Rencontre avec un dragon

La première fois que j’ai vu un dragon remonte à très loin. À l'époque on les considérait encore comme des créatures de légende féroces et dangereuses. D’énormes bêtes que nous pauvres mortels avions appris à craindre, respecter ou même à haïr. J’avais toujours pensé au début que la race légendaire des dragons se limitait aux cruels dragons chromatiques et aux nobles dragons métalliques selon les rares écrits que j’avais pu parcourir ou les dogmes des prêtres dans l’église du village. Vous imaginez alors ma surprise que j’ai eue en rencontrant un dragon qui ne faisait partie d'aucunes de ses deux catégories.
C’était par un jour de pluie. J’étais partis dans la forêt à la demande de mon maitre en urgence collecter des herbes médicinales afin qu’il puisse soulager une patiente ayant attrapé une mauvaise fièvre. Je n’avais pas encore des aptitudes en alchimie aussi développées que maintenant mais de bonnes compétences à faire la différence entre les plantes ou les champignons ayant des vertus curatives et les autres.
Malheureusement je n’eus pas vraiment de chance. Bien que j’aie trouvé ce que mon maitre voulait la pluie s’intensifia et une vraie tempête s’abatis sur moi me forçant à trouver un abri le temps que l’orage passe. J’étais beaucoup trop loin du village étant donné que les meilleures plantes se trouvaient au fin fond de la forêt. N’ayant pas d’autre choix j’obliquais vers la zone de la falaise car je connaissais une grotte non loin d’ici. J’espérais simplement qu’une bête sauvage n’avait pas eu la même idée que moi. J’étais certes armé et avais subi un entrainement pour me défendre mais pour tout avouer je n’en menais pas large et le fait de tuer une autre créature même pour me défendre m’aurait retourné l’estomac à l’époque.
Après avoir trouvé la grotte et m’être assuré qu’elle était déserte, j’y entrais mouillé et frigorifié. Comme j’avais un fagot de branchages sec dans mon sac et un amadou je me préparais à faire un feu pour me réchauffer et sécher mes vêtements quand je vis quelque chose à l’extérieur de mon abri sous la pluie.
Dehors, une créature m’observait. Aussi gros qu’un grand chien au corps spongieux est une tête aux allures de reptile. La créature avait au bas de son dos une coquille comme celui d’un escargot, mais pourvus d’ailerons dont la forme faisait penser à des ailes. Chose curieuse de la créature semblait porter sur la tête un chapeau de paille et tenait entre ses pattes griffues le plus gros champignon que je n’avais jamais vu. Il s’en servait pour se protéger de la pluie.
J’en ris aujourd’hui, car j’avais eu affaire à un inoffensif dragon de la pluie. Mais comme à l’époque, je ne connaissais pas cette espèce. J’ai fait comme n’importe quel imbécile. J’ai hurlé de terreur et je me suis enfui sous la pluie. Mais à mon avis, je crois que ce petit dragon avait eu autant peur de moi que moi de lui.