La boucle
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Mélodie Or
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: Concours N°13 : BLACK-OUT
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La boucle
Voilà ma contribution pour ce concours! À la base cette histoire est partie d'un défi qui m'a été lancé personnellement et, comme mon perso vit des black-out, j'ai pensé qu'il serait bien dans le thème!
En espérant qu'il vous plaise!
23981 signes!
https://www.fichier-pdf.fr/2018/12/09/la-boucle/
Sinon, dernier essai: en spoiler, à copier coller!
Ps: et là je me rends compte, après une énième relecture, que j'ai laissé deux boulettes infâmes sur le document...rhaaaaaaaaaa!
En espérant qu'il vous plaise!
23981 signes!
https://www.fichier-pdf.fr/2018/12/09/la-boucle/
Sinon, dernier essai: en spoiler, à copier coller!
- Spoiler:
- J’avance. Droit devant moi, sans jamais dévier de ma route. Ce chemin sans fin, pavé de pierres lisses et dorées au milieu d’un paysage désertique. Et je marche, un pas après l’autre. L’énergie du début m’a quitté pour la plus profonde des lassitudes. Où ce voyage me mènera-t-il ? Quand a-t-il démarré exactement ? Je force les souvenirs à éclore mais peine perdue. À chaque fois, mon crâne menace d’exploser et me contraint à stopper ma marche. Pourtant, si je m’immobilise, je meurs. De cela, j’en suis certain. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée, mais j’ai essayé un jour – cela pourrait être des heures ou bien un siècle, le temps n’existe pas ici – une tornade est apparue au-dessus de moi dans une bourrasque assourdissante. Monstre prêt à m’engloutir dans sa bouche tourbillonnante. Une peur profonde s’est alors emparée de mon corps et de mon esprit, me poussant à me relever et continuer cette excursion interminable. Je n’ai ni faim ni soif. Mais je suis las, si las. Mes pieds me portent difficilement. Je ne sens pas non plus le froid ou la chaleur malgré les rayons de l’astre rouge au souffle brûlant qui règne dans le ciel, et ce, malgré mon corps nu au milieu de la fournaise.
Je marche sur ce chemin doré et ma seule occupation se résume à observer mon environnement. Ce désert de pierres rouges infini. Ma route n’est pas unique dans ces lieux désolés. Autour de moi, différents chemins se croisent. Des silhouettes humaines, aussi nues que moi, circulent dessus tant bien que mal, elles aussi. Parfois, nous nous observons, intrigués. Nous cherchons souvent à communiquer, mais, de nos bouches ne sort que le silence le plus complet pour celui qui cherche à écouter. Comme si un mur invisible insonorisé nous séparait. Alors, incapables de nous entendre les uns les autres, nous continuons notre route. Seuls.
Un homme attire mon attention sur la gauche. Il fait du sur place. Il semble hésiter sur l’action à entreprendre. Soudain, il regarde dans ma direction et lève la main dans un signe de salut amical. Je vois sa bouche s’ouvrir. Je me contente de plisser les yeux. Je suis incapable de saisir ses paroles. J’ai l’impression qu’il est en train de hurler, mais bientôt il clôt ses lèvres, l’air désespéré. Ici, tout le monde finit par se taire. Il secoue la tête puis la redresse brutalement à nouveau vers moi et, avec un sourire éclatant, lève sa jambe et franchit la limite de son chemin. J’écarquille les yeux et tente de crier, de l’avertir.
— Retourne sur ton sentier ! Vite !
En vain. Je serre mes poings de rage face à mon impuissance. L’homme commence à courir, l’air heureux, il gesticule ses bras dans tous les sens. Croyant s’être libéré. Comme si c’était aussi simple. Comme si personne n’y avait pensé avant. Soudain, sans aucun préambule, son corps nu se désintègre en de multiples grains de sable emportés par le vent. La dernière chose que je vois de lui, avant qu’il ne disparaisse à son tour, est son visage figé d’horreur et de consternation. Mon dieu, cette image est gravée pour toujours sur mes paupières, se greffant à toutes les autres. Mes larmes coulent sur mes joues. Encore un ! Je n’ai rien pu faire pour lui non plus. Je me remets à cheminer droit devant. Vers elle. Mes larmes redoublent d’intensité. Cette fois encore, je serai condamné à la voir mourir, telle une malédiction s’acharnant sur mes épaules, de plus en plus écrasées par le poids du fardeau de sa mort inéluctable.
Au loin, je reconnais sa silhouette féminine et sensuelle sur son chemin. Mes pas accélèrent leur cadence dans un effort incommensurable. Un de mes pieds traîne derrière, il n’arrive plus à suivre. Ce visage familier, qui me tourmente encore et encore, se tourne vers moi et me supplie de son regard azur que je connais maintenant par cœur. Ses cheveux blonds ébouriffés volettent librement sur sa poitrine opulente, qu’elle tente en vain de dissimuler avec ses mains. Une pudeur qui serait touchante dans un autre contexte, mais qui me laisse de marbre dans ce scénario récurrent dont moi seul connais le déroulement. Elle s’immobilise en me fixant, elle ignore tout de l’issue fatale qui l’attend.
— Cette fois… s’il te plaît, continue de marcher… MARCHE !
Mes hurlements n’ont aucun impact, mais j’ai toujours espoir qu’elle parviendra à lire sur mes lèvres. La tornade apparaît au-dessus d’elle. Vortex aux volutes sombres qui aspire nos vies comme s’il s’agissait de grains de poussière. Sur mon sentier d’or, aucun son ne me parvient, mais je suis ébranlé par le regard terrifié qu’elle me lance. Elle se bouche les oreilles et hurle dans le plus grand des silences. Elle tend son bras dans ma direction. À mon tour, je déploie le mien vers elle, les yeux brouillés par les larmes. Elle est si proche et pourtant si loin. La tornade l’emporte, impitoyable. Autour de nous, sur les autres sentiers, les silhouettes continuent de marcher comme si de rien n’était. Un tsunami émotionnel m’envahit tout entier : la colère me ronge, la culpabilité m’étreint dans ses bras d’acier acérés, la honte m’étouffe, mais c’est la tristesse qui finit par l’emporter cette fois. Un désespoir insondable jaillit des tréfonds de mon âme.
Le décor disparaît peu à peu, comme si une main invisible en effaçait le contenu avec une gomme, m’enfermant dans un vide abyssal. Tout va à nouveau recommencer. Jeu cruel et interminable telle une boucle sans fin dans mon cœur meurtri.
Je me sens comme le Prométhée des temps modernes. Condamné encore et encore à vivre la même scène.
Reloaded
J’ouvre les yeux sur un paysage forestier baignant dans une lumière couleur vert réséda, celle de l’étoile qui flotte dans le ciel ocre. Je reste ébahi quelques instants. Voilà qui est inédit. Jusqu’à présent, je n’ai jamais marché que dans ce désert rouge. La sortie serait-elle bientôt à ma portée ? Sous mes pieds, le sentier doré s’enfonce vers le cœur de la forêt. Les autres chemins sont également présents. Ce nouveau panorama m’intrigue et gonfle mon cœur d’espoir. D’un pas plus affirmé, me voilà prêt à poursuivre mon périple dans un univers inconnu et peut-être que, cette fois, je parviendrais à la sauver. Nous sauver.
Je chemine depuis à peine quelques minutes entre des arbres sans âge que le jour laisse subitement place à la nuit. Je fronce les sourcils. Les chemins s’illuminent, seules lumières dans les ténèbres sinistres. Qui tire donc les ficelles de ce monde absurde ? Je n’ai pas le temps de m’interroger plus longtemps. Une silhouette se découpe en face de moi. Sur Mon chemin. Je ralentis mes pas en voyant cet inconnu se rapprocher de moi. Nous nous jaugeons du regard. Il est grand, sec, la peau sombre et le crâne rasé. C’est la première fois que je croise une personne sur mon propre sentier. Il s’immobilise.
— Continue de marcher, camarade.
— Sinon quoi ? me rétorque-t-il d’un ton agressif.
Je n’en reviens pas, sa voix m’est parvenue ! Je peux donc communiquer avec ceux qui partagent mon chemin. Cette nouvelle m’emplit de joie mais ma réaction gâche de précieuses secondes. Déjà, le tourbillon de la mort s’est ouvert au-dessus de lui. Je lève ma main vers le ciel.
— Sinon, c’est la mort assurée pour toi. Marche !
L’homme esquisse un pas vers l’avant et vient à ma rencontre. La tornade disparaît sans laisser de traces.
— Comment le savais-tu ? m’interroge-t-il avec curiosité.
Je hausse mes épaules.
— Je parcours ce chemin depuis un temps qui me paraît infini. J’ai l’impression d’être le seul qui n’ait pas la mémoire effacée à chaque fois que tout recommence.
— Qu’est-ce qui recommence ?
Rassuré par la présence d’une personne capable de m’entendre, je lui confie tout de ce voyage de survie qui m’emprisonne dans ses filets, de cette femme dont je dois subir la mort inlassablement, puis du vide qui m’envahit avant l’éternel recommencement. Encore et encore. Je suis incapable de lui expliquer depuis combien de temps j’erre dans cette boucle.
— Mais cette fois, quelque chose a changé ! Le décor n’est plus le même qu’avant et toi…, toi, tu es sur mon sentier. Et, surtout, je peux te parler.
— Tu ne peux pas parler avec les autres ?
Je secoue la tête.
— Le silence est notre lot quotidien. J’ai cru devenir fou. Il faut trouver une sortie ! Si tu sors du sentier, tu te désagrèges et je n’ai aucune idée où nous emporte la tornade, mais je ne pense pas que ce soit la sortie. Ça ne peut être aussi simple.
Nous marchons à présent côte à côte en prenant garde de ne pas sortir du tracé. Les autres chemins semblent se rapprocher inexorablement de nous. Sur le chemin à notre gauche, nous distinguons également deux personnes. L’une d’elles est une femme : ses longs cheveux cascadent le long de ses reins. Elle cache ses attributs féminins dans un geste familier. L’homme qui lui fait face l’attrape par les poignets et l’embrasse à pleine bouche avant de poser sa main sauvagement sur son sein. La pauvre femme tente de le repousser, mais il est trop fort pour elle. J’étouffe un cri, outré par la tournure des évènements. Je suis encore une fois impuissant. Dans sa détresse, la jeune femme tourne son regard dans notre direction, à la recherche d’aide. Mon sang se glace d’effroi quand je la reconnais. Elle.
— Non !
La rage s’empare de moi. Je ne peux laisser cet homme lui faire du mal. Oubliant la mort qui m’attend si je franchis la limite de mon chemin, je me prépare à accourir pour la sauver. La main puissante de mon compagnon de route me retient.
— Que fais-tu l’ami ? Cherches-tu donc à mourir ?
— Mais je dois faire quelque chose ! Elle va mourir !
— Que peut-on faire à part détourner le regard d’une réalité trop cruelle ?
Détourner le regard et faire comme si rien ne se passait ? Impossible. Je fais les cent pas en fixant avec colère et détresse cette scène insupportable. L’homme a immobilisé cette femme qui m’est devenue si chère. Allongée sur elle, il tente de la violer mais elle se débat avec toute la fougue dont elle est capable. Pour la première fois, je prie la tornade mortelle d’achever rapidement son calvaire. Ma prière est exaucée. Tandis que le tourbillon souffle au-dessus de leur tête, la jeune femme profite de la confusion de l’homme pour lui assener un coup de pied bien placé, ce qui l’envoie illico dans la bouche du monstre. Elle se relève alors et se met à courir. La tornade disparaît.
— Elle n’est pas morte… je murmure, hébété. Elle n’est pas morte !
Cette fois, je crie de joie en sautant partout devant les yeux perplexes de mon compagnon. — Tu ne comprends donc pas ce que ça veut dire ? Quelque chose a changé dans le scénario ! Tout espoir n’est pas perdu, on peut s’en sortir !
À sa mine confuse, je réalise qu’il ne peut saisir ce que je ressens. Après tout, il découvre à peine ce monde. Je me tourne vers mon aimée, celle dont je connais chaque mimique, chaque parcelle de son corps mais qui, elle, ne connaît rien de moi. Parce que sa mémoire est constamment réinitialisée. Je la vois plus loin me saluer de la main. Salut que je lui rends aussitôt avec un grand sourire.
Je suis le plus heureux des hommes.
Mais…, que fait-elle donc ? Non ! Pourquoi abandonne-t-elle son chemin ? Je la vois courir vers nous, ignorant mes gestes de panique. Elle est à peine à un mètre de mon sentier doré, sa lumière illumine ses cheveux de l’or le plus pur. Nos doigts se touchent presque, quand la mort me l’arrache à nouveau en dispersant son corps dans les airs. À cet instant, je sens quelque chose en moi se craqueler et mon âme se dissocier. J’ai atteint mes limites à la souffrance que je pouvais endurer. Je ne sais plus qui je suis. Je suis mort, moi aussi tandis que le néant m’absorbe tout entier pour la énième fois.
Bug
—… intéressante tournure.... Pensez-vous… réussira ?
— Le test… bientôt fin, si quelqu’un… le faire, je pense… lui. C’est… meilleurs sujets.
Les voix résonnent dans ma tête en une explosion de sons étranges, mais dont je parviens à capter quelques mots. Que se passe-t-il ? Qui sont ces personnes que j’entends dans mon esprit ? Où est mon chemin de pavés dorés ? Je tente d’ouvrir mes paupières. En vain, cela demande trop d’effort. Je parviens tout de même à cligner des yeux imperceptiblement. Une lumière intense les envahit alors, menaçant de brûler mon cerveau. Mes membres supérieurs et inférieurs ne me répondent pas. Je suis paralysé dans mon propre corps, la conscience en alerte. Le cauchemar ne s’arrêtera-t-il donc jamais ? Ma terreur face à cet état d’impuissance déclenche une montée d’adrénaline qui accélère les battements de mon cœur. Je repense à elle. Soudain, des images me submergent sous forme de flash. Je n’y comprends rien, elles me sont pourtant familières, comme une impression de déjà-vu. Une maison dans les bois. Une femme aux longs cheveux blonds qui me sourit. Elle. Une lumière bleue, intense. Un cri. Et puis… le black-out. La migraine réapparaît, plus forte que jamais. Je veux crier de toute mes forces mais ma bouche refuse de m’obéir. Seul un borborygme dérisoire s’en échappe.
—… n° 156-ST se réveille ! Son cœur bat trop vite, il va succomber.
— Augmentez la dose de sérum et vérifiez les connexions de son activité neuronale.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Je suis sur le point de comprendre le but du périple infernal que je vis depuis une éternité, me semble-t-il. Je sens qu’on me touche sans aucun ménagement. « Lâchez-moi », j’aimerai crier. Par ma seule volonté, je tente de me redresser mais, soudain, un goût amer se répand dans ma gorge et ma détermination faiblit. Mon esprit devient nébuleux. Je ne veux pas retourner dans le néant ! Je ne veux pas retourner là-bas ! Tous les voir mourir. Encore. Encore. Encore ! Les voix et la lumière s’évanouissent dans ce nouveau black-out en m’entraînant avec elles.
Je n’ose pas ouvrir les yeux. Dieu seul sait où je me trouve en ce moment. Mais, Dieu existe-t-il ? Peut-être est-ce d’ailleurs lui qui s’amuse ainsi à me torturer. Une illumination me frappe alors de plein fouet : j’ai compris ! L’enfer existe bel et bien. Le créateur se joue de moi armé de son humour noir, me condamnant à la souffrance éternelle. Ai-je mérité ma place dans cet endroit ? À part les visions fugaces, ma mémoire ne m’a pas été rendue. Je n’ai absolument aucune idée de mes actes commis par le passé. Étais-je un sérial killer ? Mon Dieu ! L’aurai-je tuée, elle, dans mon autre vie ? Ma punition pour cet acte infâme exige-t-elle de moi de revivre sa perte à l’infini ? Je secoue la tête, inutile d’émettre des suppositions qui ne m’apporteront rien de plus que d’autres suppositions. Je sens le vent caresser ma peau et des effluves salés me chatouiller les narines. Je me décide enfin à faire face à mon environnement et descelle mes paupières closes.
Du bleu à perte de vue. Je suis incapable de voir où s’arrête l’océan et où commence le ciel. Seuls les chemins semblent flotter, telles des passerelles, à quelques mètres au-dessus de l’eau dans une disposition circulaire autour d’un point lointain qui diffuse une lumière dorée chatoyante. Présage-t-elle la fin de cette douloureuse et longue pérégrination ? Je regarde mes camarades sur leur sentier, certains ont déjà commencé à avancer vers ce phare scintillant. Eux aussi ont compris son importance capitale. Quelque chose s’insinue en moi, pernicieusement. Une idée, une pensée, non…, une certitude qui m’envahit tout entier. Un seul d’entre nous accédera à la gloire. Seul le premier arrivé aura le privilège de fondre dans la lumière et de réchapper à cet enfer. Cette conviction, je comprends que je ne suis pas le seul à la ressentir. Je ne réfléchis plus, mon esprit est verrouillé dans un seul but : gagner mon salut. Nous nous mettons à courir, comme si notre vie en dépendait. Je ressens une frénésie impatiente dans nos mouvements, pourtant inexistante auparavant. Un parfum de peur panique embaume l’air.
Chacun s’observe tout en maintenant la cadence de course. Les saluts amicaux ont laissé la place à l’inimitié la plus totale envers l’autre. Seule la victoire personnelle compte. Je veux sortir d’ici. Je mérite de gagner après avoir tant souffert. Je les tuerai tous, mais je gagnerai. Ces pensées tournent en boucle dans mon cerveau. Au bout d’une centaine de mètres, j’observe du coin de l’œil une silhouette féminine aux cheveux bruns bousculer un homme devant elle. Emportés dans leur élan, ils chutent et la femme roule sur le côté un peu trop vite. Seule une main s’accroche encore au chemin tandis que le reste de son corps pend dans le vide. Elle essaye de remonter sur le sentier quand, soudain, l’homme s’approche d’elle et écrase sa main. Je la vois basculer dans l’océan dans le plus grand des silences. L’homme continue sa course comme s’il venait d’écarter un simple caillou de sa route.
Le choc annihile ma détermination meurtrière et ma conscience reprend le dessus sur cette programmation inconsciente. Tuer pour survivre ? Ne serait-ce pas là un piège tentateur pour prouver au contraire que nous méritons l’enfer ? Effaré, je constate que mes camarades s’entretuent dans l’indifférence générale. Ils courent tous à leur perte.
Des papillons attirés par la lumière, voilà à quoi ils me font penser. Une lumière qui se révèle parfois mortelle.
Exit
Dans ce chaos innommable, je suis sur le point d’abandonner la lutte. Se jeter du haut de mon sentier ? Quelle mort pitoyable après s’être autant battu pour survivre… Je regarde le phare lumineux, censé être mon salut. Si proche. Une autre idée germe alors à mon esprit. J’accélère ma foulée. Nous approchons du but, la lumière nous éblouit avec force. Ce leurre chimérique. Je balaye du regard le groupe qui se forme aux abords de la jonction des chemins. J’ai trouvé celle que je cherche, mon visage s’illumine d’un sourire. Lorsque nos sentiers se rejoignent, le silence pesant qui nous enfermait avec nous-mêmes cède la place à un vacarme assourdissant, telle une chaîne stéréo qu’on allumerait d’un seul coup. De surprise, nous stoppons nette notre course en nous dévisageant les uns les autres. J’ai espoir que leur humanité reprenne le dessus, mais je me trompe lourdement. Les cris retentissent de plus belle. J’ignore la bataille qui fait rage, je me précipite vers la seule qui m’importe. Je l’aperçois, à quelques mètres, aux prises avec un homme qui tente de la faire tomber dans l’océan, je lui assène un coup de poing dans les reins et sur la tête, ce qui a le mérite de lui faire lâcher prise sur ma femme. Ma femme. Un souvenir tente de refaire surface, il est là à ma portée mais un voile en cache encore la teneur véritable. Je lui serre les mains avec amour. Elle me fixe d’un air étrange et cligne plusieurs fois des yeux.
— Je vous connais ?
Je me contente de lui sourire, je n’ai pas le temps de lui expliquer. Ils finiront bientôt de se battre et il sera alors trop tard.
— Dans une autre vie, oui. Fais-moi confiance.
Elle me regarde sans comprendre. Je l’entraîne vers la lumière – qui n’est autre qu’un double anneau tournant à grande vitesse sur lui-même – en contournant les corps gisants au sol. Un massacre pour un mirage. Pourtant, je veux croire qu’il la libérera. Cette femme n’a tué personne et mérite de gagner. Les bruits de lutte nous parviennent encore mais sont de moins en moins présents. Les survivants ne vont pas tarder à réclamer leur dû. À seulement deux ou trois mètres de cet étrange anneau, ce dernier diminue sa vitesse jusqu’à l’arrêt complet. Une porte lumineuse se forme en son centre et nous invite à la pénétrer. Je saisis la main de ma compagne.
— Nous traverserons en même temps, ensemble.
Elle hoche la tête en signe d’assentiment. Plus qu’un mètre et la sortie nous attend. Enfin, je l’espère. Je n’ai pas le loisir de le découvrir, quelqu’un m’assomme violemment. Je lâche la main de mon aimée et tombe sur le sol. Un sifflement sonore résonne dans ma tête, ma vue se brouille. Un homme empoigne ma femme et la maintient au sol. Sa nudité a excité ses ardeurs.
— Non, non, non !
Elle doit bouger. Elle ne peut pas mourir si près du but. J’ai la sensation désagréable qu’il n’y aura pas d’autres recommencements. Je tente de me relever et secoue ma tête pour retrouver mes esprits. Je heurte un corps qui n’était pas là quelques minutes plus tôt, probablement celui de mon agresseur. Il ne reste que nous trois. Je regarde le portail sur ma droite, je pourrais facilement plonger à l’intérieur. Tout oublier. Je secoue à nouveau la tête, cette fois pour m’enlever cette idée insensée de mon esprit. La laisser mourir encore une fois ? Hors de question.
L’homme essaye de s’offrir un dernier instant de violence en la maintenant avec fermeté sous lui. Erreur fatale. Je sens, plutôt que je ne vois, le tourbillon se former au-dessus de nous. Je concentre mes dernières forces en attendant le bon moment. L’homme relève soudain la tête et son visage se fige dans l’horreur avant de se faire emporter. Je me précipite sur ma femme pour l’aider à se relever avant que le monstre ne l’engouffre, elle aussi. Je ressens encore les conséquences de mon coup sur la tête, je ne suis pas aussi rapide que j’espérais. Les jambes de ma femme s’élèvent dans les airs. Je la tiens fermement par les bras. L’horreur se dessine sur son joli visage fin, ses yeux bleus se voilent de terreur.
— Je ne te lâcherai pas ! je lui crie.
Le son assourdissant de la rafale du vent couvre le son de ma voix. Je resserre mon étreinte, mais la force de la tornade menace de nous emporter tous les deux. Il ne me reste qu’une seule solution acceptable.
— Tu vivras…
L’adrénaline se diffuse le long de mes veines, je sens l’énergie me revenir. Je tire ma femme vers moi en lâchant un cri rauque et profond.
— Cette fois, je réussirai à te sauver !
Je ne sais pas si elle m’a entendu mais elle comprend ce que j’essaye de faire. Elle s’accroche à mon cou.
— Merci, me murmure-t-elle avant que je ne la projette de toutes mes forces vers le portail de la victoire, à un petit mètre de nous sur la droite.
Je la suis des yeux alors qu’elle se fond dans la lumière et disparaît de ma vue. Quant à moi, la tornade m’avale d’une seule bouchée. Je ferme les yeux, paisible face à mon sacrifice, attendant cette fois un black-out définitif.
Saved
Au centre d’un vaisseau spatial, des centaines de capsules éclairées d’une lueur rosâtre sont disposées en cercle autour d’un pilier central. Des milliers de tubes fins et remplis d’un liquide bleuté les relient ensemble. Un groupe de créatures non humaines se réunissent autour d’une capsule. Sur le verre, une plaque indique : sujet n° 156-ST planète Terre. Humain.
Ces êtres : grands, très fins et bleus de peau, semblent en grande discussion télépathique. Et pour cause, ils sont dépourvus de bouche, mais cela ne semble pas les gêner le moins du monde.
— Il a réussi, là où beaucoup d’autres ont échoué…
— Que fait-on maintenant ?
— Test validé, la race humaine obtiendra donc une seconde chance.
— Oui, mais est-ce suffisant, Mastrio Tal ? Tant d’autres ont échoué en se laissant dominer par leur peur et leur ego.
— Tu connais le plan, Ankys. Il suffit d’un seul humain pour changer le cours des choses. Laissons celui-ci semer la graine de la volonté, de l’espoir et de l’amour. Son sacrifice a empêché la destruction de l’humanité au sein de l’univers. Ils apprendront.
Mastrio Tal, qui semble être le chef de la faction extra-terrestre, s’éloigne de la capsule en déclarant d’un ton sans appel.
— Ramenons ces pauvres hères chez eux. N’oubliez pas de leur effacer leur mémoire, en forçant la dose sur notre vainqueur. Il semble doter d’une force mentale plus grande que ses congénères. Retirons-nous à présent et nous reviendrons à nouveau dans cinq cents ans surveiller leur avancée et relancer le test si besoin.
À ces mots, tous reprennent leur poste et le vaisseau met le cap sur la Terre. Dans une nuit froide de décembre, des centaines d’individus se réveillent dans leur lit, l’esprit embrouillé comme s’ils venaient de vivre une expérience intense, mais dont ils n’avaient plus aucun souvenir. Comme un rêve oublié. Un cauchemar.
FIN
Ps: et là je me rends compte, après une énième relecture, que j'ai laissé deux boulettes infâmes sur le document...rhaaaaaaaaaa!
Dernière édition par Mélodie Or le Dim 9 Déc 2018 - 13:27, édité 4 fois
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
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Re: La boucle
Bonjour Mélodie Or,
Nous ne nous connaissons pas encore, mais j'ai vu que tu avais pris le temps de commenter les textes des autres concurrents du concours et c'est une excellente chose. Ici, on aime la réciprocité ! Du coup, comme pour Cancer, j'essaierai de lire ton texte dans la journée afin de le commenter dans la foulée !
Nous ne nous connaissons pas encore, mais j'ai vu que tu avais pris le temps de commenter les textes des autres concurrents du concours et c'est une excellente chose. Ici, on aime la réciprocité ! Du coup, comme pour Cancer, j'essaierai de lire ton texte dans la journée afin de le commenter dans la foulée !
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: La boucle
Je te remercie! Oui c'est normal, un forum aujourd'hui ne fonctionne de toute façon que s'il y a des échanges... ^^
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
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Re: La boucle
Mélodie. Ton lien ne fonctionne pas ou plus.
kalcidian- —Couteau Suisse des arts — Disciple des mystères mystérieux
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Re: La boucle
Zut, j'arrive pourtant à y accéder... J'essaye fichiers pdf!
et là?
https://www.fichier-pdf.fr/2018/12/09/la-boucle/
et là?
https://www.fichier-pdf.fr/2018/12/09/la-boucle/
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
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Re: La boucle
Or donc, j'ai lu ton texte Mélodie. Et pout tout de dire, je ne sais pas trop quoi en penser. Commençons tout d'abord par ce qui me paraît positif. Je pense que tu es dans le thème, même si le lien avec l'idée de black-out n'est pas toujours très clair à mes yeux. Par ailleurs, l'histoire est originale et le style agréable à lire et fluide, ce qui n'est rien de moins qu'une prouesse compte tenu de la manière dont l'histoire se déploie. Je crois en effet qu'il faut être doué d'un certain talent pour réussir à écrire 7 pages interligne simple sur un sujet pareil, du coup je n'ai rien à dire à part : "Bravo à toi". Mais l'histoire justement... Et là on arrive dans ce que j'ai le moins aimé. L'histoire est problématique à mes yeux pour deux raisons. D'abord parce que j'ai été décontenancé par le caractère ésotérique de ton récit. D'un autre côté c'est aussi ce qui fait son originalité et l'originalité est souvent un bon point. Mais c'est aussi ce qui fait en partie sa "faiblesse" ou plutôt sa "fragilité" en ce sens qu'il ne nous offre, pendant plusieurs pages, rien qui puisse permettre d'entrer en empathie pour ton protagoniste. Le type marche dans une sorte de sentier et voit des gens disparaître autour de lui. Et parmi ces personnes une femme. La répétition de l'action confère à ta nouvelle une certaine monotonie. Arrive alors le second problème. Et à mes yeux, ce dernier est lié à la structure de ta nouvelle et à l'étrangeté de l'expérience vécue par ton héros.
- ce que je me suis dit en te lisant ! :
- Car au final tout est là ! Pourquoi cet homme vit-il sans cesse les mêmes choses ? Seuls les décors changent. Et justement ! Les décors changent. Un peu comme dans un jeu vidéo. Un peu comme s'il était le sujet d'une immense expérience. Ce que corroborent certaines pages à partir du milieu de ton histoire. Et du coup, on se retrouve avec une sorte de certitude : seule une explication simple permet de rendre cohérent ce que vit ton personnage et cette explication, on la comprend bien avant la fin. Du coup, je suis resté un peu déçu par ce texte. Mais ce n'est pas grave. D'une part, parce qu'encore une fois, j'ai trouvé que tu avais un talent certain pour l'écriture - je serais personnellement infoutu de réussir à décrire ce genre de situation et encore moins sur la durée -, et d'autre part, parce que ce n'est que mon avis et il est forcément subjectif. J'avoue ne pas accrocher à ce genre d'histoire. Mais je ne suis pas le seul dans ce forum, d'autres sont bien plus ouverts que moi sur ce point.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Age : 49
Re: La boucle
Mélodie Or a écrit:Zut, j'arrive pourtant à y accéder... J'essaye fichiers pdf!
et là?
https://www.fichier-pdf.fr/2018/12/09/la-boucle/
Là ça marche pour moi.
Je crois que c'est en fait mon antivirus qui bloque un lien sur deux venant de ce site. Seuls les liens nécessitant une inscription semblent passer.
Fichier chargé en tout cas, je lis tout ça dès que possible
Re: La boucle
Moi je l'ai téléchargé sur le site à part une demande inhabituelle : il fallait que me connecte sur mon compte… et en plus ouverture d"un onglet du genre de ceux qui s'ouvrent sans qu'on le demande .
Re: La boucle
Mélodie. Je viens de lire ton texte et je le trouve bien écrit malgré l'angle "casse gueule" sur lequel tu t'es basé. Malgré l'aspect répétitif de l'action, j'ai voulu savoir ce qui se passait entre tes deux personnages.
Ton texte se lit relativement facilement et j'ai pris plaisir a suivre ton histoire. Bravo et tu as toute tes chances pour le concours.
Ton texte se lit relativement facilement et j'ai pris plaisir a suivre ton histoire. Bravo et tu as toute tes chances pour le concours.
kalcidian- —Couteau Suisse des arts — Disciple des mystères mystérieux
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Re: La boucle
SILENCE a écrit: D'abord parce que j'ai été décontenancé par le caractère ésotérique de ton récit. D'un autre côté c'est aussi ce qui fait son originalité et l'originalité est souvent un bon point. Mais c'est aussi ce qui fait en partie sa "faiblesse" ou plutôt sa "fragilité" en ce sens qu'il ne nous offre, pendant plusieurs pages, rien qui puisse permettre d'entrer en empathie pour ton protagoniste.
SILENCE, pourrais-tu développer un peu cette partie? J'avoue ne pas trop bien saisir... Où vois-tu un côté ésotérique? Comment aurais-je pu mieux aider le lecteur à se sentir en empathie avec le protagoniste justement? Ça m'intéresse ^^
Je vous remercie tous deux pour vos retours en tout cas! J'ai beaucoup progressé ces derniers mois car j'écris régulièrement, je commence à trouver mon style. Je me lance pas mal de défi courts pour le peaufiner. Mais j'ai encore beaucoup de choses à améliorer et à apprendre, notamment dans la structure narrative et l'originalité de l'histoire (une bonne histoire quoi) et je pense qu'être ici et participer à vos concours peut m'y aider.
Merci!
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
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Localisation : Dordogne
Re: La boucle
Salut Mélodie,
Je ne fais qu'exprimer un ressenti, du coup tout ce que je dis est sujet à discussions. Quand je parle du côté "ésotérique", j'utilise ce terme dans le double sens suivant : "étrange" et "peu compréhensible" a priori. On a un personnage qui marche, qui nous explique qu'il marche, sur un sentier qui part à l'infini, qui croise d'autres personnes qui marchent également. Après quelques lignes on apprend que s'il s'arrête il meurt et qu'il ne peut communiquer avec les autres car aucun son ne sort de sa bouche... C'est une proposition forte. Mais c'est aussi une proposition déconcertante. Surtout déconcertante à mes yeux. Et quand je dis que je ne parviens pas à entrer en empathie avec ton personnage, je veux surtout dire que l'on ne sait rien de lui (j'ai d'ailleurs cru au début que ton personnage était une femme, va savoir pourquoi) à part ce qui nous est dit (il marche, etc.). À mon sens - mais encore une fois, ce n'est que mon avis -, le contexte opère une sorte de mise à distance du lecteur que je suis. Et curieusement, la narration à la première personne ne permet pas de briser cette distance.
D'un autre côté, peut-être que cette impression vient aussi du fait que je ne suis pas friand de ce genre de récit. C'est bien possible, même si sur ce dernier point c'est davantage mon problème que le tien... Bref, je ne suis pas si je suis très clair. Mais encore une fois, ce n'est que mon avis, lequel est par définition hautement subjectif.
Je ne fais qu'exprimer un ressenti, du coup tout ce que je dis est sujet à discussions. Quand je parle du côté "ésotérique", j'utilise ce terme dans le double sens suivant : "étrange" et "peu compréhensible" a priori. On a un personnage qui marche, qui nous explique qu'il marche, sur un sentier qui part à l'infini, qui croise d'autres personnes qui marchent également. Après quelques lignes on apprend que s'il s'arrête il meurt et qu'il ne peut communiquer avec les autres car aucun son ne sort de sa bouche... C'est une proposition forte. Mais c'est aussi une proposition déconcertante. Surtout déconcertante à mes yeux. Et quand je dis que je ne parviens pas à entrer en empathie avec ton personnage, je veux surtout dire que l'on ne sait rien de lui (j'ai d'ailleurs cru au début que ton personnage était une femme, va savoir pourquoi) à part ce qui nous est dit (il marche, etc.). À mon sens - mais encore une fois, ce n'est que mon avis -, le contexte opère une sorte de mise à distance du lecteur que je suis. Et curieusement, la narration à la première personne ne permet pas de briser cette distance.
D'un autre côté, peut-être que cette impression vient aussi du fait que je ne suis pas friand de ce genre de récit. C'est bien possible, même si sur ce dernier point c'est davantage mon problème que le tien... Bref, je ne suis pas si je suis très clair. Mais encore une fois, ce n'est que mon avis, lequel est par définition hautement subjectif.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Date d'inscription : 02/01/2012
Age : 49
Re: La boucle
Merci pour ta réponse, je comprend mieux. J'ai différents avis sur cette nouvelles, c'est intéressant justement de comparer les ressentis subjectifs. Le fait de pas savoir qui il est était totalement voulu ici, d'où le format court. Sinon j'aurais certainement plus développé le personnage.
Concernant le domaine de l'étrange etc j'avoue que j'aime le sujet mais je me lance aussi des défis sur des genres que j'aime moins. Je teste!
Concernant le domaine de l'étrange etc j'avoue que j'aime le sujet mais je me lance aussi des défis sur des genres que j'aime moins. Je teste!
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
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Date d'inscription : 07/12/2018
Age : 37
Localisation : Dordogne
Re: La boucle
Comme Silence, je ne sais trop que penser de ce texte. Son style est excellent. Bien écrit, entraînant, direct et mystérieux à la fois ; il capte l'attention et les pages se dévorent. La situation de base est vraiment intrigante (j'adore les histoires qui démarrent fort, avec un mystère à première vue insoluble).
- Spoiler:
- Mais cette force est à double tranchant. Pour ma part, j'ai longtemps craint un texte philosophique voire de philosophie religieuse (on marche seul, personne ne nous entend, si on dévie de notre trajectoire, c'est la fin et il faut absolument venir en aide à son prochain même si on en est incapable physiquement ; avec le côté méritant pour ceux qui se sacrifient, etc), et je déteste ce genre d'histoires qui s'enferment souvent dans un seul niveau de lecture (le niveau "fable ésotérique" en gros, qui se passe souvent d'explications, de logique ou de personnages travaillés). D'ailleurs, en effet, on ne connait pas vraiment le héros et on a du mal à compatir à son sort à cause de cela (mais je ne vois pas trop comment faire autrement, vu l'angle d'attaque choisi :/ ).
Or, ton texte échappe justement à ce piège de pur parcours initiatique religieux : si certains veulent y voir une sorte de fable, ils peuvent, mais les autres ont droit à une "vraie" histoire concrète. Seulement, pour parvenir à ça, l'histoire tombe dans un second travers qui me plait moyennement (mais auquel j'adhère quand même mieux que la version philosophique pure) : des extra-terrestres supérieurs qui testent le humains. Un concept souvent utilisé, qui me lasse depuis longtemps.
Cela dit, sur ces 2 éléments que j'aime moyennement, le 1er ne fait finalement pas partie du texte (la fin nous en détourne totalement) et le 2e (les extra-terrestres) est tout de même utilisé de façon intelligente (on évite le cliché du méchant alien venu envahir nos cervelles).
Re: La boucle
Murphy Myers,
Eh bien, je te remercie de commentaire ! Ça m'encourage à continuer l'écriture ! Effectivement, ce texte est parti d'un défi sur le voyage (et largement dévié) et l'histoire m'est venue au fur et à mesure de l'écriture et j'avoue que je pêche encore sur les fins parfois un peu clichées. Je dois travailler l'originalité jusqu'au bout.
Eh bien, je te remercie de commentaire ! Ça m'encourage à continuer l'écriture ! Effectivement, ce texte est parti d'un défi sur le voyage (et largement dévié) et l'histoire m'est venue au fur et à mesure de l'écriture et j'avoue que je pêche encore sur les fins parfois un peu clichées. Je dois travailler l'originalité jusqu'au bout.
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
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