-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Gore des Alpes

+2
Paladin
Sangore
6 participants

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Lun 6 Déc 2021 - 17:23

Et une nouvelle petite sortie pour les fêtes !

15 - CA SENT LE SAPIN, recueil collectif.

Gore des Alpes - Page 2 Gda_15_ca-sente-l...in_front-58b47e9
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Dim 16 Jan 2022 - 18:17

VIPÈRES VORACES de Joël JENZER

Un spécialiste des serpents, d’origine française, est appelé par un de ses confrères dans la montagne suisse afin d’examiner une espèce inconnue de vipère, qui n’aurait été observée qu’à un endroit précis du Valais. À l’hôtel où il séjourne, il va croiser toute une galerie de personnages, allant de sympathisants nazis à une secrétaire blonde peut-être pas si cruche qu’elle n’en a l’air de prime abord… Les vipères, quant à elles, se révèlent particulièrement meurtrières et voraces ! L’action se déroule pendant l’été 1941, en territoire neutre.

Très bonne idée d’avoir situé le récit en pleine Seconde Guerre mondiale, car cela permet un mélange fort intéressant : le mix entre histoire d’attaques animales et quelque chose qui se rapproche de la Nazisploitation. Et ce n’est pas tout, d’ailleurs, car une dimension fantastique viendra se rajouter à l’ensemble. Le mélange est des plus digestes, tout cela passe très bien. Le style est enlevé ; par ses petites touches d’humour, sa manière de croquer ses personnages, ses allusions politiques, l’auteur arrive à un résultat très efficace et, pour tout dire, carrément jouissif. Il rappelle, par plusieurs aspects, certains pans de la littérature populaire des années 70. On notera que par taquinerie, semble-t-il, Jenzer donne au personnage le plus haïssable de son histoire le nom de Jean Moulin, qui est normalement une figure héroïque de la Résistance française, et qui est ici tout l’inverse. Pour ce qui est du gore, ça ne gicle pas à tous les coins de page, mais il y a quelques passages « sympathiques ». À ces occasions, la voracité des serpents paraît peu crédible, mais ce n’est pas grave, on n’est de toute façon pas là pour un exposé rigoureusement scientifique sur les reptiles. Petit extrait choisi :

« En ramassant le soulier, le garçon eut un cri d’horreur : un pied, coupé au niveau de la cheville, s’y trouvait logé. Il lâcha sa prise, contourna le tronc de l’arbre, les jambes tremblantes, et resta pétrifié en découvrant la scène : la tête du petit Paul, dont les yeux avaient été retirés, reposait sur un caillou plat, tandis que le corps du gamin, déchiqueté, baignait, un peu plus loin, dans une mare de sang mélangé à des boyaux » (p. 21).

Un de ces petits plaisirs littéraires dont on reprendrait bien une tranche. À ce propos, l’auteur sème dans son récit quelques éléments qui pourraient rendre possible une suite, suite qui pourrait potentiellement être bien folle ! Mais peut-être qu’on s’emballe pour rien et qu’il n’y a rien de tel de prévu… On n’est malheureusement pas dans le secret des dieux !
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Mer 23 Fév 2022 - 21:45

LA FÊTE DE LA VICIEUSE de Philippe BATTAGLIA

Huitième GORE DES ALPES, « La Fête de la Vicieuse » est écrit par Philippe Battaglia, qui est le directeur de la collection (si vous souhaitez passer une commande par Internet, c’est à lui qu’il faut adresser votre courriel récapitulant le ou les numéro(s) que vous souhaitez vous procurer) et qui avait déjà signé « La Robe de béton », le numéro deux, déjà chroniqué par ici.

La « Vicieuse » du titre désigne la rivière qui traverse le village montagnard dans lequel se déroule l’histoire. Soucieux d’ancrer son récit dans le folklore suisse romand – l’un des fils rouges de la collection –, l’auteur choisit pour cadre géographique un petit village respectueux des traditions et, pour cadre temporel, le solstice d’été, moment de l’année où ont lieu les célébrations de la Fête de la Vicieuse. Un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfants s’adonne à des pratiques occultes interdites afin de forcer le destin. En résulte un rejeton monstrueux, dont la venue au monde cause la mort de la mère. Le père le maintient captif dans sa cave. Mais l’être difforme parvient à s’échapper et va semer le chaos dans le hameau, répandant foutre et sang. Parallèlement à ça, on suit les magouilles du maire de la bourgade qui, ayant faussé les données cadastrales, entend vendre une partie des lieux à un oligarque russe.

Battaglia est parvenu à mêler différentes dimensions dans son monstre. En effet, ce dernier a un côté pitoyable, presque touchant (l’être n’a que quelques mois d’existence, ne comprend pas ce qui se passe autour de lui, n’a plus de mère et son père, qu’il appelle dans sa tête « l’Autre », le séquestre et le maltraite), un côté humoristique (l’effet de répétition des mots qu’il ânonne en les déformant –  « Deldemed », « Télib »… –, tel un perroquet qui ne comprend pas ce qu’il dit), un côté obscène (lors de sa fuite de sa maison, au contact du premier être vivant – une vache – qu’il croise et esquinte méchamment, il a une érection et viole l’animal ; voir aussi sa branlette aux conséquences insoupçonnées lorsqu’il découvre les femmes du village se baignant nues dans la rivière…) et un aspect proprement monstrueux, tant physiquement (il possède des griffes, un goitre, etc.) que par son comportement (il massacre tout ce qui bouge, sans états d’âme). Le lecteur ressent donc une variété d’émotions riche et intéressante face à ce freak, même si le dégoût domine tout de même.

Vous l’aurez compris, il y a le quota de gore, de trash et de déviance. Comme dans cet extrait :
« Elle porta le corps de l’enfant à sa bouche et mordit à pleines dents. […] L’enfant était mort quelques jours plus tôt et les chairs étaient encore en place. Elle arracha un morceau de chaque jambe, puis de chaque bras. Enfin, elle dévora le petit sexe en une bouchée. Il n’y avait pas de sang, mais son visage était souillé d’autres sécrétions. Des humeurs indescriptibles » (p. 49).

Si le roman est très plaisant et contient les ingrédients qu’on aime, il est cependant source d’une frustration (évitez de lire ce paragraphe si vous n’avez pas encore lu le roman) : dès le début, il est précisé qu’un afflux de visiteurs venant de l’extérieur est attendu pour les festivités, ce qui constitue pour ainsi dire la promesse d’un final dantesque au cours duquel le (ou les) monstre(s) massacrerai(en)t tous ces touristes. Mais si la fin est effectivement apocalyptique et bien trouvée thématiquement (en lien avec la cérémonie de la purification), Battaglia prive ses lecteurs d’un massacre de l’ampleur espérée. Même si on comprend la volonté de déjouer les attentes, il n’en reste pas moins que c’est frustrant.

Mis à part ce bémol, le verdict final est que c’est une nouvelle réussite de la part des goreux alpins !
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Sam 11 Juin 2022 - 19:44

Les Gore des Alpes sortis entretemps :

16 - TUNNEL POUR L'ENFER de marie Javet
Gore des Alpes - Page 2 Gda_16_tunnel-enfer-front-5906ff9

17 - TAKE IT EASY d'Eric Felley
Gore des Alpes - Page 2 Gda_17_take-it-easy-front-1-5906ffa

18 - BUFFET DE CAMPAGNE d'Olivia Gerig
Gore des Alpes - Page 2 Gda_18_buffet-de-...ne-front-5906ffb

19 - GORE DE MER, recueil collectif
Gore des Alpes - Page 2 Gda_19_gore-de-mer_front-5906ff8
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Ven 28 Oct 2022 - 11:11

LES DÉMONS DU PIERRIER de Jean-François FOURNIER

Dans ce neuvième « GORE DES ALPES », on retrouve bien l’ancrage régional coutumier de la collection. L’action se déroule, pour l’essentiel, dans un petit village montagnard de la Suisse romande, à l’écart de la « civilisation », avec sa mentalité « à l’ancienne », ses métiers traditionnels (forgeron, laitier, menuisier, etc.), son folklore, ses lieux-dits, etc. L’intrigue fait ressortir les grandes oppositions campagne vs. ville, mentalité traditionnaliste vs. mentalité progressiste, génération des aînés vs. jeune génération. Il y est question d’un curé qui met à exécution un plan machiavélique avec l’aide de deux riches dégénérés avides de viols et de meurtres afin de persuader les villageois de rejeter la modernité. L’idée est de leur insuffler la terreur, via des meurtres de jeunes habitants qui seront mis sur le dos du démon. C’est comme ça qu’il espère faire de ses paroissiens de peureux moutons refréquentant assidument son église. Autant donc prévenir tout de suite, afin d’éviter d’éventuelles déceptions, qu’il n’y a pas de vrai fantastique dans cette histoire, contrairement à ce que laisse penser l’illustration de couverture. Les exactions commises sont d’origine humaine, ce qui n’en est pas moins horrible. Ce n’est pas une grande révélation qui vous gâchera la surprise, car le plan du religieux est dévoilé dès les toutes premières pages.

Côté personnages, on retiendra surtout le curé réactionnaire bien retors, les deux frères, de grosses brutes se complaisant dans la crasse, le vice et le crime, antagonistes typiques des histoires gore en milieu rural comme on les aime, seule leur richesse les distinguant de leurs congénères, et la sorcière, qui, malheureusement, est réduite à sa seule fonction d’adjuvant dans le schéma actanciel du récit, alors qu’elle aurait méritée d’avoir une présence plus importance. On verrait donc bien, comme prochain livre de l’auteur, un roman dans la même veine où elle serait le personnage central, pour en exploiter tout le potentiel. Car, oui, cette sorcière possède un caractère mystérieux, fascinant et ambivalent (la magie blanche n’exclut pas la magie noire, et vice versa, dit-elle en substance) qui fait qu’on a envie de la retrouver. Avis à Jean-François Fournier, s’il lit ses lignes !

En ce qui concerne le gore et la déviance, « Les Démons du Perrier » contient quelques passages aptes à contenter les amateurs, tels que celui-ci :
« Lorsque la Lidie découvrit le lavoir, il était huit heures moins le quart. Au bout du chemin, la Clémentine trottinait avec sa bassine en métal zingué. Des entrailles tombaient de la poutre centrale et des bouts de carcasses sanguinolentes décoraient les trois murets extérieurs » (p. 13).

Dans un style réjouissant, Fournier offre de bons moments de lecture pour qui sait apprécier cette littérature.
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Ven 28 Oct 2022 - 11:18

HIROCHIMIO MON AMOUR, de Nicolas MILLIÉ

On le devine dès la lecture du titre : ce dixième « GORE DES ALPES » est gouverné par un humour noir réjouissant. Mais derrière cet humour, affleure aussi une certaine humanité… malgré tous les actes inhumains qui y sont décrits.

Sauf erreur, c’est la première fois qu’un écrivain de France intègre cette collection qui revendique haut et fort son caractère proprement suisse. Alors, Nicolas Millié, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a joué dans son histoire sur le (difficile) passage de la France à la Suisse. Ici, ce n’est pas pour ses superbes paysages ni pour aller skier que le personnage principal veut se rendre au pays des Helvètes, mais pour s’y faire euthanasier, ce qui est interdit en France. En effet, Gilbert, retraité habitant dans les environs de la ville de Gap, est atteint d’un cancer en phase terminale, et après quelques compréhensibles hésitations, il se décide à rencontrer ce docteur vanté par une drôle de dame croisée dans une salle d’attente d’hôpital : le docteur Grandiot, qui lui propose son aide. Celui-ci organise une petite expédition pour traverser la frontière en catimini. Mais tout ceci s’avère être un piège et le brave Gilbert se retrouve séquestré dans un sous-sol, cobaye non consentant d’un traitement expérimental visant à prolonger la vie le plus longtemps possible… avec un maximum de souffrance.

Au rayon gore, Millié commence fort dès les premières lignes :
« Si l’odeur de sang était si forte, c’est que la pièce en était remplie, de même que son propre corps en était couvert.
Les objets qu’il discernait étaient massifs tels des quartiers de viande […].
Écœuré, il ne put réprimer un vomissement. Les agrafes de l’ablation des métastases sautèrent ; ses entrailles se déversèrent. Son gerbi charriait une bonne partie des médicaments et drogues qu’il avait été contraint d’ingurgiter depuis son arrivée. Horrible vinaigre. Et renvoi si violent que son crâne aussi se rouvrit sous la pression, façon boîte à conserve. Un coucou suisse d’où jaillit son cerveau charcuté » (p. 7).

Au chapitre des éléments révulsants, en dehors du sadisme du médecin, la meilleure trouvaille est l’assistant du docteur Grandiot, immonde petite créature à l’origine improbable et cauchemardesque, dont on vous laisse la surprise… Au gore s’ajoute une dose de déviance sexuelle, notamment de la nécrophilie, les deux faisant souvent bon ménage ensemble. Comme dit d’entrée de jeu, en plus de l’humour noir et du trash, une certaine tendresse humaine est aussi présente, via la relation entre le vieil époux et sa femme et celle qui s’instaure entre les deux compagnons d’infortune prisonniers dans la cave du sinistre docteur. Si au niveau du style, il y a quelques petites phrases qui auraient gagné à être retravaillées, au moins sommes-nous face à une histoire gore qui a un vrai fond : débat sur l’euthanasie, intégrisme religieux, cynisme absolu des laboratoires pharmaceutiques… Sans pour autant que ce fond soit pesant : ça reste du gore plaisant dans la lignée des autres « GORE DES ALPES ».
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Sam 19 Nov 2022 - 20:35

LES FOLLES DE MORZINE de Gabriel BENDER

Aïe ! Premier GORE DES ALPES qui nous laisse plutôt de marbre ! Gabriel Bender a voulu attirer les lecteurs de la collection sur le vrai cas historique des « possédées de Morzine ». Morzine étant une commune des Alpes françaises, située en Haute-Savoie, dans laquelle il s’est passé pendant des années et des années des faits troublants au 19e siècle, événements qui ont beaucoup fait parler d’eux. Plus précisément, entre 1857 et 1870, des dizaines de fillettes et de femmes furent sujettes à des crises de convulsions, d’hallucinations et tout le tsoin-tsoin, se déclarant possédées par des démons. Vu l’ampleur que ça a pris, les autorités religieuses et politiques ont dû prendre les choses très au sérieux. De nos jours, la commune est surtout connue pour abriter sur son territoire la station de ski d’Avoriaz et les fantasticophiles se souviennent avec nostalgie du festival du film fantastique qui s’y est tenu entre 1973 et 1993.

Pour en revenir au livre, les faits sont décrits par un personnage fictif, avec une narration en « je ». Vu cette utilisation de la première personne, au tout début on pourrait croire que c’est Bender qui s’exprime directement, mais non, on est dans un récit-cadre fictif où, de nos jours, une réalisatrice – la  narratrice – s’est informée sur le sujet et tente de réaliser un documentaire dessus. Le « hic », c’est que le producteur lui impose son ex, un parfait goujat, pour manier la caméra. Cet homme va avoir un comportement de plus en plus bizarre… Ce dispositif est une fausse bonne idée, selon notre humble avis, car les faits historiques nous sont dévoilés avec une trop grande distanciation, qui empêche l’implication émotionnelle du lecteur. Pour tout dire, on aurait préféré être plongé en plein milieu des scènes de « folie » du dix-neuvième siècle, sans distance, quitte à les exagérer et à fictionnaliser afin d’en faire un roman gore. Car, oui, « Les Folles de Morzine » ne relève pas de notre genre de prédilection. Il n’y a que deux ou trois passages réellement dignes de ce qualificatif, ce qui n’en fait pas un roman gore proprement dit (« salement dit » serait plus approprié parlant d’un genre qui tâche autant…). Donc, la démarche de l’auteur n’est pas celle qu’on aurait espérée dans le contexte de cette collection, mais elle n’en est pas moins respectable ; c’est juste qu’on est resté fort extérieur à tout ça.

Ceci dit, le glissement vers la démence d’un des personnages est thématiquement intéressant, avec  la question de la contamination du mal/de la folie (selon les interprétations), de l’inversion féminin - masculin et de ce qu’elle implique, etc. L’auteur dénonce le machisme et les fortes pressions subies par les femmes dans un contexte trop patriarcal. À côté de ces questions sérieuses, on trouve tout de même quelques divertissements trash, comme une « scène » de zoophilie. À noter par ailleurs que le texte est parsemé de clins d’œil aux autres titres de la collection via le système des notes de bas de page.

Ce GORE DES ALPES n° 11 met donc en lumière un fait historique interpellant, et l’auteur a bien fait d’en parler, mais le résultat final ne soulève pas l’enthousiasme délirant des foules ultragoreuses.
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Jeu 15 Déc 2022 - 19:09

LE VERDICT DE LA TRUITE de Nicolas FEUZ

Après un numéro 11 qui nous avait décontenancé, place au numéro 12, Le Verdict de la Truite, qui rentre mieux dans le (et pas dans LA, cf. p. 86 !) moule « GORE DES ALPES ». Son auteur, Nicolas Feuz, est à la fois procureur et écrivain. De prime abord, on n’imagine pas trop un très sérieux procureur s’adonner à la littérature trash, mais M. Feuz sait manifestement se dévergonder quand il faut, et c’est tant mieux.

Fidèle à l’ancrage folklorique local de la collection, ce roman raconte l’« histoire secrète » du lac souterrain de Saint-Léonard, un site touristique des Alpes valaisannes. Sous la plume de l’auteur neuchâtelois, l’endroit se voit joyeusement entaché de viols, de meurtres et de réunions d’une mystérieuse confrérie de criminels. Mine de rien, l’histoire court sur plusieurs temporalités, tout débutant lors de la Seconde Guerre mondiale. Un soldat course comme un fou furieux une prostituée qu’il a involontairement engrossée et qui met en danger son mariage, la poursuite se terminant dans la grotte qui renferme le fameux lac. Le drame qui s’y jouera aura des répercussions des décennies plus tard… En l’an 2000, suite à la découverte d’un cadavre de femme, l’affaire est prise en charge par le commissaire Noël Darbellay, secondé par son ami d’enfance, médecin légiste et accessoirement nécrophile (vice parfaitement connu du policier, sur lequel il ferme les yeux)…

L’humour s’invite volontiers dans la narration, avec pas mal d’allusions sexuelles, ce qui est très clair dès l’incipit : « Un livre commence par une introduction et se termine par un index. Avec une femme, c’est l’inverse » (p. 7). Oui, ça commence vraiment comme ça ! La suite est à l’avenant. Le revers de la médaille, c’est que par moments, il fait montre d’un peu trop de conscience de soi (cf., notamment, le ch. 7, p. 56), ce qui a pour conséquence de sortir le lecteur de l’histoire. Mais la lecture est plaisante, on ne s’ennuie jamais, les situations sont bien « croquées »… Et puis, en guise d’apothéose, il y a ce fameux « verdict de la truite », que l’on de dévoilera pas. On vous laisse la surprise ! Oh, ce n’est pas le nouveau chef-d’œuvre de la littérature trash, mais on cautionne ce petit roman qui ne manque pas de piquant. Pour terminer en beauté, on ne résiste pas au plaisir de vous citer cet extrait :

« - Chaque fois que je vois ça, dit-il, je ne peux m’empêcher de penser à cette femme qui a fait un infarctus pendant que son mari était en train de la sodomiser. Le pauvre homme ! Il n’y a vu que du feu, jusqu’à ce que la diarrhée réchauffe son scrotum.
Darbellay fit mine de ne rien avoir entendu. Il inspectait le visage de la défunte, un détail l’intriguait. Il souleva la paupière droite de Margaux. De la cavité vidée de son œil s’échappa un mélange de sang et de liquide blanchâtre un peu visqueux. Bornet le remarqua lui aussi et s’exclama :
- Bon Dieu, mais qu’est-ce que c’est ?
- On dirait que l’assassin lui a tapé dans l’œil » (pp. 38-39).
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Dim 5 Mar 2023 - 17:10

DELIRIUM de Louise Anne BOUCHARD

Ce treizième GORE DES ALPES est signé Louise Anne Bouchard, écrivaine née à Montréal, mais vivant en Suisse depuis longtemps. On y suit un détective alcoolique et queutard qui, ayant perdu son boulot, accepte une mission d’une boîte privée : faire éclater la vérité à propos d’un vieux drame entouré de mystère s’étant déroulé dans les années 60 à Martigny et concernant une boîte de strip-tease qui aurait explosé et dont les filles auraient disparu de la surface du globe. La difficulté, c’est qu’il n’y a aucune trace de cette affaire ; c’est comme s’il ne s’agissait que d’une légende locale. Mais à peine a-t-il débuté son enquête qu’il se fait enlever…

Cette histoire se situe à la croisée du roman noir et du fantastique. Noir par son détective peu conventionnel, son début d’enquête, sa femme fatale, son ancrage social,… Mais les événements prennent rapidement un tour extravagant et il y aura ambiguïté entre explication cartésienne (tout ça ne serait-il issu que d’une crise de délire du personnage ?) ou surnaturelle des faits. La grande source d’inspiration pour ce versant fantastique étant Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. L’écriture de Louise Anne Bouchard se fait crue (« Désolé mon grand, mon langage soutenu, je l’ai déchargé sec hier soir dans le cul d’un canon de vingt-cinq ans », p. 22) et cultive ce flou sur ce qu’il se passe réellement. Après avoir tourné la dernière page, on reste sur sa faim : c’est trop court et, même si c’est trash, ça manque de vrai gore. Bonnes prémices et univers intéressant, cependant.

Petit extrait : « Le beau visage de Doriana qui part dans tous les sens. Une joue plus haute que l’autre. Un œil fermé et l’autre ouvert qui lui mange la moitié du visage. Elle sourit, mais c’est mauvais, tout ça. Sa bouche qui s’étire dans un long rictus épouvantable. Ses cheveux tombent, par poignées, sur le sol. Elle ne porte plus ses bottes et elle est pieds nus. Les pieds sont gonflés, avec de grosses  veines violettes qui lui courent dessus comme des couleuvres. Elle me parle, mais ça vient comme du fond d’une caverne » (p. 30).
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Jeu 27 Juil 2023 - 15:33

MONSTRE SOIF de François MARET

Après sa bande dessinée « VENZEANCE », qui constituait le n° 5 de la collection, François MARET est de retour chez GORE DES ALPES avec un vrai petit roman, cette fois-ci. On est ici dans de la science-fiction, l’histoire se déroulant en 2042, dans un monde qui a morflé des conséquences du dérèglement climatique. « Avec la fonte des glaciers et l’assèchement des lacs suisses, une vague ininterrompue de réfugiés suisses allemands se presse à l’entrée de la vallée du Rhône, dernier château d’eau d’Europe. Le Prince-Evêque, tout-puissant sénateur, domine cet Eldorado barricadé en manipulant les nouvelles technologies et la vieille religion » (extrait de la quatrième de couverture). Avec la raréfaction de l’eau, devenue un enjeu central, la figure dictatoriale dégénérée, les hordes de soldats/barbares, les créatures mi-animales, mi-machines, on n’est pas loin des post-apo bis des années 80. Impression renforcée par le fait que les deux grandes mamelles du cinéma d’exploitation, le sexe et le sang, y sont allègrement présentes et mêlées.
« Un pas. Un tronc décapité rampe, traînant ses boyaux qui sinuent comme un reptile, crachant de la merde par son orifice rectal encore intact. Ses bras attrapent des morceaux de chair et remplissent une bouche qui n’existe plus. Un pas. Sur la banquette dans la pénombre, deux corps donnent l’illusion de copuler. Leurs visages sanglants se dévorent, se bouffent la gueule, baiser mortel, souillures visqueuses » (p. 71).

Les ingrédients qu’on aime sont bien utilisés et bien dosés, le style est plaisant et vivant, certains passages sont mémorables et on n’a pas le temps de s’ennuyer, surtout que Maret passe du point de vue d’un personnage à l’autre (Tom le gardien, puis Greta la pillarde, ensuite Marc le factieux, suivi d’Emma la secrétaire du Prince-Evêque, etc.), ce qui apporte dynamisme et variété. Sans renter dans les détails, le tout s’achève dans des gerbes de sang. Et derrière tout ça, il y a un propos politique, bien sûr.

Bref, « MONSTRE SOIF » est un GORE DES ALPES comme on les aime ! On aurait tort de s’en priver !
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Jeu 27 Juil 2023 - 15:41

ÇA SENT LE SAPIN !

On a déjà eu l’occasion de parler de la diversité présente chez GORE DES ALPES : par exemple, si la majorité des publications est constituée de petits romans, le numéro 5 était une bande dessinée petit format. Vous pouvez désormais ajouter l’anthologie à leur arc. « Ça sent le sapin ! », sorti à la fin de l’année 2021, regroupe treize nouvelles centrées sur Noël à la sauce trash. Les différents auteurs sont quasi tous des noms déjà croisés dans la collection : Gabriel Bender, Stéphanie Glassey, Nicolas Feuz, Nicolas Millié, etc. Entrons dans le détail…

Le livre s’ouvre sur « Tarte Papin » de Gabriel Bender (La Chienne du Tzain-Bernard, Les Folles de Morzine), où il est question de crèche vivante version psychopathe. Outre son running gag à base de gendarme et de saucisse, on retient surtout quelques phrases témoignant d’un humour provocateur bien senti, telles que :
« Qu’ils violent nos filles, d’accord. Qu’ils s’attaquent au bétail, NON. C’est inhumain » (p. 9).

La deuxième, « Joyeux Noël » de Stéphanie Glassey (L’Éventreuse) fait plus dans la sensibilité et le dramatique avec une histoire de pédophilie dans un orphelinat. Belle écriture de Miss Glassey.

La suivante, « Les Spores d’hiver », de Vincho (on perçoit bien le jeu de mot derrière le pseudo, mais qui se cache derrière celui-ci ?), parle d’une expérience scientifique qui tourne mal. L’idée de l’histoire est inspirée d’un phénomène bien réel, à la fois flippant et passionnant. Cela mériterait d’être traité dans un roman.

Ensuite, « Un bon Aryen » de Dita von Spot, fait un petit clin d’œil à Vipères voraces (Gore des Alpes n° 7) et conte, via un procédé épistolaire, une expédition nazie au Tibet, avec Aleister Crowley, cinq prêtresses naines et saint Nicolas ! De bons ingrédients pour une histoire déjantée, mais c’est un peu trop court.

« Engelures » d’Olive (Les Intoxiqués) montre un lutin du père Noël recevoir une nouvelle recrue et lui faire visiter le village de Noël en lui expliquant en quoi consiste son travail. Une version de la mythologie de Noël où les enfants pas sages sont emprisonnés, réduits en esclavage ou torturés. Le genre de contes que tout parent rêve secrètement de lire à ses enfants en bas âge afin de les convaincre de rester obéissants.

Avec « Bon appétit » de François Maret, on revient à l’idée de diversité littéraire, puisque l’auteur nous refait le coup de la bande dessinée. Dix petites planches planquées au milieu des nouvelles. Le style de dessin est le même que pour VenZeance. La soirée du réveillon de Noël est sur le point de débuter, quand les différents convives, hors le personnage principal, se font littéralement dévorer un par un par les éléments de la maison : la cheminée, le four, le canapé, etc. Dans l’idée, c’est bien gore, mais ces cases sanglantes auraient eu beaucoup plus d’impact si le style choisi avait été plus réaliste.

Retour aux nouvelles avec « Il est interdit de baiser entre le 15 mars et le 15 avril » de Nicolas Feuz (Le Verdict de la truite), texte bien écrit qui n’hésite pas à donner dans la private joke (les prénoms des personnages sont les prénoms des auteurs de la collection), et surtout, qui se révèle bien gore et qui explique bien le pourquoi du titre.

Suit « Épatants pâtés » de Joël Jenzer (Vipères voraces), récit fort goûteux à base de frères demeurés et de cannibalisme anti-bourgeois.

« Simon et Gstaad » de Louise Anne Bouchard (Delirium) brosse le portrait d’un fou sur le point de commettre l’irréparable un 24 décembre. L’auteure joue avec les attentes de ses lecteurs en plaçant une ellipse narrative juste au moment crucial… Perturbant, du coup.

Après la crèche vivante de Gabriel Bender, « La crèche des morts-vivants » de Nicolas Millé (Hirochimio mon amour) vient enfoncer le clou en proposant une autre approche de cette tradition de fin d’année. L’auteur y glisse le thème de la séparation entre l’Église et l’État. Un père Noël instable, un maire lâche, une famille tuée qui revient en zombies et les décors enneigés de rigueur constituent les ingrédients de cette sympathique nouvelle.

« Une affreuse paire de boules » de Philippe Battaglia (La Robe de béton, La Fête de la Vicieuse) conte la venue de mini lutins, puis du père Noël en personne, version horrifique. Avertissement : le gentil chien-chien est le premier à y passer ! Pile poil un travestissement de l’esprit de Noël tel qu’on pouvait l’espérer dans pareille anthologie. Là où le texte étonne, c’est au niveau de l’origine des créatures, ainsi que dans la description physique du pépère et de ce qui fait office de « rennes ».

On arrive au « Scalpel du père Noël » de Jean-François Fournier, avec son légiste psychopathe et gourmet. Viols ante et post mortem compris dans le package.

Enfin, la dernière nouvelle s’intitule « L’histoire vraie du petit lutin très laid » et on la doit à Jordi Gabioud (Tantine chevrotine). Contrairement à dans « Une affreuse paire de boules », le massacre n’est pas commis volontairement par le lutin, cette fois-ci. Le bougre veut bien faire, mais il est très maladroit, et ça dégénère sec. Au chaos engendré s’ajoute un renne nommé Adolf qui se met à enculer ceux qui passent à sa portée, ce qui forme un beau bouquet final.

Tout cela n’est pas de saison ? Mais c’est que c’est une anthologie idéale pour vous refroidir… pardon, vous rafraîchir en cette période estivale ! Merci qui ?
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Sangore Mar 5 Mar 2024 - 18:45

TUNNEL POUR L'ENFER de Marie JAVET

Seizième roman paru chez GORE DES ALPES, Tunnel pour l'enfer de Marie Javet raconte comment Satan se fit rouler par les habitants d’Uri, en Suisse, au Pont du diable, à la fin du seizième siècle, et comment le Malin tenta de se venger de cet affront à différents moments de l’Histoire, lors de grands chantiers, avec comme apothéose la cérémonie célébrant l’ouverture du tunnel de Gothard en 2016.

Mêlant Histoire et diableries, l’auteure revisite à sa sauce quelques faits réels en y adjoignant bien entendu tout ce qu’il faut comme part fictionnelle pour entrer de plain-pied dans le Fantastique. Avec le démon qui se balade parmi nous sous une apparence humaine, il y a un vague petit côté « Le Maître et Marguerite », toute proportion gardée. Cependant, le présent roman ne se hisse par parmi les meilleures parutions de la collection, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pour un roman vendu comme un roman gore, en dehors de quelques passages bien précis, il manque de vrai gros gore. Il n’est pas marquant de ce point de vue-là, donc, si ce n’est lors du climax. Ensuite, on ne peut se départir d’un léger sentiment de redondance étant donné que ce n’est pas le premier « GORE DES ALPES » à exploiter l’idée d’un grand chantier qui se termine dans le sang, l’exemple le plus clair étant La Robe de béton de Philippe Battaglia. Enfin, la structure est trop morcelée : au fil des chapitres, on n’arrête pas de passer d’une époque et d’un endroit à l’autre, ce qui entraîne un manque de fluidité dans la narration. Malgré ça, la lecture de ce court roman demeure plaisante. Le final est volontairement grandiloquent, avec son défilé de démons, de « gens du monde » ridiculisés dans une « mise en scène » insistant sur la société du spectacle et jouant du vrai et du faux, et ses quelques effusions :

« Malphas, songeant sans doute que la plaisanterie avait assez duré, se jeta sur sa proie hurlante, la plaquant au sol, et plongea son bec dans l’un des globes oculaires, désormais privé de sa protection de verre. Le nerf optique ne résista pas longtemps et il goba l’œil tel un flan, attaquant ensuite son nectar préféré, la matière cervicale, qu’il tirait de l’orbite par longs filaments d’aspect glaireux » (pp.91-92).

Un petit « GORE DES ALPES », donc, mais on ne déconseille pas pour autant !
Sangore
Sangore
Écritoirien émasculé
Écritoirien émasculé

Messages : 364
Date d'inscription : 30/07/2016
Age : 41
Localisation : Belgique

http://ultragore.leforum.eu/index.php

Revenir en haut Aller en bas

Gore des Alpes - Page 2 Empty Re: Gore des Alpes

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum