La tête de l'emploi
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Naëlle
Doumé
Didier Fédou
The_wakwak_tree
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La tête de l'emploi
Bon,
En racontant n'importe quoi sur le fil du sondage pour « légendes urbaines » j'ai évoqué Pole-Emploi et l'idée m'est resté en tête lol !
Du coup, un petit texte sans prétention en est sorti, c'est mon 1er texte sur l'écritoire... et déjà je ne sais pas dans quel rubrique le poster MDR !
Je suis curieux (et inquiet) d'avoir vos feedback sur ce texte.
A++
TwwT
Titre: La tête de l'emploi.
Jérôme Dell poussa un soupir de soulagement. Il était presque 17H30 et la file d’attente devant la porte de son bureau s’était enfin vidée. Ça lui laissait augurer une bonne demi-heure pour pouvoir souffler et ranger tranquillement ses crayons et ses dossiers… avant qu’une main surgis de nulle part ne dépose d’un geste brusque un ticket numéroté sur le bord de son bureau.
— C’est mon tour, déclara une voix agacée. Qu’est-ce que ça été long !
Surpris, le conseiller de pôle-emploi, se pencha par-dessus son bureau pour essayer d’apercevoir à qui pouvait bien appartenir cette main et cette voix si peu engageante. Et là, derrière, caché par la table, il y avait un gnome qui se tenait droit debout, jambes écartées, ses deux poings posés sur ses hanches, le visage rouge écarlate sous sa barbe blanche, l’air visiblement très mécontent et énervé.
— Vous pourriez peut-être m’apporter une chaise, au lieu de me regarder comme ça, la bouche ouverte. On dirait que vous n’avez jamais vu un gnome.
En fait, tout bien réfléchi, pour Jérôme, c’était bien le cas. Il observa bouche-bée le minuscule bonhomme rondouillard aller chercher une chaise rangée contre le mur pour la transporter à bout de bras et venir la poser juste devant le bureau.
— Faut vraiment tout faire par soi-même ici, grommela le gnome en escaladant la chaise pour se tenir face à son interlocuteur.
Le gnome se mit à farfouiller dans la musette en peau moutonnée qui pendait à son coté. Il en extirpa une plume, un encrier et un formulaire vierge de demande d’inscription qu’il déplia et aplati de sa main sur le bureau en essayant de le défroisser.
— Je veux m’inscrire, dit le gnome en tapant de façon insistante de son index sur le formulaire.
Jérôme, en restait sans voix, scotché, immobile, complètement prit au dépourvu. Il se passa la main sur la figure, en se disant qu’il devait être victime d’une hallucination, d’une sorte de délire passager déclenché par une crise de surmenage, quelque chose comme ça. En désespoir de cause, il ferma à nouveau les yeux, en priant bien fort pour qu’il finisse par se réveiller de ce cauchemar. Mais rien n’y faisait, le gnome était bien là, campé sur ses deux pieds, avec son air d’avoir envie de foutre des baffes à tout ce qui bouge, avec son caleçon rose à pois rouges qui dépassait de sa braguette grande ouverte.
— Je suis désolé monsieur, mais, vous voulez vous inscrire à quoi ? parvint à bafouiller Jérôme.
— Je veux m’inscrire comme demandeur d’emploi, soupira le gnome. Je ne suis pas ici dans un club de sport, à ce que je sache. J’ai trouvé une annonce qui m’intéresse sur le panneau d’affichage à l’entrée du bâtiment, et le joli brin de poulette qui glandouille à l’accueil, m’a dit qu’il fallait être inscrit pour pouvoir postuler. Donc voilà.
Jérôme mit un peu de temps pour répondre, essayant de trouver à qui pouvait bien renvoyer ce « joli brin de poulette ». Il y avait bien Madame Jambion, qui effectivement, passait le plus clair de son temps à ne rien faire à l’accueil… mais « joli brin » n’était pas vraiment l’adjectif qui convenait.
— Excusez-moi, reprit Jérôme en chassant l’image de Madame Jambion de ses pensées. Donc, oui, vous inscrire. Enfin, je ne sais pas si c’est vraiment possible, en plus, pour pouvoir bénéficier d’indemnités vous devez avoir travaillé avant et …
Le petit bonhomme s'empourpra d’avantage, visiblement vexé et outré. Il farfouilla de sa main droite dans sa besace, en gardant son poing gauche serré contre sa cuisse, son regard plein de haine fixé dans le regard de Jérôme.
— Ah ça, lâcha amèrement le gnome, vous perdez jamais une occasion d’humilier les honnêtes travailleurs, hein, vous les gratte-papiers !
Il extirpa une feuille de papier plié en quatre, qu’il claqua d’un geste brusque sur le bureau.
— Se faire traiter de feignasse en plus, fulmina le gnome. Le voilà mon CV ! Toute une vie de long et dur labeur ! Et tout ça pour se faire insulter parce que la fabrication des jouets a été délocalisée en Chine ! Aucun respect pour les vieux, cette génération, conclut le petit bonhomme en secouant sa tête d’un air déçu.
Jérôme déplia avec précaution la feuille pour découvrir une écriture fine et élégante, qui courait du haut en bas de la page en un texte dense et compact. Une photo avait été cousue à la main dans le coin supérieur gauche : Une troupe d’une trentaine de gnomes, alignés un sourire ignare sur leurs visages devant la façade d’un bâtiment en brique, avec peint en grandes lettres jaunes sur le mur au-dessus d’eux : « JOUETSCLOOB Ets. 1628 ». On avait ajouté à la main une petite flèche qui désignait un des gnomes.
— La flèche c’est moi, précisa le gnome avec une certaine fierté. J’avoue qu’elle date un peu cette photo… mais bon, faut savoir se mettre un peu en valeur des fois, hein ? Ça aurait pu être une jolie jeune fille qui reçoive mon C.V, ajouta le gnome avec un clin d’œil.
Jérôme parcouru la lettre et se grattant la tête, l’air perplexe.
— Donc si je comprends bien, vous avez 385 ans d’expérience dans la fabrication de jouets artisanaux en bois, déjà comme apprenti, puis comme ouvrier qualifié, avant de prendre, ces 150 dernières années, la responsabilité entière d’une chaine de montage?
— C’est exactement ça.
— Ensuite, pour des considérations purement économiques, votre employeur M. Noël, a lâchement…
— Oui, lâchement, c’est bien le bon mot, insista le gnome. Et il ne perd rien pour attendre celui-là !
— Il a donc lâchement décidé le 2 janvier dernier de déplacer sa production en Mongolie intérieure, mettant fin à son activité Européenne. Et depuis vous travaillez comme « farcisseur » ?
— Je ne suis pas trop sûr de la terminologie, précisa le gnome en se grattant la barbe. En fait, la société vend des escargots surgelés. Mon job consiste à mettre l’escargot dans la coquille avant qu’il ne soit recouvert de beurre persillé – il sortit une coquille d’escargot de sa musette pour illustrer son propos – donc je les prends comme ça entre les doigts de ma main gauche et de l’autre main j’introduis la bestiole dans l’orifice et je la pousse bien au fond avec mon index. Ensuite je repositionne le tout sur la chaine de fabrication, et ça passe au remplissage.
— Excusez-moi, l’interrompit Jérôme, c’est très passionnant tout ça… mais vous avez donc un travail ?
— Malheureusement, j’ai eu un petit souci la semaine dernière, avoua avec embarra le gnome. Rien de bien méchant, mais apparemment mon habitude de me curer le nez toutes les deux secondes n’était pas trop compatible avec le job. Un ami m’a conseillé d’essayer Pôle Emploi, donc ce matin je me suis décidé à franchir la porte d’entrée. J’ai préféré venir de bonne heure mais il y avait déjà beaucoup de monde. Donc j’ai attendu une plombe, mais bon c’est pas très grave, du coup j’ai pu m’accoquiner un peu avec la petite de l’accueil et elle m’a donné un coup de main pour trouver sur le panneau d’affichage une offre qui aurait pu me convenir.
Jérôme regardait d’un air interdit le gros petit bonhomme qui venait d’enfoncer son doigt très profondément dans sa narine gauche, avec un air pleinement satisfait par sa performance. Une seule pensée traversa l’esprit de Jérôme, ce débarrasser de cette « chose » le plus rapidement possible et de n’importe qu’elle façon. La solution était peut-être effectivement de l’inscrire de suite, de lui donner l’adresse à laquelle se rendre pour son poste, en espérant qu’il se fasse écraser par un camion en chemin.
— Je vais regarder l’annonce qui vous intéresse, vous auriez noté la référence ?
Le gnome lui récita de tête la séquence de 27 chiffres. Jérôme pianota sur le clavier de son PC pour faire s’afficher le descriptif du poste en question.
— Alors vous souhaiteriez postuler pour…
Jérôme ferma ses yeux et posa ses mains bien à plat sur le bureau devant lui. Il prit une profonde inspiration, avant de recommencer à lire le descriptif du poste.
— Franchement, ça serait la classe, non ? ! Exulta le gnome tout fier de lui, le visage fendu d’un sourire radieux et les bras grands écartés.
Jérôme senti un profond désespoir l’envahir. Sur le mur, au-dessus de la porte de son bureau, le cadran de l’horloge basculât sur 18H.
— Bon, je comprends votre légère hésitation, déclara le gnome d’un ton conciliant. Je m’attendais bien à ce que de prime abord ça semble un peu bizarre, mais si vous prenez quelques instants pour y réfléchir, vous vous rendrez compte que je suis parfaitement qualifié pour occuper ce poste.
Le gnome sorti deux verres de sa musette et une bouteille presque vide de Jack Daniel’s. Il dévissa le bouchon métallique et servit deux larges rasades dans chacun des verres. Il en poussa un en direction de Jérôme avant d’avaler le sien cul-sec et de resservir en finissant ce qui restait dans la bouteille.
— Bon alors, honnêtement, vous en pensez quoi, demanda le gnome dans un souffle nauséabond. J’ai une chance ou pas ?
— Vous savez, si j’avais au moins ne serais-ce qu’une seule bonne raison valable de vous proposer à ce poste, je serai vraiment le plus heureux du monde de pouvoir me déba…
— Mais il y en a une ! s’exclama le gnome.
— Je crois que je suis impatient de la connaitre, soupira Jérôme.
— J’ai le physique de l’emploi ! Regardez, ça le fait quand même non ? !
Le gnome prenait la pose, de profil, le poing sous le menton, les biceps gonflés, en s’extasiant de sa propre performance, le tissu rose de son caleçon tendu entre ses jambes.
— Je crois qu’en effet vous avez réussi à lever tous mes doutes. Le mieux c’est que vous restiez immobile comme ça, le temps que je saisisse vos coordonnées dans notre système et que j’imprime votre proposition de poste. Voilà, parfait. Maintenant tournez vous encore un peu vers la porte... ne bougez plus !
Cinq minutes plus tard, Jérôme déposa sur le bureau deux feuilles imprimées dûment complétés et deux autres feuilles agrafées ensemble et comportant le récapitulatif de l’annonce.
— Bon, je vais juste vous demander de signer, ici, et là, au bas de ces deux formulaires et vous pourrez ensuite vous rendre à l’adresse de l’annonce. Vous verrez c’est très facile à trouver. Voilà.
A peine les signatures apposées, Jérôme récupéra très rapidement les feuilles pour les plier et les glisser dans une pochette plastifiée estampillée Pôle-Emploi. Il se leva pour raccompagner le gnome jusqu’à la porte de son bureau. Le petit bonhomme semblait ravi et pas peu fier de s’avancer avec sa pochette plastifiée sous le bras.
— Et ne vous inquiétez de rien, cria Jérôme en saluant de la main le gnome lorsqu’il franchit la porte du bâtiment. Ils sont prévenus de votre venu et je vous ai vivement recommandé pour ce poste !
Le gnome se retourna pour le gratifier d’un clin d’œil et d’un pouce levé avant de disparaitre dans la pénombre de la rue.
-o-
Jérôme s’affala sur sa chaise en soufflant, toujours abasourdi par ce cauchemardesque entretient. Il avisa du coin de l’œil le verre de whisky resté sur son bureau, avant de décider qu’il ne fallait prendre aucun risque. Il vida le contenu du verre par la fenêtre. Au même instant, on frappa de façon timide à la porte de son bureau. Madame Jambion se tenait dans l’embrasure de la porte, l’air visiblement embarrassée et décoiffée.
— Excusez-moi de vous déranger, M. Dell. Je sais que vous êtes en train de partir mais je crois que j’ai fait une grosse bêtise et je préfère vous en parler de suite.
Jérôme s’empressa de refermer le tiroir dans lequel il venait de cacher son verre. Il hocha de la tête pour lui faire signer de continuer.
— Je suis vraiment confuse, tout à l’heure j’ai malencontreusement cassé mes lunettes et je crois que je me suis trompée en donnant le code d’une annonce au charmant monsieur qui vient de sortir de votre bureau.
En entendant le mot de « charmant » Jérôme eu un frisson glacé qui lui parcouru tout le bas du dos.
— C’est-à-dire ? parvint à articuler Jérôme
— J’ai bien peur d’avoir confondu le 3 avec un 8 quand je lui ai lu le code de son annonce. Elle était épinglée un peu trop haut pour lui, s’excusa avec un petit rictus Madame Jambion.
— Et son annonce…
— C’était l’offre d’emploi un peu particulière, rougie Madame Jambion. Vous savez, la personne qui cherchait des acteurs « adultes » avec « un grand petit quelque chose en plus ».
— L’annonce pour des figurants pour un film « X » ? !
Figée dans l’embrasure de la porte, le corsage à moitié défait, les joues et la gorge rouge écarlate, le chignon en désordre, Madame Jambion acquiesça en secouant fortement de la tête.
— En plus, ils sont tellement charmeurs ces petits bonhommes, s’extasia la grosse dame, on ne peut pas leur résister. Donc je n’avais plus tout à fait ma tête à moi quand je lui ai donné le numéro. J’espère que ce n’est pas trop grave…
— Je sens que demain va être une très longue journée, soupira Jérôme. Il vient de postuler pour un poste de toiletteur pour chien.
En racontant n'importe quoi sur le fil du sondage pour « légendes urbaines » j'ai évoqué Pole-Emploi et l'idée m'est resté en tête lol !
Du coup, un petit texte sans prétention en est sorti, c'est mon 1er texte sur l'écritoire... et déjà je ne sais pas dans quel rubrique le poster MDR !
Je suis curieux (et inquiet) d'avoir vos feedback sur ce texte.
A++
TwwT
Titre: La tête de l'emploi.
Jérôme Dell poussa un soupir de soulagement. Il était presque 17H30 et la file d’attente devant la porte de son bureau s’était enfin vidée. Ça lui laissait augurer une bonne demi-heure pour pouvoir souffler et ranger tranquillement ses crayons et ses dossiers… avant qu’une main surgis de nulle part ne dépose d’un geste brusque un ticket numéroté sur le bord de son bureau.
— C’est mon tour, déclara une voix agacée. Qu’est-ce que ça été long !
Surpris, le conseiller de pôle-emploi, se pencha par-dessus son bureau pour essayer d’apercevoir à qui pouvait bien appartenir cette main et cette voix si peu engageante. Et là, derrière, caché par la table, il y avait un gnome qui se tenait droit debout, jambes écartées, ses deux poings posés sur ses hanches, le visage rouge écarlate sous sa barbe blanche, l’air visiblement très mécontent et énervé.
— Vous pourriez peut-être m’apporter une chaise, au lieu de me regarder comme ça, la bouche ouverte. On dirait que vous n’avez jamais vu un gnome.
En fait, tout bien réfléchi, pour Jérôme, c’était bien le cas. Il observa bouche-bée le minuscule bonhomme rondouillard aller chercher une chaise rangée contre le mur pour la transporter à bout de bras et venir la poser juste devant le bureau.
— Faut vraiment tout faire par soi-même ici, grommela le gnome en escaladant la chaise pour se tenir face à son interlocuteur.
Le gnome se mit à farfouiller dans la musette en peau moutonnée qui pendait à son coté. Il en extirpa une plume, un encrier et un formulaire vierge de demande d’inscription qu’il déplia et aplati de sa main sur le bureau en essayant de le défroisser.
— Je veux m’inscrire, dit le gnome en tapant de façon insistante de son index sur le formulaire.
Jérôme, en restait sans voix, scotché, immobile, complètement prit au dépourvu. Il se passa la main sur la figure, en se disant qu’il devait être victime d’une hallucination, d’une sorte de délire passager déclenché par une crise de surmenage, quelque chose comme ça. En désespoir de cause, il ferma à nouveau les yeux, en priant bien fort pour qu’il finisse par se réveiller de ce cauchemar. Mais rien n’y faisait, le gnome était bien là, campé sur ses deux pieds, avec son air d’avoir envie de foutre des baffes à tout ce qui bouge, avec son caleçon rose à pois rouges qui dépassait de sa braguette grande ouverte.
— Je suis désolé monsieur, mais, vous voulez vous inscrire à quoi ? parvint à bafouiller Jérôme.
— Je veux m’inscrire comme demandeur d’emploi, soupira le gnome. Je ne suis pas ici dans un club de sport, à ce que je sache. J’ai trouvé une annonce qui m’intéresse sur le panneau d’affichage à l’entrée du bâtiment, et le joli brin de poulette qui glandouille à l’accueil, m’a dit qu’il fallait être inscrit pour pouvoir postuler. Donc voilà.
Jérôme mit un peu de temps pour répondre, essayant de trouver à qui pouvait bien renvoyer ce « joli brin de poulette ». Il y avait bien Madame Jambion, qui effectivement, passait le plus clair de son temps à ne rien faire à l’accueil… mais « joli brin » n’était pas vraiment l’adjectif qui convenait.
— Excusez-moi, reprit Jérôme en chassant l’image de Madame Jambion de ses pensées. Donc, oui, vous inscrire. Enfin, je ne sais pas si c’est vraiment possible, en plus, pour pouvoir bénéficier d’indemnités vous devez avoir travaillé avant et …
Le petit bonhomme s'empourpra d’avantage, visiblement vexé et outré. Il farfouilla de sa main droite dans sa besace, en gardant son poing gauche serré contre sa cuisse, son regard plein de haine fixé dans le regard de Jérôme.
— Ah ça, lâcha amèrement le gnome, vous perdez jamais une occasion d’humilier les honnêtes travailleurs, hein, vous les gratte-papiers !
Il extirpa une feuille de papier plié en quatre, qu’il claqua d’un geste brusque sur le bureau.
— Se faire traiter de feignasse en plus, fulmina le gnome. Le voilà mon CV ! Toute une vie de long et dur labeur ! Et tout ça pour se faire insulter parce que la fabrication des jouets a été délocalisée en Chine ! Aucun respect pour les vieux, cette génération, conclut le petit bonhomme en secouant sa tête d’un air déçu.
Jérôme déplia avec précaution la feuille pour découvrir une écriture fine et élégante, qui courait du haut en bas de la page en un texte dense et compact. Une photo avait été cousue à la main dans le coin supérieur gauche : Une troupe d’une trentaine de gnomes, alignés un sourire ignare sur leurs visages devant la façade d’un bâtiment en brique, avec peint en grandes lettres jaunes sur le mur au-dessus d’eux : « JOUETSCLOOB Ets. 1628 ». On avait ajouté à la main une petite flèche qui désignait un des gnomes.
— La flèche c’est moi, précisa le gnome avec une certaine fierté. J’avoue qu’elle date un peu cette photo… mais bon, faut savoir se mettre un peu en valeur des fois, hein ? Ça aurait pu être une jolie jeune fille qui reçoive mon C.V, ajouta le gnome avec un clin d’œil.
Jérôme parcouru la lettre et se grattant la tête, l’air perplexe.
— Donc si je comprends bien, vous avez 385 ans d’expérience dans la fabrication de jouets artisanaux en bois, déjà comme apprenti, puis comme ouvrier qualifié, avant de prendre, ces 150 dernières années, la responsabilité entière d’une chaine de montage?
— C’est exactement ça.
— Ensuite, pour des considérations purement économiques, votre employeur M. Noël, a lâchement…
— Oui, lâchement, c’est bien le bon mot, insista le gnome. Et il ne perd rien pour attendre celui-là !
— Il a donc lâchement décidé le 2 janvier dernier de déplacer sa production en Mongolie intérieure, mettant fin à son activité Européenne. Et depuis vous travaillez comme « farcisseur » ?
— Je ne suis pas trop sûr de la terminologie, précisa le gnome en se grattant la barbe. En fait, la société vend des escargots surgelés. Mon job consiste à mettre l’escargot dans la coquille avant qu’il ne soit recouvert de beurre persillé – il sortit une coquille d’escargot de sa musette pour illustrer son propos – donc je les prends comme ça entre les doigts de ma main gauche et de l’autre main j’introduis la bestiole dans l’orifice et je la pousse bien au fond avec mon index. Ensuite je repositionne le tout sur la chaine de fabrication, et ça passe au remplissage.
— Excusez-moi, l’interrompit Jérôme, c’est très passionnant tout ça… mais vous avez donc un travail ?
— Malheureusement, j’ai eu un petit souci la semaine dernière, avoua avec embarra le gnome. Rien de bien méchant, mais apparemment mon habitude de me curer le nez toutes les deux secondes n’était pas trop compatible avec le job. Un ami m’a conseillé d’essayer Pôle Emploi, donc ce matin je me suis décidé à franchir la porte d’entrée. J’ai préféré venir de bonne heure mais il y avait déjà beaucoup de monde. Donc j’ai attendu une plombe, mais bon c’est pas très grave, du coup j’ai pu m’accoquiner un peu avec la petite de l’accueil et elle m’a donné un coup de main pour trouver sur le panneau d’affichage une offre qui aurait pu me convenir.
Jérôme regardait d’un air interdit le gros petit bonhomme qui venait d’enfoncer son doigt très profondément dans sa narine gauche, avec un air pleinement satisfait par sa performance. Une seule pensée traversa l’esprit de Jérôme, ce débarrasser de cette « chose » le plus rapidement possible et de n’importe qu’elle façon. La solution était peut-être effectivement de l’inscrire de suite, de lui donner l’adresse à laquelle se rendre pour son poste, en espérant qu’il se fasse écraser par un camion en chemin.
— Je vais regarder l’annonce qui vous intéresse, vous auriez noté la référence ?
Le gnome lui récita de tête la séquence de 27 chiffres. Jérôme pianota sur le clavier de son PC pour faire s’afficher le descriptif du poste en question.
— Alors vous souhaiteriez postuler pour…
Jérôme ferma ses yeux et posa ses mains bien à plat sur le bureau devant lui. Il prit une profonde inspiration, avant de recommencer à lire le descriptif du poste.
— Franchement, ça serait la classe, non ? ! Exulta le gnome tout fier de lui, le visage fendu d’un sourire radieux et les bras grands écartés.
Jérôme senti un profond désespoir l’envahir. Sur le mur, au-dessus de la porte de son bureau, le cadran de l’horloge basculât sur 18H.
— Bon, je comprends votre légère hésitation, déclara le gnome d’un ton conciliant. Je m’attendais bien à ce que de prime abord ça semble un peu bizarre, mais si vous prenez quelques instants pour y réfléchir, vous vous rendrez compte que je suis parfaitement qualifié pour occuper ce poste.
Le gnome sorti deux verres de sa musette et une bouteille presque vide de Jack Daniel’s. Il dévissa le bouchon métallique et servit deux larges rasades dans chacun des verres. Il en poussa un en direction de Jérôme avant d’avaler le sien cul-sec et de resservir en finissant ce qui restait dans la bouteille.
— Bon alors, honnêtement, vous en pensez quoi, demanda le gnome dans un souffle nauséabond. J’ai une chance ou pas ?
— Vous savez, si j’avais au moins ne serais-ce qu’une seule bonne raison valable de vous proposer à ce poste, je serai vraiment le plus heureux du monde de pouvoir me déba…
— Mais il y en a une ! s’exclama le gnome.
— Je crois que je suis impatient de la connaitre, soupira Jérôme.
— J’ai le physique de l’emploi ! Regardez, ça le fait quand même non ? !
Le gnome prenait la pose, de profil, le poing sous le menton, les biceps gonflés, en s’extasiant de sa propre performance, le tissu rose de son caleçon tendu entre ses jambes.
— Je crois qu’en effet vous avez réussi à lever tous mes doutes. Le mieux c’est que vous restiez immobile comme ça, le temps que je saisisse vos coordonnées dans notre système et que j’imprime votre proposition de poste. Voilà, parfait. Maintenant tournez vous encore un peu vers la porte... ne bougez plus !
Cinq minutes plus tard, Jérôme déposa sur le bureau deux feuilles imprimées dûment complétés et deux autres feuilles agrafées ensemble et comportant le récapitulatif de l’annonce.
— Bon, je vais juste vous demander de signer, ici, et là, au bas de ces deux formulaires et vous pourrez ensuite vous rendre à l’adresse de l’annonce. Vous verrez c’est très facile à trouver. Voilà.
A peine les signatures apposées, Jérôme récupéra très rapidement les feuilles pour les plier et les glisser dans une pochette plastifiée estampillée Pôle-Emploi. Il se leva pour raccompagner le gnome jusqu’à la porte de son bureau. Le petit bonhomme semblait ravi et pas peu fier de s’avancer avec sa pochette plastifiée sous le bras.
— Et ne vous inquiétez de rien, cria Jérôme en saluant de la main le gnome lorsqu’il franchit la porte du bâtiment. Ils sont prévenus de votre venu et je vous ai vivement recommandé pour ce poste !
Le gnome se retourna pour le gratifier d’un clin d’œil et d’un pouce levé avant de disparaitre dans la pénombre de la rue.
-o-
Jérôme s’affala sur sa chaise en soufflant, toujours abasourdi par ce cauchemardesque entretient. Il avisa du coin de l’œil le verre de whisky resté sur son bureau, avant de décider qu’il ne fallait prendre aucun risque. Il vida le contenu du verre par la fenêtre. Au même instant, on frappa de façon timide à la porte de son bureau. Madame Jambion se tenait dans l’embrasure de la porte, l’air visiblement embarrassée et décoiffée.
— Excusez-moi de vous déranger, M. Dell. Je sais que vous êtes en train de partir mais je crois que j’ai fait une grosse bêtise et je préfère vous en parler de suite.
Jérôme s’empressa de refermer le tiroir dans lequel il venait de cacher son verre. Il hocha de la tête pour lui faire signer de continuer.
— Je suis vraiment confuse, tout à l’heure j’ai malencontreusement cassé mes lunettes et je crois que je me suis trompée en donnant le code d’une annonce au charmant monsieur qui vient de sortir de votre bureau.
En entendant le mot de « charmant » Jérôme eu un frisson glacé qui lui parcouru tout le bas du dos.
— C’est-à-dire ? parvint à articuler Jérôme
— J’ai bien peur d’avoir confondu le 3 avec un 8 quand je lui ai lu le code de son annonce. Elle était épinglée un peu trop haut pour lui, s’excusa avec un petit rictus Madame Jambion.
— Et son annonce…
— C’était l’offre d’emploi un peu particulière, rougie Madame Jambion. Vous savez, la personne qui cherchait des acteurs « adultes » avec « un grand petit quelque chose en plus ».
— L’annonce pour des figurants pour un film « X » ? !
Figée dans l’embrasure de la porte, le corsage à moitié défait, les joues et la gorge rouge écarlate, le chignon en désordre, Madame Jambion acquiesça en secouant fortement de la tête.
— En plus, ils sont tellement charmeurs ces petits bonhommes, s’extasia la grosse dame, on ne peut pas leur résister. Donc je n’avais plus tout à fait ma tête à moi quand je lui ai donné le numéro. J’espère que ce n’est pas trop grave…
— Je sens que demain va être une très longue journée, soupira Jérôme. Il vient de postuler pour un poste de toiletteur pour chien.
Re: La tête de l'emploi
Oui, bien raconté The_wakwak_tree . Ceci dit je suis un peu moins bon public que Didier
Quelques critiques donc de style, si je peux me permettre :
Avec des tournures de phrase un peu lourdes et quelques fautes faciles à gommer genre :
avant qu’une main surgis de nulle part
se pencha par-dessus son bureau pour essayer d’apercevoir
cette voix si peu engageante.
un gnome qui se tenait droit debout
Il observa bouche-bée le minuscule bonhomme rondouillard aller chercher
une chaise rangée contre le mur pour la transporter à bout de bras et
venir la poser juste devant le bureau
Etc...
J'arrête là. J'ai l'air de pinailler sans doute, mais ce sont ces détails en trop qui alourdissent la fluidité du texte, alors qu'à mon avis, il eut suffi de le relire encore une fois et, d'un second jet, en faire un écrit élagué et définitif.
Bon, pour compenser, l'intrigue, la construction et la chute du texte sont ok, et les dialogues savoureux.
Amicalement
Quelques critiques donc de style, si je peux me permettre :
Avec des tournures de phrase un peu lourdes et quelques fautes faciles à gommer genre :
avant qu’une main surgis de nulle part
se pencha par-dessus son bureau pour essayer d’apercevoir
cette voix si peu engageante.
un gnome qui se tenait droit debout
Il observa bouche-bée le minuscule bonhomme rondouillard aller chercher
une chaise rangée contre le mur pour la transporter à bout de bras et
venir la poser juste devant le bureau
Etc...
J'arrête là. J'ai l'air de pinailler sans doute, mais ce sont ces détails en trop qui alourdissent la fluidité du texte, alors qu'à mon avis, il eut suffi de le relire encore une fois et, d'un second jet, en faire un écrit élagué et définitif.
Bon, pour compenser, l'intrigue, la construction et la chute du texte sont ok, et les dialogues savoureux.
Amicalement
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
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Date d'inscription : 28/01/2013
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Localisation : Fréjus
Re: La tête de l'emploi
Hello Didier & Doumé
Et merci pour vos commentaires.
Je suis déjà plutôt content car au moins ce genre de texte ne fait pas « OVNI » dans l’écritoire LOL ! … j’avais quand même un doute !
Je prends les points positifs sur l’aspect « comique », sur les dialogues qui semblent bien fonctionner.
Je vais suivre ton conseil Doumé, je vais attendre pour voir s’il y a d’autre feedbacks & je ferai une V2 en allégeant le texte.
A+
TwwT
Et merci pour vos commentaires.
Je suis déjà plutôt content car au moins ce genre de texte ne fait pas « OVNI » dans l’écritoire LOL ! … j’avais quand même un doute !
Je prends les points positifs sur l’aspect « comique », sur les dialogues qui semblent bien fonctionner.
Je vais suivre ton conseil Doumé, je vais attendre pour voir s’il y a d’autre feedbacks & je ferai une V2 en allégeant le texte.
A+
TwwT
Re: La tête de l'emploi
Ah ouais, c'est vrai pour les petites remarques. Il était trop tôt, j'avais pas vu. C'est des défauts mineurs, des cacas de mouche, une bonne relecture fera un coup de propre.
Maintenant que j'y pense, j'ai eu un peu de mal à visualiser le gnome. Pour moi, un gnome, ça mesure quinze centimètres, là, ce serait plus un nain. Mais on confondrait alors avec un VRAI nain, pas évident...
Maintenant que j'y pense, j'ai eu un peu de mal à visualiser le gnome. Pour moi, un gnome, ça mesure quinze centimètres, là, ce serait plus un nain. Mais on confondrait alors avec un VRAI nain, pas évident...
Re: La tête de l'emploi
Introduction: je vais être originale: je plussoie Didier sur la bonne marrade et Doumé sur les petits soucis de style.
Développement:
"le conseiller de pôle-emploi, se pencha par-dessus son bureau" => Ne JAMAIS séparer le verbe de son sujet par une virgule! Tu le fais plusieurs fois dans le texte. Dans la phrase que je cite ensuite, par exemple.
"Jérôme, en restait sans voix, scotché, immobile, complètement prit au dépourvu." => Trop de compléments, là-dedans. Tu pourrais n'en laisser qu'un.
"Mais rien n’y faisait, le gnome était bien là, campé sur ses deux pieds, avec son air d’avoir envie de foutre des baffes à tout ce qui bouge, avec son caleçon rose à pois rouges qui dépassait de sa braguette grande ouverte." => 1) "son air d'avoir envie de foutre des baffes" est pas très joli 2) je trouve étonnant que Jérôme puisse avoir vue sur la braguette ouverte du gnome, de derrière son bureau 3) tu donnes trop d'informations d'un coup, c'est lourd.
Les dialogues sont réalistes et donc, étant donné le parler du gnome, ça m'a fait sourire. L'air blasé de Jérôme est amusant, aussi. J'aime bien les précisions gestuelles que tu donnes du gnome et de Jérôme, j'ai parfaitement imaginé la scène.
Conclusion: chouette petit texte.
Développement:
"le conseiller de pôle-emploi, se pencha par-dessus son bureau" => Ne JAMAIS séparer le verbe de son sujet par une virgule! Tu le fais plusieurs fois dans le texte. Dans la phrase que je cite ensuite, par exemple.
"Jérôme, en restait sans voix, scotché, immobile, complètement prit au dépourvu." => Trop de compléments, là-dedans. Tu pourrais n'en laisser qu'un.
"Mais rien n’y faisait, le gnome était bien là, campé sur ses deux pieds, avec son air d’avoir envie de foutre des baffes à tout ce qui bouge, avec son caleçon rose à pois rouges qui dépassait de sa braguette grande ouverte." => 1) "son air d'avoir envie de foutre des baffes" est pas très joli 2) je trouve étonnant que Jérôme puisse avoir vue sur la braguette ouverte du gnome, de derrière son bureau 3) tu donnes trop d'informations d'un coup, c'est lourd.
Les dialogues sont réalistes et donc, étant donné le parler du gnome, ça m'a fait sourire. L'air blasé de Jérôme est amusant, aussi. J'aime bien les précisions gestuelles que tu donnes du gnome et de Jérôme, j'ai parfaitement imaginé la scène.
Conclusion: chouette petit texte.
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Age : 33
Localisation : Sur la Lune
Re: La tête de l'emploi
Coucou
Seul bémol des fautes d'orthographe... on en fait tous, moi la première, ça arrive... si tu veux je peux te renvoyer ton texte corrigé... enfin tout au moins pour les fautes qui me sautent aux yeux (désolée défaut professionnel lol)
Moi aussi, je voyais plus le gnome comme un nain selon les détails...
La fin, j'ai eu un peu de mal... je pensais au départ que le poste "film X" lui avait été pourvu en erreur... le côté comique vu qu'un gnome... bref lol... mais non le côté comique provenait du poste "toiletteur pour chien"... je ne sais pas j'ai eu du mal avec la fin lol
sinon ton texte est bien tourné. Il se lit facilement et met l'accent sur un ton comique... L'incursion du gnome à pôle emploi est bien trouvée et j'avoue qu'une suite avec la fée clochette, Dracula ou autres à pôle emploi, ikéa ou autres pourrait être drôle... ça me rappelle un auteur, Anthelme Hauchecorne... je l'ai lu récemment et il avait imaginé un texte comme ça... dans Baroque n'roll... faudrait que je retrouve le titre... bref... des idées à creuser... j'aime beaucoup!
Seul bémol des fautes d'orthographe... on en fait tous, moi la première, ça arrive... si tu veux je peux te renvoyer ton texte corrigé... enfin tout au moins pour les fautes qui me sautent aux yeux (désolée défaut professionnel lol)
Moi aussi, je voyais plus le gnome comme un nain selon les détails...
La fin, j'ai eu un peu de mal... je pensais au départ que le poste "film X" lui avait été pourvu en erreur... le côté comique vu qu'un gnome... bref lol... mais non le côté comique provenait du poste "toiletteur pour chien"... je ne sais pas j'ai eu du mal avec la fin lol
sinon ton texte est bien tourné. Il se lit facilement et met l'accent sur un ton comique... L'incursion du gnome à pôle emploi est bien trouvée et j'avoue qu'une suite avec la fée clochette, Dracula ou autres à pôle emploi, ikéa ou autres pourrait être drôle... ça me rappelle un auteur, Anthelme Hauchecorne... je l'ai lu récemment et il avait imaginé un texte comme ça... dans Baroque n'roll... faudrait que je retrouve le titre... bref... des idées à creuser... j'aime beaucoup!
Re: La tête de l'emploi
Hello Naëlle,
C’est très clair sur la façon d’épurer le texte. Ça ne fera d’ailleurs qu’accentuer le côté « humoristique ».
Merci Naëlle !
TwwT
Je suis d’accord avec vous tous sur ce point-là… lol !Naëlle a écrit: Introduction: je vais être originale: je plussoie Didier sur la bonne marrade et Doumé sur les petits soucis de style.
C’est très clair sur la façon d’épurer le texte. Ça ne fera d’ailleurs qu’accentuer le côté « humoristique ».
C’est sympa ;-)Naëlle a écrit: Les dialogues sont réalistes et donc, étant donné le parler du gnome, ça m'a fait sourire. L'air blasé de Jérôme est amusant, aussi. J'aime bien les précisions gestuelles que tu donnes du gnome et de Jérôme, j'ai parfaitement imaginé la scène.
Conclusion: chouette petit texte.
Merci Naëlle !
TwwT
Re: La tête de l'emploi
Hello Hello Laetitia
Ne te prend pas la tête à le corriger, pour l’instant c’est surtout vos commentaires, comment vous ressentez l’histoire, est-ce que l’humour fonctionne… ce genre de choses qui m’intéresse ;-)
Je ne suis même pas sûr que ça rentre dans du SFFF…
A+ et bonne soirée.
Schuss
TwwT
C’est ma bête noire LOL ;-) … je suis nul en orthographe, réellement !laetitia a écrit: Seul bémol des fautes d'orthographe... on en fait tous, moi la première, ça arrive... si tu veux je peux te renvoyer ton texte corrigé... enfin tout au moins pour les fautes qui me sautent aux yeux (désolée défaut professionnel lol)
Ne te prend pas la tête à le corriger, pour l’instant c’est surtout vos commentaires, comment vous ressentez l’histoire, est-ce que l’humour fonctionne… ce genre de choses qui m’intéresse ;-)
En fait, perso, c’était plutôt là que je voyais un défaut. Je vais essayer de recaler un peu ce point-là.laetitia a écrit: mais non le côté comique provenait du poste "toiletteur pour chien"... je ne sais pas j'ai eu du mal avec la fin lol
N’hésite pas si tu as une « idée de suite »… mdr ! On fera un recueil !laetitia a écrit: sinon ton texte est bien tourné. Il se lit facilement et met l'accent sur un ton comique... L'incursion du gnome à pôle emploi est bien trouvée et j'avoue qu'une suite avec la fée clochette, Dracula ou autres à pôle emploi, ikéa ou autres pourrait être drôle...
Merci Laetitia. En fait, je suis toujours un peu « comme une poule devant un couteau » avec mes textes à l’allure décalée. Je trouve que c’est très dur de savoir si ce que j’ai écrit fonctionne ou pas LOL !laetitia a écrit: ça me rappelle un auteur, Anthelme Hauchecorne... je l'ai lu récemment et il avait imaginé un texte comme ça... dans Baroque n'roll... faudrait que je retrouve le titre... bref... des idées à creuser... j'aime beaucoup!
Je ne suis même pas sûr que ça rentre dans du SFFF…
A+ et bonne soirée.
Schuss
TwwT
Re: La tête de l'emploi
De rien
pour les textes, faut que je m'y plonge, pourquoi pas! lol
sinon... je le situerais dans le fantastique... un gnome, incursion de l'iréel - à pôle emploi - dans le réel... ça me semble correct
pour les textes, faut que je m'y plonge, pourquoi pas! lol
sinon... je le situerais dans le fantastique... un gnome, incursion de l'iréel - à pôle emploi - dans le réel... ça me semble correct
Re: La tête de l'emploi
Un petit retour de lecture :
j'ai apprécié le ton humoristique de la nouvelle, le réalisme des dialogues. Il y a du Fredric Brown ou du Robert Bloch dans ce texte (énorme compliment de ma part !) Je pense qu'il est difficile de produire un texte court qui fasse sourire, et tu y es très bien parvenu.
Sur les petits points de style, rien de grave, d'autant qu'il s'agit d'un texte "tout chaud", il suffirait que tu le laisses mûrir quelques temps pour que les tournures un peu litigieuses t'apparaissent d'elles-mêmes. Après, suivant la sensibilité de chacun, il sera toujours possible de pinailler sur la place de tel mot, sur la présence d'adverbes ou sur l'âge du capitaine ; l'essentiel restant que l'impression d'ensemble émanant du texte soit agréable.
Je plussoie Lætitia : sans être abominable, ton orthographe laisse par moments à désirer, et surtout tes conjugaisons au passé simple, certaines terminaisons verbales piquent un peu les yeux ( je crois te l'avoir déjà écrit au sujet de "sunwatchers"). Et oui, je classerais ce texte en "fantastique", puisqu'il présente l'intrusion d'un élément surnaturel dans un univers - ô combien !- prosaïque et quotidien.
En conclusion, bravo, mais achète-toi un Bled!
j'ai apprécié le ton humoristique de la nouvelle, le réalisme des dialogues. Il y a du Fredric Brown ou du Robert Bloch dans ce texte (énorme compliment de ma part !) Je pense qu'il est difficile de produire un texte court qui fasse sourire, et tu y es très bien parvenu.
Sur les petits points de style, rien de grave, d'autant qu'il s'agit d'un texte "tout chaud", il suffirait que tu le laisses mûrir quelques temps pour que les tournures un peu litigieuses t'apparaissent d'elles-mêmes. Après, suivant la sensibilité de chacun, il sera toujours possible de pinailler sur la place de tel mot, sur la présence d'adverbes ou sur l'âge du capitaine ; l'essentiel restant que l'impression d'ensemble émanant du texte soit agréable.
Je plussoie Lætitia : sans être abominable, ton orthographe laisse par moments à désirer, et surtout tes conjugaisons au passé simple, certaines terminaisons verbales piquent un peu les yeux ( je crois te l'avoir déjà écrit au sujet de "sunwatchers"). Et oui, je classerais ce texte en "fantastique", puisqu'il présente l'intrusion d'un élément surnaturel dans un univers - ô combien !- prosaïque et quotidien.
En conclusion, bravo, mais achète-toi un Bled!
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Date d'inscription : 10/07/2012
Age : 62
Localisation : à la campagne
Re: La tête de l'emploi
Hello Lester !
(Bon, Fredric brown & R. Bloch comme pères spirituels… tu me mets la pression là… )
A+
Schuss
TwwT
Merci beaucoup pour le compliment, Lester ! Je suis vraiment content (et étonné) que les dialogues vous paraissent à tous aussi bien fonctionner. Je suis encore plus content que l’humour soit « juste ».lester l gore a écrit: Un petit retour de lecture j'ai apprécié le ton humoristique de la nouvelle, le réalisme des dialogues. Il y a du Fredric Brown ou du Robert Bloch dans ce texte (énorme compliment de ma part !) Je pense qu'il est difficile de produire un texte court qui fasse sourire, et tu y es très bien parvenu.
(Bon, Fredric brown & R. Bloch comme pères spirituels… tu me mets la pression là… )
C’est effectivement ma difficulté principale aujourd’hui, et c’est aussi pour ça que je reste sur des formats courts. Du coup, je suis doublement inquiet pour « AIAS 2013 » que j’ai envoyé en décembre !... je risque d’avoir encore une piqure de rappel LOL !lester l gore a écrit: Je plussoie Lætitia : sans être abominable, ton orthographe laisse par moments à désirer, et surtout tes conjugaisons au passé simple, certaines terminaisons verbales piquent un peu les yeux ( je crois te l'avoir déjà écrit au sujet de "sunwatchers").
Merci à toi et à Laetitia pour cette explication et cette classification. Ce texte est assez représentatif de ce que j’essaye d’envoyer pour des A.T., et j’ai toujours l’impression d’être très limite, même avec le « fantastique ». C’est sympa de voir que pour vous 2, il n’y a pas d’ambiguïté sur ce point.lester l gore a écrit: Et oui, je classerais ce texte en "fantastique", puisqu'il présente l'intrusion d'un élément surnaturel dans un univers - ô combien !- prosaïque et quotidien.
A+
Schuss
TwwT
Re: La tête de l'emploi
(Bon, Fredric brown & R. Bloch comme pères spirituels… tu me mets la pression là… )
Bon, commence pas à te la péter, hein...
Format court ou long, les difficultés avec la grammaire sont les mêmes... Avec quelques révisions et beaucoup d'attention, tu devrais améliorer rapidement.
Le classement dans des catégories, c'est bien, mais ce n'est pas tout. Aujourd'hui, il y a environ un milliard de "sous-genres", de l'"urban fantasy" (jamais de fantasy pour les ploucs, pas de "rural fantasy", et je le déplore) à la "romance paranormale", en passant par la bitelit pour les obsédées du croc, la "light fantasy" (sans doute pour les abonnés EDF) la "high fantasy" (pour les basketteurs ?)...
Bref ! Quand un texte est bon, il est bon, peut importe la niche écologique artificielle qu'il est censé occuper...
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Localisation : à la campagne
Re: La tête de l'emploi
Une petite astuce pour l'orthographe, TwwT
En dehors des correcteurs plus ou moins efficace, relis ton chapitre à l'envers, change le fond et la police : ton cerveau verra le texte sous un angle différent comme si tu corrigeais l'écrit d'un autre auteur, et ça marche !
En dehors des correcteurs plus ou moins efficace, relis ton chapitre à l'envers, change le fond et la police : ton cerveau verra le texte sous un angle différent comme si tu corrigeais l'écrit d'un autre auteur, et ça marche !
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
- Messages : 1867
Date d'inscription : 28/01/2013
Age : 64
Localisation : Fréjus
Re: La tête de l'emploi
Un style vif, des personnages vivants et des dialogues enlevés, ça se lit d'une traite en se marrant.
Alors, même si dans la réalité, le gnome de l'histoire n'aurait probablement jamais dépassé le comptoir de "l'accueil" où, vu son CV, on l'aurait orienté illico vers la CRAM (caisse de retraite), je n'ai pas envie de bouder mon plaisir et je laisse les défauts aux fins et judicieux connaisseurs qui m'ont précédé.
Freddy Brown ? Un peu haut comme barre à mon avis. Je dirais plutôt à la croisée de Coluche et Pratchett (le disque-monde), ce qui n'est déjà pas mal.
Alors, même si dans la réalité, le gnome de l'histoire n'aurait probablement jamais dépassé le comptoir de "l'accueil" où, vu son CV, on l'aurait orienté illico vers la CRAM (caisse de retraite), je n'ai pas envie de bouder mon plaisir et je laisse les défauts aux fins et judicieux connaisseurs qui m'ont précédé.
Freddy Brown ? Un peu haut comme barre à mon avis. Je dirais plutôt à la croisée de Coluche et Pratchett (le disque-monde), ce qui n'est déjà pas mal.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Localisation : Narbonne
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