Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
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Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
^ un des romans de guerre de Shaun Hutson, c'est le premier bouquin que j'ai traduit quand j'étais encore à la fac, ça m'avait valu un Master mention bien à l'époque
j'ai essayé plusieurs fois de trouver à le faire publier mais rien n'a jamais abouti, peut-être auriez-vous des pistes auxquelles je n'aurais pas pensé ? Je me souviens que la communication avec l'agent de Shaun Hutson était désastreuse mais si vous avez des idées je veux bien réessayer... et sinon nique, je vous le posterai ici chapitre après chapitre
je vous mets l'intro (c'est ma première trad' hein, et j'ai pas franchement relu depuis donc désolé si tout n'est pas toujours très heureux mais pour la fac de Besançon ça vaut 16,5/20 :p ) :
DE FER ET DE FEU
La Croix de Fer. La médaille la plus convoitée de la Wehrmacht. Ses prétendants combattaient, mentaient, trichaient et tuaient pour la décrocher. Mais les hommes de la section d’assaut Marteau de Guerre se moquaient des décorations : la survie était leur seul souci. Et Kessler, dégradé du rang de sergent, ne songeait qu’à regagner ses galons et sa dignité.
Au milieu de l’abominable carnage sur le front de l'est, Kessler et ses hommes enduraient la sauvagerie des combats et les menaces de leur vicieux supérieur, le colonel Schrodek pour qui la Croix de Fer était tout. Il s’était mis en tête que son lâche de fils se devait d'en recevoir une, quitte à sacrifier les hommes de Marteau de Guerre.
Ayant reçu l’ordre d’arrêter l’avancée d’une force massive de Russes, Kessler et ses soldats faisaient face à la plus hasardeuse de leurs missions en date. Et la trahison ne faisait que commencer...
KrapulaX- Apprenti égorgeur
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Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
CHAPITRE UN
- Spoiler:
- C'était comme d'avancer dans des égouts à ciel ouvert.
Kessler toussa et cracha dans une flaque de boue. C'était risqué de rester immobile plus d'une minute ou deux, un homme pouvait vite trébucher et s'enfoncer dans cette vase poisseuse. Kessler se sentit doucement couler dans la boue qui l'avalait déjà jusqu'aux chevilles. La puanteur de toute cette végétation pourrie mélangée à l'odeur nauséabonde des corps restés au sol flottait sur le champ de bataille, un nuage invisible mais bien toxique. Les cratères de bombes étaient remplis d'une eau verte couverte de crasse infecte, et certains faisaient presque deux mètres de profondeur. La fine bruine qui tombait ne troublait en rien la surface épaisse de ces cloaques miniatures.
Il y avait un cadavre qui flottait dans l'un d'eux non loin. La face dans l'eau, il tanguait lentement, gonflé et pourrissant, des morceaux de chair s'étaient détachés à certains endroits, comme des banderoles diaphanes. Les rats ne pouvaient pas l'atteindre, celui-là. Le cadavre restait la propriété des corbeaux qui pouvaient se percher dessus assez longtemps pour arracher à coups de bec la chair putrescente. Mais ailleurs, s'ils se donnaient la peine de ramper à travers la boue visqueuse, les rats trouvaient d'amples sources de nourriture sur les autres corps qui jonchaient les positions allemandes. Ceux qui n'avaient pas été enterrés avaient été systématiquement réduits à l'état de squelette en quelques semaines.
Ce n'était pas que les Allemands n'avaient pas le temps d'enterrer leurs morts, mais c'était juste trop contraignant et fatiguant dans ces conditions. Une demi-douzaine de cadavres était empaquetée un jour dans une fosse commune et ensuite, le jour suivant, une bombe russe venait exploser sur le site et déterrait les corps. Alors dorénavant, les soldats restaient allongés là où ils tombaient.
Le ruisseau qui coulait au milieu des positions allemandes n'était plus qu'une rigole d'eau crasseuse, les deux berges s'étant écroulées pendant les combats. Néanmoins, un bon nombre d'hommes se tenaient autour du maigre courant. Certains se rasaient dans l'eau sale tandis que d'autres y soulageaient leur vessie. Kessler regarda ses hommes remuer la vase avec les autres...
Il laissa cette pensée flotter un moment.
Ses hommes.
Il leva une main et toucha presque inconsciemment l'endroit sur sa manche où avaient été accrochés ses galons de sergent. Il était perdu dans ses réflexions. Les événements dégringolaient pêle-mêle dans son esprit. Le repli. Le combat. La cour martiale. Deux mois plus tôt il était encore le sergent Rolf Kessler, maintenant il n'était plus qu'un simple soldat. Tout du moins en apparence. Mais au fond de lui, et encore plus aux yeux des hommes de la section d'assaut Marteau de Guerre, il était encore leur chef. Il n'avait plus les galons qui le prouvaient mais tous l'écoutaient quand il parlait.
"Kessler !"
Le cri le surprit dans ses pensées et il leva la tête pour voir le jeune Schrodek debout devant lui. L'uniforme de ce jeune connard était encore presque complètement propre. Kessler ne put s'empêcher de lorgner sur les chevrons sur sa manche. Les galons de sergent. Ses galons.
"Reste pas planté là, espèce de vieille feignasse," lâcha Schrodek d'un ton sec. "Secoue-toi un peu !"
Il se dirigea vers le Krupp profondément embourbé qui remorquait le canon 88mm de Rass ainsi que sa batterie d'armes. Kessler jeta un œil de l'autre côté et regarda son vieil ami. L'homme d'artillerie chauve fronça les sourcils puis haussa les épaules.
"Allez ! Du nerf, bon dieu !" rugit Schrodek. "Bougez-vous !"
Kessler toisa le nouveau sergent avec des yeux pleins de mépris et Schrodek le regarda patauger jusqu'au camion, sans rien dire cette fois. Kessler prit position vers l'un des garde-boue arrière et y pressa son épaule. Il y était avec cinq ou six autres hommes, la plupart de sa section. Derrière, Rass et ses artilleurs tentaient de libérer le 88 bloqué dans la mélasse.
Le chauffeur du camion mit pied au plancher et les énormes roues arrière se mirent à tourner vainement dans la boue en projetant de larges salves de vase puante sur les soldats déjà gaugés. Il insista et garda son pied profondément enfoncé sur l'accélérateur. Le rugissement du moteur atteignit un beuglement assourdissant. Tel un mammouth dans une fosse de goudron, le Krupp semblait pris dans un piège inextricable. Des nuages de fumées bleues vomissaient du pot d'échappement près de Kessler et il retint sa respiration tandis qu'il poussait, les veines sur son front saillantes sous l'effort.
A ses côtés, Roth bourrait l'aile du camion de toutes ses forces, mais le monstre de dix tonnes ne semblait pas vouloir bouger d'un pouce. On aurait dit des fourmis essayant de manœuvrer un bloc de roche. La tâche paraissait impossible.
"Putain, rien à faire !" gueula Roth tandis que le chauffeur relâchait la pression sur l'accélérateur.
Le Krupp se balança une fois d'un côté vers l'autre, puis s'immobilisa encore.
"On n'y arrivera jamais," soupira le caporal.
"Roth," appela sèchement Schrodek. "Va chercher plus d'hommes. Et prends-en de ma section."
Le sergent se tourna vers Kessler avec un sourire sournois quand il prononça les deux derniers mots, mais ce sourire s'estompa vite lorsqu'il vit Roth hésiter et interroger Kessler du regard comme s'il attendait sa confirmation.
"Je t'ai dit d'aller chercher plus d'hommes," lâcha Schrodek. "Dépêche-toi !"
Kessler fit oui de la tête et Roth partit en traînant à travers la boue visqueuse.
"Pourquoi tu bougerais pas ton cul pour aider, Schrodek ? Plutôt que de rester planté là comme une pute attendant un client."
Schrodek rougit et se retourna. C'était Rass qui avait parlé. Le sergent d'artillerie était couvert d'une boue fétide des pieds jusqu'à son crâne chauve.
"Comment oses-tu me parler comme ça ?" bêla Schrodek. "Je suis…"
Rass se racla la gorge et cracha.
"Oui, je sais que tu es sergent," grogna-t-il avant de tirer sur ses propres galons. "Et alors, qu'est-ce que tu crois que c'est, ça ? Des tatouages ? Tu es sergent, je suis sergent. Maintenant pourquoi tu te rendrais pas utile en nous aidant à déplacer ce satané camion ?"
"Mes hommes vont s'en charger," répondit-il.
Kessler retint un sourire tandis que Rass cracha à nouveau, le projectile de morve s'écrasant un peu plus près de Schrodek cette fois.
"Tu as peur de salir ton uniforme ?" gronda Rass.
Schrodek était écarlate. Tous les regards s'étaient posés sur lui. Il s'en prit tout à coup à deux hommes d'artillerie appuyés sur le canon 88mm en les pointant d'un doigt tremblant.
"Je veux que vous me bougiez ce canon tout de suite," lança-t-il.
"Donne pas d'ordres à mes hommes, Schrodek," intervint Rass. "Ils font ce que je leur dis de faire. Si je leur dis de combattre ils combattent, si je leur dis de travailler ils travaillent et si je leur dis de te pisser dessus, ils iront te pisser dessus. Seulement si je leur dis. Compris ?"
Le sergent se détourna de Rass qui ne put s'empêcher d'envoyer un clin d'œil discret en direction de Kessler, forcé de se mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire.
Roth réapparut un moment plus tard en compagnie de Meyer et Zimmerman. Meyer mâchouillait un morceau de pain sec. L'autre imposant soldat allemand avait retiré son casque, sa touffe de cheveux roux semblait rougeoyer en cette sombre matinée fangeuse. Sa hache grossièrement aiguisée pendait, comme toujours, à sa ceinture.
Les hommes reprirent position et, au signal du chauffeur du Krupp, se remirent à pousser. Il appuya sur l'accélérateur jusqu'à ce que son pied eût presque traversé le plancher. Le moteur s'envola dans les tours en rugissant et les soldats poussèrent de toutes leurs forces.
"Allez, gros tas," dit Roth à Meyer. "À pousser de tout ton poids, tu devrais être capable de l'emmener jusqu'à Berlin !"
Zimmerman s'accrocha fermement et mobilisa toute sa masse musculaire pour faire bouger le véhicule récalcitrant.
À l'arrière, Rass et ses artilleurs luttaient avec le canon.
"Poussez !" cria Schrodek en essayant de se faire entendre par dessus le vacarme du moteur.
"Dans ton cul," murmura Kessler, les dents serrées sous l'effort.
Il aperçut soudain quelque chose par terre à peu près à trois mètres sur sa droite. Il quitta sa position le long du camion et se précipita à travers la boue, les yeux fixés sur le mur de la tranchée devant lui.
Schrodek lui hurla de revenir à sa place mais Kessler ignora ses ordres, atteignit la paroi et en détacha plusieurs longueurs de bois. Un caporal-chef dans la tranchée leva la tête pour voir ce qui se passait.
"Mais qu'est-ce que vous êtes en train de foutre ?" demanda-t-il, regardant Kessler regagner le poids lourd les bras chargés de bois.
Il courut aussi vite que possible à travers la vase poisseuse et plaça un bout de bois en-dessous de chacun des pneus géants du Krupp, puis il cria quelque chose au chauffeur qui fit un signe de la tête. Le pot d'échappement vrombissait mais, de centimètre après centimère, le camion avançait, les roues ayant trouvé l'adhérence nécessaire sur le bois. Le chauffeur opina et leva un pouce victorieux en direction de Kessler. Puis tout d'un coup, les hommes sautèrent de côté tandis que le véhicule et le canon s'élançaient en avant. On aurait dit qu'il s'extirpait de son trou comme un animal se hissant hors d'un piège après avoir longuement bataillé. Le terrain devant n'était guère plus ferme mais au moins, il descendait légèrement et le chauffeur put laisser le Krupp glisser jusqu'en bas. Meyer perdit l'équilibre quand son point d'appui se déroba et Zimmerman l'attrapa in extremis, empêchant le gros soldat de glisser sous les roues du camion.
Une légère clameur s'éleva parmi les hommes à côté et Kessler salua théâtralement, réservant un sourire sardonique pour Schrodek qui semblait ne pas saisir la blague.
"Merci pour le coup de main, Rolf," dit Rass en donnant une bourrade à son vieux camarade.
Le canonnier se mit à la poursuite du Krupp et de son chargement qui dévalaient lentement la pente, le chauffeur n'osant plus s'arrêter de peur que le véhicule ne s'embourbe une nouvelle fois.
"Très bien, retournez au travail maintenant," lança Schrodek.
"Et que sommes-nous censés faire, sergent ?" demanda Roth.
Schrodek ne sut trop que dire mais il observa les rangs de tranchées qui serpentaient au sol et décida que certains des murs avaient besoin d'être consolidés.
"Occupez-vous donc de renforcer ces parois," dit-il. "Je retourne à l'abri."
Il partit et Kessler lui envoya un doigt d'honneur bien appuyé.
"Hautaine petite merde," cracha l'ancien sergent.
"Je sais pas encore combien de temps je vais pouvoir le supporter, Rolf," confessa Roth. "S'il continue comme ça, je vais l'allumer une bonne fois pour toutes." Le caporal chercha son fil à fromage dans sa poche. Il tira sur les deux poignées de bois et le câble métallique siffla dans la tranquillité matinale.
"Il attend juste que l'un d'entre nous fasse un faux pas," dit Kessler. "Lui et son maudit père."
L'ancien sergent envoya un coup de pied coléreux dans une motte de terre.
"C'est de le voir avec mes galons qui me rend malade."
"Qu'est-ce qu'on peut faire, Rolf ?" demanda Zimmerman en essuyant la fine couche de bruine sur son visage du revers de la manche.
"Rien. Absolument rien du tout."
Roth remballa le fil à fromage dans sa poche et chercha une cigarette. Il l'alluma, tira quelques bouffées et la passa à Kessler.
"En ce qui nous concerne, tu seras toujours notre chef. Quoi qu'il arrive," lui répondit Roth.
Kessler esquissa un sourire.
"Schrodek ne sera pas là pour toujours," dit-il en recrachant un nuage de fumée. On pouvait lire la confiance et la détermination dans son regard, comme s'il savait quelque chose que les autres ignoraient. Kessler réajusta la lame de trente centimètres nichée dans sa botte et se remit en mouvement.
Il y eut un moment de silence puis Zimmerman tendit l'oreille vers le ciel.
"Chut, écoutez," dit-il.
"Qu'est-ce qu'il y a encore ?" demanda Meyer.
"Tais-toi et écoute," l'interrompit brusquement Zimmerman. "Vous entendez pas ?"
Les hommes tendirent l'oreille, pas tout à fait sûrs de ce qu'ils étaient censés entendre. Kessler les repéra le premier.
"Des avions," murmura-t-il.
"De chez nous ou de chez eux ?" s'enquit Roth.
"On va pas tarder à le savoir," répondit Kessler sans quitter le ciel des yeux.
Il montra du doigt trois formes sombres qui déboulaient de l'est. Le bruit des moteurs se fit vite franchement menaçant et les hommes décidèrent qu'il serait prudent de se mettre à l'abri.
Ils bondirent dans une tranchée à proximité et s'enfoncèrent immédiatement dans la boue jusqu'aux genoux. Ils s'en extirpèrent aussitôt et grimpèrent sur la plate-forme de tir, essayant de percer la bruine du regard pour voir les avions maintenant presque au-dessus de leurs têtes. Derrière eux, les artilleurs de la DCA allemande se mettaient précipitamment en position, ajustant leurs canons à la hâte en direction de l'escadrille qui approchait.
"Ce sont des avions de reconnaissance," dit Kessler en distinguant les biplans dans le ciel. "Des I-15," précisa-t-il.
Les soldats de la DCA ouvrirent le feu. Il y eut une succession de fortes explosions et bientôt, le ciel fut comme poivré de douzaines de plus petites déflagrations. Des volutes de fumée épaisse tourbillonnaient dans le vent et la pluie.
Les avions russes ne firent qu'un survol rapide de la zone puis retournèrent en direction de l'est. Les canonniers allemands quittèrent leurs postes et rejoignirent calmement les tranchées, comme si tout cela n'avait été qu'un simple exercice. Ils savaient toutefois que la véritable bataille arriverait tôt ou tard. Tout comme c'était déjà arrivé les semaines passées quand les avions de combat et les bombardiers étaient venus s'abattre sur eux comme des rapaces d'acier.
Kessler et ses compagnons se hissèrent hors des tranchées et vinrent se poster au milieu du calme relatif qui régnait sur les positions allemandes. Dans la tranchée d'où ils venaient de sortir, deux hommes étaient occupés à nettoyer leurs fusils, assis sur des tas de sacs de sable trempés. Les membres de la DCA partageaient une bouteille de schnaps en jouant aux cartes, comme si l'apparition des avions russes n'avait été qu'une désagréable interruption de leurs activités habituelles.
Un peu plus bas, les débris d'un Stuka abattu avaient été convertis en cuisine improvisée. Une fois par jour, si elles avaient de la chance, les troupes se voyaient servir un repas chaud. Meyer sentit son estomac gargouiller.
"On n'a même pas besoin d'horloge ici avec toi," plaisanta Roth. "Tu as le ventre réglé comme un coucou suisse."
"Ça sent la bouffe," fit le gros soldat en souriant joyeusement.
"Si ça ne sentait que la bouffe," dit tristement Kessler en posant son regard sur un corps qui avait été partiellement enterré dans la boue.
La partie supérieure du cadavre était presque complètement visible et il ne put que deviner depuis combien de temps il gisait là. Trois doigts manquaient à la main droite, les yeux n'étaient plus là non plus, et la plupart de la chair des joues et du cou avait été arrachée. Les charognards s'en étaient bien occupé. Le corps entier semblait gélifié, comme si le moindre contact pouvait le faire tomber en morceaux, tel était son état de putréfaction. L'odeur était épouvantable.
"Je vais aller dire aux autres de ramener leurs gamelles," dit Zimmerman.
"Oublie pas d'inviter Schrodek," ajouta Kessler. "Avec un peu de chance, cet enfoiré s'étouffera en mangeant."
Une fois de plus sa main se posa sur sa veste, là où avaient un jour été accrochés ses galons.
"Je suis surpris qu'il n'aille pas manger quelque chose avec son papa," dit Roth avec mépris. "Je parie que ce vieux connard s'envoie bien plus qu'un bol de soupe pour le dîner."
Kessler sourit doucement. Il leva la tête vers le ciel horriblement gris. Tandis qu'il attendait que le reste de la section se fraye péniblement un chemin à travers l'étendue boueuse qui les séparait de leur repas, la bruine se transformait doucement mais sûrement en une pluie continue qui claquait sur leurs casques.
Les soldats pressèrent le pas quand ils aperçurent les nuages de vapeur qui s'élevaient déjà des cuisines improvisées.
Meyer s'assura de garder sa position en tête de groupe. Kessler observait ses hommes à leur passage. La section d'assaut Marteau de Guerre. Les meilleurs, les combattants les plus féroces de l'armée allemande, plus acharnés que tous les SS réunis. Il les regardait marcher dans la boue. Le jeune Friedrich qui gardait toujours les lettres de sa mère dans la poche de sa tunique. Raun, l'ancien qui avait combattu à Verdun en 1916. Dierks, le sauvage qui avait été viré des SS pour avoir eu des rapports sexuels avec deux femmes juives condamnées à la chambre à gaz. Kirov, le géant russe qui avait auparavant combattu aux côtés des Cosaques et qui portait encore son épée.
Et tous les autres.
Ses hommes. Sa section.
Mais maintenant, elle n'en avait plus que le nom. Maintenant il n'était plus qu'un simple soldat, dégradé de son rang pour laisser sa place au poltron de fils de son officier supérieur. Kessler serra ses poings et sentit la colère bouillir dans ses veines.
Il regardait ses hommes passer, tous crasseux après des semaines passées dans cette poisse infâme qui semblait s'infiltrer partout. Nombreux étaient encore ceux qui portaient le même uniforme que l'année précédente, leurs manchettes effilochées, des trous au niveau des genoux, les coudes de leurs vestes et de leurs manteaux râpés. Tous ressemblaient à des épouvantails. Tous sauf Raun.
Kessler ne put s'empêcher de sourire en regardant le vieil homme, toujours aussi propre et fringuant, son uniforme soigneusement raccommodé là où il s'était usé. Même le haut de ses bottes qui n'avait pas encore été en contact avec la boue brillait. Kessler se demanda comment le vieux soldat se débrouillait pour maintenir un tel niveau de soin dans des conditions si épouvantables.
L'ancien sergent les regarda passer les uns après les autres. Zimmerman fermait la marche.
"Où est donc Schrodek ?" s'interrogea Kessler.
"Il a son propre ravitaillement privé de rations dans son abri," fit le grand soldat allemand, puis il marcha d'un pas tranquille rejoindre ses compagnons.
Kessler regarda de l'autre côté en direction de l'abri et secoua la tête.
"Quel connard," dit-il à voix basse.
Roth le prit par le bras.
"Allez, Rolf," l'invita-t-il." Viens manger un bout."
Kessler soupira et secoua la tête tout en cherchant maladroitement sa gamelle et ils rejoignirent le reste de la section.
La plupart des troupes des unités restantes étaient déjà réunies autour des cuisines de fortune. Les hommes formaient deux lignes devant chacun des fourneaux massifs installés dans les décombres du Stuka. Kessler regarda derrière lui et aperçut Rass et ses artilleurs un peu plus loin dans la file. Le sergent chauve le salua joyeusement d'un signe de la main.
Surveillés par un énorme caporal-chef vêtu d'un tablier miteux qui n'avait pas l'air d'avoir été lavé depuis plusieurs années, deux cuisiniers servaient à la louche une quantité rationnée de petite soupe accompagnée d'un morceau de pain dans chacune des gamelles qui leur étaient présentées.
"C'est tout ?" demanda Meyer indigné en regardant la fine flaque de liquide presque incolore qu'on lui avait servie.
"Circule, gros sac," fit Deirks. "On a tous besoin de bouffer."
Meyer se tourna vers l'ancien SS et lui montra sa gamelle.
"Je ne peux pas survivre avec ça," se plaignit-il, puis il ôta son casque et le tendit devant lui. "Remplis ça aussi," essaya-t-il avec espoir.
Les autres hommes de Marteau de Guerre riaient tandis que Meyer fut poussé de côté.
"Tu as bien assez de graisse sur le cul pour tenir le coup, gros sac."
La voix était venue de l'autre ligne. Kessler se retourna, le regard à la fois méfiant et menaçant.
Il tomba sur le sergent Kurt Heide de la section numéro quatre avec son petit sourire en coin et ses hommes qui ricanaient derrière lui. Heide était un homme de petite taille mais puissamment bâti, trapu, presque bestial d'apparence. Il avait une barbe épaisse ouverte en un endroit par une cicatrice qui s'étendait de sous son menton jusqu'à sa tempe droite. Le souvenir d'une rencontre avec l'une des troupes sibériennes russes pendant l'hiver de 1942. Il toisa les hommes de Marteau de Guerre de l'autre côté et cracha avec mépris dans leur direction.
"J'aurais pensé que de grands et héroïques combattants comme vous seraient en mission spéciale quelque part," se moqua-t-il. "Pas en train de manger avec de simples soldats comme nous."
Le reste de sa section se mit à rire.
"Et où se trouve l'éminent sergent Kessler ? Ou devrais-je plutôt dire, le soldat Kessler ?"
Rires encore.
"Je suis là, Heide," fit Kessler.
Le sourire de l'homme barbu s'étira encore un peu plus.
"Tiens, tiens... regardez qui-va-là." Et ce fut seulement à ce moment que le sourire disparut. "C'est sergent Heide pour toi dorénavant, rebut," cracha-t-il.
Un silence expectatif tomba sur les deux rangées d'hommes tandis que ceux à l'arrière de la queue se rapprochaient pour voir ce qui se tramait.
"Imprime bien ça : Sergent Heide," insista-t-il.
"J'aurais pu penser à quelque chose de plus approprié," s'amusa doucement Kessler.
"Je pourrais te dénoncer pour ça, soldat," rétorqua le sergent.
"Tu te caches derrière tes galons, Heide ? Espèce de pédé sans couilles, va."
Heide fit soudain un mouvement brusque en avant mais Kessler recula d'un pas et lança sa gamelle de soupe chaude à travers le visage de son agresseur. Le barbu poussa un cri de douleur et se couvrit les yeux mais avant même qu'il ne puisse réagir, Kessler lui envoya un violent coup droit en pleine face. L'impact le fit tomber raide dans la boue.
Le caporal de Heide, un homme imposant nommé Jabs, se jeta en avant mais Kirov s'interposa et lui administra un sévère coup de pied entre les jambes. Jabs se plia de douleur et tomba sur le sol tête la première. Kirov leva le genou juste au bon moment et frappa le gros soldat juste sous le menton. Jabs alla s'étaler aux côtés de son sergent qui se relevait péniblement en cherchant son P-38.
Kessler s'en aperçut et arracha une louche des mains d'un des cuisiniers tout ébahi. S'en servant comme d'un club de golf, il cogna Heide sur le coin de la tête. Le pistolet tomba de son étui tandis que le sergent barbu s'écroulait dans la boue.
Ce fut alors que le caporal-chef en tablier s'approcha.
"Bon, ça suffit," commença-t-il en se dirigeant vers les deux hommes. "Vous deux..."
Il s'immobilisa net lorsque Roth sortit son MP40 et le mit en joue.
"Reste en dehors de ça," lui dit-il en baissant son arme alors que l'homme reculait.
Heide se retourna, sa tête faisait mille tours. Il cligna rapidement des yeux, tentant de dissiper le brouillard dans son regard. À travers, il pouvait encore entrevoir Kessler se tenant toujours là devant lui, les jambes écartées, légèrement accroupi. Attendant une riposte. Heide se mit sur les genoux et s'essuya le visage du dos de la main. Lui et Kessler se scrutèrent avec méfiance durant de longs instant puis Heide lâcha un lourd soupir et sembla se calmer, mais ce n'était qu'une ruse. Une seconde après, il se rua à nouveau sur l'ancien sergent et réussit cette fois à le mettre à terre. Des cris s'élevaient de sa propre section tandis qu'il luttait pour se hisser sur Kessler.
"Tue-le !"
"Fais-lui la peau !"
Heide sourit tandis qu'il se roulait sur Kessler pour enfin réussir à le coller au sol. Il sentit ensuite quelque chose de froid sur le côté de sa gorge, et ce fut au tour de Kessler de sourire.
Pendant leur empoignade, il avait réussi à saisir son couteau de trente centimètres planqué dans sa botte, et Heide comprit aussitôt ce qui pouvait provoquer cette sensation froide et humide contre la peau de son cou.
"Encore un geste," dit calmement Kessler. "Et je te coupe ta tête de con."
Heide leva lentement les mains en signe de capitulation, permettant à Kessler de se relever tout en gardant sa lame appuyée contre la chair de Heide. Tous deux se relevèrent, couverts de boue, le sergent saignait d'une coupure à la lèvre. Puis, séparés seulement par la longueur du couteau aiguisé comme un rasoir de Kessler, ils se firent face en silence. Kessler recula d'un pas, retira le couteau d'un mouvement sec et le glissa prudemment dans sa botte.
"Tu comptes toujours me dénoncer ?" demanda-t-il.
Heide toucha sa lèvre ouverte et cracha un petit peu de sang.
"Il y aura d'autres occasions," pesta-t-il, les dents serrées.
Il se retourna puis regagna sa propre section qui l'attendait. Un brouhaha de conversations s'éleva parmi les autres soldats qui avaient assisté à la scène, mais les files d'attente diminuaient petit à petit tandis que les troupes recevaient leurs rations et se retiraient vers un endroit plus convenable pour manger.
Les hommes de Marteau de Guerre trouvèrent abri dans un Krupp renversé. L'intérieur puait la moisissure et des lombrics creusaient activement la terre épaisse sous leurs pieds mais ils étaient trop occupés à remplir leurs estomacs pour s'en soucier.
"Ce connard de Heide," fit Roth. "Méfie-toi de lui, Rolf."
Kessler haussa les épaules.
"J'arrête pas d'oublier que je n'ai plus mes galons."
"Il aurait pu te faire passer à la cour martiale pour t'être battu avec lui," dit Brandt en buvant sa soupe à petites gorgées.
"Qu'est-ce que peut bien te vouloir Heide de toute façon, Rolf ?" demanda Kirov.
"On a déjà eu quelques embrouilles tous les deux avant que je ne m'engage dans l'armée," expliqua Kessler. "Il venait de Hambourg tout comme moi. Il travaillait pour le marché noir. Il trafiquait un peu tout ce qui pouvait lui tomber dans les mains."
Kessler, pensif, marqua une pause.
"Mon frère, Karl… On était des petites frappes à l'époque. Videurs de poches. Il a volé dans celle de Heide une fois et lui a chipé plus de deux mille marks. Seulement c'était pas l'argent de Heide, mais celle de son boss."
"Qu'est-il arrivé ?" demanda Roth.
"Deux des hommes qui travaillaient pour le même boss l'ont chopé et lui ont cogné dessus. Il a bien failli y rester ce coup-là." Le ton du sergent s'était durci. "Mais je les ai retrouvés, et l'un deux marche encore avec des béquilles."
"Bordel, tu leur as fait quoi ?" questionna Meine.
"Je leur ai éclaté les jambes à coups de marteau," répondit Kessler.
Les hommes finirent leur soupe et s'attaquèrent à leurs bouts de pain. Friedrich mangea la moitié du sien et mit le reste dans son sac. Une habitude qu'il tenait de Raun.
Meyer par contre, l'avait mangé jusqu'à la dernière miette et regardait maintenant Dierks comme pour le supplier de lui donner un morceau du sien.
"T'en as eu un plus gros bout que tout le monde," dit Meyer. "Tu peux bien partager, non ?"
"Va te faire foutre, gros sac," lui envoya Dierks. "Il faut que je garde des forces. Juste au cas où on tomberait sur des femmes."
"Ouais, tu m'étonnes, on sait jamais dans une merde pareille…" se moqua Roth.
"Je commence à me demander si je vais bien pouvoir me taper une autre femme un jour," dit Dierks. "Je veux dire, imagine que je me fasse tuer avant. Ah putain, j'ai même pas envie d'y penser."
Friedrich se demandait la même chose. Allait-il perdre sa virginité avant qu'il ne perde la vie ? Il déglutit difficilement et essaya de ne plus y songer.
"Je parie que Schrodek est puceau," fit Roth en souriant. "Si ça se trouve, c'est un pédé en fait."
La remarque fit rire tout le monde, sauf Fischer.
"Tu devrais pas parler de lui comme ça," lâcha-t-il.
Roth, incrédule, se tourna vers l'opérateur radio.
"Qu'est-ce que tu racontes ?" demanda-t-il. "Tu soutiens ce connard maintenant ? T'es pas devenu son lèche-couilles quand même ?"
"Même si on l'apprécie pas, ça reste notre sergent," protesta Fischer qui rougit en regardant Kessler. "Désolé, Rolf. Mais les règles de l'armée disent que..."
Roth le coupa net.
"Tu peux te les foutre au cul tes règles de l'armée, Fischer. Schrodek est une merde sans couilles et tu finiras pareil si tu marches avec lui. La tête en bas avec une baïonnette entre les fesses."
"Ou peut-être même sans la tête," ajouta Kirov en tapotant le manche de son sabre.
Les autres rirent.
Kessler secoua la tête.
"Non, Fischer a raison."
Meine se tourna vers lui, surpris.
"Qu'est-ce que tu veux dire, Rolf ?" demanda-t-il. "Tu étais notre chef, et tu le seras toujours. Avec ou sans galons."
Un chœur d'approbation s'éleva dans la section.
"Peut-être bien, mais Schrodek et son père cherchent une bonne excuse pour en finir avec nous. Ne la leur donnons pas."
"Si tu attends de moi que je m'incline devant ces deux enfoirés, tu peux oublier tout de suite," fit Roth. "Plutôt crever."
Kessler esquissa un sourire et donna une petite tape rassurante sur l'épaule de son ami.
"Ce n'est pas toi qui vas crever," dit-il. "Je m'occuperai de Schrodek, quand le bon moment sera venu."
Il y eut un long silence sous le Krupp renversé, puis Kessler prit de nouveau la parole.
"Bon, on ferait bien de retourner à l'abri ou il va encore se demander où nous sommes passés."
"Qu'il aille se faire enculer," grogna Roth.
Les hommes se levèrent et se mirent en marche sous la pluie froide qui éclaboussait les sols déjà détrempés. Des rivières de boue nauséabonde coulaient sans discontinuer, inondant les tranchées, y rendant la vie épouvantablement pénible pour les soldats. Un grand chêne à proximité menaçait de s'effondrer, la pluie persistante avait emporté la terre autour de ses racines. Ils pataugeaient difficilement à travers cette vase épaisse. Quelques corbeaux croassaient sur les branches, en descendant régulièrement pour becqueter l'un des corps en décomposition qui jonchaient le champ.
"Eh bien, j'ai encore faim," dit Meyer en frottant son gros ventre rond.
Zimmerman lui donna un coup de coude dans les côtes.
"Tu as toujours faim de toute façon."
"Un homme de ma constitution a besoin d'être bien nourri," protesta le gros soldat.
"Si on te collait une tourelle sur la tête, on pourrait croire que t'es un tank," lâcha Roth, et les autres hommes éclatèrent de rire en chœur.
Meyer grommela quelque chose dans sa barbe.
"Peut-être bien que ceux qui conduisent les tanks reçoivent plus à manger."
Roth lui envoya un petit coup de pied au derrière et ils repartirent vers leur abri. Kessler et Kirov restèrent un peu en arrière.
"Qu'est-ce que tu fais, Rolf ?" lui demanda le caporal par-dessus l'épaule.
"Meyer a raison," dit-il." On a besoin de plus de nourriture. Kirov et moi allons voir ce qu'on peut trouver. Bier, tu viens avec nous."
L'instituteur acquiesça de la tête et se traîna à travers la boue pour rejoindre l'ancien sergent et le grand Russe. Roth appela tandis que le trio se mettait en route :
"Et pas de rats, hein ! J'en peux plus de manger ces saloperies."
Kessler sourit.
"Mange-les avant qu'ils ne te mangent."
Il tombait des cordes.
KrapulaX- Apprenti égorgeur
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Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 41
Localisation : Lepuix
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
Étant un fan absolu, je salue cette initiative. Mais cette mise en page est chiante à lire sur un forum. Tu n'as pas plutôt un fichier complet à me transmettre (pdf ou doc) par mail ? Ce serait plus simple à lire. Et nous pourrions mettre ce fichier sur nos Kindle pour lire ce bouquin facilement. Et si tu as d'autres traductions de Hutson, je te baise la main.
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
yes manix aucun souci, content que ça puisse au moins faire plaisir à quelqu'un
je vais en faire un pdf, balance ton email !
je vais en faire un pdf, balance ton email !
KrapulaX- Apprenti égorgeur
- Messages : 35
Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 41
Localisation : Lepuix
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
Pour les fans, voici le lien pour télécharger le bouquin complet en PDF :
Lien Forged In Fire
Mot de passe : Hutson War
Encore merci à KrapulaX pour ce beau cadeau.
Lien Forged In Fire
Mot de passe : Hutson War
Encore merci à KrapulaX pour ce beau cadeau.
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
Je ne suis pas fan, mais j'ai lu du Huston il y a quelques années (Les Fouilles de la Peur et Les Larvoïdes) et j'en garde d'agréables souvenirs. Je lirais ça donc ce petit bout de prose avec curiosité, quand je trouverais 5min...
Merci pour le partage, Krapulax !
Merci pour le partage, Krapulax !
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 42
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
Grâce à Zaroff, j'ai lu "la mort visqueuse" et ne le regrette pas !
Curieuse de connaître ce roman sur la guerre de 14/18 de la part de ce grand auteur !
Merci pour cette initiative Krapulax.
Curieuse de connaître ce roman sur la guerre de 14/18 de la part de ce grand auteur !
Merci pour cette initiative Krapulax.
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
^ c'est plutôt la guerre de 39/45 en fait (ah La Mort Visqueuse, quel chef d'oeuvre !)
bref, faites-vous plaisir avec la bande de Kessler, des soldats qui ont des couilles et du cœur et qui osent s'exprimer !
merci Zaroff pour l'upload
tss perso je veux bien tous les traduire ces romans (et tous les Hutson qui n'ont pas été traduits et y'en a un paquet), même pour pas grand chose, mais qui va vouloir me payer maintenant ?
il faudrait que Hutson me dise "traduis-les, vends-les, démerde-toi je m'en fous" mais comme dirait Ice-T "malheureusement ça se passe pas comme ça"
bref, faites-vous plaisir avec la bande de Kessler, des soldats qui ont des couilles et du cœur et qui osent s'exprimer !
merci Zaroff pour l'upload
tss perso je veux bien tous les traduire ces romans (et tous les Hutson qui n'ont pas été traduits et y'en a un paquet), même pour pas grand chose, mais qui va vouloir me payer maintenant ?
il faudrait que Hutson me dise "traduis-les, vends-les, démerde-toi je m'en fous" mais comme dirait Ice-T "malheureusement ça se passe pas comme ça"
KrapulaX- Apprenti égorgeur
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Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 41
Localisation : Lepuix
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
Tu as fait des propositions pour des éditeurs ciblés ? Du genre Fleuve Noir ou Bragelonne. Après, trouver un petit éditeur publiant des formats poche pour le populo, c'est pas gagné.
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
oui j'ai déjà toqué aux portes de Fleuve Noir et Bragelonne plus d'une fois pour des projets différents mais apparemment ils sont jamais contents
je vais réessayer un de ces 4 !
je vais réessayer un de ces 4 !
KrapulaX- Apprenti égorgeur
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Localisation : Lepuix
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
Je ne connais pas des éditeurs spécialisés dans les romans de guerre. Ou alors, proposer une intégrale des romans de guerre de Hutson (Blood and Honour, Sledgehammer, Kessler's Raid, Convoy of Steel, Slaughterhouse, Task Force Batallion, Sabres in the snow, Men of Blood, Forged in Fire, No Survivors, Taken by Force et Swords of Vengeance) à Rivière Blanche !
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
^ je sais pas trop si on publie encore beaucoup de romans de guerre déjà :-/
j'ai déjà traduit plusieurs nouvelles pour Rivière Blanche, c'était cool, je peux toujours leur demander mais je sais qu'ils n'ont pas des moyens énormes malheureusement, et j'avoue que ça me ferait un peu chier de faire tout un bouquin pour trente balles
j'ai déjà traduit plusieurs nouvelles pour Rivière Blanche, c'était cool, je peux toujours leur demander mais je sais qu'ils n'ont pas des moyens énormes malheureusement, et j'avoue que ça me ferait un peu chier de faire tout un bouquin pour trente balles
KrapulaX- Apprenti égorgeur
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Date d'inscription : 07/06/2017
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Localisation : Lepuix
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
C'est sûr, je te comprends. Alors, je ne sais pas.
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
J'ai adoré ce récit, lu en deux jours. Style vivant qui ne s'embarrasse pas de fioritures. On suit les hommes de la section d'assaut Marteau de Guerre, dont Rolf Kessler (le sergent dégradé au profit du fils du colonel, un être veule et lâche) est le meneur. Embourbés dans les vastes plaines de Russie, les soldats allemands affrontent les soviétiques dans des combats acharnés. Ça se lit très bien et je peux affirmer que la traduction est excellente. L'atmosphère est superbement bien rendue et on reconnaît la fougue de Hutson à décrire des élans sauvages et la sombre trahison des hommes pour un bout de métal forgé dans les feux de l'enfer : la Croix de Fer. Beau boulot KrapulaX. Et merci encore pour ce cadeau inespéré pour le fan que je suis.
Re: Shaun Hutson - Forged in Fire (traduction française)
alors ça c'est gentil Zaroff, merci beaucoup
content que ça t'ait plu, en même temps faut bien avouer que c'est un super petit roman de guerre avec tous les ingrédients et les personnages nécessaires pour passer un bon moment donc le contraire m'aurait étonné
je vais essayer de relancer deux ou trois éditeurs cette semaine et avec beaucoup de chance je m'occuperai de traduire les autres
on y croit :-/
content que ça t'ait plu, en même temps faut bien avouer que c'est un super petit roman de guerre avec tous les ingrédients et les personnages nécessaires pour passer un bon moment donc le contraire m'aurait étonné
je vais essayer de relancer deux ou trois éditeurs cette semaine et avec beaucoup de chance je m'occuperai de traduire les autres
on y croit :-/
KrapulaX- Apprenti égorgeur
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