Quinze Pas vers l'Étrange
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Catherine Robert
lester l gore
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Et un retour de lecture d'Alexandre ratel, l'auteur de "Ainsi vont les Morts" :
Facebook me signifie que cela fait longtemps que je ne vous ai pas donné de nouvelles. Aujourd’hui, ce ne sont pas de mes nouvelles dont je vais parler mais de celles de Serge Rollet et de ses « Quinze pas vers l’étrange », paru aux éditions Rivière Blanche.
Petite précision d’abord, et chacun en pensera ce qu’il voudra, Serge a chroniqué mon livre « Ainsi vont les morts » de manière très élogieuse et je l’en remercie une nouvelle fois. Si je rédige ce billet, ce n’est pas par complaisance. En effet, j’avais fait l’acquisition des « Quinze pas » bien avant la chronique de mon camarade. C’est donc bien pour la qualité du travail de Serge que les lignes qui vont suivre seront rédigées.
Que se cache-t-il derrière la superbe couverture de Daniele Serra ? Un voyage sinuant entre le fantastique, la SF, l’horreur pure ou encore l’uchronie. Tour d’horizon et tour de force bouclés en 223 pages. La première chose qui frappe, c’est l’idée. Chaque nouvelle est construite autour d’une idée forte et l’auteur déroule ses récits en lâchant les informations, par petites doses, comme s’il appuyait sur le piston d’une seringue littéraire. En vrac et essayant de ne moi-même pas trop en dire : un tatouage qui ne cesse de s’étendre, un périple inattendu dans un certain triangle des Bermudes, une halte en écosse, une incursion dans les tranchées de la Grande Guerre ou même deux virées au cœur de la seconde. Concernant ces uchronies (mes trois textes coup de cœur et qui à eux seuls valent déjà la lecture de l’ouvrage) il va sans dire que Serge Rollet maîtrise son sujet sans tomber dans le piège de noyer son lecteur dans l’étalage de connaissances historiques. Les informations sont savamment dosées, les univers sont crédibles, la peinture ne souffre d’aucune craquelure si bien que vous vous retrouvez véritablement plongé au milieu des batailles ou dans les coulisses de la montée du Mal. Vous vous surprenez à avoir de la sympathie pour des personnages qui ne semblent pas la mériter. Vous avez terminé le livre sans même vous en rendre compte. C’est sans doute aussi grâce au style de Serge Rollet, direct, efficace et qui ne s’encombre pas du superflu. Les textes avancent et on les traverse comme on se régalerait de courts-métrages. Personnellement, j’en redemande et j’irai faire un tour du côté de ses nouvelles antérieures.
Si comme moi vous êtes amateurs de nouvelles, je vous conseille vivement le travail de Serge Rollet et c’est par ici que ça se passe. Vous pouvez même accéder à l’une des nouvelles gratuitement pour vous mettre en jambe :
https://www.riviereblanche.com/noire-n110-quinze-pas-vers-letrange.html
Facebook me signifie que cela fait longtemps que je ne vous ai pas donné de nouvelles. Aujourd’hui, ce ne sont pas de mes nouvelles dont je vais parler mais de celles de Serge Rollet et de ses « Quinze pas vers l’étrange », paru aux éditions Rivière Blanche.
Petite précision d’abord, et chacun en pensera ce qu’il voudra, Serge a chroniqué mon livre « Ainsi vont les morts » de manière très élogieuse et je l’en remercie une nouvelle fois. Si je rédige ce billet, ce n’est pas par complaisance. En effet, j’avais fait l’acquisition des « Quinze pas » bien avant la chronique de mon camarade. C’est donc bien pour la qualité du travail de Serge que les lignes qui vont suivre seront rédigées.
Que se cache-t-il derrière la superbe couverture de Daniele Serra ? Un voyage sinuant entre le fantastique, la SF, l’horreur pure ou encore l’uchronie. Tour d’horizon et tour de force bouclés en 223 pages. La première chose qui frappe, c’est l’idée. Chaque nouvelle est construite autour d’une idée forte et l’auteur déroule ses récits en lâchant les informations, par petites doses, comme s’il appuyait sur le piston d’une seringue littéraire. En vrac et essayant de ne moi-même pas trop en dire : un tatouage qui ne cesse de s’étendre, un périple inattendu dans un certain triangle des Bermudes, une halte en écosse, une incursion dans les tranchées de la Grande Guerre ou même deux virées au cœur de la seconde. Concernant ces uchronies (mes trois textes coup de cœur et qui à eux seuls valent déjà la lecture de l’ouvrage) il va sans dire que Serge Rollet maîtrise son sujet sans tomber dans le piège de noyer son lecteur dans l’étalage de connaissances historiques. Les informations sont savamment dosées, les univers sont crédibles, la peinture ne souffre d’aucune craquelure si bien que vous vous retrouvez véritablement plongé au milieu des batailles ou dans les coulisses de la montée du Mal. Vous vous surprenez à avoir de la sympathie pour des personnages qui ne semblent pas la mériter. Vous avez terminé le livre sans même vous en rendre compte. C’est sans doute aussi grâce au style de Serge Rollet, direct, efficace et qui ne s’encombre pas du superflu. Les textes avancent et on les traverse comme on se régalerait de courts-métrages. Personnellement, j’en redemande et j’irai faire un tour du côté de ses nouvelles antérieures.
Si comme moi vous êtes amateurs de nouvelles, je vous conseille vivement le travail de Serge Rollet et c’est par ici que ça se passe. Vous pouvez même accéder à l’une des nouvelles gratuitement pour vous mettre en jambe :
https://www.riviereblanche.com/noire-n110-quinze-pas-vers-letrange.html
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Il me reste des exemplaires de "Quinze Pas vers l'Étrange" et du "Dieu sans Nom". Comme c'est bientôt Noël, et que vous avez sûrement envie de faire de beaux cadeaux à vos amis, n'hésitez pas : un petit MP et je vous envoie ça avec une dédicace entièrement artisanale de mes grosses papattes !
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Félicitation, même si j'ai du mal avec la lecture, je vais me forcer et je suis sûr que je vais y prendre goût encore bravo !
Petit-Carmin- ---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Heu... Merci.
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
De rien, ça me fait plaisir.
Petit-Carmin- ---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
À moi aussi T'en veux ?
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
C'est ambiguë ça, mdr !
Petit-Carmin- ---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Tiens, j'ai trouvé ça sur un forum qui s'appelle "le coin des lecteurs", c'est signé "Suisse 24", c'est lapidaire mais sympa :
"Entre Edgard Poe et Lovecraft , allant de la SF au fantastique voir au gore , Serge Rollet nous propose dans ce recueil 15 nouvelles avec lesquelles on se régale du début à la fin ....
Un coup de coeur .."
"Entre Edgard Poe et Lovecraft , allant de la SF au fantastique voir au gore , Serge Rollet nous propose dans ce recueil 15 nouvelles avec lesquelles on se régale du début à la fin ....
Un coup de coeur .."
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
En effet, c'est sympa
Petit-Carmin- ---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
C'est ton banquier ?
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Un jour, je ferai une petite chronique. Si, si, un jour. Mais sache que j'ai beaucoup apprécié ma lecture où j'ai retrouvé ton style perso aux relents d'anciens écrits. Avec toi, on retrouve nos lectures d'il y a longtemps. Mais s'il y a ce parfum d'avant, il y a aussi une vraie modernité et ça donne un résultat toujours agréable.
(bon c'est pas la chronique du siècle, mais je manque trop de temps)
(bon c'est pas la chronique du siècle, mais je manque trop de temps)
Re: Quinze Pas vers l'Étrange
Trouvée sur le site "Culture SF", une critique sympa :
"Avant d'opter pour son véritable nom, Serge Rollet publiait sous le riant pseudonyme de Lester L. Gore. le recueil de nouvelles Les douze heures de la nuit. Augmenté de trois textes, il reparaît aujourd'hui sous le titre de Quinze pas vers l'étrange.
Au menu : beaucoup de fantastique, pas mal d'humour et une once de science-fiction.
Le recueil s'ouvre sur Le sanctuaire, où quand la construction d'un centre de retraitement et de stockage des déchets, au financement aussi douteux que ses garanties de sécurité, promet de détruire des hectares de landes et de bois, les maîtres-d'oeuvre du chantier vont se heurter à des ZADistes pleins de ressources : le Petit Peuple du folklore celte, fort de sa puissante magie et de son irritante espièglerie.
Tour à tour critique, mélancolique ou truculent, ce récit très cinématographique est une introduction très plaisante à l'univers de Serge Rollet, qui par son équilibre narratif (l'auteur sait manifestement faire effet sans trop en faire) laisse présager au lecteur qu'il est en de bonnes mains.
Et cette confiance fraîchement acquise n'est pas de trop à l'attaque du second texte, Le Berserker, dont le "héros" n'est autre qu'Adolf Hitler, période pré-Chancellerie.
Un thème récurrent du recueil apparaît pour la première fois : l'invocation (volontaire ou non) de dieux très anciens. Ici, le dieu en question est aux Asgardiens ce que les Titans sont aux Olympiens : des entités plus archaïques, barbares et incontrôlables.
Mais le pire n'est-il pas ce désir ardent qu'ont certains hommes de se laisser posséder par ces forces pour massacrer ce qu'ils haïssent ?
Léo est une nouvelle brève mettant en scène une fille de huit ans en proie à un père abusif. Jusqu'au soir où s'apprêtant à commettre le plus ignoble, il sera sévèrement châtié.
Un texte qui évoque Stephen King ou le Graham Masterton de Hel.
Dans Métamorphoses se succèdent des éléments classiques : une route de campagne, un chat, un accident, une belle jeune femme.
Si le résultat est sans surprise, le style, concis et évocateur, fait la différence.
L'anneau de Seth est un récit d'inscription lovecraftienne : un chineur à le malheur de mettre au doigt l'étrange anneau que le hasard lui a confié. Il ne sait pas qu'il vient de sceller un mariage contre-nature qui ne bénéficiera pas équitablement aux deux parties...
Le dernier des Mokélés est une savoureuse nouvelle humoristique qui se hisse au niveau d'un texte qu'elle évoque irrésistiblement : Vilains poulets d'Howard Waldrop.
Dans le reflux du temps est la démonstration d'un paradoxe temporel, dans le cadre du Triangle des Bermudes. Une fantaisie menée avec application mais anodine.
Comme son titre le suggère, Nettoyeur de tranchées se passe durant la Première Guerre Mondiale.
Sur les champs de bataille de la Marne, une créature mythique et impitoyable prélève son tribut de sang.
Si la nature du monstre ne fait rapidement aucun doute, le texte utilise avec justesse son terrible décor et bénéficie d'une chute évitant joliment le manichéisme.
Les quatre récits suivants m'offre l'occasion de quelques réflexions sur la nouvelle à chute...
Souvent je lis des critiques jugeant ces fictions sur les seuls critères de l'originalité et de l'inattendu de la chute et le fait que le lecteur puisse avoir un temps d'avance sur le protagoniste semble un défaut rédhibitoire. Je ne suis pas d'accord avec ça. Si nous aimons tous les chutes brillantes qui retournent notre esprit en même temps que le récit (comme on en trouve, pour ne citer qu'un auteur mentionné en quatrième de couverture, chez Fredric Brown), il y a bien dautres plaisirs à retirer de ce genre : celui d'une mécanique bien huilée (le lovecraftien La mort sinueuse, à l'atmosphère d'angoisse bien rendue ; le post-apocalyptique Gibier, fable habile sur l'anthropomorphisme), de "l'arroseur arrosé" (le science-fictif Guérison) et même le délice pervers de voir un protagoniste s'avancer tout guilleret vers une issue en forme de mauvaise blague macabre (et ce même si ledit protagoniste est fort sympathique, comme dans Au pied de la lettre !)
Dans la nouvelle qui suit, Irish tale, la chute qui fait basculer une charmante balade touristique dans le fantastique paraît bien superflue. À mes yeux, ce court texte est la seule véritable fausse note du recueil.
Dans la peau réactive le mythe lovecraftien dans un contexte moderne, avec des personnages bien croquées et une horreur brutale.
Der Nachtrichter clôt le recueil de superbe manière.
La construction de ce récit (chapitrage, alternance de points de vue, importance du visuel) rappelle celle du premier texte ; mais le ton est tout autre.
Nous sommes en Normandie occupée, alors que le vent est en train de tourner pour les forces du Reich. Un officier SS muté dans un petit village n'entend pas qu'un seul juif du coin échappe à la déportation, aussi estimé que soit ce sculpteur dont l’oeuvre orne le parc municipal. Si le vieil homme ne se fait pas d'illusion sur le sort terrible qui l'attend, il ne se laissera pas mené à l'abattoir sans combattre...
Une nouvelle au fond classique mais spectaculaire et implacable.
Au bout de ces quinzes étapes, l'auteur aura montré une belle maîtrise de l'art narratif, un style sûr, sans esbrouffe, et un amour manifeste du fantastique.
Il n'est pas de ses écrivains dont l'originalité ouvre de nouvelles voies, ou dont la virtuosité produit des éclats inédits, mais si l'artisan de qualité a sa place dans l'écosystème du genre, alors Serge Rollet est ce genre d'animal."
"Avant d'opter pour son véritable nom, Serge Rollet publiait sous le riant pseudonyme de Lester L. Gore. le recueil de nouvelles Les douze heures de la nuit. Augmenté de trois textes, il reparaît aujourd'hui sous le titre de Quinze pas vers l'étrange.
Au menu : beaucoup de fantastique, pas mal d'humour et une once de science-fiction.
Le recueil s'ouvre sur Le sanctuaire, où quand la construction d'un centre de retraitement et de stockage des déchets, au financement aussi douteux que ses garanties de sécurité, promet de détruire des hectares de landes et de bois, les maîtres-d'oeuvre du chantier vont se heurter à des ZADistes pleins de ressources : le Petit Peuple du folklore celte, fort de sa puissante magie et de son irritante espièglerie.
Tour à tour critique, mélancolique ou truculent, ce récit très cinématographique est une introduction très plaisante à l'univers de Serge Rollet, qui par son équilibre narratif (l'auteur sait manifestement faire effet sans trop en faire) laisse présager au lecteur qu'il est en de bonnes mains.
Et cette confiance fraîchement acquise n'est pas de trop à l'attaque du second texte, Le Berserker, dont le "héros" n'est autre qu'Adolf Hitler, période pré-Chancellerie.
Un thème récurrent du recueil apparaît pour la première fois : l'invocation (volontaire ou non) de dieux très anciens. Ici, le dieu en question est aux Asgardiens ce que les Titans sont aux Olympiens : des entités plus archaïques, barbares et incontrôlables.
Mais le pire n'est-il pas ce désir ardent qu'ont certains hommes de se laisser posséder par ces forces pour massacrer ce qu'ils haïssent ?
Léo est une nouvelle brève mettant en scène une fille de huit ans en proie à un père abusif. Jusqu'au soir où s'apprêtant à commettre le plus ignoble, il sera sévèrement châtié.
Un texte qui évoque Stephen King ou le Graham Masterton de Hel.
Dans Métamorphoses se succèdent des éléments classiques : une route de campagne, un chat, un accident, une belle jeune femme.
Si le résultat est sans surprise, le style, concis et évocateur, fait la différence.
L'anneau de Seth est un récit d'inscription lovecraftienne : un chineur à le malheur de mettre au doigt l'étrange anneau que le hasard lui a confié. Il ne sait pas qu'il vient de sceller un mariage contre-nature qui ne bénéficiera pas équitablement aux deux parties...
Le dernier des Mokélés est une savoureuse nouvelle humoristique qui se hisse au niveau d'un texte qu'elle évoque irrésistiblement : Vilains poulets d'Howard Waldrop.
Dans le reflux du temps est la démonstration d'un paradoxe temporel, dans le cadre du Triangle des Bermudes. Une fantaisie menée avec application mais anodine.
Comme son titre le suggère, Nettoyeur de tranchées se passe durant la Première Guerre Mondiale.
Sur les champs de bataille de la Marne, une créature mythique et impitoyable prélève son tribut de sang.
Si la nature du monstre ne fait rapidement aucun doute, le texte utilise avec justesse son terrible décor et bénéficie d'une chute évitant joliment le manichéisme.
Les quatre récits suivants m'offre l'occasion de quelques réflexions sur la nouvelle à chute...
Souvent je lis des critiques jugeant ces fictions sur les seuls critères de l'originalité et de l'inattendu de la chute et le fait que le lecteur puisse avoir un temps d'avance sur le protagoniste semble un défaut rédhibitoire. Je ne suis pas d'accord avec ça. Si nous aimons tous les chutes brillantes qui retournent notre esprit en même temps que le récit (comme on en trouve, pour ne citer qu'un auteur mentionné en quatrième de couverture, chez Fredric Brown), il y a bien dautres plaisirs à retirer de ce genre : celui d'une mécanique bien huilée (le lovecraftien La mort sinueuse, à l'atmosphère d'angoisse bien rendue ; le post-apocalyptique Gibier, fable habile sur l'anthropomorphisme), de "l'arroseur arrosé" (le science-fictif Guérison) et même le délice pervers de voir un protagoniste s'avancer tout guilleret vers une issue en forme de mauvaise blague macabre (et ce même si ledit protagoniste est fort sympathique, comme dans Au pied de la lettre !)
Dans la nouvelle qui suit, Irish tale, la chute qui fait basculer une charmante balade touristique dans le fantastique paraît bien superflue. À mes yeux, ce court texte est la seule véritable fausse note du recueil.
Dans la peau réactive le mythe lovecraftien dans un contexte moderne, avec des personnages bien croquées et une horreur brutale.
Der Nachtrichter clôt le recueil de superbe manière.
La construction de ce récit (chapitrage, alternance de points de vue, importance du visuel) rappelle celle du premier texte ; mais le ton est tout autre.
Nous sommes en Normandie occupée, alors que le vent est en train de tourner pour les forces du Reich. Un officier SS muté dans un petit village n'entend pas qu'un seul juif du coin échappe à la déportation, aussi estimé que soit ce sculpteur dont l’oeuvre orne le parc municipal. Si le vieil homme ne se fait pas d'illusion sur le sort terrible qui l'attend, il ne se laissera pas mené à l'abattoir sans combattre...
Une nouvelle au fond classique mais spectaculaire et implacable.
Au bout de ces quinzes étapes, l'auteur aura montré une belle maîtrise de l'art narratif, un style sûr, sans esbrouffe, et un amour manifeste du fantastique.
Il n'est pas de ses écrivains dont l'originalité ouvre de nouvelles voies, ou dont la virtuosité produit des éclats inédits, mais si l'artisan de qualité a sa place dans l'écosystème du genre, alors Serge Rollet est ce genre d'animal."
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