Black Haired Boy

Celui-ci est tout juste sorti du four : 1e jet terminé ce week-end et quelques séances de relectures/finitions depuis.
Sinon je me suis bien marrer à l'écrire, car c'est en fait une suite "thématique" à un texte écrit il y a quelques années de ça (L'Enfant en Noir, que je n'ai pas partagé ici mais que Murphy ou Cath, peut-être, ont dû lire). Le concept général me plaisait assez pour me donner envie de poursuivre, mais hormis cela j'ai changé tout le reste pour essayer d'en faire quelque chose de nouveau...
Et en plus, ce texte pourrait bien coller aux AT Légendes Urbaines que j'ai vu passer, donc ça fait d'une pierre deux coups, ahah !

Bon, allez trève de blabla, si vous voulez lire c'est par là :
https://www.fichier-pdf.fr/2022/02/15/black-haired-boy/

ou là :
https://www.cjoint.com/c/LBprw3zgLFa

(9 pages, 21 526 signes)

En effet, j'avais lu et beaucoup aimé L'enfant en noir !
Hâte de découvrir cette suite du coup ! Bon, comme je le disais déjà sur un autre topic, j'ai récolté 23 textes à lire déjà ces derniers jours, donc va falloir écouler tout ça, mais ça se fera petit à petit, au fil des semaines. A très vite donc !

Un texte puissant qui fera le taf pour le concours. L'alternance, entre ceux qui cherchent une idée dans la veine des revenants vengeurs et des protagonistes comme Reza livrant de la marchandise (de contrebande, je suppose) pour arrondir ses fins de mois et les jeunes Aurélien et P.O vivant leurs délires, marche super bien.
Je ne me suis pas ennuyée, me demandant ce qui allait se passer.
Pour moi, c'est très bien construit, efficace.

J'ai relevé ceci :
... mais cela lui ajoutait tout de même même trois billets sur son salaire ...
... rampe d'accès d'un bâtiment tout en longueur. La grille de l'accès principal bâillait grand ...
Une fois son véhicule garé à l'intérieur, l'immuable rituel X (il manque un verbe, par exemple "commença") : ...
De là où X (il) se trouvait, ...
... reprenant à la perfection les inflexions de Sofiane ou Djalil ?

Une lecture vraiment plaisante en ce qui me concerne. J’ai adoré l’ambiance sombre qui s’en dégage, d’abord tout en subtilité avec cette ombre mouvante qu’on ne voit jamais (ou presque) vraiment en face, puis ces éclats de gore çà et là, réussis et jamais forcés ni gratuits, et surtout qui n’empiètent pas sur l’aspect plus subtil et épouvante de l’ambiance.

Ayant lu le texte précédent sur le même thème, je craignais un peu une impression de redite, mais pas du tout. Même si on retrouve les mêmes thèmes, les mêmes types de lieux, l'histoire se démarque tout naturellement.

L’alternance entre « l’histoire dans l’histoire » et les 2 « auteurs » en herbe est réussie. J’aime beaucoup ce genre d’approches, qui participent à une ambiance et dynamisent une histoire. J’aurais peut-être aimé que les 2 histoires se rejoignent d’une manière plus surprenante sur la fin, mais en l’état, la fin actuelle fait déjà très bien le job, et rentre bien dans le style légende urbaine/creepypasta. De ce côté, c’est vraiment une réussite d’ailleurs, on croirait vraiment lire une de ces légendes.

Côté bémols, 2 points plutôt légers :
Le 1er : je n’ai pas bien compris pourquoi Reza accepte si facilement son sort à la fin ? Peut-être qu’une ligne ou deux nous expliquant sa « révélation » ne serait pas de trop ? En l’état, on comprend bien que la créature prend la forme d’un gamin mort dans l’entourage de la victime, et qu’il lui en veut pour être « passer au travers » (avoir survécu à un accident donc, je suppose). On comprend bien que la créature est une « justicière » morbide des victimes de la route. Le seul point en balance, pour moi, c’est vraiment que Reza se résigne si vite, sans vraiment nous montrer pourquoi précisément.

L’autre « bémol » concerne les clins d’œil. En soi, j’ai beaucoup aimé tous les clins d’œil (ceux que j’ai remarqués en tout cas). Entre-autres, quelque chose me dit que les cargaisons mystérieuses contiennent certaines créatures féériques, je me plante ?
Par contre, 2 d'entre eux m’ont paru un peu de trop.
Le 1er, le couple de fantômes qui traverse les murs : si on lit ce texte seul, on ne peut pas vraiment comprendre qui ils sont et d’où ils sortent (pour avoir lu tes autres nouvelles connectées, ça va, je situe que ce sont les victimes du texte précédent sur cette thématique, mais tout le monde ne lira pas forcément les 2 textes). Du coup, hors contexte, leur apparition dénote un peu avec le reste et "surcharge" l'histoire (là où une légende urbaine se concentre normalement sur un seul élément surnaturel/horrifique, ici le garçon aux cheveux noirs donc).
Le 2e clin d’œil : Le Hibou is watching you. Placé plus tôt dans le texte, je n’aurais pas eu de problème avec celui-ci, mais dans le tout dernier arc, alors que Reza court pour sa vie, j’ai trouvé étrange qu’il s’attarde à détailler un graffiti. Ou plutôt, la scène étant bien tournée, on comprend pourquoi il bugue sur ce graffiti, mais pour moi, ce moment final devrait vraiment s’axer sur l’intrigue, sans se disperser.

Cela dit, tous les clins d’œil m’ont semblé bien intégrés, et c’est même bluffant que tu aies su en glisser autant en si peu de lignes : j’ai repéré les cargaisons donc (mais j'ai pu me faire mon propre film sur ce point, cela dit), Dolotov, le pourvoyeur, la rue des Ormes, plusieurs autres noms de rue aussi, et j’en passe. Ca m’a d’ailleurs donné envie de relire plusieurs de ces textes !

En bref, une lecture pile dans le thème de l'AT, qui y a toutes ses chances du coup (idem pour le texte précédent, L'enfant en noir, d'ailleurs, si jamais cet AT permet plusieurs envois), avec un style poétique et sombre réussi. Beaucoup de passages sont d'ailleurs marquants grâce à cette approche qui les démarque et leur donne une vraie intensité (l'accident, la poursuite, la mise à mort finale, pour n'en citer que 3). Une très bonne découverte, une fois de plus !


Enfin, j'ai relevé les coquilles suivantes :
P1 Reza roulait au plus vite qu'il le pouvait sans dépasser les limites autorisées.
=> « roulait au plus vite sans dépasser les limites autorisées» suffit à mon sens, ça induit déjà « qu’il le pouvait » ; les 2 ensemble sonnent un peu redondants du coup

mais cela lui ajoutait tout de même même trois billets
=> 1 « même » en trop ici

P2 : Ils n'avaient pas encore décidé de la destination finale, ou bien s'ils se rendraient à l'after chez Idris
=> pas bien compris cette formulation : « ils n’avaient pas décidés s’ils se rendraient à l’after » plutôt non ?

leur glandu de dealer les avaient appelé
=> les avAIT appeléS

D'habitude, ils ne quittaient pas trop leurs appartements cosy du Ve arrondissement
=> leur appartement (s’ils partagent un seul et même appartement)

P3 : espérant entre-temps se souvenir le lieu exact de leur destination
=> se rappeler le lieu / se souvenir du lieu (au choix)

là où la misère sociale et la délinquance minait peu
à peu les rues de la rue de la ville ?
=> minaIENT (la misère + la délinquance minaient) + peu à peu les rues de la ville (un « de la rue » s’est glissé au milieu dans le texte)


Genre, créer des rafales , soulever des plaques de tôle ou des pluies de verre pilé
=> espace en trop entre « rafales » et la virgule qui suit

sur les cinquante kilomètre heure autorisés
=> kilomèttreS heure, je dirais (voire kilomètres/heure ?)

P4 : Le monde se figea, l'espace de quelques minutes s'étirant en d'infernales éternités.
=> mettre une virgule entre « minutes » et « s’étirant »

Les volutes fuligineuses l'empêchait de distinguer la totalité de la scène
=> l’empêchaIENT

Gremlins allait-il surgir d'un coup de derrière l'un pare-choc défoncés ?
=> l’un DES pare-chocS

P5 : Puis, un cri le sortit brutalement de sa torpeur – ou du moins, l'écho diffracté d'un cri.
)> le « puis » me semble de trop ici. L’idée est que cette phrase (et l’action qu’elle décrit) vient l’interrompre alors qu’il va détailler la flaque et ce qu’il y voit. Mais le « puis » donne l’idée d’un enchaînement lent de l’action : il fait l’un, puis l’autre – donc l’autre n’interrompt pas l’un, mais vient dans sa continuité. Je sais pas si je suis très clair

une nuée de bris de verre longs et mortellement coupants + les tessons se fichèrent comme autant de lames létales dans le visage et le crâne du malheureux.
=> « mortellement » et « létales » me semblent de trop ici, ils alourdissent inutilement la phrase : une nuée de verre longs et coupants, et des tessons qui se fichent dans un visage comme autant de lames, ça transmet déjà parfaitement l’idée que le personnage ne s’en sortira pas vivant

il perçut en retour le bruits de pas
=> le bruit (sans S)

P6 : Pas grave, j'te raconterais une autre fois
=> raconterai (sans S), sauf si c’est une faute volontaire, pour aller avec le langage chat

- « Nan, impossible ! » voulut-il hurler
=> guillemets supprimables ici, le tiret seul suffirait

P7 : Quelle soirée de dingues !
=> pas compris pourquoi « soirée » est en italique ici ?

reprenant à la perfection les inflexions de Sofiane.
=> Sofiane ?

il dégringola jusqu'au bas d'un talus à la terre dure comme roc.
=> dur comme DU roc ? Sauf si c’est une expression que je ne connais pas


P8 : jusqu'à prendre l'apparence de ceux d'un... d'un simple garçon
=> jusqu’à prendre l’apparence d’un (« de ceux » est en trop à mon sens)

Un des meilleurs Creepy' que j'ai lu ces dernières années.
=> luS je crois (sauf si, idem, ça va dans la logique du langage chat)

P9 : j'sais pas, mais j'crois qu'y à embrouille...
= qu’y a (sans accent)

Yo, Murph' !

Bon ben déjà tu me rassures sur le fait que cette "suite" se démarque suffisamment de la première mouture pour pas faire doublon inutile. Le concept m'a toujours plu, mais il est évident que si on apporte pas de valeur ajoutée, une suite ne sert strictement à rien... Content aussi si ça a bien marché pour toi, concernant les deux histoires en parallèle (une des premières idées que j'ai eu pour ce texte, en fait).

Pour les bémols : le fait que Reza jette l'éponge "aussi vite" vient surtout du fait de l'accumulation et de la fatigue extrême née d'une telle situation. Surtout si on prend en compte le fait que le mec vient de débouler d'un talus d'une dizaine de mètres de haut à ce moment-là, je pense que sa lucidité doit en avoir pris un coup lol
Mais ta remarque n'est pas sans fondements et je rebosserais sûrement ce passage pour la V.2.

Pour les clins d'oeil, là j'avoue, je plaide coupable sur toute la ligne !
C'est vrai qu'à base, j'avais prévu de poster la version initiale sans le clin d'œil des "deux fantômes" (qui effectivement se réfère à un autre texte en cours d'écriture), mais ça m'est complètement passé au-dessus au cours du processus...
Concernant celui sur le Hibou, je comprends encore une fois, mais tout simplement, je le visualisais bien là, juste à cet endroit : sous le pont lol c'est tout con, mais oui, j'imagine que je pourrais placer celui-ci un peu plus tôt dans le texte, de façon quasi subliminale.

Car c'est comme ça que je ressens ces histoires, en fait (on va parler de mon "cycle Salomone) : pour moi, tous ces lieux, tous ces événements, tous ces personnages sont liés, mais certains de ces liens s'opèrent presque à un nouveau subliminal, dans l'inconscient collectif de ses habitants. Oui, c'est un fait établi là-bas, par exemple, que Le Hibou soit un personnage important de la culture populaire, que son existence soit avérée ou non.
Et c'est une donnée que je n'oublie jamais quand j'écris l'une de ces histoires : la ville en est un élément primordial, comme les gens qui la composent et leur rapport avec. Mais je conçois que de l'extérieur, surtout pour des gens n'ayant jamais lu les histoires en question, cela peut sembler par moments un brin opaque... J'en prendrais bonne note pour les suivantes !

Merci en tous cas pour la lecture Murphy et encore une fois, pour ton œil sans faille qui ne laisse rien passer

Tak a écrit: le fait que Reza jette l'éponge "aussi vite" vient surtout du fait de l'accumulation et de la fatigue extrême née d'une telle situation. Surtout si on prend en compte le fait que le mec vient de débouler d'un talus d'une dizaine de mètres de haut à ce moment-là, je pense que sa lucidité doit en avoir pris un coup lol

Je comprends mieux du coup. Pour moi, c'était une résignation limite "morale/philosophique", type "à quoi bon vivre ?" voire "je mérite d'y passer". Alors qu'en fait, ça serait plus le fait qu'il n'a plus la force de lutter : il s'abandonne par faiblesse, pas par résignation. A voir du coup avec d'autres avis, si c'est juste moi qui ai compris de travers ou s'il y a une phrase ou deux à remanier dans le tas. Dans tous les cas, ça ne devrait pas demander beaucoup de changement.

Pour les 2 clins d’œil "problématiques", à la limite, celui sur le hibou n'est pas vraiment le plus dérangeant. Les 2 fantômes par contre, effectivement, une version sans serait meilleure je pense (à la fois pour les lecteurs novices, et pour que l'histoire reste vraiment en focus sur le gamin).
Pour tous les autres clins d'oeil, aucun problème en ce qui me concerne : un novice ne les remarquera même pas, ou en tout cas n'aura pas l'impression d'avoir manqué un épisode en les lisant, et un "connaisseur" pourra s'amuser à les repérer. J'ai dû en remarquer une bonne dizaine (et encore, j'ai dû en louper) et ils s'intègrent parfaitement au texte. Donc de ce côté, t'as totalement réussi ton coup avec cette Salomone pleine d'interconnexions Je ne l'avais pas mentionné, mais on sent effectivement que la ville est bien mise en avant (avec ses barres d'immeubles décrépis entre autres qui dégagent une vraie atmosphère glauque). C'est très bien joué à ce niveau aussi donc !

FRançoise GRDR a écrit:Un texte puissant qui fera le taf pour le concours. L'alternance, entre ceux qui cherchent une idée dans la veine des revenants vengeurs et des protagonistes comme Reza livrant de la marchandise (de contrebande, je suppose) pour arrondir ses fins de mois et les jeunes Aurélien et P.O vivant leurs délires, marche super bien.
Je ne me suis pas ennuyée, me demandant ce qui allait se passer.
Pour moi, c'est très bien construit, efficace.

J'ai relevé ceci :
... mais cela lui ajoutait tout de même même trois billets sur son salaire ...
... rampe d'accès d'un bâtiment tout en longueur. La grille de l'accès principal bâillait grand ...
Une fois son véhicule garé à l'intérieur, l'immuable rituel  X (il manque un verbe, par exemple "commença") : ...
De là où X (il) se trouvait, ...
... reprenant à la perfection les inflexions de Sofiane ou Djalil ?

Perso, les clins d'œil ne m'ont pas gênée Déjà, ne connaissant pas le précèdent texte, je n'ai rien remarqué Cette évocation du Hibou ? Heu, pas fait attention en fait.
Pour Réza, pareil, j'ai pas eu l'impression qu'il se résignait, il est pris dans le feu de l'action, je dirais.

Ah et désolé Françoise, je voulais faire une réponse personnalisée à ton comm', mais pris "dans le feu de l'action", j'ai complètement zappé

Merci donc à toi, ton commentaire me fait sincèrement plaisir.
J'ai essayé en effet de construire ce récit sur une alternance des personnages et des points de vue, mais tout en gardant l'idée de ce "black haired boy" au milieu, en espérant que ça fonctionne. Si ça l'a fait pour toi, alors tu m'en vois doublement ravi !
Et oui, pour les clins d'œil, il faut en avoir lu quelques-uns de la lignée pour tous les saisir, mais "Le Hibou" reste néanmoins l'une des figures centrales de mon petit univers et je l'essaie de le placer vite fait, dès que j'en ai la moindre occasion, c'est plus fort que moi, bordel...

Thanks aussi au passage pour le petit relevé de coquilles/répétitions, j'ai corrigé et remis à jour dans le post d'origine !

Je voulais aller voir quelle phrase avait pu m'induire en erreur sur sa "résignation" finale (s'il y en a bien une et si je n'ai pas simplement plané), mais le lien du fichier est mort :/

Ah merde !
Bon, ben du coup j'ai remis le lien à jour et rajouté un second, si besoin (pdf ne marchant pas chez tout le monde).

Du coup, je pense que c'est simplement la formulation "Alors, ouvrant les yeux une dernière fois sur cette pleine lune qui le narguait de son éclat insolent, Reza accepta la sentence." qui m'a induit en erreur. Pour moi, "accepter" suppose vraiment la résignation, pas l'épuisement ou le fait de céder par manque de force. Peut-être qu'en précisant "incapable de lutter davantage', 'trop épuisé pour fuir" ou quelque chose dans ce goût-là, il n'y aurait plus de malentendu (en ce qui me concerne, bien sûr ; peut-être que je suis le seul à ne pas avoir saisi la phrase initiale correctement aussi).