Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
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Amaranth
Zaroff
m.roch
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Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Voilà la dernière que j'ai écrite. Sélectionnée dans un fanzine montpellierain...
Bonne lecture aux courageux !
fichier pdf: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues.pdf
Mike
Bonne lecture aux courageux !
fichier pdf: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues.pdf
Mike
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Encore une fois le style est très bon. Par contre je n'ai pas saisi la structure de ton récit. Qui est ce foutu lapin aux dents longues ? Est-ce une hallucination névrotique ? Si c'est le cas, pourquoi la femme l'aperçoit aussi ? Est-il une représentation d'un assouvissement criminel à venir ? Dis-moi tout car je n'ai pas compris. Sinon c'est carré, lisible et plaisant.
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
C'est un lapin...
Ahaha... C'est juste un lapin bizarre !
- Spoiler:
J'y verrai plutôt une personnification (animalisation?) de la mort. Ou le mauvais lapin d'Alice (tu auras vu les clins d'oeil). Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de se poser trop de question. Qu'il soit une hallucination, ou pas, au début, le fantastique se matérialise dans le monde réel jusqu'à la mort d'un des personnages. Oui, c'est plutôt ça, il représente l'annonce de la mort.
Ahaha... C'est juste un lapin bizarre !
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
J'avais envisagé ce lien avec Alice mais je n'étais pas certain de mon coup. Tu veux pas écrire une suite ? Que deviens Judith ?
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Bah...
- Spoiler:
- Elle meurt, en passant de l'autre côté du miroir.
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
J'ai beaucoup aimé, l'écriture est très fluide et prenante et l'histoire est intéressante !
Il y a juste deux trucs qui m'ont "perturbé" :
p.1 : "Le visage de son mari se durcit, hagard."
Hagard, ça me fait plutôt penser à être un peu perdu, absent, et le faite de durcir, c'est au contraire exprimer un sentiment, donc je trouve les termes un peu antagonistes, je ne les aurais pas vu ensembles.
p.1 "tu te mures dans un silence et tu t’enfuis où je ne sais où !"
Le premier où me fait bizarre, je ne l'aurais pas mis (après ça se dit peut-être vraiment comme ça, je ne sais pas).
Mais sinon c'est une nouvelle très réussie, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire !
Il y a juste deux trucs qui m'ont "perturbé" :
p.1 : "Le visage de son mari se durcit, hagard."
Hagard, ça me fait plutôt penser à être un peu perdu, absent, et le faite de durcir, c'est au contraire exprimer un sentiment, donc je trouve les termes un peu antagonistes, je ne les aurais pas vu ensembles.
p.1 "tu te mures dans un silence et tu t’enfuis où je ne sais où !"
Le premier où me fait bizarre, je ne l'aurais pas mis (après ça se dit peut-être vraiment comme ça, je ne sais pas).
Mais sinon c'est une nouvelle très réussie, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire !
Amaranth- Book'trotteuse de l'extrême — Reflet dans un œil gore —
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Date d'inscription : 07/03/2012
Age : 32
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Merci de ta lecture! Depuis que j'ai mis ce texte en ligne, le texte a été maintes fois relu et ces détails corrigé... Content si ça t'a plu!
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Bon, c'est bien écrit à deux ou trois fautes près, hein, par contre j'ai rien compris. Je tente quand même une réflexion, parce que je suis pas que du muscle :
Après, je cherche je cherche, je trouve pas grand chose à dire. Bon récit, mais le fait d'avoir pas compris m'a gaché le plaisir.
- Spoiler:
- Le gars pète un cable et commence à s'imaginer le lapin, jusqu'au passage à l'acte. Et quand la bonne femme y passe, elle voit aussi le lapin, mais parce qu'elle est morte, c'est ça ?
Après, je cherche je cherche, je trouve pas grand chose à dire. Bon récit, mais le fait d'avoir pas compris m'a gaché le plaisir.
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
M-roch répond à ta question, dans un spoiler, plus haut.
Judith...
Salut à toi m.roch,
Autant te dire que je suis passé (ce n'étais pas voulu) par le post que tu as laissé dans la rubrique "comment écrivez-vous ?". Du coup je ne pense pas être le plus à même pour te dire si ta nouvelle est compréhensible ou intelligible ou quoi ou qu'est-ce puisqu'une grande partie du mystère s'est trouvé éventé au fi des lignes de ladite rubrique. Pour autant, je me dois de te dire une chose. J'ai rarement lu un texte aussi glaçant. Comprends bien ce que cela signifie: cela signifie que j'ai adoré. Pour tout un tas de raisons (bonnes ou mauvaises on s'en fout). C'est l'étrangeté de la situation qui créé l'ambiance et qui donne à cette nouvelle une tonalité si particulière. Cela m'a fait un peu penser (avec le personnage du lapin et le curieux de la situation) à l'un de mes films préférés : Donnie Darko. Certes, (je sais?) que tu n'avais peut-être pas cette référence en tête au moment où tu as écrit cette nouvelle mais bon dieu : t'as réussi à me faire flipper... Et en plus j'ai adoré la fin. Voila, ça c'est pour la nouvelle.
Pour en revenir au débat de fond : ma question est la suivante. Est-il si important d'être compris lorsque l'on écrit, spécialement des nouvelles ? Je n'en suis pas si sûr. Aurais-je mieux ou au contraire moins bien apprécié ce texte si, par chance ou par malchance, je n'étais pas passé par la rubrique comment vous écrivez ?, auparavant. Là encore je n'en suis pas certain. Je veux dire par là que ce qui est important à mes yeux n'est pas le fin mot métaphorique de l'histoire, ni les références qui sous-tendent cette histoire, son arrière-plan philosophique ou idéologique ou culturel ou que sais-je encore. Ce qui est important à mes yeux c'est l'histoire elle-même. Pour tout dire et pour le dire de manière tout à fait abrupte ce qu'un auteur met comme indices ou références ou sens cachés dans un texte m'est totalement indifférent puisqu'au final cet auteur ne sera pas là pour me dire quoi chercher ou quoi comprendre ou comment trouver ou interpréter les choses ou les éléments cachés dans le récit. Je suis lecteur de cette histoire, OK, d'une certaine manière j'en suis aussi un créateur dans la mesure où je juge et je jauge le texte, le sens des mots, les référents, les mystères et les sous-entendus à l'aune de référents qui me sont propres. L'histoire que tu écris à un moment N, n'est finalement pas rigoureusement la même que celle que je lis à un moment N+1. Les mots sont les mêmes, les phrases sont identiques et il y a même peut-être ton nom d'inscrit à la fin du texte (si ce n'est le cas mets-le!), n'empêche qu'au final je l'interpréterai (consciemment ou inconsciemment) d'une manière peut-être autre que celle qui était la tienne au départ. C'est toute la beauté de la chose avec les mots. OK, tu donnes un indice de taille à la fin de l'histoire : ils risquent d'être 'en retard' et quoi... ? Moi c'est Donnie Darko qui a guidé une bonne partie de ma lecture, simplement parce que dans mon esprit Donnie Darko est une bien meilleure référence ou en tout cas une référence plus directement exploitable que celle qui te trottait en tête lorsque tu as écrit cette histoire.
Le lecteur est un interprète et l'interprète un créateur : qu'on le veuille ou non. Et généralement, c'est au lecteur que revient le pouvoir du dernier mot.
Est-il réellement si important d'être compris dans ce qu'en bon juriste-théoricien je nomme le méta-discours (ce qui est impliqué par les mots d'un discours mais n'est pas explicitement dit) ? Pour moi la réponse est non.
J'ai adoré ton texte...
Autant te dire que je suis passé (ce n'étais pas voulu) par le post que tu as laissé dans la rubrique "comment écrivez-vous ?". Du coup je ne pense pas être le plus à même pour te dire si ta nouvelle est compréhensible ou intelligible ou quoi ou qu'est-ce puisqu'une grande partie du mystère s'est trouvé éventé au fi des lignes de ladite rubrique. Pour autant, je me dois de te dire une chose. J'ai rarement lu un texte aussi glaçant. Comprends bien ce que cela signifie: cela signifie que j'ai adoré. Pour tout un tas de raisons (bonnes ou mauvaises on s'en fout). C'est l'étrangeté de la situation qui créé l'ambiance et qui donne à cette nouvelle une tonalité si particulière. Cela m'a fait un peu penser (avec le personnage du lapin et le curieux de la situation) à l'un de mes films préférés : Donnie Darko. Certes, (je sais?) que tu n'avais peut-être pas cette référence en tête au moment où tu as écrit cette nouvelle mais bon dieu : t'as réussi à me faire flipper... Et en plus j'ai adoré la fin. Voila, ça c'est pour la nouvelle.
Pour en revenir au débat de fond : ma question est la suivante. Est-il si important d'être compris lorsque l'on écrit, spécialement des nouvelles ? Je n'en suis pas si sûr. Aurais-je mieux ou au contraire moins bien apprécié ce texte si, par chance ou par malchance, je n'étais pas passé par la rubrique comment vous écrivez ?, auparavant. Là encore je n'en suis pas certain. Je veux dire par là que ce qui est important à mes yeux n'est pas le fin mot métaphorique de l'histoire, ni les références qui sous-tendent cette histoire, son arrière-plan philosophique ou idéologique ou culturel ou que sais-je encore. Ce qui est important à mes yeux c'est l'histoire elle-même. Pour tout dire et pour le dire de manière tout à fait abrupte ce qu'un auteur met comme indices ou références ou sens cachés dans un texte m'est totalement indifférent puisqu'au final cet auteur ne sera pas là pour me dire quoi chercher ou quoi comprendre ou comment trouver ou interpréter les choses ou les éléments cachés dans le récit. Je suis lecteur de cette histoire, OK, d'une certaine manière j'en suis aussi un créateur dans la mesure où je juge et je jauge le texte, le sens des mots, les référents, les mystères et les sous-entendus à l'aune de référents qui me sont propres. L'histoire que tu écris à un moment N, n'est finalement pas rigoureusement la même que celle que je lis à un moment N+1. Les mots sont les mêmes, les phrases sont identiques et il y a même peut-être ton nom d'inscrit à la fin du texte (si ce n'est le cas mets-le!), n'empêche qu'au final je l'interpréterai (consciemment ou inconsciemment) d'une manière peut-être autre que celle qui était la tienne au départ. C'est toute la beauté de la chose avec les mots. OK, tu donnes un indice de taille à la fin de l'histoire : ils risquent d'être 'en retard' et quoi... ? Moi c'est Donnie Darko qui a guidé une bonne partie de ma lecture, simplement parce que dans mon esprit Donnie Darko est une bien meilleure référence ou en tout cas une référence plus directement exploitable que celle qui te trottait en tête lorsque tu as écrit cette histoire.
Le lecteur est un interprète et l'interprète un créateur : qu'on le veuille ou non. Et généralement, c'est au lecteur que revient le pouvoir du dernier mot.
Est-il réellement si important d'être compris dans ce qu'en bon juriste-théoricien je nomme le méta-discours (ce qui est impliqué par les mots d'un discours mais n'est pas explicitement dit) ? Pour moi la réponse est non.
J'ai adoré ton texte...
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Date d'inscription : 02/01/2012
Age : 50
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Pour en revenir au débat de fond : ma question est la suivante.
Est-il si important d'être compris lorsque l'on écrit, spécialement des
nouvelles ? Je n'en suis pas si sûr. Aurais-je mieux ou au contraire
moins bien apprécié ce texte si, par chance ou par malchance, je n'étais
pas passé par la rubrique comment vous écrivez ?, auparavant. Là encore
je n'en suis pas certain. Je veux dire par là que ce qui est important à
mes yeux n'est pas le fin mot métaphorique de l'histoire, ni les
références qui sous-tendent cette histoire, son arrière-plan
philosophique ou idéologique ou culturel ou que sais-je encore. Ce qui
est important à mes yeux c'est l'histoire elle-même. Pour tout dire et
pour le dire de manière tout à fait abrupte ce qu'un auteur met comme
indices ou références ou sens cachés dans un texte m'est totalement
indifférent puisqu'au final cet auteur ne sera pas là pour me dire quoi
chercher ou quoi comprendre ou comment trouver ou interpréter les choses
ou les éléments cachés dans le récit. Je suis lecteur de cette
histoire, OK, d'une certaine manière j'en suis aussi un créateur dans la
mesure où je juge et je jauge le texte, le sens des mots, les
référents, les mystères et les sous-entendus à l'aune de référents qui
me sont propres. L'histoire que tu écris à un moment N, n'est finalement
pas rigoureusement la même que celle que je lis à un moment N+1. Les
mots sont les mêmes, les phrases sont identiques et il y a même
peut-être ton nom d'inscrit à la fin du texte (si ce n'est le cas
mets-le!), n'empêche qu'au final je l'interpréterai (consciemment ou
inconsciemment) d'une manière peut-être autre que celle qui était la
tienne au départ. C'est toute la beauté de la chose avec les mots.
Pas mieux. Je ne l'avais jamais pensé comme ça, mais tu as des mots qui me paraissent justes !
Merci pour ta lecture, aussi. Le lapin de Donnie Darko n'était pas très loin non plus.
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Il ne faut pas oublier qu'avec la fatigue ou la lassitude, on peut aussi mal interpréter une lecture et rater quelque chose. Un avis n'est donc jamais définitif pour ma part. A part, bien évidemment, les textes très mauvais.
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
C'est barré, j'aime bien!
Pas grave du tout en ce qui me concerne de ne pas savoir le pourquoi du comment, au contraire ça rajoute un côté absurde et angoissant très plaisant.
Un ou deux détails qui ont peut-être été corrigés depuis
"Lorsqu’enfin il levait les yeux, comprenant que quelque chose d’inhabituel se tramait, ces derniers tombèrent sur sa femme qui, elle aussi immobile, le regardait de l’autre côté des fourrés." Je trouve que cette phrase ne va pas: trop lourde, éparpillée, elle ne passe pas très bien.
"Il ne l’avait insultée qu’une seule fois auparavant"
"Tom eut tout à coup dans l'œil une tension de plaisir ; il fut conscient que la jouissance retomberait et voulut..."
Sinon c'est bien écrit, le ressenti passe en peu de mots (sur la personnalité de l'homme et de la femme notamment, ainsi que sur leur relation) et ça du coup c'est un gros atout car ça donne de la puissance au texte.
Quelques petits passages un peu moins fluides peut-être en raison de tournures qui utilisent des participes présents à répétition, mais ça reste très ponctuel.
Pas grave du tout en ce qui me concerne de ne pas savoir le pourquoi du comment, au contraire ça rajoute un côté absurde et angoissant très plaisant.
Un ou deux détails qui ont peut-être été corrigés depuis
"Lorsqu’enfin il levait les yeux, comprenant que quelque chose d’inhabituel se tramait, ces derniers tombèrent sur sa femme qui, elle aussi immobile, le regardait de l’autre côté des fourrés." Je trouve que cette phrase ne va pas: trop lourde, éparpillée, elle ne passe pas très bien.
"Il ne l’avait insultée qu’une seule fois auparavant"
"Tom eut tout à coup dans l'œil une tension de plaisir ; il fut conscient que la jouissance retomberait et voulut..."
Sinon c'est bien écrit, le ressenti passe en peu de mots (sur la personnalité de l'homme et de la femme notamment, ainsi que sur leur relation) et ça du coup c'est un gros atout car ça donne de la puissance au texte.
Quelques petits passages un peu moins fluides peut-être en raison de tournures qui utilisent des participes présents à répétition, mais ça reste très ponctuel.
Ludwig- Premier médaillé de l'Écritoire
- Messages : 242
Date d'inscription : 23/03/2012
Re: Judith ou le lapin aux dents étrangement longues
Ouais, je m'envoie une matinée m.roch parce que ça s'harmonise avec mon réveil !
T'en as d'autres ?
- Spoiler:
- Bon, c'est déjanté à souhait et cette violence qui semble être une voie que tu affectionnes dans tes textes est jubilatoire.
J'ai toujours aimé quand tout bascule et là, force est de reconnaître que ça bascule. C'est délicieusement amené avec des repères totalement barrés. Le lagomorphe (t'as enrichi mon vocabulaire), les bégonias, les couteaux huileux, etc. Tout un tas de détails insignifiants qui instaurent une ambiance glaçante et malsaine.
T'es bon dans ce genre d'atmosphère. Tu démarres par une situation banale, rajoute quelques détails pour mieux ancrer le lecteur dans le quotidien, fait apparaître le fantastique par le biais d'un animal improbable et exulte enfin avec une scène de violence ultime. Comme si tu avais besoin de te défouler et d'envoyer paître toutes les situations délirantes que tu proposes. Finalement, le fantastique pour toi est peut-être un exutoire, une façon d'accorder toute latitude à ton imagination, une caution extrême à tes instincts primaires.
J'ai l'impression que le lapin blanc n'est là que pour adoucir ton propos, en somme. Sans lui, ce serait probablement bien pire...
L'allusion à Alice est très claire mais on sent que tu ne veux pas t'embarquer dans le mythe : t'as juste emprunté quelques bricoles pour baliser ton récit, j'imagine.
T'en as d'autres ?
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