Mauvais timing

Bon voilà mon petit essai, écrit comme d'habitude sur une vague idée/impulsion, à vous de me dire ce que vous en pensez :


Une ruelle mal éclairée, non loin de l'hôtel de ville.

– Ah, vous voilà, Jouclard ! Bon, racontez-moi tout ce merdier.
– J-je, attendez, monsieur Desclandres...
– C'était pourtant pas compliqué, l'affaire de quelques minutes !
– C'est arrivé s-si vite, laissez-moi vous expliqu...
– Une simple photo, je vous en demandais pas plus. C'est bien pour ça qu'on paie un paparazzi, non ?
– S'il vous plaît, vous ne comprenez...
– Une simple et unique putain de photo. Vous suiviez mon opposant – ce cafard de Bonnet – dans ce bouge minable, vous le surpreniez en pleine séance d'adultère avec cette délicieuse escort-girl et il vous suffisait ensuite de vendre vos clichés au premier torchon venu. Le scandale l'aurait éclaboussé, lui et ses petits copains du groupe pharmaceutique et sa campagne aurait été tuée dans l’œuf avant même de commencer à me faire de l'ombre. Où était la difficulté, là-dedans ?
– Tout avait bien roulé jusque-là. Un verre au bistrot du coin, quelques clins d’œil salaces. J'ai même pris quelques pauses avant qu'ils grimpent dans la chambre. Mais une fois qu'ils se sont installés, c'est rapidement parti en sucette...
– C'est à dire... ?
– Il y a commencé à avoir du grabuge au pied de l'hôtel – sûrement un règlement de comptes entre dealeurs ou je sais pas quoi – et les schmidt ont fini par se pointer...
– Et alors, qu'est-ce que ça peut me foutre ? gronda le député en écrasant du regard le pseudo photographe face à lui.
– Eh bien, le cafard a flippé de se faire prendre avec son « invitée » et ils ont déguerpi avant même que j'ai eu le temps de ranger mes objectifs. Je me suis tiré au plus vite, au cas où les flics décideraient de faire du zèle et... voilà, je suis venu vous rejoindre.
– Soit. En gros, vous vous êtes pissé dessus ?
– Non, mais y'avait plus rien à faire ! J'aurais dû les suivre dans la rue et leur filer le train jusqu'au prochain hôtel ? Pour ce que j'en sais, ils sont sans doute rentrés chacun de leur côté. Mais si vous me donnez une deuxième chance...
– Le problème, c'est qu'il n'y a jamais de seconde chance, dans ce jeu-là. C'était ce soir ou jamais. D'ailleurs, je crois que... Ah oui, les voilà ! s'exclama-t-il en lorgnant deux silhouettes émergeant tout juste de l'ombre. Jouclard, je vous présente deux de mes amis : Phallus et Casse-Bouche, que je charge ponctuellement de régler mes problèmes « épineux. » J'espère qu'ils vous seront d'agréable compagnie. Bonne soirée à vous !
– Nan, je vous en prie, pas ça ! Une deuxième chance, une deuxième chance, pitié ! hurla l'infortuné, tandis que les deux malabars fondaient sur lui.
– Et rappelez-vous, roucoula le politicien en tournant les talons, soit vous jouez au jeu, soit vous ne faîtes plus parti du jeu !

Sympa bien qu'un peu prévisible. Je me demande si je n'ai pas l'esprit un peu trop tordu pour avoir imaginé

Spoiler:

dès le début du dialogue. La dernière réplique, c'est de toi ? Ca me fait penser à une phrase de film. En tout cas, ça sonne comme une véritable punchline.

- Il y a commencé à avoir => Il a commencé à y avoir
- Dealeurs => dealers
- a flippé de (verbe intransitif)
- mais y'avait (encore cette maudite apostrophe ah ah ah)

Merci à toi, Phanthom !
Alors oui, pour les petites coquilles, je plaide coupable : je l'ai écrit/posté hier quasi en direct donc ça m'étonne pas qu'il reste quelques scories. En revanche, il me semblait déjà avoir vu "dealeur" en français, les deux sont acceptés où c'est juste moi qui plane ? Sinon, j'en prends bonne note.

Et nan, malheureusement cette punchline n'est pas de moi lol (quoique vu le contexte, j'aurais probablement imaginé un truc du même genre).
Content si ça t'a plu quand même, effectivement ça reste assez classique, mais le but était avant tout de faire un texte court répondant aux consignes. Si ça fait le job pour toi, tant mieux !

Le dialogue fonctionne bien et prend bien dans son ambiance, je n'ai vu aucune coquille, c'est dire. Moi aussi j'ai trouvé la dernière phrase bien tournée. Bon job en ce qui me concerne.

Grand merci Perro, ravi que ça t'aies plu