Maman est méchante

Je me lance, voilà ma participation, quasiment 22000 sec. Finalement j'ai l'impression qu'il s'agit d'un sujet totalement bateau, vous me direz. Je n'ai plus aucune objectivité vis à vis de cette histoire. En attendant bonne lecture

Maman est méchante

Je viens de lire tous les textes déjà publié pour le concours, et le tien a été le premier aujourd'hui.
J'ai beaucoup aimé le ton de ta narration qui colle parfaitement à la psychologie de ton personnage principal. Et le personnage de la maman... On a un peu envie de la gifler cinquante fois !

petit aparté sur ma vie :

Le sujet est effectivement un poil vu et revu

Spoiler:

mais cela dit, c'est bien amené, bien traité et tout marche très bien.

Pour moi c'est un bon texte franchement !

Un texte intéressant.
Le personnage de la mère est carrément réaliste et j'y retrouve des choses de la mienne dans les maltraitances, mais surtout dans le caractère.
Le passage où tu décris son changement de personnalité quand elle est au téléphone avec un mec, cette régression en adolescente écervelée, j'ai vu ça tellement de fois au point de vouloir la baffer... x)

On retrouve aussi ce schéma typique de la fille qui tue la mère (une seule reine par ruche) et qui fait que ça se passe souvent bien plus mal entre mère et fille si cette première refuse de la laisser grandir, d’échapper à son emprise.

Enfin, l'ensemble me fait penser à un livre que j'ai lu il y a quelques mois : "De la maltraitance à la liberté" de Mathilde François, et qui raconte son enfance avec une mère violente, despotique et tentaculaire (le tout caché derrière une belle vitrine de famille).
Un point commun récurent sont ses vomissements volontaires, en cachette de sa mère, comme Emma avec le foie de veau.

Ce qui est "drôle" c'est que je ne lis jamais ce genre de livre, je suis tombé dessus par hasard dans une boite à livre près de la gare en attenant le bus. A l'intérieur, la personne qui l'avait avant moi à écrit "Ce livre nous ressemble tellement... Le travail de guérison est en marche !"
C'est ce qui m'a décidé à le prendre, j'ai trouvé ça génial de me dire qu'il a été déposé là dans l'espoir de servir à un autre, au hasard de qui passera par là à un instant T (d'ailleurs il faudra que j'aille le remettre où je l'ai trouvé un de ces quatre).

Bon, cette digression mise à part, c'est un bon texte et si je ne devais faire qu'une critique, c'est qu'il mériterait d'être un peu plus long pour développer les parties qui concernent la magie et la chute (plus rapidement expédiées que le reste), afin d’équilibrer l'ensemble.
Et enfin, tu es bien dans le thème, aucun souci en ce qui me concerne.

@Nao : Merci pour ton retour. Ah le foie de veau ! Je n'en raffole pas mais je peux en manger, même si je crois n'en avoir jamais cuisiné depuis que c'est moi qui suis au fourneaux et ça commence à faire un bout. Côté punition de cantine j'ai parait-il passé toute ma première année de maternelle debout sur une chaise à chaque repas parce que je ne voulais pas manger, soumise aux moqueries des autres enfants. Sans oublier mes grands parents chez qui j'ai fini par faire ma sieste dans une assiette de lentilles. Vives les méthodes anciennes d'éducation !
Ceci dit, je me suis bien amusée sur le personnage de la maman, je crois que j'aime bien créer des gens qu'on déteste et à priori il a l'air bien convainquant.
Paranormal activity, je n'ai jamais vu mais je te crois sur parole, après comme je le disais la thématique a été vue et revue. Contente donc que dans l'ensemble le texte t'ai plu.

Mnémosyne : Merci pour ta lecture et ton retour. Comme je le disais, le personnage de la maman a été plutôt intéressant à créer, pourtant la mienne n'a jamais été comme ça. Elle m'a fait des saloperies mais pas à ce point, heureusement. En revanche je suis triste pour toi que tu aies eu à subir ce genre de personnage dans ton enfance, je n'ose pas imaginer à quel point ce doit être difficile quand on est enfant de faire coïncider la notion de parent avec la notion de maltraitance.

Pour la fin j'ai failli ajouter une dernière partie:

Je me suis dit que ça ferait trop lourd et que l'histoire se suffisait à elle-même ainsi. Peut-être effectivement il aurait été plus porteur de développer davantage la scène finale et les efforts de la petite pour parvenir à ses fins.

C'et un bon texte, Perro, la narration à la première personne te réussit bien, elle nettement plus inclusive que ce que j'ai lu de toi avant. Tes personnages sont bien campés. Il manquerait peut-être de développer un peu plus les histoires de familles chez les mages, qui semble bien complexe (j'ai suivi une formation à la thérapie familiale et j'ai participé à pas mal d'entretiens familiaux quand je bossais, on entendait un peu ce genre d'histoires, la magie en moins !). Je ne veux pas dire qu'il faut en dire beaucoup plus, mais expédier un peu moins le passage dans la conversation avec la grand-mère.

Je trouve aussi que la fin est un peu trop abrupte. Pareil, je ne dis pas qu'il faut d'autres rebondissements, mais que l'affrontement mère/fille dure un peu plus longtemps, avec des dessus et des dessous de l'une et de l'autre, tu sais, comme le combat final dans un film, quand enfin le gentil se retrouve face au méchant, c'est l'apogée et la conclusion, on doit trembler un peu en attendant la fin !

je n'ose pas imaginer à quel point ce doit être difficile quand on est enfant de faire coïncider la notion de parent avec la notion de maltraitance.

Et bien, l'amnésie mise à part pour les gros traumas, un enfant dans ce contexte ne part pas du principe que ce sont ses parents qui déconnent, il pense que c'est lui qui a un problème et qui ne sait pas répondre correctement à leur attente.
Si ça peut t'aider à rendre ton personnage d'Emma plus crédible, utilise cette info, mais ici tu abordes plutôt le moment où il y a rébellion (une phase qui vient bien plus tard que douze ans chez une personne qui a été maltraitée). Ton personnage d'Emma est en avance niveau maturité, en vrai, la culpabilité et la mauvaise estime de soi font que le frontal avec le/les parent(s) est pratiquement impossible (et si c'est le cas l'enfant retombe très vite sous emprise par un effet pavlovien).

En revanche je suis triste pour toi que tu aies eu à subir ce genre de personnage dans ton enfance

C'est gentil à toi, merci, mais ne le sois pas, je vais mieux lol ... enfin je crois...

Spoiler:

Paladin a écrit: Je ne veux pas dire qu'il faut en dire beaucoup plus, mais expédier un peu moins le passage dans la conversation avec la grand-mère.

Merci Paladin, effectivement les histoires de famille chez les mages ne sont pas simples, leurs obligations liés à la perpétuation de l'espèce est contraignante et les affecte beaucoup, sans compter la séparation des lignées entre hommes et femmes. Comme je l'ai expliqué dans les "directives", je commençais à avoir l'impression de trop alourdir.
La fin a je pense subit la même éludation, sans compter que je ne suis pas forcément à l'aise sur ce genre de scènes. Je vois bien ce que tu veux dire, mais j'avoue que lorsque je lis un bouquin j'ai tendance à accélérer la lecture sur ce type de passage, pour atteindre de nouveau ceux qui font avancer l'intrigue. Alors en écrire !

En tout cas, merci pour ton retour et tes conseils.

@Mnémosyne : Si je comprends bien, j'aurais dû commencer par "je suis méchante" pour finir par "Maman est méchante". Cela suppose pas mal de de réflexion pour la réécriture mais serait plus en accord avec la réalité. Quant à la prise de conscience, elle est aussi le fruit de ce que lui apporte le développement de son potentiel magique (il ouvre à une forme de sagesse et de connaissance innées).
Quant à la mère, elle n'est pas devenue méchante à cause du départ du mari, pas forcément, mais plus parce qu'elle a aussi été contrainte de l'épouser pour la perpétuation : elle a eu tous les inconvénients et aucun des avantages. Elle est contrainte de vivre entourée de mages sans l'être elle-même. C'est bien une victime mais pas celle de son mari.
En tout cas merci pour ces nouvelles précisions fort utiles

Salut Perro!

Une histoire qui a assez bien marché avec moi. C'est un sujet et une structure simple, mais simple ne veut pas dire facile. La narration par le sujet principal est bien rendue. On est dedans, on arrive à rentrer dans le personnage et le ressentir. Malgré la situation pénible vécue par Emma, tu as évité le piège du pathos, ouf!
Un bémol pour moi: Emma est décrite comme ayant 12 ans et en avance pour son âge. Je me serais attendu à un ton plus "ado" dans son propos. Ici, j'ai parfois eu un ressenti plus enfantin.
Autre bémol, la digression sur les mages qui doivent avoir deux enfants avec un autre mage et les pères qui se cassent on ne sait pas pourquoi. Ca n'apporte pas grand chose à l'intrigue et ça crée une attente que rien ne  vient combler.

Sinon, c'est bien fait, bien amené et la chute me convient comme elle est.
Du bon boulot!

Bonsoir Perroccina, voilà un bon texte, dont le titre nous intrigue dès le départ, et dont le déroulement confirme que de nombreux éléments nous échappent. Presque on se dirait que tout n'est pas si grave que ça, si on ne sentait pas qu'il y a anguille sous roche. Et puis, on finit par comprendre, par mesurer les "non-dits" et tout ce qu'ils peuvent cacher.

Le dénouement est effectivement un peu rapidement expédié, je pense aussi qu'il en faudrait plus à ce moment-là, peut-être que les ressentiments se dévoilent d'une façon plus crue, que des mots soient posés sur les désillusions de la mère, sur la haine de ceux qu'elle n'est pas... A voir, c'est un peu en vrac les idées qui me viennent à l'évocation de cette histoire.

Quelques coquilles pour commencer :
- "avant que j'en ai pu en commencer", page 1.
- "tu te plaints", page 2.
- "une part de moi sais que", page 4.
- "les cours se sont succédés", page 6.  

Pour le reste, je rejoins les avis précédents : il s'agit d'une bonne histoire, qui m'a rappelé un certain roman de S. King. Celle-ci aurait d'ailleurs très bien pu fonctionner sans cette histoire de "mages".
En ce qui concerne le respect du thème, j'ai cependant l'impression que ce récit est davantage axé sur le passage à l'adolescence que sur l'enfance proprement dite. Ce qui n'empêche pas l'ensemble de se lire agréablement.

Une bonne participation, Perro...

J'ai bien aimé ^ ^ Une bonne idée qui m'a fait passer un moment de lecture agréable. Le ton va bien aussi qui correspond au point de vue d'Emma
J'ai tiqué aussi sur le passage qui indiquait que les garçons possédaient des pouvoirs différents, sans préciser plus... pour moi, tu aurais pu ne pas aborder ces détails qui n'ajoutent rien à ton histoire.
Bonne participation.

Une histoire plutôt sympa et peut-être pas forcément très originale dans ses thématiques, mais néanmoins de bonne tenue du début jusqu'à la fin.
Le petit bémol en ce qui me concerne, se situerait plutôt au niveau du champ lexical utilisé, que je n'ai pas vraiment trouvé en adéquation avec une fille de 12 ans. Pour une ado un peu plus âgée, cela ne m'aurait pas choqué outre mesure, mais par moments, les termes utilisés ou les constructions m'ont paru vraiment trop sophistiquées pour être celle d'une personne de cet âge.
Rien que sur la 1e page :
"Mais j’attelle la charrue avant les bœufs" (t'as déjà entendu un gamin de cet âge sortir ce genre d'expressions ? moi perso, jamais)
"...mais je me situe quand même dans le premier tiers." : pareil le verbe "situer" ne me semble pas correspondre au vocabulaire d'un enfant, même si je prends en compte la transposition narrative.
"Elle m’a mis une sacrée dérouillée" : là, c'est plutôt le contraire, alors que tu utilises un champ grammatical plutôt neutre jusqu'ici, tu pars dans d'un coup sur quelque chose de plus familier, qui s'accorde mal avec le reste, je trouve.
"Non, le plus dur ce sont les brimades." : encore une fois, je sais pas, mais ça m'a tiquer, je vois mal une gamine de 12 ans utiliser ce genre de termes, même chez des enfants cultivés et qui s'expriment bien, ce ne sont pas des mots qu'on entend souvent...

Bref, cela pourra paraître pour du chipotage pour certains, mais perso, ça a tendance à me faire sortir d'un texte, quand un enfant s'exprime comme un adulte. Comme dit plus haut, je prends en compte la différence entre le langage parlé et oral, mais il faut quand même l'adapter au champ lexical d'une personne de son âge, sinon cela peut vite faire perdre en crédibilité. Du moins, en ce qui me concerne (et je dois bien être l'exception d'ailleurs, vu qu'apparemment je suis le seul à avoir tiqué sur ce point lol).

Sinon, hormis ce point, j'ai tout de même trouvé l'ensemble bien écrit et vivant, peut-être plus d'ailleurs que certains autres de tes textes. Les personnages sont bien campés et effectivement, on en vient vite à détester celui de cette mère de famille acariâtre qui maltraite et humilie ses enfants... du coup, châtiment final parfaitement mérité
Certes, comme dit plus haut, le cœur du récit (magie, passage à l'âge adulte, désirs de vengeance) n'a rien de très original en, mais les personnages sont suffisamment incarnés et l'ensemble assez bien construit pour le suivre jusqu'au bout et avec plaisir.
Dommage que la scène finale soit si vite expédiée, car elle aurait pu être l'apex de ton texte, en faisant ressurgir tout le ressentiment, la colère et la frustration d'Emma envers sa mère dans un pur moment de défouloir cathartique, cela aurait donné une toute autre gueule à ton récit et il y aurait sûrement gagné des points. Après, je conçois que ce genre de scènes ne soient pas ce que tu préfères, mais sans entrer dans les détails gores ou autres, tu pourrais simplement la retravailler en mettant l'accent sur le ressenti du personnage à ce moment-là.

Voilà, sinon ça reste quand même un texte de belle tenue et parfaitement dans le thème, pour ma part. Good job !

@Trantor : Merci de ta lecture et de ton retour. Le ton d'Emma n'était pas simple pour moi, ce n'est pas avec les enfants que je me sens le plus à l'aise, du coup je n'ai pas vraiment de références. En revanche, vu la façon dont agit la mère depuis des années, on peut penser que la gamine est sage et réservée ce qui peut faire dire à certains adultes qu'elle parait mature.

@Paulux : Merci pour ton apréciation. Contente que le texte t'ai plu malgré la fin un peu trop rapide.

@Blahom : Des coquilles ! Après 50 relectures, surtout quand je vois les horreurs. Merci de les avoir relevées.
Le passage à l'adolescence, c'est le moment de la fin de l'enfance, donc pour moi ça colle au thème mais j'avoue que cette thématique n'est pas ma tasse de thé. En tout cas merci pour ton retour.

@Françoise : Merci pour ta lecture. Effectivement j'aurais pu développer tout ce qui concerne les mages masculins et d'autres l'ont dit l'affrontement entre la mère et la fille mais j'ai eu l'impression que je faisais trop gonfler le crapaud. J'aurais sans doute dû. Tant pis.

@ Tak : Je reprends ce que j'ai déjà dit à Trantor, néanmoins les enfants répètent aussi les expressions des adultes qu'ils aiment et Emma aime sa grand-mère, ce qui explique l'utilisation d'expressions qui peuvent sembler déplacées. Pour la fin, j'aurai pu effectivement contourner la difficulté d'un récit d'affrontement avec un développement des ressentis de la gamine. La lutte entre l'enfant aveuglément confiante qu'elle était et la personne plus mature qu'elle est devenue après le développement de ses pouvoirs. En tout cas merci pour toute cette analyse.

Un bon texte pour ma part. Certes, l'histoire est classique, mais je l'ai trouvée vraiment bien menée et sans longueurs.
La mère est très bien campée, détestable à souhait. La maturité de la fille ne m'a pas choqué : dans les circonstances qui sont les siennes, il faut bien grandir en avance sur son âge.
Mon seul bémol serait dans la partie "père disparu" qui aurait pu être éludée je pense. A la limite, ç'aurait fait un superbe arc pour une éventuelle suite, mais ici, ça m'a semblé trop précipité sur la fin. Recentrer sur l'affrontement mère/fille aurait donné une dernière ligne droite plus puissante je pense. Mais ça n'empêche pas la lecture d'avoir été plaisante jusqu'au bout en ce qui me concerne !

Berk ! Dès le début, la maman m'a fait penser à Folcoche. Dois-je l'avouer, j'ai rarement autant détesté un personnage dans un roman. Bref, passons.
Ces enfants n'ont pas la vie facile avec une telle maman. C'est d'autant plus étonnant de voir la maman de la maman, la grand-maman, quoi, être si différente.
Cela dit, rien de gênant, surtout que la colère de ladit maman trouve une explication dans la suite du récit - que je trouve pour ma part fort bien mené, et réellement efficace.
Je ne connais rien en sorcellerie et en foie de veau - l'aspect nocif de cette viande m'échappe, mais pourquoi pas, il y a bien l'ail contre les vampires !
La puberté révèle une nouvelle facette de notre personnalité, comme souvent, et le final est même quelque peu métaphorique. Il est un peu attendu, mais comme pour le texte de Murphy, c'est pour le meilleur, pas de déception ou de frustration. Ca doit se terminer comme ça, c'est très bien.
Pour moi, l'un de tes meilleurs textes, Perroccina.