujours quelqu'un capable de les détourner, que ce soit dans l'ombre des états, ou par le génie d'un seul détraqué. Ce qui vaut d'ailleurs aussi pour d'autres épisodes.

La saison quatre est-elle plus joyeuse que la trois ? Oui, peut-être un peu.
Il y a d'abord l'épisode USS Callister qui part dans l'humour avec une fin plus ou moins optimiste (on se dit qu'ils se sont sauvés de leur tortionnaire, mais on peut aussi dire qu'ils sont piégés à tout jamais dans un jeu, même s'ils n'existent pas vraiment). Au moins, dans cet épisode, il y avait une petite attaque contre les pouvoirs donnés à un seul homme et sans aucune espèce de surveillance. On y trouve aussi le concept d'éternité (qu'on retrouve dans d'autres épisodes) avec la question sous-jacente : est-ce un bien ou un mal.
Puis, il y aussi cet épisode sur les relations programmées. On y voit la dénonciation de ces relations, mais la fin optimiste gâche tout. Pour le coup, c'est l'épisode que j'aime le moins des quatre saisons.
Et on peut considérer l'épisode sur le musée de l'horreur comme optimiste aussi puisqu'au bout, le vilain est puni et la gentille s'en sort. Mais là, il y a au moins de temps en temps des dénonciations de la mauvaise utilisation de la technologies. Même si, ce n'est pas égal dans chaque historiette. La première avec le toubib accro aux douleurs de ses patients, le propos est trop limité à un seul individu, ça n'a pas le même impact parce qu'on ne ressent pas que ça touche toute la société. La deuxième avec la conscience d'une femme dans le coma qui se retrouve d'abord dans le cerveau de son mec, puis dans une peluche est déjà un peu plus intéressante et pessimiste (finalement, ça doit être l'horreur de se retrouver vivante sans rien pouvoir faire, totalement sous le contrôle d'un(e) autre). On se rapproche de San Junipero, mais avec une vision bien plus sombre du même processus. Ça touche à la mort, l'après-mort et au concept de l'éternité. Le morceau le plus frappant de cet épisode est l'histoire de ce condamné mort depuis longtemps, mais dont la conscience survit éternellement tout en souffrant tout aussi éternellement pour le plaisir de sadiques. C'est très noir et pessimiste, c'est la justice personnelle et malsaine. Ce qui fait que si on prend les historiettes séparément, on est dans le ton de la série. Il n'y a que l'épilogue qui soit optimiste, mais pas de la même façon qu'un San Junipero ou un Pendez le DJ. Le pessimisme reste ailleurs.
Reste trois épisodes qu'on peut qualifier de bien sombres.
Archange m'a bien plu. Ça reprend une nouvelle fois cette obsession de contrôle sur les proches. Ça parle aussi du pouvoir qu'ont les parents sur leurs enfants, cette autorisation qu'ils ont de les surveiller dans tout. Pour moi, le propos n'étant pas du tout le même que le 2X01 (qui parlait du rapport à la mort, de l'immortalité, de l'opportunisme des sociétés commerciales), les comparer est impossible. Je trouve que l'épisode se rapproche plus du 1X03 où l'homme veut tout savoir de sa femme. La différence, et le plus par rapport à l'autre, c'est que l'enfant n'a rien demandé, on lui a imposé cette puce. Mais comme pour son prédécesseur, les puces provoquent la destruction de la famille.
Crocodile explore aussi cette faculté future de surveiller avec en plus le "viol" du cerveau, un peu encore une fois comme le 1X03. Par contre, je trouve que ce "viol" n'est pas assez mis en avant. On a plutôt une espèce de jeu de dominos ou chaque action de la protagoniste la rapproche du pire. Fin pessimiste ? Oui bien sûr, surtout en ajoutant que tout ce qu'elle a fait n'a servi à rien. D'un autre côté, on peut y voir une touche d'optimisme puisque la technologie permettra de la confondre.
Et pour finir, il y a tête de métal. On peut y voir une dénonciation des drones et de leur utilisation future. La surveillance et la traque à l'extrême. Mais je regrette le côté post-apo qui noie un peu le sous-propos. En lui-même, l'épisode est très bien, mais s'éloigne de l'anticipation à nos portes.
En fait ce que j'aime dans Black mirror (dans les quatre premières saisons, vous l'aurez compris), c'est que cette série nous mettait face à nos comportements pas très jolis : voyeurisme, consumérisme, abêtissement, jalousie, peur de la mort, sadisme latent, méchanceté dans l'anonymat, besoin de plaire à tout prix, plaisir de loisirs sans profondeur... Et l'idée que les technologies nous permettent de plus en plus de nous vautrer dans ces travers, souvent en toute impunité, parfois même en toute légalité.

J'espère aussi que la saison six reviendra aux fondamentaux complètement absents de la cinq.
Par curiosité, j'ai été voir qui était le(s) scénariste(s) des épisodes pour savoir s'il y avait eu changement à la cinquième saison. Et bien non, c'est Charlie Brooker, le scénariste depuis le début (à l'exception du 1X03). Mais qu'est-ce qui lui a pris ? Sa série a été saluée pour son propos dérangeant, malsain et pessimiste. Pour sa vision sombre de notre futur dirigé par les technologies. Comment a-t-il pu virer à ce point de bord et nous proposer cette saison cinq ? C'est plutôt incompréhensible. Comme dit Murphy, il y a encore tant de technologies à décliner en noir, pourquoi avoir fait le choix de trucs un peu neuneu et avec des happy-end ?
Je n'ai pas encore vu de critiques de cette saison cinq, j'espère qu'elles seront du même tonneau que les nôtres parce que si elles sont bonnes, on peut se brosser pour un changement de cap.

Bref, après nos interminables monologues sur ces cinq saisons, plus qu'à vous faire votre propre avis en sachant qu'il faut mieux commencer par le début si vous n'avez jamais regardé un épisode et surtout pas par la saison cinq. Ou alors, vous y allez en toute conscience en vous disant qu'il vaut mieux éliminer le mauvais pour se délecter du bon.

Pas excessivement plus joyeuse, non, mais légèrement quand même. "Chute libre" n'est pas une vraie happy end : reste que c'est la première fois qu'on voit un personnage sourire dans Black mirror. La suite de sa vie ne sera pas facile, mais elle sera heureuse. C'est en tout cas le sentiment qui domine sur la fin : elle se libère et rejoint le rangs des "parias", qui sont peut-être exclus, mais qui sont les seuls à rire dans le monde présenté.
Ce qui n'empêche pas l'épisode d'être glaçant par ailleurs, d'autant qu'on y est effectivement presque, voire déjà en Chine, et même ailleurs à d'autres niveaux. Mon beau-frère a subi ce genre de système de "notation sociale" dans son entreprise (chacun note ses collègues). Et pour ce qui est de la recherche d'emploi, mon profil "personnel" et ma réputation en ligne prennent clairement le pas sur mes compétences.

Le 3x03 montre au final la punition d'un criminel. Certes, on connait des histoires bien plus joyeuses, mais ça reste plus "moral" et donc "apaisant" que si le type s'en sortait.

Le 3x04, San Junipero est le seul vrai happy end de la saison, c'est vrai.

Mais ça fait quand même 3 épisodes (dont 2 que j'ai trouvé très bons, voire excellents) qui sont moins sombres que les 2 premières saisons.

Totalement d'accord pour la saison 4 (sauf que j'ai bien aimé l'épisode sur les appli de rencontre, et j'en suis le 1er surpris).
Archange n'est pas pareil que le 2x01 au niveau du thème, mais au niveau du traitement : très intimiste, tout se joue entre 2 personnages seulement, la technologie change le monde entier mais reste "discrète" (pas d'effets spéciaux à outrance) et très proche de notre monde (avec les "réseaux sociaux des morts" qui existent déjà, et bien sûr tous les moyens de vidéosurveillance déjà existants), le rythme est posé, on est dans le drame pur (pas de prise d'otages, de maitre chanteur, de chasse à l'homme, ou d'éléments horrifiques ou polar en gros).
C'est sur ces aspects que je trouve qu'ils se rejoignent, et qu'ils constituent ce qu'est vraiment Black mirror à mes yeux. Le 1x03 sur la jalousie maladive, même si moins bon à mes yeux, rentre aussi dans cette catégorie.
Côté thèmes, totalement d'accord, Archange et le 1x03 sont assez proches, quand le 2x01 a un propos bien à part. Quoi qu'à y réfléchir, on reste dans un sens sur le contrôle et l'objectivisation d'autrui : celui des morts en l’occurrence, qui deviennent des "jouets" réconfortants, des objets à garder sous contrôle à tout prix, tout comme la femme du mari jaloux ou la fille de la mère anxieuse.

Même avis sur Crocodile : un bon épisode en soi mais où il manquait un petit quelque chose, où je trouvais qu'on allait pas assez loin. Même avis pour la fin aussi : assez sombre même si on peut y voir le triomphe de la justice.

C'est bien le même scénariste principal, et les mêmes réalisateurs récurrents. D'ailleurs, le 5x01 a été tourné AVANT Bandersnatch. Moi qui pensais que l'épisode interactif avait drainé tous les moyens et l'inspiration de l'équipe, ils n'ont en fait même pas cette excuse...

Les avis sur la saison 5 sont globalement les mêmes que les nôtres, voire plus virulents encore. J'ai lu par exemple que "Miley Cirus est la seule bonne chose de cette saison, c'est dire comme on tombe bas !".

Je veux bien qu'on montre une technologie "bénéfique" par moments, pour éviter d'être trop manichéen (quoi que la technologie dans cette série m'a toujours paru neutre ; ce sont les humains qui posent toujours problème). Mais vouloir faire un revirement radical comme ça, c'était vraiment une idée à éviter (ou alors, ils auraient du tenter un spin off ou une série à part, comme le versant "optimiste" de Black mirror).
Là, je crains surtout que la série soit annulée, qu'on ne lui laisse pas une nouvelle chance. Sachant que Bandersnatch a déjà bien divisé le public, et que la saison 4 n'a apparemment pas été reçue avec beaucoup d'enthousiasme comparé aux saisons passées, même si on était quand même trèèèès loin de la déception actuelle avec la 5e. Bref, je ne suis pas pour l'acharnement médical sur les séries, mais en l’occurrence, ça me ferait mal de perdre une série si intelligente à cause de ce raté abyssal.

Le 3X03 montre en effet la punition du criminel, mais là où c'est pervers, c'est que l'autre versant s'en sort sans aucun souci. On est donc aveuglé par une fin morale qui occulte la perversité du reste. Car les hackers sont tout aussi immoraux que les personnes visées par leurs actes. Ils se font juge et bourreau et l'on devine sans peine qu'ils ne cherchent même pas à "punir" des actes illégaux ou amoraux, mais juste à s'amuser eux en torturant d'autres personnes avec l'excuse fallacieuse que ce sont des "mauvais". Un peu comme l'épisode La chasse où le peuple vient voir une femme torturée sans fin ou l'historiette dans l'épisode de Noël où le gardien de prison à la fin décide de lui-même de faire de chaque minute du coupable mille ans.
Pour Chute libre, je suis d'accord, ça reste malgré tout plus optimiste, même si ça ne règle absolument pas le problème dénoncé et même si sa vie sera difficile. Et son côté glaçant réside surtout dans le fait que c'est plus ou moins déjà actuel. Donc, le petit optimisme de fin ne gêne pas parce qu'il n'amoindrit pas le propos.
San Junipero est totalement à part et fait du bien justement parce que à part. C'est un peu comme dans un recueil ou une anthologie très sombre, on découvre un récit plus optimiste. En général, j'aime bien cette petite "incongruité" qui n'en souligne qu'encore plus la noirceur du reste. Et puis quand c'est bien fait, et isolé, j'adhère.
Pour Archange, ok, je vois où tu vois le parallèle entre lui et le 2X01. Et effectivement, la construction est pareille, centrée sur deux ou trois personnages max, avec peu d'effets. Le 1X03, oui, aussi dans ce style-là et comme toi, je le trouve moins impactant. Peut-être parce que le sujet sur l'après-mort était plus dérangeant, tout autant que le contrôle total sur la vie de nos enfants tel que montré est aussi dérangeant. Alors que la jalousie et l'espionnage de l'être "aimé", c'est plus déjà-vu en fiction, et en réalité d'ailleurs (on connaît tous des personnes qui fouillent le téléphone ou le Facebook ou les mails de leurs chers et tendres).

Miley Cyrrus, le meilleur de la saison cinq ! Lol. Même si je reconnais qu'elle est bonne dans son rôle. Sauf qu'un rôle bien joué n'est pas suffisant pour sauver son épisode de l'impression qu'il sort de Disney Channel. Pour moi, le meilleur de la saison cinq est l'idée de l'épisode un, et il est dommage que ça n'ait pas été mieux creusé. En fait, les thématiques étaient peut-être trop nombreuses pour toutes être traitées, du coup, elles ont toutes été survolées.

Et tu as raison, la technologie proprement dite est totalement neutre, c'est ce qu'en font les hommes qui la rend bénéfique ou maléfique. Et c'est ce que je disais aussi : la technologie est l'outil qui permet de se vautrer dans nos travers (enfin dans la série parce que nous, on n'a aucun travers bien sûr ).

J'espère aussi que ce raté ne va pas annuler la série. Une série intelligente et bien faite comme Black mirror mérite de se voir offrir une nouvelle saison. A condition bien sûr que cette sixième saison retrouve l’ADN de ses débuts. Qu'au moins, on ne termine pas avec cette cinq sans qualités particulières.
J'ai été lire quelques avis. En majorité, effectivement, ça clashe la saison. Même s'il y en a toujours quelques uns pour ne pas comprendre les avis négatifs et adorer les trois épisodes. Mais il suffit de voir la courbe (sur Allociné je crois) des saisons. Les quatre premières saisons sont au-dessus de quatre sur cinq, la dernière est à deux sur cinq.

C'est pas faux, pour le 3x03. Ca reste sombre malgré l'aspect "moral" au 1er degré. Même chose avec le 3x06 d'ailleurs, avec les rageux du web ; ça pousse à se demander qui a le droit de juger, et surtout condamner.
Mais j'avoue que j'ai quand même moins de mal à voir un pédophile se faire avoir ou des rageux subir un retour de flammes, que de voir des victimes pures (comme dans les premières saisons) voir leur vie complètement flinguée par le monde où elles vivent. Mais la saison 3 gagne en nuances et en dilemmes moraux ce qu'elle perd en ambiance malsaine (comme tu dis, l'épisode 3x03 se concentre sur un criminel, mais il n'est pas la seule victime du jeu et on peut imaginer que d'autres n'ont rien fait pour mériter ce genre de spirale infernale). On va dire qu'on restait quand même dans le domaine du glauque, même si on se détachait un peu de l'aspect insoutenable de la chose en fait.

Je n'ai vu que 2 épisodes de la saison 5 mais pour l'instant, je trouve aussi que le 1er était le plus proche d'un "vrai" Black mirror.
Je regarde le 5x03 demain soir. Avec tout ce que tu en as dit, je crains le pire

Vu le 5x03 de Black mirror.
Toujours pas génial, ici à cause du côté "Disney comedy channel" qui sort de nulle part.
C'est d'autant dommage que le concept de base (utiliser un artiste jusqu'à sa mort et même au-delà) est génial (même si pas le plus nouveau du monde, on est d'accord). L'aspect "conte de fée" SF était aussi une bonne idée en soi et aurait pu donner un super conte noir.
Autre élément que j'aurais pu trouver plaisant : le parallèle entre l'histoire et le créateur de la série. Je veux dire que, de toute évidence, Netflix qui commande autant d'épisodes en si peu de temps (on est passé de 3 par saison à 6 avec le passage Netflix, sachant qu'il s'est écoulé 2 ans entre la saison 1 et 2 il me semble, et que là on demande une saison par an en plus du Bandersnatch qui était un gros projet à lui seul), donc Netflix qui demande le double de travail a clairement malmené le scénariste et son inspiration. La saison 5 montre qu'il n'était pas vraiment dans une bonne phase. Pour moi, cet épisode qui voit une chanteuse broyée jusqu'à la moelle renvoie parfaitement à cet état de faits. Et là encore, l'idée, sur papier, est excellente.

Traité avec une ambiance habituelle de Black mirror donc, ç'aurait pu être un excellent épisode, voire un de mon top 10.
Seulement voilà, le scénariste a, pour une raison ou une autre, préféré opter pour le tout public. Quand je parlais de Disney, ce n'était pas qu'une façon de parler : on met le logo dans un coin de l'écran, on montre l'épisode à quelqu'un qui ne sait pas de quelle série il s'agit, et il n'y verra vraiment que du feu !

D'un côté, la déception est moindre vu que je m'attendais au pire après les 2 épisodes précédents. D'un autre, quand je pense au potentiel gâché, c'est limite rageant. Selon le point de vue, le 3e est le moins pire de la saison (pas difficile, cela dit) ou le pire. On va dire qu'au moins il est rythmé et que donc on s'ennuie moins que dans les 2 précédents. Mais vraiment, si la saison 6 continue sur cette lancée, elle le fera sans moi.

Pour repartir sur une note positive, je ne sais pas si Walking dead est sur Netflix, mais j'ai trouvé que la dernière saison remontait la pente après un moment de creux abyssal. On parle souvent des séries qui perdent en qualité et qu'on étire jusqu'à la corde. Pour une fois qu'on a un exemple inverse, ça vaut la peine d'en parler. Walking dead est mort à mes yeux depuis la saison 7 au moins. J'ai continué malgré moi les saisons suivantes (pris en otage par ma moitié qui tenait absolument à laisser sa chance à cette série). Et je dois admettre que la saison 9 reprend du poil de la bête. On est loin des débuts bien sûr, et il reste pas mal d'éléments qui me gênent toujours, mais j'ai avalé les 5-6 derniers épisodes sans déplaisir et le nouvel antagoniste est, sinon d'une originalité monstre, bien plus intéressant que les derniers en date. A voir si la saison suivante continue sur la bonne voie.

J'ai vu le saison 5. Le 5x01 est basé sur une très bonne idée, et la fin est bonne aussi (Un petit arrangement comme il en existe dans les couples), mais j'ai trouvé l'histoire longuette et poussive, pas du tout le rythme effréné et angoissant habituel de la série.

Ce rythme se retrouve dans le 5X02, un peu dans l'esprit du tout premier, le 1x01, dont je ne sais plus le titre, mais l'histoire du cochon...

Le 5X03, ben j'ai bien aimé : le coté " Disney Channel" est sans doute du au fait que le traitement de l'histoire est beaucoup plus classique que les autres épisodes de la série, moins acide et noir, plus moral, on dira, donc on est moins dans l'esprit.

Comme je l'ai dit, si on oublie qu'il s'agit de Black mirror, ça peut se regarder sans souci, il y a bien pire. Mais ça n'est pas Black mirror. Et comme on s'attend à Black mirror avec son côté sombre et politiquement incorrect, on ne peut qu'être déçu.

C'st vrai que ce dernier épisode, tout en étant dans les thématiques de la série, est bâti comme un téléfilm pour ados, c'est en ça qu'il est en décalage. Il y a du suspens, de l'action, ça parle de nouvelles technologies, mais on est pas dans l'ambiance sombre et dérangeante habituelle.

Le happy-end est quand même relatif, si on regarde les images qui passent pendant le générique de fin, on dirait bien que Rachel est renvoyée à nouveau à son anonymat et à sa solitude, c'est sa sœur qui a la vedette.

J'avoue que je n'étais pas vraiment attentif aux images de générique de fin de cet épisode. Mais tant mieux s'il y a quand même cet élément pour "noircir" un peu le tableau.


Sans transition (parce que j'en ai aucune ^^) : Je viens de regarder un film Netflix plutôt sympa. Le thriller "The perfection". Alors il n'est pas parfait (jeu de mot trop tentant pour être ignoré) mais il a réussi à me surprendre. Et les fictions surprenantes sont à la fois ce que j'adore et ce qui se trouve le plus difficilement, alors je crache jamais dessus quand j'en découvre une.
Je ne peux pas trop en parler sans gâcher les choses, mais on a le droit à un revirement plutôt bien vu.

Spoiler:

Après, je dois avouer que j'ai trouvé pas mal de ficelles assez grosses dans cette histoire mais du moment qu'on arrive à l'accepter, ça se suit avec plaisir et intérêt.

Pour résumer sans spoiler, je ne pourrai poser que le contexte de départ : on suit 2 violonistes, une qui a déjà connu le succès et la seconde qui marche dans ses pas et pour qui le succès devrait bientôt se montrer. Oui, ça fait peu comme résumé mais je trouve déjà que j'en savais trop quand j'ai lancé la vidéo donc bon.

Je mets dans ma liste. J'ai vu aussi les derniers Black Mirror, sympas, ça se laisse mater. Mon coup de cœur du moment, c'est la saison 2 de The OA, déjà la 1, je l'avais adorée, mais la 2, je kiffe encore plus. Je l'ai vue hier, sauf le dernier épisode (je me suis endormie devant, vers 17h, mais ça n'a rien à voir avec l'histoire, ça en dit juste très long sur mon état d'épuisement actuel).

Edge of tomorrow : ça se regarde, l'idée est sympa (le jour sans fin version guerre humains contre vilains extraterrestres), je ne me suis pas ennuyée, mais ça ne sera pas inoubliable. Clichés inside bien sûr. En même temps, c'est logique puisque c'est du pur produit américain avec Tom Cruise en rôle principal. Et puis la fin, bof quoi (mais je m'y attendais) :

Spoiler:

Bref, on peut regarder, mais en se rappelant qu'on regarde une grosse production américaine, donc, on ne peut pas être surpris. Si on garde ça à l'esprit, bah, ça reste sympa à voir une fois.

The OA était déjà dans mon viseur ; ça confirme que je dois vraiment m'y mettre.

Edge of tomorrow, je l'ai vu il y a un moment. J'en garde quasiment aucun souvenir, sinon celui d'un film trop lisse et convenu (ce qui est d'autant plus flagrant que le concept de base était prometteur).
Je me demandais si c'était moi qui n'étais pas dans le mode état d'esprit au moment du visionnage, mais ce que t'en dis me rassure de ce côté.

Non, non, ce n'est pas toi, c'est moi aussi. Mais c'est le problème de beaucoup de blocks-busters américains, c'est consensuel et donc lisse. Et oui, c'est dommage parce que l'idée de départ est bien sympa, même si pas nouvelle. En fait, les Américains, ils sauvent leurs films grâce à leur budget qui permet des beaux effets spéciaux.
J'adore les histoires qui jouent de cette façon avec le temps, et pourtant, j'ai mis du temps à me décider à regarder ce film. Déjà parce que je ne suis pas fan de Tom Cruise, et surtout parce que je craignais justement ce que j'ai eu : une histoire un peu lisse et une fin Grand Happy-end. Si pour le premier point, je peux passer quand c'est malgré tout bien fait, pour le deuxième, ça me barbe de plus en plus, surtout quand c'est à ce point de niaiserie finale. Mais là aussi, c'est très américain, faut que l'Amérique sauve le monde et que le maximum de monde s'en sorte (et ici tout le monde).
Je dirais que sans le retournement final, j'aurais gardé peu de souvenirs de ce film, mais au moins d'un moment de détente, avec lui, le peu que j'en garderai sera négatif.

Je suis en train de regarder Elysium, et je ne peux que confirmer ce que tu dis. Un autre blockbuster des années 2010 au visuel bluffant, à la réalisation superbe... mais sans surprise, voire sans saveur.
En fait, ça s'est tellement codifié qu'on ne ressent plus aucune surprise, et donc plus aucune tension. Ce qui pose problème pour des films basés sur l'action, et donc la tension...

Je me souviens quand j'ai vu Terminator, sans aucune attente vu que l'histoire me tentait pas du tout... C'a été 1h30 à se demander ce qui allait arriver ensuite, comment les héros allaient trouver une énième façon de buter cette machine increvable.
J'ai mis quelques mois avant de tenter Terminator 2 ensuite, cette fois par crainte de la déception (parce qu'une suite, surtout après un film pareil, ça ne peut qu'être un raté total non ?). Et là encore, surprise et tension jusqu'au bout.
Et on ne peut même pas dire "oui mais t'étais jeune quand tu l'a vu, etc." étant donné que je ne les ai regardés que vers mes 20 ans.

A côté, je ne me souviens d'aucun film d'action ou blockbuster SF récent qui m'ait provoqué un tel effet. A chaque fois, on va dans un schéma déjà vu. Enfin, il y a plein de schémas déjà vus, difficile d'en inventer un, mais le problème est surtout qu'on va vers le schéma le plus vu d'entre tous, à chaque fois.