Ecriture "automatique"

Une p'tite question : je viens de chopper un nouveau virus je crois ! Jusqu'à présent j'ai toujours écrit un texte à partir d'une idée.

Il se trouve que la semaine dernière, je m'emmerdais un peu au boulot car je suis entre 2 projets : un qui se termine et un qui peine à commencer...

Ne sachant trop comment m'occuper après 3 heures de lecture de textes du forum, j'ai commencé à jeter des mots l'un après l'autre sans la moindre idée de ce que je voulais en faire. J'ai continué les jours suivants, toujours sans avoir où j'allais. Et aujourd'hui, j'approche de la fin d'une nouvelle - fin dont je n'ai pas encore la moindre idée !

Pourtant, une histoire est née. Même si en relisant je trouve ça très mauvais...

Cela vous est-il déja arrivé ? Et si c'est le cas, quel en a été le résultat ?

Je déteste écrire sans idée, j'ai l'impression de perdre mon temps. Et puis je reste souvent comme une débile devant ma feuille, le stylo à la main. Ça me fait penser à toutes ces heures de calvaire en partiel de litté, où je savais absolument pas quoi raconter dans mon commentaire ou ma dissert'.

Avis très intéressant, n'est-ce pas?  

mormir a écrit:

Cela vous est-il déja arrivé ? Et si c'est le cas, quel en a été le résultat ?

Ouais. Comme par magie.
Et le résultat s'appelle "nicotine", dans Malpertuis III

C'est comme ça que j'ai écrit la nouvelle " ils sont plus vieux que l'Univers" c'est parti de ces mots le reste est arrivé au fur et à mesure que j'écrivais.
De temps à autres j'écris des nouvelles comme ça. C'est sympa aussi.

Merci à vous 3 pour ces témoignages. Vous savez quoi ? On dirait que nous ne sommes pas tous égaux face à notre capacité d'écriture ! Incroyable non ?  

Cela dit, vous n'y couperez pas, je mettrai ma nouvelle merdique ici pour avis. je vous dirai quand pour que vous au moins puissiez vous faire porter pâles quand viendra le moment de la lire.   

Écriture automatique, je ne sais pas...  je préfère dire  écriture « spontanée »... mais c'est vrai que certains de mes textes sortent comme tu le décris, presque en 1er jet, sans trop de réflexion,  comme si je n'étais qu'une machine à enfoncer les touches de mon clavier.
Sur d'autres textes, par contre, je galère comme un fou pour poser 3 lignes par jour LOL !

Mais j'ai aussi remarqué que j'avais énormément de mal à reprendre, corriger et améliorer  ces textes « spontanés ».

Tu touches là au grand mystère de la création. Le cerveau est une machine infiniment complexe qui, même quand tu dors, continue à inventorier, combiner, classer, associer. "Le mystère de la chambre jaune" est né d'un rêve, et le "Dr Jekyll" d'un cauchemar. Stanislas Lem a toujours considéré "Solaris" comme une sorte d'ovni dans sa production. Simenon disait que si, parvenu à la moitié d'un Maigret, il devinait qui était l'assassin, il jetait le manuscrit au feu. Léo Malet, qui était très classique dans sa façon d'écrire, raconte avoir rédigé son meilleur Burma, "Brouillard au pont de Tolbiac", à la bourre, sans même avoir pu se relire.
La différence entre l'amateur et l'écrivain déjà rôdé, c'est l'expérience. Le second  saura instinctivement se ménager des issues de secours pour retomber sur ses pattes. (Pas toujours, cf. Brussolo ou même S. King.)
Beaucoup ici, à l'écritoire, écrivent leurs histoires "à l'instinct", à partir d'un embryon d'idée, d'une simple image ou d'une atmosphère, et nombre d'entre eux s'en sortent honorablement.
Chez moi, ça marche rarement. Je ne fais pas de plan défini mais, comme Sébastien Loeb, j'aime bien savoir où je vais, reconnaître le parcours et repérer les difficultés à négocier. Alors, seulement, je lâche la bride...
Ce qui n'enlève rien au mystère de l'inspiration, je pense.

Bien évidemment, je suis un écrivain professionnel spontané. Je cadre tout dans mon boulot alors j'évite de le faire lorsque j'écris. Léonox peut en témoigner, j'ai commencé Night Stalker en lui donnant un prologue écrit à l'arrache. Sans plan, j'ai écrit le reste à l'instinct. J'ai même supprimé un chapitre entier pour le satisfaire. Tout ça pour une sombre affaire de grenouille !    

J'écrivais de cette manière au début... Une phrase, un mot et hop une nouvelle. Maintenant c'est beaucoup plus compliqué. Je pars avec une idée relativement (le mot est important est veut dire tout et son contraire) précise de ce que je voudrai faire, de l'atmosphère que je souhaite transcrire etc. En revanche, la fin de mes nouvelles reste le plus souvent un mystère... En tout cas et comme je l'ai déjà dit je n'essaie plus de faire des 'chutes' qui emportent le lecteur. Mais même là (surtout là !) c'est une multitude de fins possibles qui s'offrent à moi...

Edit : faites abstraction des fautes d'orthographe SVP... J'ai fait cramé mon café dans la cuisine. Je me disais bien que cela sentais le brûlé !