Madame Atomos (A. Caroff)
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Paladin
Léonox
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Madame Atomos (A. Caroff)
1945. La seconde guerre mondiale trouve une issue à la (dé)mesure de son horreur dans l'anéantissement des deux villes japonaises Hiroshima et Nagasaki par des bombes atomiques américaines. 1954. Les alliés d'hier sont devenus les ennemis d'aujourd'hui, et on parle désormais de "guerre froide" entre les Etats-Unis et l'URSS.
En France, les éditions Fleuve Noir, bien connues des amateurs de littérature populaire grâce à leurs collections "Espionnage", "Spécial Police" et "Anticipation", s'engouffrent dans la brèche ouverte par cette période troublée pour promouvoir un genre assez mal perçu chez nous: le Fantastique. La collection "Angoisse" est née.
1964. J.F. Kennedy est mort depuis un an quand André Caroff, auteur "maison" et prolifique du Fleuve Noir signe pour "Angoisse" son premier roman consacré à Mme Atomos, un tour de force autant qu'une incroyable "somme de toutes les peurs" en forme de synthèse stylistique et thématique des quatre genres précités !
La sinistre Madame Atomos oppose en effet le meilleur de la police et des services secrets américains à une super-méchante Japonaise assoiffée de vengeance, dont la maîtrise de l'atome lui a permis de se constituer une armée de zombies équipée de fusils désintégrateurs pour mieux déclencher une guerre contre les Etats-Unis !
Un personnage aussi radical ne pouvant être contrecarré aisément, André Caroff met en place dès le premier épisode une équipe de choc composée notamment de Smith Beffort, agent du FBI, et de Yosho Akamatsu, membre de la police japonaise, pour faire échouer les noirs desseins de ce véritable Docteur Mabuse en jupons.
Des hommes courageux et déterminés qui auront fort à faire dans le second roman de la série (Madame Atomos sème la terreur), puisque la terrible Japonaise, toujours aussi obsessionnelle, utilise cette fois un immense champignon radioactif, puis des araignées mutantes géantes afin de rayer le Texas de la carte !
Malgré un nouvel échec, qui aura quand même fait subir aux Etats-Unis des pertes humaines colossales et des dégâts matériels considérables, notre dragon femelle n'entend pas en rester là. Aussi imprévisible qu'insaisissable, elle n'apparaît quasiment jamais en personne, usant de clones à son image pour mieux tirer les ficelles en coulisse.
Vouant son aberrante créativité à son fantasme fanatique, elle ira même jusqu'à inventer dans l'opus suivant (Mme Atomos frappe à la tête) une onde "raciste" qui, plongeant les Blancs en catalepsie tout en épargnant les Noirs, lui semble le meilleur moyen de provoquer une guerre civile en Amérique !
2013. Fortes d'une écriture nerveuse et efficace, d'un sens de la narration et du suspense redoutable, d'effets judicieusement dosés, ainsi que d'une absence totale de retenue lors d'explosions de violence aussi nombreuses qu'inattendues, le début de cette incroyable saga se dévore encore aujourd'hui avec un plaisir gourmand.
Les éditions originales des titres évoqués plus haut (numéros 109, 115 et 120) sont rares et onéreuses, mais un opulent volume rassemblant ces trois romans est disponible chez Rivière Blanche depuis 2006. Si j'osais, je vous dirais bien qu'il serait criminel de vous en dispenser... Comment ça, je viens de le faire ?
En France, les éditions Fleuve Noir, bien connues des amateurs de littérature populaire grâce à leurs collections "Espionnage", "Spécial Police" et "Anticipation", s'engouffrent dans la brèche ouverte par cette période troublée pour promouvoir un genre assez mal perçu chez nous: le Fantastique. La collection "Angoisse" est née.
1964. J.F. Kennedy est mort depuis un an quand André Caroff, auteur "maison" et prolifique du Fleuve Noir signe pour "Angoisse" son premier roman consacré à Mme Atomos, un tour de force autant qu'une incroyable "somme de toutes les peurs" en forme de synthèse stylistique et thématique des quatre genres précités !
La sinistre Madame Atomos oppose en effet le meilleur de la police et des services secrets américains à une super-méchante Japonaise assoiffée de vengeance, dont la maîtrise de l'atome lui a permis de se constituer une armée de zombies équipée de fusils désintégrateurs pour mieux déclencher une guerre contre les Etats-Unis !
Un personnage aussi radical ne pouvant être contrecarré aisément, André Caroff met en place dès le premier épisode une équipe de choc composée notamment de Smith Beffort, agent du FBI, et de Yosho Akamatsu, membre de la police japonaise, pour faire échouer les noirs desseins de ce véritable Docteur Mabuse en jupons.
Des hommes courageux et déterminés qui auront fort à faire dans le second roman de la série (Madame Atomos sème la terreur), puisque la terrible Japonaise, toujours aussi obsessionnelle, utilise cette fois un immense champignon radioactif, puis des araignées mutantes géantes afin de rayer le Texas de la carte !
Malgré un nouvel échec, qui aura quand même fait subir aux Etats-Unis des pertes humaines colossales et des dégâts matériels considérables, notre dragon femelle n'entend pas en rester là. Aussi imprévisible qu'insaisissable, elle n'apparaît quasiment jamais en personne, usant de clones à son image pour mieux tirer les ficelles en coulisse.
Vouant son aberrante créativité à son fantasme fanatique, elle ira même jusqu'à inventer dans l'opus suivant (Mme Atomos frappe à la tête) une onde "raciste" qui, plongeant les Blancs en catalepsie tout en épargnant les Noirs, lui semble le meilleur moyen de provoquer une guerre civile en Amérique !
2013. Fortes d'une écriture nerveuse et efficace, d'un sens de la narration et du suspense redoutable, d'effets judicieusement dosés, ainsi que d'une absence totale de retenue lors d'explosions de violence aussi nombreuses qu'inattendues, le début de cette incroyable saga se dévore encore aujourd'hui avec un plaisir gourmand.
Les éditions originales des titres évoqués plus haut (numéros 109, 115 et 120) sont rares et onéreuses, mais un opulent volume rassemblant ces trois romans est disponible chez Rivière Blanche depuis 2006. Si j'osais, je vous dirais bien qu'il serait criminel de vous en dispenser... Comment ça, je viens de le faire ?
Dernière édition par Léonox le Sam 15 Fév 2014 - 9:41, édité 3 fois
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
A coté de Mme Atomos, Fantomas c'est Charles Ingalls et Fu-Manchu un moine bouddhiste!
Je me souviens aussi, il me semble dans les BD, d'une Miss Atomos qui est controlée par la Mme mais qui, quand le contôle s'arrête une heure par jour, est amoureuse du héros...Est-ce vrai ou est-ce mon grand âge qui me joue des tours?
Je me souviens aussi, il me semble dans les BD, d'une Miss Atomos qui est controlée par la Mme mais qui, quand le contôle s'arrête une heure par jour, est amoureuse du héros...Est-ce vrai ou est-ce mon grand âge qui me joue des tours?
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Ta mémoire fonctionne parfaitement, Paladin.
Miss Atomos est le quatrième roman de la série, et sera abordé lors de ma prochaine chronique, si bien entendu vous souhaitez que je poursuive en ce sens...
Miss Atomos est le quatrième roman de la série, et sera abordé lors de ma prochaine chronique, si bien entendu vous souhaitez que je poursuive en ce sens...
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Ta série inclut-elle "Les Sphères attaquent", le Mme Atomos remanié pour la collection "Anticipation" (n° 950) quand l'aventure des "Angoisse" a été interrompue ?
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Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Oui, et heureusement !
Ainsi cette série de six volumes est-elle parfaitement exhaustive.
Pour ce qui est du fameux et 18ème dernier roman, André Caroff, encore vivant au moment de cette vague de rééditions, a même pu lui redonner le titre initialement envisagé, en l'occurrence Les sphères de Mme Atomos, abandonnant pour l'occasion une "Mme Cosmos" (!) qui n'avait trompé personne...
Ainsi cette série de six volumes est-elle parfaitement exhaustive.
Pour ce qui est du fameux et 18ème dernier roman, André Caroff, encore vivant au moment de cette vague de rééditions, a même pu lui redonner le titre initialement envisagé, en l'occurrence Les sphères de Mme Atomos, abandonnant pour l'occasion une "Mme Cosmos" (!) qui n'avait trompé personne...
"Femmes criminelles": La saga de Mme Atomos, chapitre 2
A la demande de Paladin, je poursuis l'examen des agissements maléfiques de ma super/anti-héroïne favorite. Le premier roman de ce deuxième omnibus Rivière Blanche, Miss Atomos, introduit un nouveau personnage nommé Mie Azusa (la "Miss Atomos" en question), dont l'impact sur le valeureux agent du FBI Smith Beffort et, par voie de conséquence, sur l'avenir de la série, va se révéler considérable. La jeune femme, dont la volonté est annihilée 23 heures sur 24 par un cerveau-moteur, va en effet profiter de l'heure de répit nécessaire à son organisme, et contacter Smith Beffort au moment où la Floride est en proie à de mystérieuses attaques...
Un double parallèle avec l'univers de Bob Morane peut dès lors être effectué. Si Mme Atomos rappelle L'Ombre Jaune, le personnage de Mie Azusa se rapproche en effet des figures ambigües délicieusement incarnées par Miss Ylang-Ylang, chef de l'organisation Smog, et Tania Orloff, nièce de Monsieur Ming, autres belles plantes exotiques au service d'entreprises criminelles mais "secrètement" amoureuses du héros. André Caroff se montre toutefois plus tranchant et réaliste: les relations entre ses protagonistes ne resteront pas longtemps platoniques, et la schizophrénie artificielle de la jeune Japonaise apparaît comme un véritable ressort dramatique.
Grâce à ce Jekyll & Hyde au féminin, l'auteur peut ainsi nous servir un cocktail détonnant où coup de foudre et odeur de poudre sont savamment mêlés: faites l'amour, ET la guerre ! Car c'est bien de guerre qu'il s'agit, ainsi que le prouve ce "serial" kamikaze en rebondissant avec le très "exploitation"... Miss Atomos contre KKK ! Derrière ce titre haut en couleur - si j'ose l'écrire - se cache un récit surprenant, car pour la première fois dans l'histoire de la saga, l'Organisation Atomos n'y applique pas un plan d'ampleur mûrement réfléchi, mais adapte ses méthodes radicales à un micro-conflit, où le Ku Klux Klan sera dépassé par la férocité de son adversaire...
L'intérêt du roman ne se réduit cependant pas à ce - certes réjouissant - jeu de massacre: le duel à distance opposant Miss Atomos et Smith Beffort irrigue et dynamise l'action, d'autant que l'homme du FBI semble avoir trouvé un moyen de conjuguer la défaite de Miss Atomos et la libération de Mie Azusa... Toute la question est désormais de savoir comment Madame Atomos va réagir à cette ultime provocation. Le bien nommé Retour de Mme Atomos va permettre à la femme fatale ultime de reprendre l'initiative, et elle va même faire passer sa lutte contre les Etats-Unis au second plan pour mieux employer ses forces à traquer le couple qui lui résiste...
Smith Beffort et Mie Azusa ayant cependant fait leur l'adage selon lequel "la meilleure défense, c'est l'attaque", la situation ne va guère tarder à s'inverser, et les antagonistes vont s'adonner à un jeu du chat et de la souris dopé par une angoisse paranoïaque et des retournements de situations constants. Nouvelle preuve par trois de l'exceptionnelle qualité de cette saga, voici donc des romans explosifs et inventifs, écrits vite mais bien, menés à un train d'enfer et n'hésitant pas à se servir des codes en usage pour mieux les transgresser sans vergogne. La Saga de Mme Atomos, un incontournable de la littérature populaire française ? Mieux, une quintessence.
Un double parallèle avec l'univers de Bob Morane peut dès lors être effectué. Si Mme Atomos rappelle L'Ombre Jaune, le personnage de Mie Azusa se rapproche en effet des figures ambigües délicieusement incarnées par Miss Ylang-Ylang, chef de l'organisation Smog, et Tania Orloff, nièce de Monsieur Ming, autres belles plantes exotiques au service d'entreprises criminelles mais "secrètement" amoureuses du héros. André Caroff se montre toutefois plus tranchant et réaliste: les relations entre ses protagonistes ne resteront pas longtemps platoniques, et la schizophrénie artificielle de la jeune Japonaise apparaît comme un véritable ressort dramatique.
Grâce à ce Jekyll & Hyde au féminin, l'auteur peut ainsi nous servir un cocktail détonnant où coup de foudre et odeur de poudre sont savamment mêlés: faites l'amour, ET la guerre ! Car c'est bien de guerre qu'il s'agit, ainsi que le prouve ce "serial" kamikaze en rebondissant avec le très "exploitation"... Miss Atomos contre KKK ! Derrière ce titre haut en couleur - si j'ose l'écrire - se cache un récit surprenant, car pour la première fois dans l'histoire de la saga, l'Organisation Atomos n'y applique pas un plan d'ampleur mûrement réfléchi, mais adapte ses méthodes radicales à un micro-conflit, où le Ku Klux Klan sera dépassé par la férocité de son adversaire...
L'intérêt du roman ne se réduit cependant pas à ce - certes réjouissant - jeu de massacre: le duel à distance opposant Miss Atomos et Smith Beffort irrigue et dynamise l'action, d'autant que l'homme du FBI semble avoir trouvé un moyen de conjuguer la défaite de Miss Atomos et la libération de Mie Azusa... Toute la question est désormais de savoir comment Madame Atomos va réagir à cette ultime provocation. Le bien nommé Retour de Mme Atomos va permettre à la femme fatale ultime de reprendre l'initiative, et elle va même faire passer sa lutte contre les Etats-Unis au second plan pour mieux employer ses forces à traquer le couple qui lui résiste...
Smith Beffort et Mie Azusa ayant cependant fait leur l'adage selon lequel "la meilleure défense, c'est l'attaque", la situation ne va guère tarder à s'inverser, et les antagonistes vont s'adonner à un jeu du chat et de la souris dopé par une angoisse paranoïaque et des retournements de situations constants. Nouvelle preuve par trois de l'exceptionnelle qualité de cette saga, voici donc des romans explosifs et inventifs, écrits vite mais bien, menés à un train d'enfer et n'hésitant pas à se servir des codes en usage pour mieux les transgresser sans vergogne. La Saga de Mme Atomos, un incontournable de la littérature populaire française ? Mieux, une quintessence.
Dernière édition par Léonox le Sam 15 Fév 2014 - 9:13, édité 1 fois
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Merci Léonox!
Je viens de lire le premier Méphista de Maurice Limat, ça casse pas des briques et si le style de Marc Agapit était simple mais efficace, celui de Limat était scolaire!
Tu pourras nous faire une chronique sur les Méphista, que je vois si ça vaut le coup que je les continue?
Je viens de lire le premier Méphista de Maurice Limat, ça casse pas des briques et si le style de Marc Agapit était simple mais efficace, celui de Limat était scolaire!
Tu pourras nous faire une chronique sur les Méphista, que je vois si ça vaut le coup que je les continue?
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Content que mes chroniques vous plaisent.
Je profite d'ailleurs de cette réponse pour réparer un oubli, et vous livrer sous forme de post-scriptum les références d'origine des romans évoqués ci-dessus: - Miss Atomos: Angoisse 124 - Miss Atomos contre KKK: Angoisse 130 - Le retour de Mme Atomos: Angoisse 134.
Concernant Maurice Limat, et Mephista en particulier, je ne sais si Paladin est trop sévère, ou si c'est moi qui me montre un peu trop indulgent: sans doute la vérité se trouve-t-elle entre les deux...
J'avais rapidement évoqué mon attachement à la série lors de ma présentation, mais il serait en effet préférable de détailler davantage avec un texte plus élaboré. A suivre...
Je profite d'ailleurs de cette réponse pour réparer un oubli, et vous livrer sous forme de post-scriptum les références d'origine des romans évoqués ci-dessus: - Miss Atomos: Angoisse 124 - Miss Atomos contre KKK: Angoisse 130 - Le retour de Mme Atomos: Angoisse 134.
Concernant Maurice Limat, et Mephista en particulier, je ne sais si Paladin est trop sévère, ou si c'est moi qui me montre un peu trop indulgent: sans doute la vérité se trouve-t-elle entre les deux...
J'avais rapidement évoqué mon attachement à la série lors de ma présentation, mais il serait en effet préférable de détailler davantage avec un texte plus élaboré. A suivre...
Dernière édition par Léonox le Ven 3 Mai 2013 - 12:25, édité 1 fois
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Méphista, je n'ai pour le moment lu que le tout premier et souvent le premier opus d'une série n'est pas le meilleur! Donc à voir, c'est pour ça que j'attends que tu nous parle un peu des suites!
Sans négliger Atomos, bien sûr! Je me souviens d'avoir lu Miss Atomos contre KKK en BD Comics-pocket, je devais être pré-ado, 11 ou 12 ans peut-être, c'était la première fois que j'entendais parler du Ku-Klux-Klan. Je me souviens aussi de l'image des seins de Miss Atomos avec les tatouages "Hiroshima" et "Nagasaki" sur chacun d'entre eux...A cet âge là, juste une paire de seins c'était déjà trés érotique!
Sans négliger Atomos, bien sûr! Je me souviens d'avoir lu Miss Atomos contre KKK en BD Comics-pocket, je devais être pré-ado, 11 ou 12 ans peut-être, c'était la première fois que j'entendais parler du Ku-Klux-Klan. Je me souviens aussi de l'image des seins de Miss Atomos avec les tatouages "Hiroshima" et "Nagasaki" sur chacun d'entre eux...A cet âge là, juste une paire de seins c'était déjà trés érotique!
"Opération peur": La Saga de Mme Atomos, chapitre 3
Madame Atomos n'est pas de celles qui renoncent facilement. Après six revers lourds en pertes techniques et humaines, d'autres qu'elle se seraient découragés. Heureusement pour les lecteurs, et malheureusement pour le reste de l’humanité, Kanoto Yoshimuta n’ayant rien d’une jeune fille en fleurs, elle ne pouvait décemment rester longtemps dans l’ombre… C'est ainsi que dans le premier roman de ce troisième recueil édité par Rivière Blanche, L’erreur de Mme Atomos, l’enlèvement du toujours fringant Yosho Akamatsu va lui permettre de détourner l’attention pour préparer au mieux une nouvelle offensive à grande échelle d'une redoutable perversité...
Imaginez un peu combien de temps vous pourriez supporter d’être entièrement privé de sommeil par un bruit permanent et surpuissant… Aidé par la « Force dragon vert » nouvellement créée (un ramassis d’anciens truands aussi sympathiques que dévoués à la lutte anti-Atomos) l’agent Smith Beffort va devoir faire preuve d’une grande pugnacité pour délivrer son ami et reprendre l’avantage dans une partie qui semblait mal engagée. L’issue dépassera même ses espérances, puisque la Cité Atomos, merveille de haute technologie sous-marine à la fois repaire, base arrière et laboratoire de Kanoto Yoshimuta, sera anéantie par des chapelets de mines…
Il va néanmoins de soi que s’il s’agit là d’une belle victoire, la guerre est loin d’être gagnée pour autant, ainsi que le prouve le très ironique Mme Atomos prolonge la vie. Non contente d’avoir survécu à la destruction de sa cité, la Japonaise ne tarde guère à riposter, faisant de l’état du Rhode Island un îlot miraculeusement préservé de la maladie et du vieillissement ! Curieuse stratégie, dont le but véritable est proprement diabolique : spéculant sur des vagues de migration massive, Mme Atomos vise ici l’implosion des Etats-Unis par la surpopulation, puis par la pénurie d’emplois, de logements et de vivres qui ne manqueront pas de survenir ! Tout ceci en exerçant un odieux chantage sur la famille de Smith Beffort...
Le troisième roman de ce superbe omnibus constitue par conséquent une sorte d’apothéose : la menace qui pèse sur les Etats-Unis ayant pris une tournure plus « intime », il est impossible de ne pas s’impliquer dans la lutte acharnée que mène l'agent du FBI pour retrouver les siens, ceci grâce au talent d’André Caroff qui, en artisan avisé, savait qu’une bonne histoire ne fonctionne pas si elle n’est pas servie par de bons personnages. Alors oui une chronique « de genre », vanterait Les monstres de Mme Atomos en insistant sur un quota d’action, d’armes, de morts, de monstres et de bijoux technologiques dont James Cameron serait jaloux.
Et ? Vous qui lisez ces lignes vous doutez déjà de tout cela. On ne vous a peut-être pas assez dit en revanche tout le bien qu’il faut penser d’un écrivain au style puissamment cinématographique, dont les découpages et le sens du rythme sont autant de belles leçons aujourd’hui encore. On ne vous a peut-être pas suffisamment vanté l'inventivité d'André Caroff, qui, loin de se contenter d’aligner les archétypes et les clichés, a réussi à faire évoluer ses personnages sans jamais perdre le fil d'une série riche de dix-huit épisodes. Bref, un nouvel opus magnum que ce volume compilant les numéros 136, 140, et 143 de la collection Angoisse.
Imaginez un peu combien de temps vous pourriez supporter d’être entièrement privé de sommeil par un bruit permanent et surpuissant… Aidé par la « Force dragon vert » nouvellement créée (un ramassis d’anciens truands aussi sympathiques que dévoués à la lutte anti-Atomos) l’agent Smith Beffort va devoir faire preuve d’une grande pugnacité pour délivrer son ami et reprendre l’avantage dans une partie qui semblait mal engagée. L’issue dépassera même ses espérances, puisque la Cité Atomos, merveille de haute technologie sous-marine à la fois repaire, base arrière et laboratoire de Kanoto Yoshimuta, sera anéantie par des chapelets de mines…
Il va néanmoins de soi que s’il s’agit là d’une belle victoire, la guerre est loin d’être gagnée pour autant, ainsi que le prouve le très ironique Mme Atomos prolonge la vie. Non contente d’avoir survécu à la destruction de sa cité, la Japonaise ne tarde guère à riposter, faisant de l’état du Rhode Island un îlot miraculeusement préservé de la maladie et du vieillissement ! Curieuse stratégie, dont le but véritable est proprement diabolique : spéculant sur des vagues de migration massive, Mme Atomos vise ici l’implosion des Etats-Unis par la surpopulation, puis par la pénurie d’emplois, de logements et de vivres qui ne manqueront pas de survenir ! Tout ceci en exerçant un odieux chantage sur la famille de Smith Beffort...
Le troisième roman de ce superbe omnibus constitue par conséquent une sorte d’apothéose : la menace qui pèse sur les Etats-Unis ayant pris une tournure plus « intime », il est impossible de ne pas s’impliquer dans la lutte acharnée que mène l'agent du FBI pour retrouver les siens, ceci grâce au talent d’André Caroff qui, en artisan avisé, savait qu’une bonne histoire ne fonctionne pas si elle n’est pas servie par de bons personnages. Alors oui une chronique « de genre », vanterait Les monstres de Mme Atomos en insistant sur un quota d’action, d’armes, de morts, de monstres et de bijoux technologiques dont James Cameron serait jaloux.
Et ? Vous qui lisez ces lignes vous doutez déjà de tout cela. On ne vous a peut-être pas assez dit en revanche tout le bien qu’il faut penser d’un écrivain au style puissamment cinématographique, dont les découpages et le sens du rythme sont autant de belles leçons aujourd’hui encore. On ne vous a peut-être pas suffisamment vanté l'inventivité d'André Caroff, qui, loin de se contenter d’aligner les archétypes et les clichés, a réussi à faire évoluer ses personnages sans jamais perdre le fil d'une série riche de dix-huit épisodes. Bref, un nouvel opus magnum que ce volume compilant les numéros 136, 140, et 143 de la collection Angoisse.
Dernière édition par Léonox le Sam 15 Fév 2014 - 9:39, édité 1 fois
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Je viens de l'acheter !Paladin a écrit:Méphista, je n'ai pour le moment lu que le tout premier et souvent le premier opus d'une série n'est pas le meilleur! Donc à voir, c'est pour ça que j'attends que tu nous parle un peu des suites!
Sans négliger Atomos, bien sûr! Je me souviens d'avoir lu Miss Atomos contre KKK en BD Comics-pocket, je devais être pré-ado, 11 ou 12 ans peut-être, c'était la première fois que j'entendais parler du Ku-Klux-Klan. Je me souviens aussi de l'image des seins de Miss Atomos avec les tatouages "Hiroshima" et "Nagasaki" sur chacun d'entre eux...A cet âge là, juste une paire de seins c'était déjà trés érotique!
Re: Madame Atomos (A. Caroff)
Oui mais toi tu as passé l'âge de t'émouvoir d'une paire de seins dessinés!
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