CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
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Murphy Myers
Amaranth
Catherine Robert
Zaroff
Julien H
Léonox
Brice Tarvel
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Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Schootswater a écrit:P..., quelle splendeur !!!
La qualité sans cesse renouvelée de vos illustrations me scie les fesses.
Les p'tits gars de Trash, vous vous rendez compte que votre collection offre rien moins que les plus belles couvertures de l'édition actuelle ?!
Diable. Alors celle-là, quand nos illustrateurs vont la découvrir, ils vont
Et merci Catherine, Amaranth et Murphy pour vos messages: je suis content que ça vous plaise.
Si j'en juge par le nombre de personnes qui ont "aimé" le travail de Vitta sur certain réseau social, vous n'êtes d'ailleurs pas les seuls. 40 pouces en l'air en dix heures. Pas vilain, non ?
Et je profite de l'occasion pour partager deux com' qui m'ont fait rire:
"Vitta et moi, c'est pour la vie". Brice T.
"Super la pub au dos". Thierry L.
(Ce dernier étant le fondateur de... Artus Films )
Edit: merci Zaroff !
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
J'ai commencé ce livre hier soir et j'entame le troisième chapitre. Pour vous mettre dans l'ambiance :
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Simenon a mis en scène l'Inspecteur Malgracieux dans ses Maigret. Désormais, il faudra compter avec l'Inspecteur Mortel de Brice Tarvel. Ce bouquin aux élans argentins est une véritable prouesse et nettement meilleur que son précédent "Silence rouge" chez le même éditeur. Nous suivons les pulsions morbides de Gonzalo, danseur émérite, qui évolue dans les milongas, soucieux de trouver la femme qui assouvira ses talents de tailleur de chairs. Mais bien évidemment, tout ne se déroule pas comme prévu. Sa rencontre avec Patchouli va modifier le cours de son destin. De la moiteur tamisée des salons, Gonzalo va découvrir l'univers crasseux d'une casse et la terrible ogresse (dingue de l'arbalète) qui occupe les lieux.
L'environnement familial de Gonzalo est glauque également. Une mère tétraplégique, une frangine absente et paresseuse, une enfance passée dans les couloirs de la mort et les tortures commises par son père. Mais ce qui m'a émerveillé est le chapitre se déroulant dans une bien étrange demeure piégée et des jumelles albinos ricanantes.
Brice Tarvel possède l'âme d'un grand auteur, dans le sens où chaque chapitre a le potentiel d'un roman propre. Rien que pour ressentir l'effroi de ce mystérieux Cercle de Thanatos et de sa Porte des Enfers... Tarvel prend le risque de multiplier les perspectives et ça marche ! Ce roman est décidément trop court. Cet impénétrable inspecteur est un personnage fort, digne de figurer dans un bouquin de Masterton ou de Clive Barker. Monsieur Tarvel, on en redemande ! Mieux... on vous implore ! Ce tango suinte la charogne et ce fut un réel plaisir de vous lire en deux jours.
L'environnement familial de Gonzalo est glauque également. Une mère tétraplégique, une frangine absente et paresseuse, une enfance passée dans les couloirs de la mort et les tortures commises par son père. Mais ce qui m'a émerveillé est le chapitre se déroulant dans une bien étrange demeure piégée et des jumelles albinos ricanantes.
Brice Tarvel possède l'âme d'un grand auteur, dans le sens où chaque chapitre a le potentiel d'un roman propre. Rien que pour ressentir l'effroi de ce mystérieux Cercle de Thanatos et de sa Porte des Enfers... Tarvel prend le risque de multiplier les perspectives et ça marche ! Ce roman est décidément trop court. Cet impénétrable inspecteur est un personnage fort, digne de figurer dans un bouquin de Masterton ou de Clive Barker. Monsieur Tarvel, on en redemande ! Mieux... on vous implore ! Ce tango suinte la charogne et ce fut un réel plaisir de vous lire en deux jours.
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Merci beaucoup pour cette belle chronique. Tout comme toi, j'apprécie les jumelles albinos.
Même si je préfère leur mère. Et même si je préfère la panthère à la mère.
Plus sérieusement, je suis très heureux que tu aies apprécié ta lecture.
Ta comparaison avec Simenon va faire très plaisir à Brice. Mais il la mérite.
Car je suis aussi convaincu que toi qu'il nous a servi là un grand cru.
Même si je préfère leur mère. Et même si je préfère la panthère à la mère.
Plus sérieusement, je suis très heureux que tu aies apprécié ta lecture.
Ta comparaison avec Simenon va faire très plaisir à Brice. Mais il la mérite.
Car je suis aussi convaincu que toi qu'il nous a servi là un grand cru.
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Super chro, merci !!
Julien H- Bourreau intérimaire
- Messages : 170
Date d'inscription : 17/10/2012
Age : 44
Localisation : Saint Ragondard
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Il me semble que je n'avais pas lu ces deux messages de Zaroff et Leonox. Ou alors j'ai oublié, ou j'ai trop de trucs dans le caberlot qui occultent ceci ou cela. En tout cas, vos appréciations font bien plaisir, ça donne envie de verser dans la récidive. Après " Silence rouge ", il me fallait offrir du sang vraiment neuf, montrer que j'avais fait quelques progrès dans le domaine de l'horreur. Si j'ai réussi, j'en suis ravi. Mais attendez-vous qu'il y est du pire à venir. Vais-je faire revenir mes " tendres héros " de " Charogne tango " dans un bouquin qu'il aura pour titre " Coupe-coupe samba " ? Vais-je écrire une abomination qui sera titrée " Kotok " ? Je l'ignore encore, mais ça mijote. C'est surtout question d'avoir le temps. Je le dis souvent : l'homme ne change guère au cours de son existence, il empire. " Mais bon, je sors souvent des conneries. Bises à toutes et tous.
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Derrière la chronique de Zaza, la mienne va encore faire minable, bah tant pis, je la fais quand même.
J'ai également préféré cet opus à "Silence rouge" (que j'ai apprécié, n'allez pas penser le contraire), plus rouge, plus poussé dans les crimes. Les personnages, surtout, m'ont accrochée. Gonzalo et ses pulsions, Patchouli à moitié dingue, Mouna et son arbalette, l'inspecteur aussi, intriguant et pas net du tout. Et même les personnages plus secondaires comme la mère et les jumelles albinos, ou l'autre mère, tétraplégique et geignarde. Un ensemble de personnages décalés pour un tout qui finit par vous happer.
Ce que je trouve fort, c'est que Gonzalo et Patchouli, ce sont des meurtriers, des gens, donc, détestables, mais impossible, on n'arrive pas vraiment à les détester (surtout Patchouli qui s'avère adorable malgré ses méfaits). Et l'impression, à la fermeture du bouquin, est un poil dérangeante, apprécier ces drôles de gusses alors qu'on préférerait les conspuer.
Je qualifierais "charogne tango" presque comme une romance, mais une romance bien rouge, ce qui la rend très intéressante.
J'ai également préféré cet opus à "Silence rouge" (que j'ai apprécié, n'allez pas penser le contraire), plus rouge, plus poussé dans les crimes. Les personnages, surtout, m'ont accrochée. Gonzalo et ses pulsions, Patchouli à moitié dingue, Mouna et son arbalette, l'inspecteur aussi, intriguant et pas net du tout. Et même les personnages plus secondaires comme la mère et les jumelles albinos, ou l'autre mère, tétraplégique et geignarde. Un ensemble de personnages décalés pour un tout qui finit par vous happer.
Ce que je trouve fort, c'est que Gonzalo et Patchouli, ce sont des meurtriers, des gens, donc, détestables, mais impossible, on n'arrive pas vraiment à les détester (surtout Patchouli qui s'avère adorable malgré ses méfaits). Et l'impression, à la fermeture du bouquin, est un poil dérangeante, apprécier ces drôles de gusses alors qu'on préférerait les conspuer.
Je qualifierais "charogne tango" presque comme une romance, mais une romance bien rouge, ce qui la rend très intéressante.
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Merci, Catherine, la romance manquait quelque peu à la diversité des genres que j'ai abordés. Il faut croire que je ne suis pas sorti indemne de ces histoires sentimentales écrites il y a bien longtemps pour l'hebdomadaire " Nous Deux ".
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Et la romance manquait à la collection TRASH. Bon, d'accord, c'est une romance spéciale, pas vraiment du genre Nous Deux, mais n'empêche, maintenant, on pourra clamer haut et fort que TRASH fait dans le sentimental.
En tout cas, ça prouve encore une fois que la diversité est le maître-mot de la collection.
En tout cas, ça prouve encore une fois que la diversité est le maître-mot de la collection.
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Suite de ma séance de rattrapage (voir le topic de Garbage rampage il y a quelques instants).
C'est toujours sur Horreur.com que ça se passe, et ça fait toujours aussi plaisir à lire :
http://www.horreur.com/?q=nid-5796/charogne-tango-charogne-tango
Merci Stéphane !
C'est toujours sur Horreur.com que ça se passe, et ça fait toujours aussi plaisir à lire :
http://www.horreur.com/?q=nid-5796/charogne-tango-charogne-tango
Merci Stéphane !
Amaranth- Book'trotteuse de l'extrême — Reflet dans un œil gore —
- Messages : 2051
Date d'inscription : 07/03/2012
Age : 32
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Merci beaucoup pour cette jolie chronique, Amaranth.
Nous l'avons bien sûr partagée, ce qui a suscité le commentaire suivant :
"Brice Tarvel : Je l'inscris en tête de mon carnet de bal."
Amaranth qui danse le (charogne) tango avec Brice, voilà qui promet d'être spectaculaire.
Et je profite de ce message pour ajouter un nouveau lien.
Car Jean-Luc Boutel a aussi lu Charogne Tango. A-t-il apprécié ? Devinez.
http://www.merveilleuxscientifique.fr/les-coups-de-coeur-du-moi/collection-trash/
Nous l'avons bien sûr partagée, ce qui a suscité le commentaire suivant :
"Brice Tarvel : Je l'inscris en tête de mon carnet de bal."
Amaranth qui danse le (charogne) tango avec Brice, voilà qui promet d'être spectaculaire.
Et je profite de ce message pour ajouter un nouveau lien.
Car Jean-Luc Boutel a aussi lu Charogne Tango. A-t-il apprécié ? Devinez.
http://www.merveilleuxscientifique.fr/les-coups-de-coeur-du-moi/collection-trash/
Re: CHAROGNE TANGO de Brice Tarvel
Tout juste fini, alors tant que c'est chaud j'en profite :
Je ne connaissais de Brice Tarvel, avant d'avoir ouvert son bouquin, que les quelques infos glanées sur le forum ou sur différentes sites plus ou moins fréquentables. Mais jusqu'ici, je n'avais jamais rien lu de lui.
Ça a donc été une belle découverte pour moi, autant en ce qui concerne le roman et le récit lui-même qu'en ce qui concerne la plume. Pour ce point en particulier, je dois dire que je me suis régalé : le style est à la fois rentre-dedans et plein de subtilités, volontiers bidochard et gouailleur par moments, plus décalé et « foutraquement » poétique parfois, mais toujours porté par une verve communicative, de celle qui donne envie de bouffer les pages sans jamais s'ennuyer une seconde. D'ailleurs, proportionnellement au nombre de pages, ça doit être l'un des romans que j'ai dû lire le plus rapidement depuis des années (à égalité avec le Stalker de Zaroff... ah oui tiens, encore un Trash ! ).
Bref, de ce côté-là, je me suis éclaté !
Concernant le récit lui-même, j'ai passé également un très bon moment et même été un brin frustré à la fin de ne pas en avoir eu davantage. J'aurais bien aimé en savoir plus, par exemple, sur la suite de l'histoire tordue entre Gonzalo et Patchouli (certainement l'une des « romances » les plus barges que j'ai eu le plaisir de lire ces dernières années). De même, il est dommage que l'Inspecteur Mortel et son club infernal ne soit pas plus mis en avant, car tout cet aspect de l'histoire offre un contraste intéressant entre les agissements « insouciants » (si j'ose utiliser ce terme) des deux amants et leur brusque retour à la réalité.
Le contraste, d'ailleurs, est l'un des nombreux éléments qui donne tout son relief à l'ouvrage : contrastes de tons (les scènes de danses, lascives et sensuelles, suivies l'instant d'après de véritables boucheries), contrastes de personnalités (Gonzalo le solitaire, rongé par ses morbides fantasmes, emporté malgré lui par l'exubérance de Patchouli qui est presque son exact opposé), contrastes sociaux, aussi (la misère crasseuse de Patchouli et Mouma vs. les victimes friquées de Gonzalo, fantasmes d'ascension sociale sur pattes habitant les plus beaux quartiers). On passe constamment du chaud au froid en tournant les pages et la qualité de la prose de Tarvel fait pourtant que la pilule passe merveilleusement bien, que ce soit par son sens du rythme ou les visions vénéneuses qu'elle fait naître dans l'esprit du lecteur. Quand ce n'est pas une image à la cocasserie macabre qui nous fait sourire (la mort du père de Gonzalo dans les 1ères pages, juste délicieuse). Quelques jeux de mots bien sentis, également, ou des situations (mortellement) grotesques s'immisçant inopinément dans les vagues d'élans brutaux, à l'image de cet invraisemblable chapitre réunissant sabres, jumelles albinos et panthères apprivoisées : god, mais où va-t-il chercher tout ça ?
Au-delà de tout ça, il y a aussi cet univers envoûtant du tango et de la danse : chorégraphie sensuelle par essence, mais qui embrasse aussi les pulsions les plus sauvages et tordues du personnage. Et j'ai trouvé cet aspect-là particulièrement réussi, comme si se lancer dans la danse revenait finalement à embrasser à une part de notre bestialité propre, de notre animalité enfouie, prête à exploser au moindre entrechat.
Une certaine image de nous-même, peut-être...
Et probablement encore l'une de ces nombreuses métaphores à plusieurs niveaux hantant les pages de la littérature de « mauvais genre », dont Brice Tarvel se fait ici un bien bel émissaire – mais qu'il ne me demande pas de venir danser avec lui, moi je préfère partager une bière !
Bref, il y a quelque chose d'unique, de prenant et presque « magique » à la lecture de Charogne Tango : cette capacité à rendre ludique, drôle et séduisante (oui, j'ose le mot) une histoire pourtant remplie de saloperies en tous genres et de marginaux fous à lier. Mention « plus que bien », justement, pour cette galerie de personnages, marginaux certes, mais très attachants à leur façon. On sent un vrai amour de l'auteur pour ceux-ci et encore une fois, c'est communicatif.
Je me suis donc éclaté en lisant ce roman et comme déjà dit plus haut, il ne m'aurait pas déplu d'en avoir pour quelques dizaines de pages supplémentaires. J'ai adoré les personnages hauts en couleur, le rythme endiablé, le sous-texte social poisseux (j'ai justement grandi près de Villeneuve-St-Georges) d'où s'échappent quelques visions scabreuses, dégueulasses mais tout aussi surprenantes et non dénuées par moments d'une certaine poésie décalée. Sacré cocktail !
De tout cela ressort une forte personnalité dont je serais évidemment curieux de découvrir d'autres choses.
Mais chaque chose en son temps : pour le moment, je me contenterais de rejouer ce tango diabolique dans ma tête en tentant d'imaginer une suite aux aventures de Gonzalo et Patchouli... peut-être le rouge est-il plus profond en Argentine, qui sait ?
Je ne connaissais de Brice Tarvel, avant d'avoir ouvert son bouquin, que les quelques infos glanées sur le forum ou sur différentes sites plus ou moins fréquentables. Mais jusqu'ici, je n'avais jamais rien lu de lui.
Ça a donc été une belle découverte pour moi, autant en ce qui concerne le roman et le récit lui-même qu'en ce qui concerne la plume. Pour ce point en particulier, je dois dire que je me suis régalé : le style est à la fois rentre-dedans et plein de subtilités, volontiers bidochard et gouailleur par moments, plus décalé et « foutraquement » poétique parfois, mais toujours porté par une verve communicative, de celle qui donne envie de bouffer les pages sans jamais s'ennuyer une seconde. D'ailleurs, proportionnellement au nombre de pages, ça doit être l'un des romans que j'ai dû lire le plus rapidement depuis des années (à égalité avec le Stalker de Zaroff... ah oui tiens, encore un Trash ! ).
Bref, de ce côté-là, je me suis éclaté !
Concernant le récit lui-même, j'ai passé également un très bon moment et même été un brin frustré à la fin de ne pas en avoir eu davantage. J'aurais bien aimé en savoir plus, par exemple, sur la suite de l'histoire tordue entre Gonzalo et Patchouli (certainement l'une des « romances » les plus barges que j'ai eu le plaisir de lire ces dernières années). De même, il est dommage que l'Inspecteur Mortel et son club infernal ne soit pas plus mis en avant, car tout cet aspect de l'histoire offre un contraste intéressant entre les agissements « insouciants » (si j'ose utiliser ce terme) des deux amants et leur brusque retour à la réalité.
Le contraste, d'ailleurs, est l'un des nombreux éléments qui donne tout son relief à l'ouvrage : contrastes de tons (les scènes de danses, lascives et sensuelles, suivies l'instant d'après de véritables boucheries), contrastes de personnalités (Gonzalo le solitaire, rongé par ses morbides fantasmes, emporté malgré lui par l'exubérance de Patchouli qui est presque son exact opposé), contrastes sociaux, aussi (la misère crasseuse de Patchouli et Mouma vs. les victimes friquées de Gonzalo, fantasmes d'ascension sociale sur pattes habitant les plus beaux quartiers). On passe constamment du chaud au froid en tournant les pages et la qualité de la prose de Tarvel fait pourtant que la pilule passe merveilleusement bien, que ce soit par son sens du rythme ou les visions vénéneuses qu'elle fait naître dans l'esprit du lecteur. Quand ce n'est pas une image à la cocasserie macabre qui nous fait sourire (la mort du père de Gonzalo dans les 1ères pages, juste délicieuse). Quelques jeux de mots bien sentis, également, ou des situations (mortellement) grotesques s'immisçant inopinément dans les vagues d'élans brutaux, à l'image de cet invraisemblable chapitre réunissant sabres, jumelles albinos et panthères apprivoisées : god, mais où va-t-il chercher tout ça ?
Au-delà de tout ça, il y a aussi cet univers envoûtant du tango et de la danse : chorégraphie sensuelle par essence, mais qui embrasse aussi les pulsions les plus sauvages et tordues du personnage. Et j'ai trouvé cet aspect-là particulièrement réussi, comme si se lancer dans la danse revenait finalement à embrasser à une part de notre bestialité propre, de notre animalité enfouie, prête à exploser au moindre entrechat.
Une certaine image de nous-même, peut-être...
Et probablement encore l'une de ces nombreuses métaphores à plusieurs niveaux hantant les pages de la littérature de « mauvais genre », dont Brice Tarvel se fait ici un bien bel émissaire – mais qu'il ne me demande pas de venir danser avec lui, moi je préfère partager une bière !
Bref, il y a quelque chose d'unique, de prenant et presque « magique » à la lecture de Charogne Tango : cette capacité à rendre ludique, drôle et séduisante (oui, j'ose le mot) une histoire pourtant remplie de saloperies en tous genres et de marginaux fous à lier. Mention « plus que bien », justement, pour cette galerie de personnages, marginaux certes, mais très attachants à leur façon. On sent un vrai amour de l'auteur pour ceux-ci et encore une fois, c'est communicatif.
Je me suis donc éclaté en lisant ce roman et comme déjà dit plus haut, il ne m'aurait pas déplu d'en avoir pour quelques dizaines de pages supplémentaires. J'ai adoré les personnages hauts en couleur, le rythme endiablé, le sous-texte social poisseux (j'ai justement grandi près de Villeneuve-St-Georges) d'où s'échappent quelques visions scabreuses, dégueulasses mais tout aussi surprenantes et non dénuées par moments d'une certaine poésie décalée. Sacré cocktail !
De tout cela ressort une forte personnalité dont je serais évidemment curieux de découvrir d'autres choses.
Mais chaque chose en son temps : pour le moment, je me contenterais de rejouer ce tango diabolique dans ma tête en tentant d'imaginer une suite aux aventures de Gonzalo et Patchouli... peut-être le rouge est-il plus profond en Argentine, qui sait ?
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
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