Nuit noire
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Hors-série N°2 : Angoisse(s)
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Nuit noire
Voici ma contribution :
J'avance. Tout droit. Je n'y vois rien. Le bruit de mes pas me rassure. J'avance toujours. C'est comme si je faisais du sur-place. Je regarde à droite, à gauche, derrière. Partout la même opacité. Partout la même étendue ténébreuse. Où suis-je ? J'ai l'impression d'avoir erré pendant des heures, des jours même. J'éprouve une terrible lassitude. Je pressens un malheur. Seigneur, ayez pitié de moi !
Prétendre que je vais mieux serait exagéré. Mais les choses sont maintenant plus claires. Ce terme n'est guère adéquat. Dans la nuit noire dans laquelle je me débats, rien n'est véritablement clair. Des souvenirs remontent à la surface. Je suis Pierre Desmarest. Un personnage certes controversé mais respecté. L'un des rares élus du Parti de la Vie. Les pseudo-progressistes au pouvoir sont mes adversaires. Surtout Madame Zenobia et son abominable projet de loi sur la « fin de vie ». Tout malade en phase terminale aura droit à une injection létale. Notre ministre de la Santé s'est personnellement investie dans cette abomination qu'elle et ses complices qualifient d'humaniste !
J'ai contacté les leaders de l'opposition. Ensemble, nous devons faire échouer cette démoniaque entreprise. André, mon chauffeur, est prêt. Direction l'Assemblée ! Vite !
André a l'habitude. Il grille les feux, double par la droite. Plus vite ! On va être en retard pour le vote. Le camion ! Attention ! Noon !
Un bruit atroce ! Les ténèbres !
J'entends des bruits mécaniques, réguliers. Des voix aussi. On parle de moi.
« Le pauvre, il est salement amoché. Le diagnostic est plus que réservé. » J'entends le mot « coma ». Mon nom aussi. Ils me connaissent. Une femme dit que si la loi Zenobia passe, j'en serai le premier bénéficiaire ! Ironique, non ? Moi, le plus résolu de ses adversaires.
- Docteur ! Il part !
Je sombre à nouveau. M'auraient-ils empoisonné ? J'ai peur...
Une voix rassurante surgit du néant. Celle de ma femme. « Chéri, je sais que tu m'entends. Ton accident a provoqué un extraordinaire choc dans tout le pays. T'euthanasier reviendrait à éliminer un adversaire politique. La pression est telle que le Président a suspendu le projet Zenobia. Nous avons gagné. »
Je devrais me sentir mieux. Mon involontaire sacrifice aura permis à mes idées de triompher. Je suis vivant. Pourtant, mon malaise ne cesse d'augmenter. Je suis oppressé, respire mal. Je ressens aussi une insidieuse douleur. Que se passe-t-il ?
J'ai mal. Affreusement mal. Que m'arrive-t-il ? Des aiguilles ont pénétré ma chair. On m'a déplacé. Aurais-je subi des examens plus précis ?
Un temps indéterminé s'est écoulé. J'entends des voix inquiètes. « Il est condamné. Il avait aussi un cancer. Trop de métastases ! Inopérable ! Il souffrira atrocement. Pendant des semaines, des mois. On ne peut rien faire. »
J'ai mal. Atrocement mal. Je suis condamné à souffrir. Longuement. Seule l'adoption de la loi Zenobia aurait pu abréger mes souffrances. Ironique, non ? Qu'ai-je fait pour mériter cela ? Seigneur, pourquoi m'as-tu abandonné ?
3079 signes.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Nuit noire
Bonjour Blahom,
Je viens de lire ton texte. C'est à croire que la question de la fin de vie vous rend dingue ! C'est le deuxième texte (peut-être pas le second !) après celui de TwwT sur le sujet. Du coup, la comparaison entre les deux devient tentante. Je vais cependant essayer de l'éviter autant que de raison. Pour être franc, je n'ai pas accroché. Le texte déroule pourtant un fil intéressant mais je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. Or, il s'agit là d'une critique dirimante à l'encontre d'une micro-fiction. On doit se sentir pris dès les premières lignes. Par ailleurs, j'ai trouvé la narration trop linéaire, trop rationnelle (le type est quand même en mauvais état) et au final descriptive. Enfin tu utilises deux fois la même formule ("ironique non") à quelques lignes d'intervalle. On a presque l'impression que tu nous forces la main, que tu nous contrains à trouver le sort de cet homme "ironique". Ce ne sont là cependant que des impressions personnelles. J'ajouterai pour être complet que je n'ai pas ressenti d'angoisse particulière à la lecture de ton récit (pourtant bien écrit). Mais on en revient à une question que je me posais en commentaire de l'une des nouvelles de ce concours : l'angoisse se dit-elle ou se vit-elle ? Les textes doivent-ils raconter l'angoisse des personnages ou angoisser le lecteur ? Ou les deux ?
Je ne suis pas certain que tu aies réussi ce tour de force...
Je viens de lire ton texte. C'est à croire que la question de la fin de vie vous rend dingue ! C'est le deuxième texte (peut-être pas le second !) après celui de TwwT sur le sujet. Du coup, la comparaison entre les deux devient tentante. Je vais cependant essayer de l'éviter autant que de raison. Pour être franc, je n'ai pas accroché. Le texte déroule pourtant un fil intéressant mais je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. Or, il s'agit là d'une critique dirimante à l'encontre d'une micro-fiction. On doit se sentir pris dès les premières lignes. Par ailleurs, j'ai trouvé la narration trop linéaire, trop rationnelle (le type est quand même en mauvais état) et au final descriptive. Enfin tu utilises deux fois la même formule ("ironique non") à quelques lignes d'intervalle. On a presque l'impression que tu nous forces la main, que tu nous contrains à trouver le sort de cet homme "ironique". Ce ne sont là cependant que des impressions personnelles. J'ajouterai pour être complet que je n'ai pas ressenti d'angoisse particulière à la lecture de ton récit (pourtant bien écrit). Mais on en revient à une question que je me posais en commentaire de l'une des nouvelles de ce concours : l'angoisse se dit-elle ou se vit-elle ? Les textes doivent-ils raconter l'angoisse des personnages ou angoisser le lecteur ? Ou les deux ?
Je ne suis pas certain que tu aies réussi ce tour de force...
Dernière édition par SILENCE le Sam 5 Juil 2014 - 9:28, édité 1 fois
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: Nuit noire
L'idée de base est intéressante, cependant vous êtes trop long à embrayer sur le cœur du sujet (alors qu'avec ce nombre de signe il faut présenter au plus vite la situation.)
Ensuite quelques tournures de phrases maladroites (Par exemple : J'ai mal. Affreusement mal. Que m'arrive-t-il ? - C'est correct mais poussif dans la formulation... On peut trouver des termes plus imaginé pour forger des métaphores de la douleur.), et beaucoup trop d'adverbes (encore !)
Sur le fond, et si je suis d'accord avec une bonne critique politique, on a l'impression qu'ici vous y allez au forceps ! C'eût pu être vraiment ironique en levant le pied sur le côté critique pour verser un peu plus dans un satire (je ne sais pas si ce que j'écris est compréhensible).
Encore une fois, l'idée de base aurait pu donner un résultat vraiment anxiogène avec un peu plus de subtilité...
Désolé pour ce pavé
Ensuite quelques tournures de phrases maladroites (Par exemple : J'ai mal. Affreusement mal. Que m'arrive-t-il ? - C'est correct mais poussif dans la formulation... On peut trouver des termes plus imaginé pour forger des métaphores de la douleur.), et beaucoup trop d'adverbes (encore !)
Sur le fond, et si je suis d'accord avec une bonne critique politique, on a l'impression qu'ici vous y allez au forceps ! C'eût pu être vraiment ironique en levant le pied sur le côté critique pour verser un peu plus dans un satire (je ne sais pas si ce que j'écris est compréhensible).
Encore une fois, l'idée de base aurait pu donner un résultat vraiment anxiogène avec un peu plus de subtilité...
Désolé pour ce pavé
Dernière édition par Gernier le Ven 4 Juil 2014 - 20:56, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Nuit noire
Alors,
bon, je n'évoquerai pas le thème, je pense aussi que c'est une « problématique » de notre temps et que s'en emparer (avec notre déviance SFFF) sert le débat. « et c’est tout ce que j’ai à dire » (Forrest Gump).
Les points « - »
* La 1er partie « peine » un peu (si je peux me permettre) avec des formulations un peu « maladroites » qu'il te faut combattre. Le récit regagne en intensité, amha, à partir de « Une voix rassurante... » mais reste fébrile.
* Pas convaincu par la nécessité qu'il soit, en plus, atteint du cancer !
Les points « + »
* C'est un peu convenu cette inversion de perspective, mais bon, c'est bien fait. Donc ok ;-)
* C'est un peu lié au 1er point, mais, bien vu cette évocation d'une douleur qu'on ne peux combattre et a laquelle on te refuse « d'échapper ». (c'est effectivement un questionnement que j'ai sur la loi de fin de vie).
* J'aime bien ce rappel que « tout est politique ».
Donc oui, pour le « fond »... arf... pas trop pour la « forme »...
Angoisse ? : j'ai l’impression que nous avons tous fait des textes « angoissés » mais pas « angoissants ».
Pas mal ;-)
TwwT
bon, je n'évoquerai pas le thème, je pense aussi que c'est une « problématique » de notre temps et que s'en emparer (avec notre déviance SFFF) sert le débat. « et c’est tout ce que j’ai à dire » (Forrest Gump).
Les points « - »
* La 1er partie « peine » un peu (si je peux me permettre) avec des formulations un peu « maladroites » qu'il te faut combattre. Le récit regagne en intensité, amha, à partir de « Une voix rassurante... » mais reste fébrile.
* Pas convaincu par la nécessité qu'il soit, en plus, atteint du cancer !
Les points « + »
* C'est un peu convenu cette inversion de perspective, mais bon, c'est bien fait. Donc ok ;-)
* C'est un peu lié au 1er point, mais, bien vu cette évocation d'une douleur qu'on ne peux combattre et a laquelle on te refuse « d'échapper ». (c'est effectivement un questionnement que j'ai sur la loi de fin de vie).
* J'aime bien ce rappel que « tout est politique ».
Donc oui, pour le « fond »... arf... pas trop pour la « forme »...
Angoisse ? : j'ai l’impression que nous avons tous fait des textes « angoissés » mais pas « angoissants ».
Pas mal ;-)
TwwT
Re: Nuit noire
Je n'irais pas dire que je n'ai pas accroché, il y a beaucoup de qualité dans ce texte. Le style est sans prise de tête, tout est bien détaillé, l'idée est très bonne et toute histoire qui développe un questionnement existentiel part d'avance avec un avantage pour moi.
Mais je n'ai pas non plus accroché autant que j'aurais pu. L'idée est géniale, comme je disais, mais j'ai trouvé le début un peu "décousu", ou plutôt surprenant. Le premier paragraphe commence bien le job en nous montrant des ressentis et des images qui amorcent une angoisse à venir. Mais après, il y a comme une rupture, on est entrainé dans une course poursuite. Dans l'absolu, c'est un passage parfait d'ailleurs, qui retranscrit bien l'urgence de la situation. Mais cet enchainement m'a sorti de l'histoire et je l'ai terminé "à distance" sans pouvoir y replonger vraiment, sans retrouver ce début d'angoisse des premières lignes.
Je trouve aussi le "Ironique, non ?" de trop. Là encore, dans l'absolu, j'ai rien contre. Mais dans ce contexte, j'ai trouvé le perso trop désespéré pour faire du sarcasme.
Bref, de très bonnes choses mais il a manqué quelques petits trucs pour que je plonge à fond dans l'histoire. Peut-être qu'en axant un peu plus sur l'ambiance opprimante, ça aurait mieux fait ressortir toute la noirceur du texte.
Mais je n'ai pas non plus accroché autant que j'aurais pu. L'idée est géniale, comme je disais, mais j'ai trouvé le début un peu "décousu", ou plutôt surprenant. Le premier paragraphe commence bien le job en nous montrant des ressentis et des images qui amorcent une angoisse à venir. Mais après, il y a comme une rupture, on est entrainé dans une course poursuite. Dans l'absolu, c'est un passage parfait d'ailleurs, qui retranscrit bien l'urgence de la situation. Mais cet enchainement m'a sorti de l'histoire et je l'ai terminé "à distance" sans pouvoir y replonger vraiment, sans retrouver ce début d'angoisse des premières lignes.
Je trouve aussi le "Ironique, non ?" de trop. Là encore, dans l'absolu, j'ai rien contre. Mais dans ce contexte, j'ai trouvé le perso trop désespéré pour faire du sarcasme.
Bref, de très bonnes choses mais il a manqué quelques petits trucs pour que je plonge à fond dans l'histoire. Peut-être qu'en axant un peu plus sur l'ambiance opprimante, ça aurait mieux fait ressortir toute la noirceur du texte.
Re: Nuit noire
Tu adopte un autre style ici, moderne et haché, différent de celui, classique et gothique de tes histoires précédentes. L'écriture, vive, va bien au sujet. Le coté glacé de l'histoire est bien rendu.
Au final c'est une histoire bien loin de Sheridan Le Fanu ou Poe: une histoire d'horreur résolument moderne, qui me fait penser à celles de Dennis Etchison, dont je suis en train justement de relire Les Domaines de la Nuit.
En fait ton histoire m'a mis profondément mal à l'aise, et même m'a terrifié, donc on peut dire que c'est réussi !
- Spoiler:
- Dans un premier temps, on devine assez vite ce qui va arriver au narrateur: l'accident, le coma. A la limite, tu pouvais faire débuter l'histoire par l'accident
Il y a ensuite un rebondissement bien trouvé (si la loi Zenobia est votée, cela reviendrait à éliminer un adversaire politique, et donc l'opinion bascule) et un second switch qui fait particulièrement froid dans le dos!
Au final c'est une histoire bien loin de Sheridan Le Fanu ou Poe: une histoire d'horreur résolument moderne, qui me fait penser à celles de Dennis Etchison, dont je suis en train justement de relire Les Domaines de la Nuit.
En fait ton histoire m'a mis profondément mal à l'aise, et même m'a terrifié, donc on peut dire que c'est réussi !
Re: Nuit noire
SILENCE a écrit:
C'est à croire que la question de la fin de vie vous rend dingue !
Exact.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Nuit noire
Blahom a écrit:SILENCE a écrit:
C'est à croire que la question de la fin de vie vous rend dingue !
Exact.
C'est une question que toute l'humanité se pose, et que la littérature fantastique aborde de bien des façons !
Re: Nuit noire
Coucou !
J'ai bien aimé la construction par "flash", qui donne du rythme au récit. Je la prends en note, ça peut toujours servir....
Les premières phrases donnaient un côté "angoissant" qu'on a perdu par la suite pour quelque chose de plus satirique. En soi, ça ne me gène pas. Ce que je trouve cependant un peu dommage, c'est le côté très moraliste voire moralisant de l'histoire. C'est un truc que j'ai aussi souvent tendance à faire et pour lequel je me fais immanquablement "taper sur les doigts" par mon copain. Il me dit toujours : "Arrête d'écrire des fables à morale politique ou éthique, si le texte est bon, la morale sortira d'elle-même sans que tu n'aies besoin de l'exprimer". Je crois qu'il a raison... Le lecteur n'aime probablement pas qu'on lui force, il aime se sentir libre, même si cette liberté est, j'en consens, largement réduite par l'art de l'écrivain...Même si c'est vrai que c'est super dur de l'attirer dans ses filets sans qu'il le ressente !
Bises
Eimelle
J'ai bien aimé la construction par "flash", qui donne du rythme au récit. Je la prends en note, ça peut toujours servir....
Les premières phrases donnaient un côté "angoissant" qu'on a perdu par la suite pour quelque chose de plus satirique. En soi, ça ne me gène pas. Ce que je trouve cependant un peu dommage, c'est le côté très moraliste voire moralisant de l'histoire. C'est un truc que j'ai aussi souvent tendance à faire et pour lequel je me fais immanquablement "taper sur les doigts" par mon copain. Il me dit toujours : "Arrête d'écrire des fables à morale politique ou éthique, si le texte est bon, la morale sortira d'elle-même sans que tu n'aies besoin de l'exprimer". Je crois qu'il a raison... Le lecteur n'aime probablement pas qu'on lui force, il aime se sentir libre, même si cette liberté est, j'en consens, largement réduite par l'art de l'écrivain...Même si c'est vrai que c'est super dur de l'attirer dans ses filets sans qu'il le ressente !
Bises
Eimelle
Eimelle- — — — Jungle girl — — — Bazooka fou dans l'intimité
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Re: Nuit noire
Merci pour vos remarques.
Gernier : j'ai fait un effort au sujet des adverbes. Mais on ne se refait pas comme ça.
The-wakwak-tree : ce texte m'est venu très vite et a été rédigé en quelques minutes. J'ai estimé, peut-être à tort, qu'il fallait éviter de trop le retoucher. Cela explique la répétition de "Ironique, non ?", qui ne me gêne pas à la relecture même si je conçois qu'elle puisse gêner certains lecteurs.
Murphy : d'accord en ce qui concerne l'ambiance. Mais le format très bref permettait difficilement la création d'une véritable ambiance, en tout cas dans le cadre du destin de mon personnage. À moins d'opter pour une écriture plus impressionniste et poétique, ce qui n'était pas mon objectif.
Paladin : je suis heureux que tu aies perçu ce changement de style. J'ai opté pour une écriture plus dépouillée. Il est vrai que la brièveté imposée a facilité cette transition.
Je ne connais malheureusement pas l' œuvre de Dennis Etchison.
"ton histoire m'a mis profondément mal à l'aise, et même m'a terrifié"... Désolé...
Eimelle : content que tu aies apprécié le début mais ce n'est apparemment pas le cas de tout le monde, ce qui montre la difficulté qui est nôtre lorsque nous écrivons.
L'aspect "moralisant" n'est pas volontaire dans la mesure où j'ai surtout voulu mettre mon personnage dans une situation "impossible", de manière à faire ressortir l'ironie de la situation. Le but n'était pas de donner une leçon de morale au lecteur. D'autant plus que je n'ai pas d'avis définitif et tranché sur le délicat problème de la fin de vie. Le pire étant que l'une de mes proches connaît ces temps-ci une situation comparable, par certains aspects, à celle de mon personnage.
Gernier : j'ai fait un effort au sujet des adverbes. Mais on ne se refait pas comme ça.
The-wakwak-tree : ce texte m'est venu très vite et a été rédigé en quelques minutes. J'ai estimé, peut-être à tort, qu'il fallait éviter de trop le retoucher. Cela explique la répétition de "Ironique, non ?", qui ne me gêne pas à la relecture même si je conçois qu'elle puisse gêner certains lecteurs.
Murphy : d'accord en ce qui concerne l'ambiance. Mais le format très bref permettait difficilement la création d'une véritable ambiance, en tout cas dans le cadre du destin de mon personnage. À moins d'opter pour une écriture plus impressionniste et poétique, ce qui n'était pas mon objectif.
Paladin : je suis heureux que tu aies perçu ce changement de style. J'ai opté pour une écriture plus dépouillée. Il est vrai que la brièveté imposée a facilité cette transition.
Je ne connais malheureusement pas l' œuvre de Dennis Etchison.
"ton histoire m'a mis profondément mal à l'aise, et même m'a terrifié"... Désolé...
Eimelle : content que tu aies apprécié le début mais ce n'est apparemment pas le cas de tout le monde, ce qui montre la difficulté qui est nôtre lorsque nous écrivons.
L'aspect "moralisant" n'est pas volontaire dans la mesure où j'ai surtout voulu mettre mon personnage dans une situation "impossible", de manière à faire ressortir l'ironie de la situation. Le but n'était pas de donner une leçon de morale au lecteur. D'autant plus que je n'ai pas d'avis définitif et tranché sur le délicat problème de la fin de vie. Le pire étant que l'une de mes proches connaît ces temps-ci une situation comparable, par certains aspects, à celle de mon personnage.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Nuit noire
Je rejoins l'avais d'Eimelle et Murphy, j'ai bien aimé les premières phrases que j'ai trouvé accrocheuses mais le paragraphe suivant a rompu la tension. Ensuite cela redémarre mais c'est moins fluide et il m'a fallu me remettre dedans.
Je trouve que la façon d'aborder le thème est intelligente : l'angle de l'homme politique est bien trouvé.
Pour moi tu dis un peu trop au lieu de montrer, je pense notamment à "Ironique, non" qui est trop appuyé.
je pense aussi qu'une relecture aurait permis d'éviter trop de répétitions :
Je suis assez pointilleuse là-dessus ( chacun son truc) , je trouve que sur un texte aussi court on gagne à élargir le vocabulaire pour instaurer une ambiance ; quelques suggestions au passage : endurer, calvaire, torture..
et ici :
Autant la répétition est intéressante pour les 2 derniers autant le premier pourrait être remplacé , ex : avec difficulté
Je trouve que la façon d'aborder le thème est intelligente : l'angle de l'homme politique est bien trouvé.
Pour moi tu dis un peu trop au lieu de montrer, je pense notamment à "Ironique, non" qui est trop appuyé.
je pense aussi qu'une relecture aurait permis d'éviter trop de répétitions :
Blahom a écrit:Il souffrira atrocement. Pendant des semaines, des mois. On ne peut rien faire. »
J'ai mal. Atrocement mal. Je suis condamné à souffrir. Longuement. Seule l'adoption de la loi Zenobia aurait pu abréger mes souffrances.
Je suis assez pointilleuse là-dessus ( chacun son truc) , je trouve que sur un texte aussi court on gagne à élargir le vocabulaire pour instaurer une ambiance ; quelques suggestions au passage : endurer, calvaire, torture..
et ici :
Blahom a écrit:Je suis oppressé, respire mal. Je ressens aussi une insidieuse douleur. Que se passe-t-il ?
J'ai mal. Affreusement mal.
Autant la répétition est intéressante pour les 2 derniers autant le premier pourrait être remplacé , ex : avec difficulté
Ulysse- Écritoirien émérite
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Re: Nuit noire
Hors les quelques fautes de style déjà mentionnées, je trouve que tu as su mettre une tension dans le dilemme du personnage.
Ceci dit, le problème métaphysique, pour moi, est posé maladroitement : en effet, il se situe davantage sur la question de l'acharnement thérapeutique que celui de la douleur qui, actuellement, est maîtrisée.
Sans doute, es-tu trop démonstratif, mais comme le débat se pose depuis quelques temps, je comprends qu'il soit dans l'air..
En tout cas, c'est vrai qu'une histoire bien racontée efface en grande partie ses défauts de style et, à mon avis, tu y réussis pas mal.
Ceci dit, le problème métaphysique, pour moi, est posé maladroitement : en effet, il se situe davantage sur la question de l'acharnement thérapeutique que celui de la douleur qui, actuellement, est maîtrisée.
Sans doute, es-tu trop démonstratif, mais comme le débat se pose depuis quelques temps, je comprends qu'il soit dans l'air..
En tout cas, c'est vrai qu'une histoire bien racontée efface en grande partie ses défauts de style et, à mon avis, tu y réussis pas mal.
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
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Re: Nuit noire
Ulysse a écrit:
Pour moi tu dis un peu trop au lieu de montrer, je pense notamment à "Ironique, non" qui est trop appuyé.
je pense aussi qu'une relecture aurait permis d'éviter trop de répétitions :Blahom a écrit:Il souffrira atrocement. Pendant des semaines, des mois. On ne peut rien faire. »
J'ai mal. Atrocement mal. Je suis condamné à souffrir. Longuement. Seule l'adoption de la loi Zenobia aurait pu abréger mes souffrances.
D'accord là-dessus. Peut-être ai-je posté mon texte trop tôt. J'aurais sans doute dû le laisser reposer davantage, ce qui m'aurait permis d'identifier ce problème de répétitions (facile à corriger, surtout grâce à tes suggestions).
Doumé : ce n'est pas tant une histoire de douleur que de vie ou de mort pour le personnage. Dans un premier temps, il est dans le coma mais bien vivant. Il souhaite avant tout survivre et éviter l'euthanasie. Ensuite, il sait qu'il mourra rapidement, non sans souffrances, même si certains analgésiques pourront soulager ses douleurs.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Nuit noire
Blahom a écrit:SILENCE a écrit:
C'est à croire que la question de la fin de vie vous rend dingue !
Exact.
La réponse a au moins le mérite de la brièveté !
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: Nuit noire
J'ai beaucoup aimé ton texte, Blahom. Vraiment.
A mon sens, des sept postés jusqu'à présent, c'est celui qui respecte le mieux le genre/thème imposé. Le premier paragraphe, notamment, est remarquable. Ensuite, tu réussis à créer un malaise qui va aller crescendo, et se trouve rehaussé par cette touche sarcastique bienvenue. En outre, j'ai aussi apprécié tes choix formels. La narration à la première personne et au présent fonctionne très bien. Il s'agit d'un procédé que j'utilise souvent moi-même pour accentuer l'impact de mes textes. Et ton passage à un style plus dépouillé est une réussite.
Alors certes, ta nouvelle n'est pas parfaite, mais comme ses quelques défauts ont déjà été pointés, je ne vois pas l'intérêt d'insister. Ah, si, quand même: personne n'a signalé que Nuit Noire était un roman de Christophe Siébert. Or il s'agit d'un livre que j'adore, et ça m'a un peu fait tiquer. Mais ce n'est pas bien grave. Le plus important est que ton récit m'a replongé la tête la première dans les ambiances vénéneuses et délétères de feue la collection "Angoisse". Je pense que tu seras heureux d'apprendre que j'ai même parfois songé à Marc Agapit.
J'ignore s'il le restera, mais ton texte est pour l'instant mon préféré.
A mon sens, des sept postés jusqu'à présent, c'est celui qui respecte le mieux le genre/thème imposé. Le premier paragraphe, notamment, est remarquable. Ensuite, tu réussis à créer un malaise qui va aller crescendo, et se trouve rehaussé par cette touche sarcastique bienvenue. En outre, j'ai aussi apprécié tes choix formels. La narration à la première personne et au présent fonctionne très bien. Il s'agit d'un procédé que j'utilise souvent moi-même pour accentuer l'impact de mes textes. Et ton passage à un style plus dépouillé est une réussite.
Alors certes, ta nouvelle n'est pas parfaite, mais comme ses quelques défauts ont déjà été pointés, je ne vois pas l'intérêt d'insister. Ah, si, quand même: personne n'a signalé que Nuit Noire était un roman de Christophe Siébert. Or il s'agit d'un livre que j'adore, et ça m'a un peu fait tiquer. Mais ce n'est pas bien grave. Le plus important est que ton récit m'a replongé la tête la première dans les ambiances vénéneuses et délétères de feue la collection "Angoisse". Je pense que tu seras heureux d'apprendre que j'ai même parfois songé à Marc Agapit.
J'ignore s'il le restera, mais ton texte est pour l'instant mon préféré.
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