MURDERPROD de Christian Vilà

Christian Vilà a écrit une quarantaine de nouvelles policières et de science-fiction et plus de 15 romans, dont le mythique Sang Futur (1977).
Il a travaillé avec Joël Houssin sur l'anthologie Banlieues Rouges, et a également oeuvré pour la télévision, la bande dessinée et le roman jeunesse. Auteur de Les Mystères de Saint Petersbourg, il a écrit un essai sur Burroughs: William S. Burroughs, le génie empoisonné.
Il est aussi l'auteur de plusieurs romans de la collection GORE:
Clip de sang (n.16, 1986), L'Océan cannibale (n.32, 1987), et La mort noire (n.66, 1988).

Ce grand monsieur de la littérature "de genre" française nous fait l'immense honneur de nous offrir un roman pour TRASH.
Intitulé MurderProd, ce titre sera notre n°7.
Porno, snuff, drogues, travestis et vengeances se mélangent (et plus si affinités) dans les caves sordides de quelques donjons parisiens...
Un Polar porno-gore qui devrait révulser les plus endurcis de nos lecteurs.
Assurément un grand pas dans l'histoire de notre petite collection.

Champagne !!!

Et sacs à vomi, aussi ; parce que : Christian Vilà + Trash + snuff... ouh là là !!!

J'en étais sûre!  Félicitations pour avoir dégoté un auteur de renom! Ou alors c'est lui qui est venu à vous...? Ce qui serait encore plus classe.

En fait, nous avons rencontré Christian à Angers lors de la dernière édition de la convention ImaJn'ère en juin 2013. Il avait écrit une magistrale (et déjà très gore) nouvelle pour l'anthologie Riposte Apo, et se trouvait invité à ce titre. Et comme c'était le lancement officiel de la collection TRASH, Julien et moi tenions beaucoup à sa présence, ainsi qu'à celle de ces invités très "spéciaux" qu'étaient Brice Tarvel et Nécrorian, de façon à marquer notre filiation. Une série de photos témoigne de ces moments privilégiés, et bientôt il y aura ce roman, écrit spécialement pour nous. J'insiste sur ce point, car ce n'est pas ce qui était prévu à l'origine. En effet, après avoir rapidement sympathisé avec Christian, Julien et moi lui demandâmes s'il n'avait pas envie d'écrire de nouveaux Gore (car il garde, au même titre que Brice et Nécrorian, un excellent souvenir de cette expérience, espace de liberté unique s'il en fut).

C'est alors que Christian nous révéla qu'il avait bien dans ses tiroirs un demi-roman, inachevé à cause de l'interruption brutale de la collection GORE, ajoutant que ça lui plairait bien de le terminer pour nous le confier ! Inutile de dire que nous acceptâmes avec empressement (et que l'espace d'un instant je pus comprendre ce que doit éprouver la groupie lambda qui se fait inviter dans les loges de son chanteur préféré. Bref). Christian reprit donc son roman. Hélas, il revint vers nous durant l'été en disant que ça ne pourrait pas fonctionner. Le sujet demandait un développement qui ne pouvait convenir à notre calibrage. MAIS l'homme ne comptait pas nous abandonner pour autant, et nous dit qu'il avait une autre idée mieux adaptée à un roman court. Qu'il rédigea donc en toute liberté durant les mois qui suivirent. Pour finir par nous envoyer ce stupéfiant conte de fées transgenre intitulé MurderProd. Une belle histoire, non ?

Génial. Oh je sens que la prochaine fournée va être terrible ! Gloire à TRASH. On n'a rien fait de mieux depuis la pénicilline.

Question con Léonox, ça veut dire quoi pour un néophyte comme moi : "le sujet demandait un développement qui ne correspondait pas à notre calibrage" ? Parce que j'avoue que je ne saisis pas.

En fait, un roman TRASH comprend entre 160 000 et 190 000 caractères.
Nous travaillons avec une maquette "type" qui nous permet, en manipulant la taille de la police, de proposer des livres tutoyant la limite "basse" (le mien, par exemple) et d'autres qui vont aller chatouiller le calibrage maximal (MurderProd, justement).
Le roman inachevé de Christian aurait a priori été trop long pour tenir dans un tel format.
Mais je ne désespère pas de le convaincre de changer d'avis. Car je VEUX lire cet inédit.  

J'espère avoir bien répondu à ta question.

Parfaitement ! Merci... Et j'avais bien noté que tu VOULAIS cet inédit !

« Le milicien décapite la femme violée à coups de machette, soulève son corps qu’agitent les derniers spasmes et le superpose à celui de Breuil, qu’il force à la pénétrer. Horrifié, le visage inondé de sang, David sent son érection durcir au contact des muqueuses souillées. L’autre braque sur lui sa propre caméra.
- Tu vois, charognard de journaliste, tu es encore pire que nous… »

Je me trompe, ou MurderProd est vraiment très gratiné ?

Rien que pour toi, quelques extraits d'un mail envoyé à l'auteur après ma première lecture:

J’ai donc lu MurderProd ce week-end. Et je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’ai adoré. L’histoire, l’ambiance, les personnages, le style, tout me va. Jusqu’ici, TRASH avait une sorte de figure de proue monstrueuse avec Necroporno, et désormais il faudra compter avec son pôle négatif. Parce que ton roman est tout aussi hard et extrême que celui de Robert, mais il est dépourvu de second degré. Ici, pas de pitié, pas de tabou, pas de distance avec l’horreur.

En fait, tu nous as mitonné un vrai polar porno, cru et réaliste à souhait. Avec de la déviance et du sado-masochisme comme s’il en pleuvait. Et un côté « Lesbian-Gay-Bi-Trans friendly » qui n’est pas pour me déplaire. MurderProd, c’est un peu comme du torture-porn par écrit. Grâce à toi, cette expression prend tout son sens, et jamais plus je ne l’appliquerai à des films qui ne la méritent pas. Parce que ton livre va beaucoup plus loin à tous les niveaux.

Ceci dit, j'avoue quand même avoir été assez surpris, car je ne m'attendais pas à ça. Je garde de tes Gore un bon souvenir, mais l'ambiance y était très différente. Là, j’ai l’impression que tu t’es senti plus libre de pousser le genre dans ses derniers retranchements. Cela ne donne par conséquent, à mon avis, que davantage de valeur à cet inédit: ce livre devrait surprendre, écoeurer, voire choquer. Et ça tombe à merveille, parce que c'est exactement ce qu'on veut.

Ce qui explique pourquoi MurderProd sera signé Kriss Vilà, ainsi que je le signale ici: https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t1498-collection-aventures-et-mysteres

Merci pour ce voyage dans les coulisses des éditions Trash ! Me voilà hameçonné, s'il le fallait encore.

Un premier avis sur MurderProd a été posté hier soir sur le forum Mad Movies, où TRASH dispose de son propre topic et de quelques amis (Nelly y est modo, entre autres).

L'avis en question émane de Herr Mad Doktor, président de l'asso Les Artistes Fous Associés, pas spécialement un tendre en matière de littérature. Il tient en une phrase, que voici:

"J'ai fini MurderProd hier soir. Et j'arrive toujours pas à m'asseoir..."

Lire MurderProd, c’est comme être enfermé dans une essoreuse garnie de clous et de lames de rasoir. Cela fait très mal, pendant et après.

Viols, tortures, mises à mort… La souffrance est le personnage principal du roman de Kriss Vilà. Les séquences de snuff movies bouleversent, révoltent, elles fourrent le groin dans une abjection qu’on espère cantonnée à jamais au stade de légende urbaine.

Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère, les éditions Trash ne t’ont pourtant pas pris en traître : le bruit courait que le retour de Christian Vilà au gore serait « dépourvu de second degré. Ici, pas de pitié, pas de tabou, pas de distance avec l’horreur ». L’illustration du livre terrifie, l’extrait en quatrième de couverture donne la nausée. Promesses tenues, MurderProd racle les nerfs.

Ce texte d’une violence effarante le confirme, nous sommes entrés dans un nouvel âge d’or de la littérature saignante en France.

Jolie critique, Schootswater. Mais tu viens de me convaincre de ne pas lire MurderProd! Déjà que certaines scènes de Sous la peau ont du mal à passer...  

On a sans doute dû être trop gentils jusqu'ici. D'où le fait que certain(e)s en viennent à oublier l'une de nos raisons d'être (proposer des "scènes qui ont du mal à passer", justement). Il était grand temps que Christian arrive à la rescousse. Ce roman va faire mal à nos lecteurs, mais il va faire du bien à la collection. Merci beaucoup pour ton retour, Schootswater.