Perro se lance... et flop.

J'ai tenté de suivre la consigne mais cela a été très difficile pour moi. En gros, je n'y arrive pas. Quand je lis ce qu'il est possible de faire, je me dis, mais oui, bien sûr c'est évident et là je me retrouve devant mon écran rien ne vient, ça sonne faux. Bref je m'emmêle les pinceaux.
Enfin trève de bavardages, voici ma proposition :

Les mains serrées sur le volant, Michel martyrisait le moteur de sa voiture. Malgré la pluie qui tambourinait bruyamment sur la carrosserie et la faible visibilité, l’aiguille du compteur de vitesse s’affolait au rythme des freinages et des accélérations rageuses à chacun des virages de la petite route tortueuse. Comment avait-elle osé ? Le foutre dehors comme ça ! Comme un malpropre ! Qu’est-ce qu’elle croyait cette conne ? Qu’il allait revenir en rampant comme toutes ces lopettes qui ne savent pas mater leur gonzesse ? Des pétasses comme elle, il y en a dix qui attendent pour prendre sa place. Non mais elle se croit irrésistible avec ses nichons ridicules et son cul monumental. Non décidément il n’y retournerait pas, il pouvait largement trouver mieux. Il ne lui répondrait même pas si elle essayait de revenir. Franchement : deux cheveux qui trainent sur une veste et la voilà qui se fait des films, un petit texto pour plaisanter et voilà une preuve irréfutable d’infidélité. En plus elle est paranoïaque, et ça ce n’était pas la première fois que Michel le remarquait. Dès qu’il rentrait un peu tard d’une virée entre copains, il avait droit à un sermon. D’accord, il sentait la bière, mais jamais le parfum, il y veillait. Deux ans qu’il la supportait cette emmerdeuse, c’est lui qui aurait dû se barrer depuis longtemps. Quand même il y avait eu des bons moments au début, avant qu’elle ne laisse tomber le masque. Il sentit une goutte rouler sur sa joue. Non, un homme, ça ne pleure pas, il serra les dents jusqu’à s’en faire mal et sa rage augmenta encore d’un cran. Il allait lui faire payer à cette conne : sous ses mains la mousse du volant s’écrasa encore davantage, il imaginait tenir le cou de Lisa. Il voyait sa peau qu’elle s'imaginait avoir blanche et délicate virer au rouge puis au noir violacé.
Soudainement le véhicule secoua Michel. Il n’était pas certain d’avoir aperçu une silhouette. Il pila en dérapant un peu sur la chaussée détrempée et sortit en trombe de la voiture après s’être débattu avec la ceinture de sécurité. Une douleur sur la tempe gauche lui fit penser que sa tête avait dû cogner contre le montant de la portière. Un peu sonné, il distingua un corps couché sur la chaussée. Il esquissa deux pas vers sa voiture avant de retourner vers la victime chercher un pouls. La peau du cou encore chaude et souple au niveau de la carotide n’en demeurait pas moins inerte. La femme était bien morte. Que faisait-elle là, seule au milieu de nulle part ? Et si elle avait rendez-vous avec quelqu’un ? Un quelqu’un qui pourrait arriver d’une minute à l’autre. Michel se précipita vers sa voiture et repartit sans même prendre le temps de boucler sa ceinture. Non, elle ne pouvait pas être morte, il avait juste été incapable de percevoir le pouls et la personne qui devait la rejoindre la trouverait et la sauverait. Ainsi il ne serait pas inquiété. En tout cas, il n’y pouvait rien, il n’était pas responsable. Elle n’aurait pas dû se trouver ainsi dans le noir sous cette pluie battante au milieu de la route. Avec ces conditions dantesques, n’importe qui l’aurait renversée.

Salut, Perro !

Atelier pas évident, isn't it ?
Je n'ai rien à dire sur ta réappropriation du texte initial, qui me semble bien dans l'esprit, tout en y ajoutant ta petite touche. Ca se lit vite et bien, pas de soucis !
En revanche, je suis plus mitigé sur le respect des consignes et l'utilisation des 5 sens. On a le touché, ça pas de problème, tu l'amènes de différentes façons et peut-être un peu l'olfactif (tu mentionnes à un moment le parfum... ou plutôt, l'idée d'un parfum inexistant), mais il m'en manque quand même plusieurs.
Le mec renverse une silhouette sur cette route abandonnée : cela fait-il du bruit, entend-t-il les pneus crisser ou sa ceinture filer et se bloquer au moment du choc ? Ecoute-t-il de la musique dans sa voiture ? En imaginant se faire larguer, pense-t-il au goût de ses lèvres avec nostalgie ?
Voilà quelques pistes qui pourraient aider à faire participer les autres sens à ce récit somme toute très simple et linéaire. Mais voilà, il faut se dire que c'est juste une base de travail et qu'ensuite tu peux y imprimer tout ton imaginaire, tes idées, etc.

Donc voilà, en définitive : texte pas déplaisant à lire, mais pas vraiment au top concernant le thème de l'atelier.
Mais te lire m'a donné envie de tenter ma chance, alors un de ces jours j'essaierai de m'y coller, pour voir ce que ça peut donner. Toujours un plaisir de te lire ceci dit, Perro !