Nelly "Plumitive" Chadour

Eimelle a écrit:J'avoue que moi aussi j'essaie d'être productive, parce que j'ai plein d'idées en tête que j'aimerais coucher avant de mourir ( Et on ne rigole pas dans les rangs : si on calcule que l'espérance de vie moyenne est de 70 ans voire moins, le diagnostic est imparable : je n'aurai pas le temps de TOUT écrire en une vie.

Si ça peut te rassurer, Eimelle, l'espèrance de vie en France en 2015 est de 85,4 ans pour une femme, 79,2 ans pour un homme. Et Marc Agapit, malgré quelques petites production avant, à commencé à écrire sous ce nom là dans la collection Angoisse à la soixantaine, et il a écrit 43 romans dans cette collection!

Holala, Eimelle, c'est ce qu'on peut appeler un feu roulant de questions. Mais j'y répondrai plus tard, là, je suis un peu naze de ma semaine et je n'ai ni les yeux en face des trous ni les doigts en face des touches. Et pour répondre au Lion Nocturne, hein Léo !

Léonox a écrit:
Quant au planning de Nelly, elle en parlait hier soir sur Facebook en ces termes :
"J'ai repris Sibilla après une énième interruption (va vraiment falloir que j’apprenne à dire non à toute proposition qui me détourne du droit chemin), et ce serait tellement bien si je pouvais terminer pour début septembre... afin d'entamer la rédaction du troisième Diane..."

Comme quoi il n'y a pas qu'ici qu'elle m'accuse de tous les maux. (Le passage avec les "propositions qui la détournent du droit chemin", je vais en faire mon quatre heures, tiens )

Sache que tu n'es pas le seul pernicieux éditeur incriminé ici puisque j'ai également écrit une nouvelle en début d'année, n'osant dire non à une gentille dame qui signait sa première anthologie. Et pour ta gouverne, je pensais, en écrivant détourner du droit chemin à la traduction latine de ce terme : seducere qui donna plus tard le verbe séduire. Tu peux donc en déduire que si je n'avais pas été emballée par les thématiques proposées, je n'aurais pas choisi de cheminer par des sentiers détournés, tel un chaperon rouge emplumé.

Edit du lendemain après nuit de sommeil réparatrice et cure de smoothie (pommes-pastèque-airelles-citron vert)
Alors attention Eimelle mais ma réponse risque de te frustrer tout comme j'ai dû décevoir Naëlle qui s'attendait à un Sous la Peau 2 (un peu de patience ! et le jour où tu en auras des nouvelles, m'est avis que ce ne sera pas sous ce titre) : je concilie très difficilement ma vie professionnelle, ma vie de couple et ma vie d'écrivaine car je suis quelqu'un d'extrêmement bordélique. Et si j'avais eu des enfants, ç'aurait été foutu ! Certains y arrivent en élevant de la marmaille, tant mieux pour eux ! J'ai beaucoup de mal à jongler entre le mec (qui au bout de 4 ans n'arrive pas à piger qu'écouteurs sur les oreilles et madame devant l'ordi = ne pas déranger) et le gros chat.
Quand l'écriture a commencé à marcher, j'ai demandé à obtenir un temps partiel de 32h. Puis voyant que cela ne suffisait toujours pas, j'ai réussi à passer en travail à domicile (avec un excellent résultat puisque j'ai pu envoyer ma nouvelle à Leonox après seulement un mois de travail, corrections comprises).
Après, le fait que je produise un boulot de qualité tient du miracle car je souffre d'un gros déficit d'attention. Au point où parvenir à rester concentrée dix minutes sur un texte tient du challenge. Et c'est peut-être justement ça qui fait ma force puisque j'ai énormément de recul sur mon boulot même lorsque je viens de l'achever. Par conséquent, je n'ai pas besoin de laisser décanter pendant quelques mois (comme suggéré par le King de Bangor) et je corrige d'autant plus facilement mes nouvelles et romans que pour moi, c'est quelqu'un d'autre qui les a écrits.

Ah ! t'es bien avancée ! Plus sérieusement, à part lire, vivre, se faire une culture, écouter, regarder, être sensible à tout et attentive à la moindre chose, je pense qu'il n'y a pas de recette miracle pour être un bon auteur (j'ai pu remarquer que les aspirants écrivains ou scénaristes les moins doués étaient des bavards impénitents qui restaient enfermés dans leurs projets obsessionnels et n'avaient aucun sens de l'écoute). Ensuite, nous ne sommes pas tous dotés des mêmes facilités, mais ta vie et tes occupations telles que tu les décrits prouvent déjà que tu es sur la bonne voie, tu te forges un bel imaginaire et une culture riche. Donc, patience, persévérance et travail ! Maîtres-mots que je dois aussi appliquer à moi-même, constamment.

Juste pour dire : je viens de lire Marie-Calice, Missionnaire de l'Extrême (sur l'anthologie Folie(s) des Artistes Fous) et je me suis bien marré.
Ce délire à base de bondieuseries sur fond de métal est tout à fait exquis dans son genre, fun en diable, mais rappelle également les excès en tous genres des élites bien-pensantes. Le bien et le mal en toutes choses, même lorsqu'elles touchent à notre rapport intime à la musique (art à part entière tout autant que loisir et révélateur de notre nature profonde). Qui peut se permettre de nous juger à l'aune de nos sensibilités musicales ou sociales ? Le bon dieu lui-même...? Tu réponds à la question par un gros fuck bien senti que j'ai apprécié à sa juste valeur.

Merci Nelly, donc, pour ce très bon moment.

P.S: Pour entrer dans le détail, j'ai été d'autant plus sensible à cette histoire que j'ai été élevé et éduqué dans le carcan très strict des Témoins de Jéhovah. Jusqu'à mes 15-16, environ (oui oui, c'est le gros moment "coming out"). Incroyable, mais vrai. Ce texte n'en résonne donc que plus fortement en moi. Des interdits, partout. Des tabous. Des mots-clés. Des musiques interdites, dangereuses. Le rock, le heavy-metal et le hard-rock : des nids rampants de satanisme éhonté.
Tu m'étonnes qu'à mon "émancipation" j'aie couru à tous les sets et festivals possibles pour m'extirper de toutes ces conneries soit-disant moralement "intègres" ! L'intégrité réside avant tout dans la personne que tu es et dans tes choix. Tes goûts et tes envies. Satan et ses mignons n'ont rien à voir là-dedans. Tu est ce que tu veux et ce que tu aimes : le reste c'est de la philosophie d'eau bénite frelatée.
Pour tout cela et bien plus encore, ton texte m'a touché. Donc, merci encore une fois Nelly, je me suis régalé à lire à ton récit, mais aussi à lire entre ses lignes pour y retrouver un brin de vérité perdue. Et cela n'a pas de prix.

Étrange coïncidence, en effet.
Pour ma part, tous les ex-TJ que je connais sont devenus des gros métalleux ou des fous de films gores/horrifiques, comme exorciser tous les vieux démons et frustrations accumulées. Mais je te rassures, certains sont aussi devenus des gens respectables

Et de rien, le message venait du coeur. Mais je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce que tu dis concernant l'écriture et la diversité des différents ressentis : c'est aussi ce qui fait toute la magie de la chose...
Par contre, ton lien ne marche pas (sur mon navigateur, en tous cas).

Ention et damnafer, comme dirait Gotlib ! Tape Jéhovah Boy de Marco Hukenzie et je te laisse choisir le support de lecture.

Va falloir que je lise vite fait cette nouvelle (Non, moi, j'ai pas été chez les témoins de Gevéor !)

Cela devrait te rappeler Sous la Peau en plus léger.

Plumitive Punitive a écrit:Ention et damnafer, comme dirait Gotlib ! Tape Jéhovah Boy de Marco Hukenzie et je te laisse choisir le support de lecture.

Je suis allé voir et ce petit extrait m'a fait sourire : il m'a rappelé plein de très bons moments de ma jeunesse  (aaah les joies de "la prédication !" le dimanche matin, alors que la couette et la grasse mat' nous font les yeux doux... ).
Je note ce roman sur ma liste, ça a l'air atypique et traité sous un angle très sympa.
Et c'est marrant parce que jusqu'ici c'est plutôt un passé dont j'avais un peu "honte" (non sans raisons), mais en lisant ce petit extrait, je me suis dit qu'il pourrait être intéressant de m'en servir pour un futur récit - j'avais déjà essayé y'a quelques années avec Humokk, mais d'une façon légèrement détournée.

Du coup, je me dis que j'ai vraiment bien fait de lire ton histoire !