HELL(O)

Pas convaincu... L'idée est bonne, et comme le dit Blahom exploitée déjà par Marc Agapit, mais traitée de façon trop brouillonne à mon goût: toute une série de scènes hallucinées qui pourraient être puissante si elles prenaient un sens, si elles s’inséraient dans une construction, un développement qui aboutisse de façon logique à la fin.
Alors que là, c'est un peu trop éclaté, ça part dans tous les sens: à certains moments on se croit dans une sorte de ville dystopique avec les murs translucides où le narrateur est observé jour et nuit, d'autres moment c'est un peu comme dans Le Prix du Danger avec la chasse à l'homme, ou les traditionnelles arènes modernes... On pourrait croire à un délire paranoïaque, pourquoi pas... A d'autres moments, des trucs qui surgissent on ne sauit pas trop d'où:

Planté au milieu de vers grouillants, je consulte mon phone 9.

C'est quoi ces vers ? Et au final, quand on lit les dernières phrases:

Spoiler:

on se dit: "tout ça pour ça!"

Je le répète, l'idée est bonne, la fin aurait put être percutante, mais il aurait fallu qu'elle soit amenée par une progression, une logique, alors que là, j'ai eu l'impression d'une série d'images éclatées, sans suite. C'est dommage, le potentiel y est!

Intéressant pour l'exercice de style, en raconter beaucoup en moins de 5000 signes. C'est tout à fait l'idée que je me fais de l'enfer : des tortures à n'en plus finir.
Si j'avais deux bémols, ce serait la seringue et les bâtiments. Ils ne servent pas à grand chose en fait.

Sinon, ça surprends de voir tant de gros mots chez la sage Françoise...

Merci pour ces avis Pala et Didier
Alors, je ne sais pas trop quoi te dire Pala à part que cet enfer personnalisé est décrit au travers du personnage qui n'a plus sa mémoire "à long terme" (elle lui reviendra grâce à la seringue...), ce qui fait que c'est "décousu" (c'est un peu voulu car il est tout de même "perdu", n'a plus ses repères habituels, momentanément tout du moins)...Donc, il livre ce qu'il ressent pendant qu'il fuit, en vrac... Après, je ne sais pas si c'est crédible à partir de ce postulat, d'aborder son ressenti d'une manière logique... C'est aussi ma vision de l'Enfer, un endroit où les limites du "normal" sont franchies, où l'on ne peut pas se raccrocher à un enchaînement cohérent. Je pourrai même ajouter un facteur temps déréglé...
Les vers... Et bien, pour le fun (je rigole mais j'ai lu des textes où il est toujours question de gros vers qui étouffent les damnés... Alors, pour appuyer le fait qu'il se trouve bien en Enfer ! Sinon, il pourrai être dans un futur justement...)
@ Didier : oui, je me suis lâchée (la "faute" aux éditions Trash ou à mes élèves qui osent tout, même le pire !) Tu as sans doute raison pour les bâtiments (tu veux dire le centre commercial ? Ou le logement transparent ?). Il me fallait tout de même quelques repères (On lui a créé un enfer sur mesure qui contient des aspects familiers pour lui et d'autres atroces... Un "doux" mélange )

Un texte impressionnant, qui m'a fait pensé aux fêtes de sang que pouvait décrire (ou non décrire) Lovecraft. J'ai eu l'impression d'y voir une critique acerbe de notre société moderne où toutes nos habitudes et nos insignifiances nous sont jetées à la figure.

Dans la première partie, on assiste - selon moi - à mille enfers différents, avant de se recentrer davantage sur un seul personnage vers la fin, qui expie ses crimes et sa décadence. Ces deux facettes sont très intéressantes. Du beau boulot !

Je suis désolé, Françoise, mais je n'ai pas été vraiment convaincu.
Il y a de très bonnes choses dans ton texte, mais il y en a beaucoup trop ! En outre, je suis de l'avis d'Eimelle et Paladin, qui ont employé les mots "brouillon" et "confus". J'ai eu beaucoup de mal à faire le lien entre les scènes et à mesurer la progression de l'intrigue.

En fait, j'ai eu l'impression d'assister à une projection en 3D, où des trucs m'étaient balancés au visage à intervalles réguliers sans raison apparente (les vers, la seringue, etc). D'autre part - mais là j'admets que c'est subjectif - le traitement racoleur et jetable de l'information sur les "rézosociaux" est aux antipodes de mes préoccupations et de ma conception personnelle de l'enfer. Conclusion, même si j'ai apprécié certains passages pour leur radicalité et leur violence, je crains d'être resté à l'extérieur de ton arène en forme de jungle urbaine.

paulux a écrit:Un texte impressionnant, qui m'a fait pensé aux fêtes de sang que pouvait décrire (ou non décrire) Lovecraft. J'ai eu l'impression d'y voir une critique acerbe de notre société moderne où toutes nos habitudes et nos insignifiances nous sont jetées à la figure.

Dans la première partie, on assiste - selon moi - à mille enfers différents, avant de se recentrer davantage sur un seul personnage vers la fin, qui expie ses crimes et sa décadence. Ces deux facettes sont très intéressantes. Du beau boulot !

Merci Paulux, tu as très bien saisi ce que je voulais montrer et tu m'as donné une nouvelle piste avec ces fêtes de sang...
C'est ça, il fallait que le lecteur se retrouve dans la même situation que le personnage, découvrant au fur et à mesure son environnement instable et malsain... Un peu ce qui arrive sans qu'on le veuille au travers des différents médias.

Léonox a écrit:Je suis désolé, Françoise, mais je n'ai pas été vraiment convaincu.
Il y a de très bonnes choses dans ton texte, mais il y en a beaucoup trop ! En outre, je suis de l'avis d'Eimelle et Paladin, qui ont employé les mots "brouillon" et "confus". J'ai eu beaucoup de mal à faire le lien entre les scènes et à mesurer la progression de l'intrigue.

En fait, j'ai eu l'impression d'assister à une projection en 3D, où des trucs m'étaient balancés au visage à intervalles réguliers sans raison apparente (les vers, la seringue, etc). D'autre part - mais là j'admets que c'est subjectif - le traitement racoleur et jetable de l'information sur les "rézosociaux" est aux antipodes de mes préoccupations et de ma conception personnelle de l'enfer. Conclusion, même si j'ai apprécié certains passages pour leur radicalité et leur violence, je crains d'être resté à l'extérieur de ton arène en forme de jungle urbaine.

Merci pour ton avis Léonox, certainement plus réfléchi que le mien au sujet de ton texte qui est aux antipodes... Pas la même conception de l'Enfer...
Concernant le côté "brouillon" et "confus" j'avais répondu à Paladin que c'est "à cause" de ma volonté de laisser mon personnage raconter ce qu'il ressent ou voit... J'ai essayé de me mettre au niveau du personnage, c'est lui qui découvre au fur et à mesure son environnement tordu, ou bien il le crée par bribe en pensant à celui qu'il a connu : les deux possibilités sont imbriquées.
Je ne pouvais pas amener de progression logique (je ne voulais pas, surtout pour que le lecteur soit aussi déstabilisé). Ça n'a pas marché avec tout le monde ! Tant pis !

Coucou Françoise ! Ce que j'ai préféré dans ton texte, c'est tout le côté dystopique, avec le harcèlement, les maisons de verre… mais pour moi, ça n'a pas vraiment de rapport avec l'histoire principale (le châtiment infligé aurait dû être plus en lien avec la faute commise), donc ton enfer m'a beaucoup plue… mais pas en tant qu'enfer. J'aurais préféré que ça soit plutôt une histoire de SF/dystopie, avec ce côté un peu plus développé, et une histoire un peu plus structurée (parce que je l'ai aussi trouvée un peu confuse).
Certains mots un peu familiers, voire enfantins, m'ont aussi gênée, surtout en comparaison de termes plus brutaux, plus percutants (je pense au caca du début, qui serait mieux passé avec "merde", ou "pourrie" je ne sais plus où).
Néanmoins, il y a une vraie ambiance étouffante et un certain potentiel au niveau de l'histoire ! Donc des points que j'ai aimés, d'autres un peu moins.

Ben dis donc, Zaroff t'as déteint dessus ! Mais ça valait le coup, et plutôt deux fois qu'une.
D'abord pour l'ambiance de violence omniprésente (en propos comme en action) qui vous happe d'entrée et ne vous lâche plus. Ensuite, cette amnésie temporaire et sadique qui apporte une couche de désarroi supplémentaire. Et enfin, cet enfer lui-même. Un enfer particulièrement atroce parce que si proche de notre monde dit normal, celui où on se donne de moins en moins la peine de réfréner ce qu'on appelait jadis "les bas instincts".
Oui, il faudrait si peu de choses...
Un récit fort et qui interpelle. Chapeau !

Merci beaucoup d'avoir compris ce que je voulais mettre en place Amaranth et Jack.
@Amaranth : Le côté dystopie, c'est sûr, j'avais d'abord cette idée-là de placer mon Enfer dans notre futur, mais, je me suis dit que ce serait hors-sujet... D'où ce texte un peu mixte... Alors pour les insultes, j'avoue avoir pensé à celles d'enfants qui dans ce monde n'auraient peur de rien, ni de ces mots d'incivilité, ni des coups donnés ou subis... = perte de sensibilité, d'où la seringue qui la leur redonnerait de temps en temps... Mais j'ai dévié pour recentrer sur un Enfer plus "accessible" et n'ai pas osé mettre une insulte plus conforme au monde des adultes (demande faite aux adminis : aurai-je eu le droit ? Il me semble que oui, mais je me suis posée la question et ai laissé ainsi...).
La seringue a changé de fonction, celle de réactiver la mémoire des condamnés aux supplices... Elle apporte de la souffrance amplifiée comme l'a compris Jack.
Le côté "décousu" allait de soi pour moi... Mon personnage, comme expliqué dans d'autres réponses devait découvrir ou - redécouvrir puisqu'il vivra sans arrêt ces scènes là - son monde au fur et à mesure...)
@Jack : tes remarques me comblent de joie ! J'ai en effet essayé de chambouler ma façon d'écrire pour qu'elle soit adaptée au monde déphasé que je décris. Si c'est réussi, tant mieux ! Peut-être grâce aux lectures de Trash et à Zaroff...
Le sujet collait à ce style et me poussait à trouver des tournures percutantes (J'ai remanié de nombreuses fois mes phrases pour trouver le bon dosage).
Merci encore à vous

Un texte que je n'avais pas encore lu. Relevé 2-3 coquilles (allées et venues, entre autres). Mon plus gros problème est que j'ai bien aimé le style, dynamique, rythmé, mais que je n'ai pas compris grand-chose (à part qu'il expie ses fautes en enfer). Le côté positif c'est que ton enfer est un vrai chaos. Tout se mélange, les technologies, les jeux antiques, la chasse aux sorcières : c'est très visuel et complètement surréaliste. En cela, l'exercice est réussi. Le fait que ce ne soit pas du tout ma tasse de thé ne change rien au fait que je trouve ça bien tourné. Je n'ai pas aimé du tout et en même temps ça reflète une de mes craintes de l'enfer (ou un de mes cauchemars récurrents) : ce chaos bordélique sans queue ni tête, qui n'obéit à aucune loi logique, dans lequel on ne peut que subir ce qui se passe sans rien y comprendre, comme un étranger qui ne connaît rien aux coutumes locales.

Pas facile de m'exprimer sur ton texte : je sais que je n'ai pas aimé, mais j'ai aimé ne pas aimer^^

(par contre le mot "caca" au début m'a choquée, me paraît un peu trop enfantin pour le contexte, "merde" me semblerait plus approprié)

edit : je lis les autres comms et je vois qu'Amaranth aussi a fait la même réflexion sur le caca^^

ouah j'ai accroché mais un peu trash pour moi ! bien mené et bien écrit.
Ton texte e passe pas inaperçu !

Tu as tout à fait raison Raven : mon Enfer serait aussi que tout soit aléatoire (un peu Kafkaïen) qu'il n'y ait aucune raison d'être pris à partie, juste pour "rigoler" entre copains, le chaos absolu, comme tu le décris si bien...
Je vais revoir l'insulte du début car c'est la principale remarque de presque tous...

Bonjour Anouk : merci de ta relecture (il me semble que tu avais déjà donné ton point de vue   et ton commentaire... Pas un texte à aimer, le moins que l'on puisse dire !

Beaucoup de bonnes idées dans ce texte, à commencer par celle de la transparence, cet endroit où l’on est constamment sous le regard d’autrui, sans havre d’intimité, c’est déjà un enfer crédible. Utilisation intéressante aussi des technologies modernes ( les écrans géants).

Cet enfer cyclique m’a agréablement rappelé certains romans d’Agapit.
Les phrases courtes et l’abondance des « ils » ou « on » traduisent bien l’obsession et la paranoïa ( qui est peut-être la réalité et non de la paranoïa)
Une phrase que je trouve très réussie par son rythme et ses sonorités : ma gueule de con sur un tronc nu, obèse, le sexe dressé.
Les critiques :

Ça commence d’emblée trop fort dans le trash.
Le côté un peu brouillon. Même s’il reflète l’état d’esprit du héros, je l’ai trouvé un peu frustrant.
Des interrogations subsistent : est on dans l’au-delà ou dans un enfer ici-bas ( la seringue.) Mais cette ambigüité a aussi son charme.
C’est la règle générale : plutôt C’est la règle.
Je déteste l’ambiance qui règne ici : après ce qui précède, il est évident qu’il déteste. Du coup, ce verbe apparaît trop faible.
De même pour jamais je n’aurais choisi un tel endroit : trop évident, pas besoin de le dire ; qui donc l’aurait choisi ?
Un matériau semblable façonne nos bâtiments publics et privés : lourd. D’autant plus qu’n quelques lignes, la notion de transparence revient trois fois : bulle de verre ; murs translucides ; parois transparente. Il serait facile de synthétiser, surtout qu’il semble que dans cette ville ou ce quartier, toute l’architecture soit transparente.
Ils les traitent den tarlouze : tarlouzes plutôt ( à vérifier)
Je n’ai pas saisi la signification de la remarque finale : Ils peuvent me tuer. Je suis déjà mort.
Ça pourrait vouloir dire : je m’en fiche, je suis déjà mort, mais je ne pense pas que ce soit ça.

Appréciation globale de ce texte : des défauts, mais suffisamment d’intérêt pour en faire un bon moment de lecture.

Merci Tobermory... Tu pointes pas mal de choses et tu as raison. Je veillerai à préciser ce qui va moyennement dans un essai plus dense (je veux dire sans limitation de signes car là, il n'en fallait pas plus que 5000...)