Coffret-souvenir

Je crois qu'il est temps pour moi de raccrocher dans ce domaine poétique où je n'aurai jamais été qu'une sorte d'anachronisme égaré.
Voici donc, en guise de "clap de fin", ce petit...

COFFRET-SOUVENIR

Voici mes nefs encor, larges comme des voiles,
Dont les flancs maculés et rongés par le temps
Enclosent l'oeuvre à vif des poètes mutants
Tombés jadis au champ d'étoiles.

Voici la lune grave écoutant sur les mers
Les chants de ma cité pour éternel nomade :
Siantraël la bleue aux douze tours de jade
Où dorment ceux qui m'étaient chers.

Voici l'océan lourd dont les vagues sans crête
Roulent infiniment les épaves des morts,
les adieux déchirés, les lambeaux de remords
En leur éternité secrète.

Et voici mes déserts gémissant au noroît
Qui laboure le sable en étouffant le songe,
Et l'aube qui revient, rose et pâle mensonge,
Sans jamais dissiper le froid.

Voilà, tout est rangé : satin garni d'automne,
Tristesse en mousseline et velours de chagrins...
S'il t'en paraît trop noir, gardes-en les écrins,
Jette le reste... et me pardonne.

Hey, c'est un très beau poème que tu as élaboré Jack, il pourrait aisément faire la préface/devanture d'une nouvelle du même thème. Dis moi, Jack, tu ne ne participes plus aux concours, c'est dommage... mais je peux comprendre, car c'est chronophage. En tout cas, j'espère te voir si bien sûr son sujet prochain saura t'inspirer. A bientôt !

PS pour avoir un retour plus construit et de qualité sur ce poème, tu devais taquiner Phantom qui est très fort pour ce genre d'initiative.

Pfff ! Ton talent est toujours apprécié ici.
Même si je n'y connais rien en poème, j'ai aimé ressentir la mélancolie qui se dégage de ce coffret-souvenir.

Tout comme Françoise : l'ambiance qui se dégage de ce poème est vraiment réussie.
Dommage que tu arrêtes dans ce domaine, mais si c'est pour mieux replonger dans l'écriture de nouvelles, on va dire que c'est un mal pour un bien.
Bon retour dans les ombres en tout cas !

Je vais te dire un truc, Jack : pour ne plus avoir lu de poésie depuis fort fort longtemps, et pour n'avoir jamais particulièrement apprécié la poésie, d'ailleurs, hormis sous l'aspect des prouesses stylistiques, la tienne me fait toujours de l'effet ! Là, j'ai ce que je nomme en langage scientifique des "picopics", c'est-à-dire que j'ai les poils des bras qui se dressent, non pas de terreur mais de plaisir ! Tes poèmes sont les seuls (allez, j'avoue avoir eu un faible pour quelques rimbalderies à une époque adulescente) qui ne me laissent pas de marbre, ce qui est un véritable exploit. Sans parler qu'en général ils ne manquent pas d'humour, racontent une histoire précise (et non pas de vagues états d'âme) ou incitent à la rêverie, le tout dans les règles ô combien difficiles de l'art.

En un mot : merci !

Merci pour vos aimables retours.
La poésie et moi, c'est la fin d'une histoire d'amour vouée à l'oubli dès l'origine. Fan de "ligne claire", j'ai repris à mon compte l'idéal plastique des Parnassiens (déjà ringard bien avant ma naissance). Ligne claire aussi au niveau de l'écriture avec des textes suggestifs mais intelligibles. Et surtout élargir l'horizon à des thèmes qui me parlaient mais peu ou pas explorés en poésie (fantastique, S-F, fantasy, bizarre, du plus sombre à la farce iconoclaste).
Bien sûr, je n'ai pas fait école mais j'ai suivi la voie qui me tenait coeur.
L'ennui, à présent, c'est que je crains d'avoir épuisé mes sources d'inspiration. Quoi que j'essaie d'écrire, ça ressemble à quelque chose que j'ai déjà fait et surtout en moins bien. Alors, autant laisser ma pauvre muse usée reposer en paix.
Ceci dit, qui sait ? on n'est jamais à l'abri d'une rechute...

Un très joli poème que tu nous offres là, Jack, malgré tes réserves.
Je comprends ce que tu veux dire quant aux sources d'inspiration, mais l'écriture n'est-elle jamais qu'un éternel recyclage des idées ? (les siennes, celles des auteurs qui nous ont précédé/influencé, etc). En musique comme en cinéma ou en art, de façon générale, tout a déjà été dit de toutes les façons existantes : mais ce qui nous permet de nous approprier un thème ou une idée, c'est la valeur personnelle qu'on y ajoute. Nous, avec nos lots d'imperfections, de souvenirs, de vécus, de ressentis différents.
Et à mon humble avis, s'il y a de belles choses à garder dans ce coffret-souvenir, il en reste sûrement encore une tripotée à découvrir et à façonner, de tes belles mains aguerries et emplies de talent.

Un chapitre est peut-être tourné pour toi, mais comme tu dis on est jamais à l'abri d'une rechute (ou d'une invraisemblable idée qui te tombe comme ça sur le coin de la gueule, gare aux chutes quand même ! ).
Bref, comme mes camarades j'ai beaucoup aimé, en espérant que ce petit essai sera suivi par d'autres, même si ce n'est pour le moment pas dans tes priorités.

Merci pour ce très sympathique moment, dans tous les cas

Tu es gentil, Tak, et tu n'as pas tort. Partir perdant n'est jamais glorieux mais je crois que j'ai perdu la motivation. J'aime autant arrêter avant de radoter comme ces chanteurs qui, après un premier album fracassant, en sont réduits à ressasser les mêmes rengaines.
Enfin, on verra bien.

Tes muses t'ont abandonné ? Peut-être, mais si c'est le cas elles partent dans un magnifique chant du cygne. J'aimerais un recueil de tes poèmes Jack. Je les ai rarement commentés, mais ils sont tellement beaux qu'ils me forcent à me taire. Merci.