Nécromancia (Léa, tome 3)
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Nécromancia (Léa, tome 3)
Hello !
Voici le tome 3 des aventures de Léa Bacal...
Bonne lecture !
CHAPITRE PREMIER
Voici le tome 3 des aventures de Léa Bacal...
Bonne lecture !
CHAPITRE PREMIER
- Spoiler:
- « Et toi qui es ici, âme vivante, va-t’en loin de ceux-ci, qui sont tous morts. »
Dante, La divine comédie, l’Enfer.Assise sur le lit, la couette remontée contre le torse maintenue par mes genoux relevés, je regardai la neige tomber. Je m’étais juste extirpée de la chaude douceur de ma couche pour ouvrir les volets roulants et écarter les rideaux. À nouveau lovée dans mon cocon, je me laissai aller à la contemplation du spectacle hivernal de dame Nature. Des flocons imprudents se collaient à la vitre pour mieux se liquéfier à son contact. Je me sentais comme eux : éphémère, fragile. En sursis.
Je n’avais pas envie de me lever. À vrai dire, je n’en avais plus envie depuis des mois. Je vivais chaque nouveau jour comme une épreuve. Cela commençait au réveil, lorsque ma main rencontrait l’oreiller aussi vide que la place qu’il occupait. Plus rien n’avait de saveur, même abattre des renégats ne me procurait plus la brûlure d’adrénaline qui me réchauffait auparavant. Ma vie se résumait à un cycle monotone de déplacement-exécution-dodo. Presque le métro-boulot-dodo des citoyens lambda. J’étais tombée bien bas.
Je finis par me faire violence et quittai mes draps froissés d’un sommeil trop agité. Une douche, un café, j’étais prête. Emmitouflée dans mon manteau, un bonnet noir enfoncé jusqu’aux yeux, j’attrapai les clés de ma vieille voiture pour aller bosser. Entre le col relevé, l’écharpe englobant le nez et mon couvre-chef, telle une momie mon champ de vision se réduisait au maximum et je ne réalisai qu’au dernier moment que je marchai sur quelque chose. Ça craquait sous la semelle épaisse de mes bottes. Je baissai les yeux.
Mon paillasson gisait de travers et de la terre maculait la moquette du couloir. Je me baissai pour examiner les gravillons. Je ne me souvenais pas d’être rentrée avec des chaussures aussi sales, et dans ce cas j’aurai nettoyé. On aurait dit que quelqu’un était venu, puis était resté là, sans bouger… Qui ? Et pourquoi ?
Je remis mon paillasson en place. Je passerai l’aspirateur plus tard, je devais filer.
La route était dégagée. Les services de voirie, réactifs pour une fois, avaient fait le nécessaire et les chasse-neiges avaient repoussé sur le côté des monticules qui ne gardaient plus rien de leur douceur virginale : une bouillie virant au marron et parsemée de points d’impact dessinés par les gravillons à chaque passage de voiture. Mon trajet jusqu’au Centre ne me prit que quelques minutes de plus par rapport à la normale. Je me garai et pénétrai le blockhaus aussi gris que mon état d’âme.
Je remontai le long couloir frigide tout en déroulant mon écharpe. La porte du Commandant Boissier s’ouvrit au moment où je passai devant. Hasard ou bien m’attendait-il ?
― Bonjour agent Bacal.
― Bonjour Commandant.
― Je vous laisse vous défaire de votre manteau et prendre un café. Après, venez dans mon bureau.
― Bien, chef.
J’avais hâte de voir quelle mission il allait me confier. L’action, le seul truc qui m’évitait de penser, de me morfondre. Et encore, sans joie, mais toujours mieux que rien.
Délestée de ma tonne de fringues, je zappai la pause-café et rejoignis le commandant aussitôt.
― Alors ? Quel pain sur ma planche aujourd’hui ?
Le Commandant me fixait par-dessus ses lunettes à montures d’acier. Il ne les portait qu’au bureau et ça lui donnait l’air d’un bodybuilder déguisé en prof de lettres. Les coudes sur la tablette, un poing enfermé dans son autre main juste devant sa bouche, il me dévisageait d’un air soucieux. Je n’aimais pas ça.
― Rien que les affaires courantes. Non, je voulais vous voir pour faire le point.
― Le point ? Le point sur quoi, Commandant ?
Il soupira et croisa ses bras contre son torse, se rejetant en arrière dans son siège.
― Sur vous, Léa.
Bon, il m’appelait par mon prénom. Pas bon. Je le voyais venir, il allait jouer au brave patron paternaliste.
― Ça fait combien de temps, maintenant ? Six mois ?
― Sept. C’était en juillet.
Nouveau soupir de sa part.
― Sept mois, donc. Il est temps Léa. Temps de passer à autre chose, temps de vivre votre vie.
Je le fusillai du regard.
― Avez-vous quelque reproche à me faire concernant mon travail ?
― Aucun.
― Bien. Je ne vois par conséquent pas en quoi ma vie privée peut bien vous intéresser, Commandant. Je fais ce qu’on me demande, et je le fais bien. Le reste ne regarde que moi.
Mon ton s’était durci, mais il en fallait plus à Eric Boissier pour le déstabiliser.
― C’est une évidence. Mais quand votre inimitable « joie de vivre » vous pousse à prendre des risques inconsidérés, à mettre votre vie en péril, je me dois de vous mettre en garde. Si vous continuez à jouer les têtes brûlées, je me verrai dans l’obligation de vous coller un partenaire.
― Je bosse en solo.
― Je sais. Et si vous voulez que cela perdure, je vous conseille de vous reprendre. Hunter est parti. Inutile de tout faire pour le rejoindre. Merde Léa ! Vous êtes jeune, jolie, intelligente ! Vous avez toute la vie devant vous alors de grâce, cessez votre comportement stupide ! Vos missions ne sont pas un jeu de roulette russe.
― OK, c’est bon. J’ai compris. Pas la peine d’en remettre une couche.
Je me levai pour partir.
― Léa, je n’ai pas fini. Je veux retrouver l’agent Bacal, celui d’avant. Je ne vous demande pas de vous fendre la poire du matin au soir, mais un petit sourire, une petite étincelle dans l’œil… je veux vous voir… vivante ! Compris ?
― Compris.
Il n’était pas le premier à me reprocher ce goût de vivre inexistant. Charles m’avait déjà bien assez tannée sur le sujet. Je savais que je ne reverrai plus jamais Hunter. Après l’avoir détesté, il était devenu l’homme de ma vie. Et le destin, sous la forme d’un lycan vicieux comme la gale, me l’avait pris. Pour toujours.
― Je vous promets de faire un effort. Tiens, un cinoche ! Une bonne idée, non ?
― A condition d’aller voir une comédie, pas un drame, Léa…
Je refermai la porte du bureau après lui avoir adressé un clin d’œil.
Invité- Invité
Re: Nécromancia (Léa, tome 3)
Déjà le tome 3 !
J'ai pas encore commencé le 2 mais promis je vais m'y mettre bientôt (si j'ai le temps et c'est pas gagné pour les prochaines semaines...)
J'ai pas encore commencé le 2 mais promis je vais m'y mettre bientôt (si j'ai le temps et c'est pas gagné pour les prochaines semaines...)
A'Tuin- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 508
Date d'inscription : 18/09/2013
Age : 36
Re: Nécromancia (Léa, tome 3)
Voui ! En fait, il est fini, et j'ai déjà attaqué l'écriture du tome 4 ! Une vraie boulimique du clavier (et du chocolat, et du saucisson, et... oups, stop, HS !)
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