Le Gardien des Morts

Noctis, j'ai lu ton "gardien des morts" et j'ai aimé l’enchaînement des situations du récit vers son paroxysme. C'est relativement maîtrisé avec une volonté d'inoculer la terreur par petites injections façon mésothérapie jusqu'à la disparition complète de la peau d'orange.

Le format est bon même si j'aurais préféré quelques lignes de plus à la fin, par exemple, où on ne vit pas l'affliction que la fille devrait ressentir à la perte d'un proche. J'ai trouvé ça lisse comme le cul d'une nonne ; ça manquait de peau d'orange, justement.

Y a du Horla dans ce texte : il se passe quelque chose et c'est distillé de telle manière qu'on s'accroche aux lignes jusqu'au dénouement. Tu pièges bien le lecteur et c'est l'essentiel. C'est propre, poncé, lasuré et verni.

Point noir : les dialogues ! Je n'y crois pas une seconde ! Tes protagonistes sont très jeunes et j'ai pas dans l'idée qu'on jacte ainsi dans la vie. Dialogues trop travaillés, presque surréalistes tant les répliques sont assez invraisemblables. Pour faire court, je dirais "cul-cul"...

Bref, bon texte dans l'ensemble, bonne distribution des scènes, cheminement intéressant, suggestion de la terreur mais dialogues insipides (pour ces derniers, tu gagnerais à imposer ton style, ta patte personnelle)

On ne met pas de smoking blanc sur le dos d'un clodo sans un bon rasage préalable.

Pour être complètement honnête, j'ai quand même passé un bon petit moment de lecture !

Le Horla C'est marrant parce que j'avais aussi cette référence là dans la tête en finissant le texte de Noctis

Nous avons sensiblement le même âge, cher Dagobert, il est probable que nous ayons frissonné au même moment en lisant Maupassant...

Un des meilleurs récits d'épouvante que j'ai pu lire, dans ma vie. C'est vrai que cette nouvelle simple mais implacable m'a subjugé (la rose qui se courbe, cueillie par une main invisible reste gravée dans ma mémoire, à jamais)

Un autre recueil de nouvelles m'a marqué, jeune : C'est le K de Dino Buzzati.

Pagan Pandemia a écrit:Y a du Horla dans ce texte : il se passe quelque chose et c'est distillé de telle manière qu'on s'accroche aux lignes jusqu'au dénouement. Tu pièges bien le lecteur et c'est l'essentiel. C'est propre, poncé, lasuré et verni.

Ben ben ben, Le Horla... ça ne peut que me fait plaisir ce que tu dis là. Dagobert aussi du coup !

Va falloir que je retravaille ma façon de procéder pour les dialogues alors. Je pensais réussir à donner de l'âme au personnage le plus simplement possible mais apparemment, je suis dans l'erreur. Je vais plancher sur ça et étudier ce que d'autres auteurs ont fait. Il faut dire que les dialogues c'est quelque chose d'assez important dans un texte et d'assez compliqué.

Merci pour vos avis !

A qui le dis tu !!!???!! je suis nullisime en dialogues ! Moi je trouvais les tiens plutôt bien faits, tout de même.

Je te le concède, les dialogues, c'est compliqué car on se doit d'être au plus près de la réalité (la nôtre) et de celle du récit en même temps, ça fait double vigilance !
Avec un troisième oeil pour réunir tout ça, aucun problème !
T'en as pas ? Un quatrième devrait suffire, dans ce cas... :cyclops: