La collection "noire" de Rivière Blanche
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La collection "noire" de Rivière Blanche
Tout comme son aînée la "Blanche", qui a pour vocation de prolonger la collection "Anticipation" du Fleuve Noir, la "Noire", lancée en 2006, s'inspire d'une autre série, tout aussi prestigieuse : la mythique "Angoisse". Afin de mieux signaler la filiation, Philippe Ward et Jean-Marc Lofficier ont d'ailleurs commencé par un coup d'éclat, en rééditant l'intégrale de la saga de Mme Atomos sous forme de six épais volumes (Noire 1 à 6).
D'autres ouvrages du même type suivront, notamment ceux consacrés aux "Angoisses" du grand Kurt Steiner (six romans répartis en deux recueils : Noire 16 et 18), sans oublier le remarquable ambassadeur des âmes, de Dominique Rocher (Noire 23) rassemblant quant à lui L'homme aux lunettes noires et Humeur rouge.
La collection Gore n'est pas oubliée, puisque Cauchemar à Staten Island, de Gilles Bergal, et Les démons d'Abidjan, de Richard D. Nolane, seront respectivement proposés dans les opulents La nuit des hommes-loups (Noire 8 ) et Séparation de corps (Noire 22), agrémentés de nombreuses nouvelles rares des deux auteurs.
Des parti-pris exemplaires, mais la "Noire" ne saurait être réduite à l'exhumation des trésors du passé. En effet, non contents de se distinguer par leur travail d'archivistes, les deux dirigeants de Rivière Blanche ont également à coeur de dénicher nombre de textes inédits, tout en donnant leur chance à de jeunes auteurs.
Ainsi la collection va-t-elle se développer, tout comme la "Blanche", en instaurant une judicieuse alternance entre recueils de nouvelles et de romans, et en dressant des passerelles entre "Grands Anciens" et petits nouveaux.
De David S. Khara, dont le premier roman, Les vestiges de l'aube (Noire 19) fut le plus gros succès de l'éditeur, à Christophe Siébert, avec son terrible Nuit Noire (Noire 33), des romans inédits de Micky Papoz (Au seuil de l'enfer : Noire 27) à l'intégrale des nouvelles de Gudule (Mémoires d'une aveugle : Noire 37), en passant par les retours inespérés de Max-André Rayjean (Momie de sang : Noire 43) et de l'infâme Nécrorian (Plaques chauffantes : Noire 45), tous les aspects du Fantastique sont abordés dans une belle et saine diversité.
Et ce n'est pas tout, car la collection "noire" présente aussi par le biais de la série Les compagnons de l'ombre des rencontres originales entre de nombreux héros et anti-héros emblématiques de la littérature populaire ! Sherlock Holmes, Arsène Lupin, Carnacki, Fantômas, Judex, Belphégor, Le Nyctalope, Madame Atomos...
Toutes ces figures illustres, et bien d'autres encore, sont réunies au sein des 11 recueils de nouvelles parus à ce jour, et y croisent le fer lors d'intrigues en forme d'hommages aussi dynamiques que respectueux.
Enfin, honneur aux dames, je laisserai le soin de conclure cette petite présentation à la belle et dangereuse Panthéra, qui s'est imposée en l'espace de deux romans (Noire 11 et 30) comme la figure de proue idéale de la collection, et qui devrait si tout se passe bien nous convier avant la fin de l'année à une troisième aventure...
Vous le voyez, la "Noire" est riche, si riche d'ailleurs que je n'ai abordé que 30 des 50 titres de son catalogue, ne doutant pas que votre curiosité vous guidera vers ceux que je n'ai pas mentionnés... Bon voyage.
D'autres ouvrages du même type suivront, notamment ceux consacrés aux "Angoisses" du grand Kurt Steiner (six romans répartis en deux recueils : Noire 16 et 18), sans oublier le remarquable ambassadeur des âmes, de Dominique Rocher (Noire 23) rassemblant quant à lui L'homme aux lunettes noires et Humeur rouge.
La collection Gore n'est pas oubliée, puisque Cauchemar à Staten Island, de Gilles Bergal, et Les démons d'Abidjan, de Richard D. Nolane, seront respectivement proposés dans les opulents La nuit des hommes-loups (Noire 8 ) et Séparation de corps (Noire 22), agrémentés de nombreuses nouvelles rares des deux auteurs.
Des parti-pris exemplaires, mais la "Noire" ne saurait être réduite à l'exhumation des trésors du passé. En effet, non contents de se distinguer par leur travail d'archivistes, les deux dirigeants de Rivière Blanche ont également à coeur de dénicher nombre de textes inédits, tout en donnant leur chance à de jeunes auteurs.
Ainsi la collection va-t-elle se développer, tout comme la "Blanche", en instaurant une judicieuse alternance entre recueils de nouvelles et de romans, et en dressant des passerelles entre "Grands Anciens" et petits nouveaux.
De David S. Khara, dont le premier roman, Les vestiges de l'aube (Noire 19) fut le plus gros succès de l'éditeur, à Christophe Siébert, avec son terrible Nuit Noire (Noire 33), des romans inédits de Micky Papoz (Au seuil de l'enfer : Noire 27) à l'intégrale des nouvelles de Gudule (Mémoires d'une aveugle : Noire 37), en passant par les retours inespérés de Max-André Rayjean (Momie de sang : Noire 43) et de l'infâme Nécrorian (Plaques chauffantes : Noire 45), tous les aspects du Fantastique sont abordés dans une belle et saine diversité.
Et ce n'est pas tout, car la collection "noire" présente aussi par le biais de la série Les compagnons de l'ombre des rencontres originales entre de nombreux héros et anti-héros emblématiques de la littérature populaire ! Sherlock Holmes, Arsène Lupin, Carnacki, Fantômas, Judex, Belphégor, Le Nyctalope, Madame Atomos...
Toutes ces figures illustres, et bien d'autres encore, sont réunies au sein des 11 recueils de nouvelles parus à ce jour, et y croisent le fer lors d'intrigues en forme d'hommages aussi dynamiques que respectueux.
Enfin, honneur aux dames, je laisserai le soin de conclure cette petite présentation à la belle et dangereuse Panthéra, qui s'est imposée en l'espace de deux romans (Noire 11 et 30) comme la figure de proue idéale de la collection, et qui devrait si tout se passe bien nous convier avant la fin de l'année à une troisième aventure...
Vous le voyez, la "Noire" est riche, si riche d'ailleurs que je n'ai abordé que 30 des 50 titres de son catalogue, ne doutant pas que votre curiosité vous guidera vers ceux que je n'ai pas mentionnés... Bon voyage.
Dernière édition par Léonox le Jeu 30 Juin 2016 - 19:09, édité 2 fois
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Un véritable éditeur, amoureux de son métier et des auteurs. J'ai découvert Gilles Bergal grâce à lui.
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Le Nyctalope, de La Hire, je l'avais presque oublié, celui-là. Ah, "Wanda" avec cette couverture de Brantonne à la sensualité très "Margaret Brundage" !
A quand le retour des Raffles, lord Lister, Doc Savage ou des bons docteurs Mabuse et Cornélius ?
Un qui semble parti pour finir aux oubliettes, c'est ce vieux Fantômas :
"- Vous dites ?
"- Je dis... Fantômas.
"- Cela signifie quoi ?
"- Rien... et tout !
"- Pourtant, qu'est-ce que c'est ?
"- Personne... mais cependant quelqu'un !
"- Enfin, que fait-il ce quelqu'un ?
"- Il fait peur !!!"
A quand le retour des Raffles, lord Lister, Doc Savage ou des bons docteurs Mabuse et Cornélius ?
Un qui semble parti pour finir aux oubliettes, c'est ce vieux Fantômas :
"- Vous dites ?
"- Je dis... Fantômas.
"- Cela signifie quoi ?
"- Rien... et tout !
"- Pourtant, qu'est-ce que c'est ?
"- Personne... mais cependant quelqu'un !
"- Enfin, que fait-il ce quelqu'un ?
"- Il fait peur !!!"
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
C'est vrai que Fantomas ne fait plus recette. Ni Diabolik. Par contre, Doc Savage, c'est assez illisible, non ?
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Pour ce qui est de Doc Savage, je ne pourrais vous dire, je n'en ai jamais lu.
En revanche, en ce qui concerne Fantômas, je ne perds pas espoir, car il fait partie des grandes figures récurrentes des Compagnons de l'Ombre.
Or quand Jean-Marc Lofficier affectionne un personnage au point de rassembler suffisamment de matière inédite, il finit par lui consacrer un volume entier.
Ce fut le cas pour Le Nyctalope, et un spécial Judex est prévu pour novembre prochain, alors qui sait ?
En revanche, en ce qui concerne Fantômas, je ne perds pas espoir, car il fait partie des grandes figures récurrentes des Compagnons de l'Ombre.
Or quand Jean-Marc Lofficier affectionne un personnage au point de rassembler suffisamment de matière inédite, il finit par lui consacrer un volume entier.
Ce fut le cas pour Le Nyctalope, et un spécial Judex est prévu pour novembre prochain, alors qui sait ?
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Doc Savage, j'ai réussi à réunir les 40 parus chez Marabout parce que les couvertures étaient géniales mais j'avoue ne pas en avoir lu le dixième. J'en garde un souvenir plutôt sympa mais il faudrait que je m'y replonge pour voir s'il en reste quelque chose qui ait résisté au passage du temps.
Il y a tant de personnages qui ont excité ma jeunesse : le Spirit, the Shadow (le Spectre), les agents très spéciaux, Dynamo, Jon Jonzz, etc.
Il y a tant de personnages qui ont excité ma jeunesse : le Spirit, the Shadow (le Spectre), les agents très spéciaux, Dynamo, Jon Jonzz, etc.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Curieuse destinée que celle de ce livre composé de deux romans, puisque s'il a fini par paraître en 2011, une interview de l'auteur, réalisée en 1995 et jointe en fin d'ouvrage, nous apprend que le regretté Jean Rollin avait prévu de l'éditer dans la collection "Frayeur", à l'époque où il la dirigeait ! Suite à l'arrêt de ladite collection, Micky Papoz disparut de la circulation, et il fallut attendre quinze ans pour que le grand manitou Philippe Ward se penche sur le sort de ces manuscrits oubliés, jouant une nouvelle fois, pour notre plus grand bonheur, son rôle d'archéologue-archiviste du Fantastique.
L'autre côté des miroirs narre l'histoire d'un retour à la terre pour le moins perturbé.
Marek et Pascale, et leurs deux filles Monika et Barbara, s'apprêtent à prendre possession de la maison de la vieille tante Emilienne. A moins que la vieille tante Emilienne, dont l'esprit malfaisant semble perdurer après sa mort, soit elle-même sur le point de prendre possession de... qui ? Voilà de la vraie bonne épouvante rurale, dans un style cruel et direct assez proche de celui de Gudule, avec même quelques scènes gore pour les gourmets.
Vrai-faux jumeau du précédent roman, Teratos traite également du phénomène de l'emprise dans un cadre familial et campagnard. Un contexte éprouvant, pimenté de sensualité et d'effluves païennes qui ne sont pas sans rappeler La dalle aux maudits, de G.J. Arnaud.
Il y a des cris effroyables, de la violence domestique et autodestructrice, et des créatures éthyliques qui n'ont franchement rien à voir avec des éléphants roses.
Micky Papoz a décidément une conception bien à elle du "home sweet home"...
La collection "Frayeur" se voulait un trait d'union entre Gore et Angoisse. Cela tombe bien, c'est exactement ce que nous avons ici, et ce savant mélange fonctionne à merveille.
Dernière édition par Léonox le Jeu 30 Juin 2016 - 18:59, édité 1 fois
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Je viens de me procurer "Plaques chauffantes" de NECRORIAN.
http://www.riviereblanche.com/collection-noire-n45-plaques-chauffantes.html
Dans la postface, François Darnaudet donne une belle définition du Gore. Je ne résiste pas au plaisir de vous la retranscrire :
http://www.riviereblanche.com/collection-noire-n45-plaques-chauffantes.html
Dans la postface, François Darnaudet donne une belle définition du Gore. Je ne résiste pas au plaisir de vous la retranscrire :
"Le Gore n'est pas le sanglant ou le violent ! Il ne suffit pas d'étriper un quidam, ou de lui arracher les oreilles, pour bâtir une scène Gore. Le Gore, c'est autre chose ! En Gore, on tente de couper l'oreille, mais le couteau mal taillé dérape, attaque l'os de la mâchoire, un morceau de la lame se fiche dans la plaie, la victime hurle, le tueur s'y reprend une nouvelle fois ; cette fois, son geste est imprécis et la lame déchiquète le nez ; la victime se rebiffe et enfonce ses ongles dans les orbites de son bourreau ; le couteau se retrouve planté dans une langue coupée à moitié... et deux pages plus loin, la scène est toujours inachevée !"
Car la qualité d'un Gore se mesure à ces trois critères : ignoble, insoutenable et gerbeux.
Les Tontons flingueurs répondraient :
"Y a du Gore, mais pas que !"
Car la qualité d'un Gore se mesure à ces trois critères : ignoble, insoutenable et gerbeux.
Les Tontons flingueurs répondraient :
"Y a du Gore, mais pas que !"
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Belle définition il est vrai, de la part de quelqu'un qui connaît bien la question.
François Darnaudet a en effet écrit lui-même deux Gore (Collioure Trap et Andernos Trap, n° 103 et 115).
A propos de Gore et de Rivière Blanche, j'en profite pour vous signaler la réédition de La chair sous les ongles, de Brice Tarvel, qui fut jadis le 117ème et avant-dernier numéro de la collection.
Précision d'importance qui ne figure d'ailleurs curieusement pas sur le site de l'éditeur, ce volume, le 51ème de la "Noire", comprend, outre le roman cité, une quinzaine de nouvelles.
L'illustration de couverture, dont la sombre beauté gothique frôle malheureusement le hors-sujet, est l'oeuvre de Daniele Serra, qui avait déjà réalisé celle de Plaques Chauffantes.
http://www.riviereblanche.com/collection-noire-n51-la-chair-sous-les-ongles.html
François Darnaudet a en effet écrit lui-même deux Gore (Collioure Trap et Andernos Trap, n° 103 et 115).
A propos de Gore et de Rivière Blanche, j'en profite pour vous signaler la réédition de La chair sous les ongles, de Brice Tarvel, qui fut jadis le 117ème et avant-dernier numéro de la collection.
Précision d'importance qui ne figure d'ailleurs curieusement pas sur le site de l'éditeur, ce volume, le 51ème de la "Noire", comprend, outre le roman cité, une quinzaine de nouvelles.
L'illustration de couverture, dont la sombre beauté gothique frôle malheureusement le hors-sujet, est l'oeuvre de Daniele Serra, qui avait déjà réalisé celle de Plaques Chauffantes.
http://www.riviereblanche.com/collection-noire-n51-la-chair-sous-les-ongles.html
Dernière édition par Léonox le Jeu 30 Juin 2016 - 19:03, édité 1 fois
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Une info incroyable :
http://www.riviereblanche.com/collection-noire-n54-la-saga-de-madame-atomos-7.html
Bon, je sais, ce n'est pas pour tout de suite, mais cette annonce me fait tellement plaisir que je vous la transmets telle qu'elle vient d'apparaître sur le site de l'éditeur.
Après l'avortement des "Nouvelles aventures" un temps envisagées par Philippe Ward himself, avec la bénédiction du regretté André Caroff, j'avais fini par ne plus croire à la relance de la saga.
Il y a des jours où je suis ravi d'avoir tort.
http://www.riviereblanche.com/collection-noire-n54-la-saga-de-madame-atomos-7.html
Bon, je sais, ce n'est pas pour tout de suite, mais cette annonce me fait tellement plaisir que je vous la transmets telle qu'elle vient d'apparaître sur le site de l'éditeur.
Après l'avortement des "Nouvelles aventures" un temps envisagées par Philippe Ward himself, avec la bénédiction du regretté André Caroff, j'avais fini par ne plus croire à la relance de la saga.
Il y a des jours où je suis ravi d'avoir tort.
Dernière édition par Léonox le Jeu 30 Juin 2016 - 19:04, édité 1 fois
Plaques chauffantes, de Nécrorian
J'ai réalisé que, malgré quelques échanges en ces lieux entre moi-même et son "disciple" favori, aucun de nous deux ne s'était encore fendu d'une vraie chronique du dernier Nécrorian.
Et comme je viens d'intégrer le comité de rédaction de La Tête En Noir, publication à laquelle l'homme est abonné, je me suis dit que c'était le moment où jamais de lui faire une petite surprise...
Voici donc mon article "dans son jus", c'est-à-dire tel qu'il apparaît dans le numéro 164 du plus ancien fanzine français du Polar, mis en ligne ce matin:
A tout saigneur toute horreur : Plaques chauffantes, de Nécrorian.
J’avoue avoir longtemps hésité avoir de choisir le sujet de ma première chronique pour La Tête En Noir. Et j’ai finalement pris ma décision en répondant à quelques questions-clés : « Quelle est ma valeur ajoutée ? Quel sujet pourrais-je aborder qui n’aurait pas déjà été traité par mes illustres prédécesseurs ? Et sous quel angle ? ». Voilà pourquoi j’ai pris la décision d’introduire, en tout bien tout honneur, un doigt de rouge dans votre Noir en célébrant l’espace de quelques lignes le grand retour d’un auteur majeur. Je ne vous ferai pas l’injure de vous présenter Jean Mazarin, pilier de la collection Spécial-Police au Fleuve Noir. Mais connaissez-vous son alter-ego Nécrorian ? Sous ce pseudonyme trop beau pour être vrai, l’homme commit jadis cinq romans Gore épouvantables pour la mythique série éponyme. S’ensuivit un silence d’une vingtaine d’années, brisé en octobre dernier par la parution d’un inédit intitulé Plaques chauffantes chez Rivière Blanche.
Alors, qu’en est-il de ce nouveau roman inespéré ? En fait, il s’agit avant tout un polar, ce qui justifie son examen au sein de ce fanzine. Un polar très cru, très cul même (ce contexte politico-sensuel n’est d’ailleurs pas sans rappeler la crapuleuse série Hard 2004, au Fleuve Noir), mais un polar quand même, où l’on trouve pêle-mêle des flics à la ramasse, une junte militaire, des révolutionnaires, des vieillards obsédés sexuels… et des crimes abominables. Flirtant avec un Post-Apo…litique sec et sexe, ce livre est un brûlot mutant écrit avec une totale liberté de ton et un plaisir communicatif sacrément rafraîchissants. Et comme Jean Mazarin a, selon les crédits, "bien aidé à terminer ce manuscrit", vous pouvez y aller "sereinement" car c'est l'assurance d'un travail carré, nerveux, et d'une rude efficacité. Ne vous attendez pas pour autant à du Gore « old-school », car ce roman est une sorte de dystopie polardeuse, décrite par l’auteur et l’éditeur comme « gore mais pas que ». Et ils ont raison: Plaques chauffantes aurait presque pu être signé Jean Mazarin, si celui-ci avait réussi à contenir le monstre caché dans ses tripes. Mais l'entité Nécrorian n'est pas de celles que l'on muselle, et ses interventions, bien que non systématiques, sont aussi impressionnantes qu'exemplaires.
"Oui, mais justement, quid du gore ?", demanderont sans doute les plus gourmets d’entre vous. Eh bien il y en a, fort heureusement, pas à foison certes, mais deux scènes d'une assez ignoble complaisance - l'une narrée et l'autre vécue "de l'intérieur", hmm... - sont là pour rappeler aux amateurs ce qu'est un véritable professionnel de la "pornographie de l'horreur". Alors au cas où vous seriez en manque de bonne littérature d'exploitation, surtout n'hésitez pas à dévorer cette tranche d’anticipation saignante : c'est du brutal, du généreux, du Noir libertaire comme on l'aime, avec même une petite touche gay-friendly burlesque qui devrait ravir Familles de France et les (frigides) barjots de Civitas. Pour certains, Le retour du roi est intimement lié à Tolkien et Peter Jackson. En ce qui me concerne, il a eu lieu à Noël dernier, quand mon ami Julien Heylbroeck m'a ramené Plaques chauffantes du festival de Sèvres, orné d'une dédicace de l'auteur. Et je conclurai en citant le sémillant Darth Gerbillus, qui avait chroniqué la bête de fort belle manière dans le numéro 22 de La Tête En l’Ere : à quand le prochain, maestro Nécrorian ?
Et comme je viens d'intégrer le comité de rédaction de La Tête En Noir, publication à laquelle l'homme est abonné, je me suis dit que c'était le moment où jamais de lui faire une petite surprise...
Voici donc mon article "dans son jus", c'est-à-dire tel qu'il apparaît dans le numéro 164 du plus ancien fanzine français du Polar, mis en ligne ce matin:
A tout saigneur toute horreur : Plaques chauffantes, de Nécrorian.
J’avoue avoir longtemps hésité avoir de choisir le sujet de ma première chronique pour La Tête En Noir. Et j’ai finalement pris ma décision en répondant à quelques questions-clés : « Quelle est ma valeur ajoutée ? Quel sujet pourrais-je aborder qui n’aurait pas déjà été traité par mes illustres prédécesseurs ? Et sous quel angle ? ». Voilà pourquoi j’ai pris la décision d’introduire, en tout bien tout honneur, un doigt de rouge dans votre Noir en célébrant l’espace de quelques lignes le grand retour d’un auteur majeur. Je ne vous ferai pas l’injure de vous présenter Jean Mazarin, pilier de la collection Spécial-Police au Fleuve Noir. Mais connaissez-vous son alter-ego Nécrorian ? Sous ce pseudonyme trop beau pour être vrai, l’homme commit jadis cinq romans Gore épouvantables pour la mythique série éponyme. S’ensuivit un silence d’une vingtaine d’années, brisé en octobre dernier par la parution d’un inédit intitulé Plaques chauffantes chez Rivière Blanche.
Alors, qu’en est-il de ce nouveau roman inespéré ? En fait, il s’agit avant tout un polar, ce qui justifie son examen au sein de ce fanzine. Un polar très cru, très cul même (ce contexte politico-sensuel n’est d’ailleurs pas sans rappeler la crapuleuse série Hard 2004, au Fleuve Noir), mais un polar quand même, où l’on trouve pêle-mêle des flics à la ramasse, une junte militaire, des révolutionnaires, des vieillards obsédés sexuels… et des crimes abominables. Flirtant avec un Post-Apo…litique sec et sexe, ce livre est un brûlot mutant écrit avec une totale liberté de ton et un plaisir communicatif sacrément rafraîchissants. Et comme Jean Mazarin a, selon les crédits, "bien aidé à terminer ce manuscrit", vous pouvez y aller "sereinement" car c'est l'assurance d'un travail carré, nerveux, et d'une rude efficacité. Ne vous attendez pas pour autant à du Gore « old-school », car ce roman est une sorte de dystopie polardeuse, décrite par l’auteur et l’éditeur comme « gore mais pas que ». Et ils ont raison: Plaques chauffantes aurait presque pu être signé Jean Mazarin, si celui-ci avait réussi à contenir le monstre caché dans ses tripes. Mais l'entité Nécrorian n'est pas de celles que l'on muselle, et ses interventions, bien que non systématiques, sont aussi impressionnantes qu'exemplaires.
"Oui, mais justement, quid du gore ?", demanderont sans doute les plus gourmets d’entre vous. Eh bien il y en a, fort heureusement, pas à foison certes, mais deux scènes d'une assez ignoble complaisance - l'une narrée et l'autre vécue "de l'intérieur", hmm... - sont là pour rappeler aux amateurs ce qu'est un véritable professionnel de la "pornographie de l'horreur". Alors au cas où vous seriez en manque de bonne littérature d'exploitation, surtout n'hésitez pas à dévorer cette tranche d’anticipation saignante : c'est du brutal, du généreux, du Noir libertaire comme on l'aime, avec même une petite touche gay-friendly burlesque qui devrait ravir Familles de France et les (frigides) barjots de Civitas. Pour certains, Le retour du roi est intimement lié à Tolkien et Peter Jackson. En ce qui me concerne, il a eu lieu à Noël dernier, quand mon ami Julien Heylbroeck m'a ramené Plaques chauffantes du festival de Sèvres, orné d'une dédicace de l'auteur. Et je conclurai en citant le sémillant Darth Gerbillus, qui avait chroniqué la bête de fort belle manière dans le numéro 22 de La Tête En l’Ere : à quand le prochain, maestro Nécrorian ?
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Tu sais que j'ai regretté le manque d'aspect "old school" si cher à mon coeur. J'ai lu quelques pages de ce livre et je n'ai pas ressenti cette patte nécrorianesque. Mais, vu que je suis fidèle à l'auteur, je le lirai entièrement pour avoir un avis sincère.
Re: La collection "noire" de Rivière Blanche
Une nouvelle sortie qui fait chaud au coeur dans la collection "Noire":
Philippe Ward et Jean-Marc Lofficier, François Darnaudet et David Didelot: des éditeurs exemplaires, un auteur historique de la collection Gore, et l'un des tout meilleurs chroniqueurs français. Un casting de choc pour cet omnibus comprenant la réédition de Collioure Trap et Andernos Trap (GORE n. 103 et 115), complétés d'une nouvelle judicieusement intitulée... Trappes Trap et d'une postface signée par le chef d'orchestre de Vidéotopsie et du futur livre consacré à la mythique collection ! Autant dire qu'il eût été criminel de passer cette sortie sous silence, d'autant que les éditions originales des deux romans de François Darnaudet ne sont pas forcément faciles à trouver. Alors, en attendant l'arrivée des trois prochains TRASH dans dix jours, précipitez-vous sur Zombies Gore et mangez pendant que c'est chaud.
Qu'on se le dise, ce mois de novembre sera sanglant ou ne sera pas !
Philippe Ward et Jean-Marc Lofficier, François Darnaudet et David Didelot: des éditeurs exemplaires, un auteur historique de la collection Gore, et l'un des tout meilleurs chroniqueurs français. Un casting de choc pour cet omnibus comprenant la réédition de Collioure Trap et Andernos Trap (GORE n. 103 et 115), complétés d'une nouvelle judicieusement intitulée... Trappes Trap et d'une postface signée par le chef d'orchestre de Vidéotopsie et du futur livre consacré à la mythique collection ! Autant dire qu'il eût été criminel de passer cette sortie sous silence, d'autant que les éditions originales des deux romans de François Darnaudet ne sont pas forcément faciles à trouver. Alors, en attendant l'arrivée des trois prochains TRASH dans dix jours, précipitez-vous sur Zombies Gore et mangez pendant que c'est chaud.
Qu'on se le dise, ce mois de novembre sera sanglant ou ne sera pas !
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