Le trou aux lutins

J'avais bien noté tous les indices que tu as semé et je suis parvenue aux conclusions que tu déroules, mais ça reste malgré tout assez flou.

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En fait, c'est le problème d'une histoire racontée au "je".

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Alors, voila mon avis. C'est court, c'est bien écrit, c'est prenant. Rien a dire. J'ai beaucoup aimé ton histoire.

J'aime beaucoup cette petite histoire. Le ton employé correspond bien au niveau de langage d'un enfant de dix ans.
Chapeau avec cette image d'avoir brodé un texte pareil !
Le seul petit reproche serait en effet de ne pas savoir pourquoi la mère a ce genre de réaction : empêcher son fils d'aller jeter un œil dans ce trou...

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Merci Kalcidiam et Françoise.

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Très sympathique ce texte Catherine, il se lit facilement, entretient le suspens tout au long. Pas besoin d'en faire des tonnes, de chercher des choses impossibles. Il a juste l'efficacité qu'il faut. Et la fin est tout à fait adéquate, je trouve.

Merci de ta lecture Paulux et de ce joli commentaire.

Je ne peu m'empêcher de citer l'autrice de ce texte :

Catherine Robert dit la Modeste a écrit:Ça casse pas trois pattes à un canard, mais c'est pas dégueu.

En effet, ça ne casse pas trois pattes à un canard.
C'est juste parfaitement écrit, avec le ton qu'il convient, avec la progression qu'il faut, avec les personnages adaptés, les rivalités qui soudent l'intrigue, les événements tragiques qui surviennent au bon moment, et comme il convient.
Pas de chichis, de trucs en trop, de trucs qui manquent !
Voilà comment tu nous lances un texte à la face du forum, qui respecte le principe de l'image (ok, c'est la mienne, mais ça ne change rien !) avec simplicité et qualité.

Moi je dis que les canards, je les préfère dans mon assiette, alors pattes cassées ou pas, m'en fout.
Ton texte est juste très bon.

Bin oui, je le trouvais bien mon texte, mais en même temps très simple. Donc, j'ai tenté de le formuler (oui, ce sont des exercices d'auto-félicitations, je peine encore comme vous le voyez) par des expressions qui s'opposent "casse pas trop pattes à un canard" contre "pas dégueu" et "simplette" contre "sympathique". Vous avouerez que c'est déjà un fameux progrès par rapport à mes habituels "c'est mauvais" "courage à ceux qui lisent" et autres commentaires à l'avenant.

Merci de ta lecture et de ce bien joli commentaire Cancereugène.

Je te trouve souvent des points communs avec ta compatriote Gudule, surtout quand tu mets en scène des enfants.

Tu as fais plus soft que d'habitude, avec une fin très ouverte. Dans le fond peu importe que les lutins existent ou pas, que ce soient eux ou des mulots qui cliquettent, ni ce que ont devenus les copains du narrateur. Par contre, ce qui m'a manqué, c'est de les voir un peu (Je parle des copains). Qui sont Boule et Mario ? Et Sandrine, il ne l'aime pas trop, mais pourquoi ? Parce que c'est une fille, ou à cause d'un comportement qu'elle a ? Ils sont un peu trop des silhouettes, aussi vite disparues, sans qu'on les voit vraiment avec leur caractéristiques (Bon, je sais, sans doute encore le manque de temps, mais si tu reprends cette histoire, ce serait à voir)

Et même avec la fin ouverte, pourquoi dit-il ne plus avoir peur ? Est-ce qu'il a sombré dans la folie (Mais dans ce cas, on ne le sent pas, sauf qu'il entend sa mère pleurer, ce qui est peu probable en réalité). J'ai imaginé une fin alternative, où il arrive à retrouver la sortie, mais la lumière l’effraie, il est désormais une créature souterraine.

En tout cas, en écrivant ce texte je devine rapidement, prés de la deadline, tu nous donnes encore une histoire intrigante, j'ai parlé de Gudule, mais Blahom cite aussi un auteur auquel on peut aussi penser, si on admet que les lutins existent, c'est en effet Arthur Machen.  Machen est un auteur que je relis régulièrement, tout dans la suggestion d'horreurs innommables (Un des principaux inspirateurs de Lovecraft), et j'ai pensé à lui au début, quand le garçon dit que les créatures qui vivent dans ce trou ne sont pas forcément aussi gentils que dans les livres. C'est un peu une définition du "Petit Peuple" chez Machen. Et comme chez Machen, il n'est qu'évoqué avec terreur, le petit peuple n'est jamais montré.

Donc : Gudule + Arthur Machen = Catherine Robert  !

Et dire que j'ai très peu lu Gudule et encore moins Machen. Mais je prends le compliment, ça c'est sûr.

Par contre, ce qui m'a manqué, c'est de les voir un peu (Je parle des copains). Qui sont Boule et Mario ? Et Sandrine, il ne l'aime pas trop, mais pourquoi ? Parce que c'est une fille, ou à cause d'un comportement qu'elle a ? Ils sont un peu trop des silhouettes, aussi vite disparues, sans qu'on les voit vraiment avec leur caractéristiques (Bon, je sais, sans doute encore le manque de temps, mais si tu reprends cette histoire, ce serait à voir)

Oui, bien sûr, j'ai été très vite pour écrire ce texte, mais ce serait un peu facile pour moi de prendre ça comme excuse puisque c'est ma manière habituelle d'écrire beaucoup de textes. Non, le fait est qu'ils se sont simplement esquissés ainsi et qu'ils me plaisaient bien ainsi. Dans mes textes plutôt courts (ici, je dépasse tout juste les 10 000 sec, on peut considérer que c'est donc dans mes courts), je n'entre jamais dans les détails descriptifs. J'esquisse. Les personnalités se dégagent par quelques touches discrètes. Ainsi Mario, on doit deviner que c'est à la base un peu le chef du petit groupe, qu'il aime cette position, qu'il est un peu têtu, et que le narrateur en est un peu jaloux. Boule est rondouillard (là au moins, c'est dit textuellement) et plutôt réservé. Pourquoi est-il réservé ? Pour n'en faire qu'un personnage secondaire, me basant sur le principe qu'il ne faut pas trop de personnages dans une nouvelle, surtout quand elle est courte. Sandrine, on doit deviner qu'elle est la petite sœur (même si ça n'est pas dit, ça doit se comprendre par l'attitude de Boule qui s'en sent responsable), qu'elle est plus craintive que les autres et en même temps influençable. Et si le narrateur ne l'aime pas, oui, très probablement parce que c'est une fille (à un moment il dit textuellement "c'est qu'une fille après tout"). Au fond, il est à l'âge où les filles n'ont aucun intérêt et sont plutôt rejetées.
Donc, ils ne sont pas sans personnalité, mais plutôt juste esquissés par des attitudes.
En général, ces esquisses sommaires suffisent à rendre mes personnages attachants (ou pas, tout dépend du contexte). Et je dois dire que moi, je les trouve attachants mes gamins. Mais si tu as trouvé que ça manquait de corps, c'est peut-être qu'il manque effectivement (un peu) de corps.

Et même avec la fin ouverte, pourquoi dit-il ne plus avoir peur ? Est-ce qu'il a sombré dans la folie (Mais dans ce cas, on ne le sent pas, sauf qu'il entend sa mère pleurer, ce qui est peu probable en réalité). J'ai imaginé une fin alternative, où il arrive à retrouver la sortie, mais la lumière l’effraie, il est désormais une créature souterraine.

Là encore, tout est en suggestion. Il n'a plus peur parce qu'il se transforme et la transformation est suffisamment avancée pour qu'il se sente différent. Les indices étant : la phrase où il dit que sa mère lui semble de moins en moins familière et la phrase où il dit que lui aussi commence à cliqueter sur le sol. Donc, il n'a pas sombré dans la folie (même si en y réfléchissant, ça pourrait être une interprétation, sauf que les indices portent plutôt vers une transformation).
Et qu'il entende sa mère pleurer, c'est bien sûr peu probable dans la réalité de notre monde, mais il s'agit d'un texte fantastique. Il peut donc très bien l'entendre, simplement comme s'il s'agissait de deux mondes qui se touchent et que la frontière est suffisamment mince pour laisser passer quelques sons. Là, je donne une explication qui pourrait être insérée (en suggestion^^) dans le texte.

Je reprendrai peut-être légèrement ce texte, juste pour insérer un détail ou l'autre, mais je dois avouer que je l'aime beaucoup tel quel, donc ce sera très léger.

Le style enfant est bien rendu. La fin manque un peu de piment à mes yeux mais ça passe car on ne s'y attend pas.
§3 L4 : il "devait" avoir raison ? Je tique sur "doit"

Là encore, tout est en suggestion. Il n'a plus peur parce qu'il se transforme et la transformation est suffisamment avancée pour qu'il se sente différent. Les indices étant : la phrase où il dit que sa mère lui semble de moins en moins familière et la phrase où il dit que lui aussi commence à cliqueter sur le sol. Donc, il n'a pas sombré dans la folie (même si en y réfléchissant, ça pourrait être une interprétation, sauf que les indices portent plutôt vers une transformation).
Et qu'il entende sa mère pleurer, c'est bien sûr peu probable dans la réalité de notre monde, mais il s'agit d'un texte fantastique. Il peut donc très bien l'entendre, simplement comme s'il s'agissait de deux mondes qui se touchent et que la frontière est suffisamment mince pour laisser passer quelques sons. Là, je donne une explication qui pourrait être insérée (en suggestion^^) dans le texte.

Ok, mais je parlais de folie possible si on maintient l'ambiguïté : explication rationnelle/fantastique, que suggérait ta fin ouverte : les cliquetis peuvent être provoqués par des animaux qui vient sous terre, et les amis du narrateur s'être simplement perdus. Si on admet que les lutins existent, ton explication est valable.

C'est vrai que la fin peut laisser l’ambiguïté sur réel ou fantastique. Quand je l'ai écrite, par contre, il n'y en avait pas d'ambiguïté, pour moi le propos était fantastique.
Du coup, je ne sais pas trop si je dois plutôt partir vers un renforcement du fantastique ou un renforcement de l'ambiguïté. Je vais y réfléchir parce que j'aime beaucoup ce texte.

Une délicieuse petite friandise qui se gobe toute seule 
Au niveau forme rien à dire, c'est toujours impecc' : les pages défilent sans qu'on s'en rende compte et j'ai trouvé le ton enfantin très bien rendu, que ce soient dans les dialogues ou la narration (à une ou deux exceptions près, pour certains termes un poil trop pointus, peut-être). Pour l'utilisation de l'image, contrairement à d'autres textes où cela paraissait forcé, ici je l'ai trouvé tout à fait naturelle et adéquate. On croirait presque que la photo a été prise d'après le texte et non le contraire ! Il y a donc là une forme d'évidence et de simplicité qui me plaît beaucoup.
Bref, joli boulot Cath !

P.S : Concernant la fin et les zones ombreuses de ton texte, personnellement ça me va très comme ça, mais tu me connais j'adhère à ton style et à son flou particulier depuis fort longtemps. Mais les indices disséminés ici et là permettent quand même, il me semble, de se faire sa propre idée sur la question (en ce qui me concerne, beaucoup de choses que tu as évoqué en spoiler m'avaient déjà trotté dans la tête au moment de la lecture).
Excellente chute d'ailleurs, au passage.