Ne jamais douter et persévérer
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Didier Fédou
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Re: Ne jamais douter et persévérer
Lester, je pense que le lectorat fait la part des choses. Que lui importe le génie ou la notoriété d'un auteur pourvu qu'il ait l'ivresse. Mon auteur culte est Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout la nuit m'a littéralement troué le derche) mais je ne le place pas à côté de Stephen king ou Lovecraft. Il y a des auteurs de génie (Faulkner, Hamsun, Kafka...) qui sont hors des limites communes et ceux qui font un boulot exceptionnel et populaire. J'ai autant d'estime pour Céline ou Brussolo même si je sais qu'il ne transmettent pas la même chose. Encore une fois, c'est le lecteur qui choisit ses propres aspirations.
Re: Ne jamais douter et persévérer
C'est en cela que je suis d'accord avec toi : dans l'absolu, le lecteur fait un choix que je respecte. C'est le juge suprême. Bon. Dans l'absolu. Parce que quand une dame "bien mariée", travaillant dans la pub, bénéficiant d'un bon réseau... voit son "oeuvre" soudainement propulsée en tête des ventes, je m'interroge. J'y peux rien, je suis un soupçonneux, un mal-pensant, un vilain, quoi.
Dans les supermarchés où se bouscule le populo, on butait sur des piles de "tara Duncan". Partout. Normal que les gens en achètent davantage que du Céline, surtout s'il est relégué entre les cagoinces et le local poubelle.
Je propose que certains soient considérés comme des écrivains, et que d'autres sont plutôt des "fabricants de produits à connotation littéraire".
Dans les supermarchés où se bouscule le populo, on butait sur des piles de "tara Duncan". Partout. Normal que les gens en achètent davantage que du Céline, surtout s'il est relégué entre les cagoinces et le local poubelle.
Je propose que certains soient considérés comme des écrivains, et que d'autres sont plutôt des "fabricants de produits à connotation littéraire".
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Date d'inscription : 10/07/2012
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Re: Ne jamais douter et persévérer
lester l gore a écrit:
Je propose que certains soient considérés comme des écrivains, et que d'autres sont plutôt des "fabricants de produits à connotation littéraire".
Tout à fait ! C'est comme le polar. On trouve des auteurs merveilleux : Chandler, Himes, Hammett, Thompson, Williams, Westlake... et pourtant j'ai un pote qui ne lit que des S.A.S ! Il ne lit rien d'autre. Il y trouve son compte. Moi, rien que le résumé me semble déjà insipide...
Re: Ne jamais douter et persévérer
Oui mais chez chandler ou Himes y'a pas la scène de sodomie obligatoire dans S.A.S.!
Re: Ne jamais douter et persévérer
lester l gore a écrit:
Et puis, si on pousse votre raisonnement un peu loin, peut-on alors dire (sans rire), que Barbara Cartland est davantage écrivain que Lovecraft, au prétexte que ce dernier était payé au lance-pierres et qu'il a crevé inconnu, et que la susdite mémère à perruque rose a fourgué plein-plein-plein de ses daubes sucrées ?
Non, être écrivain ne se mesure pas au nombre de livre vendu, bien entendu. Et si tu veux établir une sorte de hiérarchie, je dirais que Lovecraft est au-dessus de Stephenie Meyer (à ce jour), pour la simple et bonne raison que, près d'un siècle plus tard, on parle encore de lui (comme de Zola, Jules Verne, et d'autres). Est-ce que ce sera le cas pour miss Meyer, je n'en suis pas certain, tout comme pour Marc Levy, Musso et j'en passe. Par contre, je crois (peut-être suis-je dans l'erreur) que l'on parlera longtemps de miss J.K.Rolwing... Et pour Gérard de Villiers (SAS), et bien justement, je pense qu'il sera considéré comme un pilier de l'écriture, n'en déplaise à beaucoup (je ne lis pas de SAS donc, je ne suis pas partie prenante). Pourquoi ? Parce qu’il a contribué à instaurer un style, un genre particulier. Bon ou mauvais, là n'est pas le débat. Après tout, beaucoup d'anciens considéraient la musique rock comme une musique de sauvage. Le rap a subi les mêmes critiques, la musique électronique aussi... un éternel recommencement. Et pourtant, si un art veut vivre aux travers des siècles, il se doit d'évoluer avec son époque. L'écriture n'échappe pas à cette règle et ce que nous considérons comme mauvais, fade, sans intérêt, pourra être au goût du jour demain...
Mais... car il y a un mais, les plus grands sont ceux qui parviennent à traverser les siècles... comme Lovecraft. Le reste n'est qu'un effet de mode, finalement.
Re: Ne jamais douter et persévérer
lester l gore a écrit:Je propose que certains soient considérés comme des écrivains, et que d'autres sont plutôt des "fabricants de produits à connotation littéraire".
Dans mes bras, Lester !
Re: Ne jamais douter et persévérer
Jean Vigne a écrit:
On peut me sortir le côté mouton, je pense que personne ne pousse les gens à acheter ses livres ou ceux d'Audoin-Mamikonian, une fois seuls devant les rayonnages.
En même temps, bien souvent y'a que ça, ou bien en évidence (faut que le libraire ou le supermarché fasse son beurre, c'est normal), mais le quidam moyen qui veut acheter un livre ira souvent vers ça parce qu'il en a entendu causer (Beuh ? Touilaït ? Le truc à la télé ? Ah ouais...) Le pouvoir de la pub, comme un label de qualité. S'il y a des producteurs de "littérature", y'a aussi des consommateurs (Gné ? Tara Dukan ? Comme le régime ? Le dessin animé ? Ah ouais...)
Re: Ne jamais douter et persévérer
Pagan :
Grand fou, va !
Didier : c'est en gros ce que je disais plus haut : dans les grands bordels de la lecture que sont devenus les supermarchés, on vend ce qu'on a envie de vendre, à grands coups de pub et de promo. Nier le pouvoir hypnotique de la publicité et l'esprit conformiste du public me semble impossible. Il ne faut pas oublier non plus qu'un gros pourcentage d'achat de livres consiste en cadeaux : celui qui veut faire plaisir à sa nièce de quinze ans va -en toute honnêteté et bonne conscience- acquérir le bouquin mis en avant, avec PLV luxueuse et couverture savamment conçue, pas l'auteur débutant remisé sous le rayon. Et c'est parti pour un "Tara Ducon" et un "Toilet's-fascisation", emballage-cadeau, en route pour la liste des meilleures ventes.
Et si la bonne question était : "une œuvre littéraire ou supposée telle est-elle un produit comme un autre" ?
Jean, Non, je ne veux pas hiérarchiser, c'est interdit et pas beau. Je ne me la joue pas snob non plus : je suis à fond pour la littérature populaire, Fleuve Noir et Gérard de Villiers. Tu as raison : les auteurs populaires du XIXème sont devenus les "classiques" d'aujourd'hui. Balzac faisait dans le feuilleton, et aujourd'hui on l'étudie en classe. J'adore San Antonio, je le lisais bien avant sa mort, avant que les critiques hypocrites ne lui trouvent des qualités, après l'avoir compissé de son vivant. J'ai eu une période SAS, les premiers étaient novateurs, un style nouveau, de la documentation, du sérieux. "Coplan", de Paul Kenny aussi, c'était sympa, avec de la fesse et de la baston, des gentils et des méchants. Et les formidables dessins de Gourdon en couverture. Et l'"Exécuteur", Mack Bolan contre la Mafia...
Je suis paralysé d'admiration devant le regretté Patrick Cauvin/ Claude Klotz, qui revendiquait son statut d'auteur populaire, qui a bien vendu, mais qui ne se foutait pas de la gueule du lecteur.
J'ai du respect pour J K Rowling : c'est bien tourné et sérieux aussi, même si je n'adhère pas trop, trop vieux sans doute, et comme toi je pense qu'elle a marqué un tournant, et qu'elle survivra.
Maintenant, si on me dit que Audouin-truc, Musso, Chattam et Werber écrivent bien, que leur succès de librairie supermarché vient uniquement de leur talent, et qu'ils sont au même niveau que Kérouac, Boulle, Hougron, Merle et consorts, alors là, je ne peux pas être d'accord.
Dans mes bras, Lester !
Grand fou, va !
Didier : c'est en gros ce que je disais plus haut : dans les grands bordels de la lecture que sont devenus les supermarchés, on vend ce qu'on a envie de vendre, à grands coups de pub et de promo. Nier le pouvoir hypnotique de la publicité et l'esprit conformiste du public me semble impossible. Il ne faut pas oublier non plus qu'un gros pourcentage d'achat de livres consiste en cadeaux : celui qui veut faire plaisir à sa nièce de quinze ans va -en toute honnêteté et bonne conscience- acquérir le bouquin mis en avant, avec PLV luxueuse et couverture savamment conçue, pas l'auteur débutant remisé sous le rayon. Et c'est parti pour un "Tara Ducon" et un "Toilet's-fascisation", emballage-cadeau, en route pour la liste des meilleures ventes.
Et si la bonne question était : "une œuvre littéraire ou supposée telle est-elle un produit comme un autre" ?
Jean, Non, je ne veux pas hiérarchiser, c'est interdit et pas beau. Je ne me la joue pas snob non plus : je suis à fond pour la littérature populaire, Fleuve Noir et Gérard de Villiers. Tu as raison : les auteurs populaires du XIXème sont devenus les "classiques" d'aujourd'hui. Balzac faisait dans le feuilleton, et aujourd'hui on l'étudie en classe. J'adore San Antonio, je le lisais bien avant sa mort, avant que les critiques hypocrites ne lui trouvent des qualités, après l'avoir compissé de son vivant. J'ai eu une période SAS, les premiers étaient novateurs, un style nouveau, de la documentation, du sérieux. "Coplan", de Paul Kenny aussi, c'était sympa, avec de la fesse et de la baston, des gentils et des méchants. Et les formidables dessins de Gourdon en couverture. Et l'"Exécuteur", Mack Bolan contre la Mafia...
Je suis paralysé d'admiration devant le regretté Patrick Cauvin/ Claude Klotz, qui revendiquait son statut d'auteur populaire, qui a bien vendu, mais qui ne se foutait pas de la gueule du lecteur.
J'ai du respect pour J K Rowling : c'est bien tourné et sérieux aussi, même si je n'adhère pas trop, trop vieux sans doute, et comme toi je pense qu'elle a marqué un tournant, et qu'elle survivra.
Maintenant, si on me dit que Audouin-truc, Musso, Chattam et Werber écrivent bien, que leur succès de
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Re: Ne jamais douter et persévérer
Zaroff a écrit:
Tout à fait ! C'est comme le polar. On trouve des auteurs merveilleux : Chandler, Himes, Hammett, Thompson, Williams, Westlake... et pourtant j'ai un pote qui ne lit que des S.A.S ! Il ne lit rien d'autre. Il y trouve son compte. Moi, rien que le résumé me semble déjà insipide...
Wait ! Il y a des gens pour lire S.A.S. ?
Rien qu'à lavcouverture et au résumé on voit que c'est une daube !
Invité- Invité
Re: Ne jamais douter et persévérer
lester l gore a écrit:
Je suis paralysé d'admiration devant le regretté Patrick Cauvin/ Claude Klotz, qui revendiquait son statut d'auteur populaire, qui a bien vendu, mais qui ne se foutait pas de la gueule du lecteur.
Tu me conseilles la série des Raner ?
Re: Ne jamais douter et persévérer
J'adhère à tout ce qu'il a fait. "Hautepierre" est une tuerie, dans le genre fantastique retors. "Anselme Lanturlu" et "Paris Vampire" sont très drôles. Klotz était un gars possédant une aisance décontractée et un humour énormes.
Tiens, dans les auteurs popu. que j'ai oubliés ce matin, il y a aussi Arnaud, pas seulement pour la "compagnie dégueulasse", mais aussi pour de bons polars au Fleuve. Et qu'on ne me dise pas que ces gars là écrivent moins bien qu'un Werber !
Tiens, dans les auteurs popu. que j'ai oubliés ce matin, il y a aussi Arnaud, pas seulement pour la "compagnie dégueulasse", mais aussi pour de bons polars au Fleuve. Et qu'on ne me dise pas que ces gars là écrivent moins bien qu'un Werber !
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Re: Ne jamais douter et persévérer
Pour moi, G.J Arnaud est le plus grand de nos auteurs populaires et le plus prolifique.
Re: Ne jamais douter et persévérer
Et la preuve qu'on peut faire du populaire de qualité, sans tomber dans les phénomènes de mode, les magouilles de réseaux (pas toujours "sociaux"), la vente à coup de pub malsaine et les arrangements entre copains.
Je sais, j'ai l'air mauvais et aigri comme ça, mais quand j'entends la belle histoire que me raconte Audouin-maminokian, je ne peux pas m'empêcher d'y déceler un foutage de gueule intégral. Et puis, j'en ai vu quelques-unes, des petites magouilles pour faire mousser un éditeur, un auteur, au détriment d'autres au moins aussi talentueux, mais moins "souples", n'appartenant pas aux bons "groupes", ou émettant des opinions pas suffisamment consensuelles.
Je sais, j'ai l'air mauvais et aigri comme ça, mais quand j'entends la belle histoire que me raconte Audouin-maminokian, je ne peux pas m'empêcher d'y déceler un foutage de gueule intégral. Et puis, j'en ai vu quelques-unes, des petites magouilles pour faire mousser un éditeur, un auteur, au détriment d'autres au moins aussi talentueux, mais moins "souples", n'appartenant pas aux bons "groupes", ou émettant des opinions pas suffisamment consensuelles.
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Ne jamais douter et persévérer
Martin-MRX a écrit:Zaroff a écrit:
Tout à fait ! C'est comme le polar. On trouve des auteurs merveilleux : Chandler, Himes, Hammett, Thompson, Williams, Westlake... et pourtant j'ai un pote qui ne lit que des S.A.S ! Il ne lit rien d'autre. Il y trouve son compte. Moi, rien que le résumé me semble déjà insipide...
Wait ! Il y a des gens pour lire S.A.S. ?
Rien qu'à lavcouverture et au résumé on voit que c'est une daube !
J'ai du en lire 4 ou 5 quand je me faisais chier au service militaire (Hé oui, y'avait encore le service militaire, les jeunes ne connaissent plus les joies de marcher au pas en entonnant un chant viril, bande de tafioles!)
Re: Ne jamais douter et persévérer
Wow, l'est fâché le Lester .
En même temps, je partage un peu ton avis, même si je ne serai pas autant tranché.
Après, pour la partie magouille & Co du truc, tu as plus d'expérience que nous (que moi en tout cas) sur le sujet et j'imagine que, comme dans tous les domaines, les magouilles existent.
S.
En même temps, je partage un peu ton avis, même si je ne serai pas autant tranché.
Après, pour la partie magouille & Co du truc, tu as plus d'expérience que nous (que moi en tout cas) sur le sujet et j'imagine que, comme dans tous les domaines, les magouilles existent.
S.
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