Interstices (Texte retiré)

Je trouve que tu es bien dans le thème —et même dans les deux thèmes, puisque tu t'es imposé une double contrainte. De ce point de vue, c'est une réussite ; le traitement façon "légende urbaine" débouche même quelque peu sur le genre "creepypasta".

Spoiler:

Quand tu dis que la transposition au Japon ne te satisfait pas, tu veux parler de la manière dont ce cadre est rendu au moyen d'emprunts lexicaux (randoseru, -chan, yurei, oni) ? Si oui, je crois que je vois ce que tu veux dire ; c'est toujours difficile de faire du parsemage de ce genre sans que cela ne paraisse forcé ou artificiel… Personnellement, j'y ai beaucoup recouru par le passé, mais je remets de plus en plus en question le bien-fondé de cette technique. Cela dit, je comprends bien que les contraintes de l'AT t'obligeaient en quelque sorte à fonctionner ainsi.

Quoi qu'il en soit, je trouve que tu t'en es bien tiré. Au fait, je serais curieux de savoir si tu avais songé à un public-cible, en attaquant ce récit ? Il me parait, à vrai dire, assez bien calibré pour un public adolescent. Certes, le thème de l'enlèvement par un parent est un peu dur, mais la morale reste douce, si bien que je verrais facilement cette nouvelle intégrée à un recueil visant la tranche des 14-16 ans…

La seule remarque de forme que je formulerais concerne les deux passages soulignés, en page 2. Je ne comprends pas quelle était la raison de ce choix ; voulais-tu mettre des éléments en valeur ? En ce qui me concerne, je n'ai pas vraiment perçu de plus-value au procédé. Il me semble même que cela cause une distraction inutile.

Merci Similien !

Les passages en page 2, sur la version Google drive, ce n'est pas moi, c'est Perroccina qui les a soulignés pour me montrer des fautes.

J'aurais en effet préféré transposer cette légende dans une école française, vu que je n'ai jamais mis les pieds au Japon, il y a forcément un côté artificiel, et encore, l'utilisation de mots comme randoseru ou yurei, qui sont on peut dire techniques, n'est pas le pire. Quand j'ai écrit Hanako-san, y es-tu, j'avais réussi à détourner le problème en situant l'histoire dans un cadre français, avec un personnage franco-japonais. Bon, au fond, ça m'a permis de me documenter sur le fonctionnement des écoles primaires au Japon !

Au fait, je serais curieux de savoir si tu avais songé à un public-cible, en attaquant ce récit ? Il me parait, à vrai dire, assez bien calibré pour un public adolescent. Certes, le thème de l'enlèvement par un parent est un peu dur, mais la morale reste douce, si bien que je verrais facilement cette nouvelle intégrée à un recueil visant la tranche des 14-16 ans…

En effet, l'intitulé de l'AT parle d'un public "à partir de 14 ans" :

Les lutin de Kelach a écrit:- "pour un public à partir de 14 ans" signifie, en clair, pas de gore trop détaillé et pas d'érotisme.

Reste à savoir si ce n'est pas trop gentil même pour ce public : une autre histoire japonisante, En l'honneur de Sobo a été refusée par les Editions Luciférines pour qui je l'avais écrit parce que trop gentille, mais Les lutin de Kelach l'ont acceptée pour une autre antho, alors on verra !


Je lis ton texte très vite !

Je ne connaissais pas cette légende urbaine non plus et j'ai apprécié sa découverte à travers ton texte.
Tes personnages, comme l'ambiance sont parfaitement rendus.
J'ai passé un très bon moment avec ce texte !

Dommage pour ce souci de prénom (qui m'a un peu perturbé aux premières occurences de Reki) mais c'est facilement rectifiable pour l'AT effectivement.

Bonne chance pour ça d'ailleurs !

Merci Nao !

Bonjour Paladin,

Comme je vais aussi participer à l’AT de Kelach, je viens faire un tour par chez toi, pour voir ce que t’a inspiré le thème. Si d’autres camarades lisent, étant en période très chargée, désolé de ne pouvoir commenter tous les textes. Celle ou celui qui a proposé le thème devait penser très fort à cet autre AT : https://loursdanseur.redux.online/. Bref, je te recommande de choisir Horizon Perpétuel 22 et d’avertir Kelach que tu me laisses ta place dans leur antho.

Trêve de balivernes, ton texte est très bien construit. J’ai lu que le très respectable Trantor aurait terminé la nouvelle plus tôt en laissant planer la peur. Pour ma part, je trouve que ça fait du bien de lire du Fantastique qui ne se termine pas en queue de poisson pas frais. Comment ça pas frais ?

Je ne trouve pas la fin gentille, je la trouve en concordance avec le ton de la nouvelle. Selon mon ressenti, ce n’est pas cool de choisir de se réfugier dans les limbes et fuir la « réalité » pour rompre une solitude mortifiante.  Cette fin, je la trouve triste et belle.

Pour le dépaysement, tout me parait nickel. Tu as eu l’idée lumineuse de nous projeter dans la cantine, avec des élèves qui assurent le service. Ce point suffit à l’immersion, car en opposition, on a tout de suite l’image du cordon bleu et du bordel de nos cantoches qui viennent à l’esprit.

Seul point qui m’a quelque peu fait tiquer : l’absence de justification sur le fait que Reki soit devenue une tête de turc, alors qu’elle est japonaise. Ok j’arrête mes blagues minables. Je comprends que tu n’aies pas voulu entrainer le lecteur sur une fausse piste avec un élément déclencheur qui n’aurait pas d’importance par la suite, mais ça fait un peu écrivain qui ne connait pas assez son perso. Bref, le « sans raison apparente » n’est pas satisfaisant pour moi, mais c’est une goutte d’eau trouble dans un océan de réussite cristalline.

Une angoisse plus forte encore que l’idée d’être maltraitée (ça, elle en avait l’habitude) saisit Riko : depuis que les autres la taxaient de folle, peut-être qu’ils avaient raison, au fond !

Que, que, qu’ dans une même phrase. J’ai compris qu’on est dans le PDV personnage d’une gamine, mais tu pourrais peut-être alléger

Je t’assure qu’il n’y a pas de fantômes dans les fentes de l’école

Dans les recoins ou autre mot ? L’emploi de « fente » dans cette phrase me parait bancal.

Elle resterait prisonnière de ce monde parallèle

J’aurais utilisé un autre mot que « parallèle » : trop connoté, trop réducteur. Ce monde mérite une appellation à la hauteur de son étrangeté angoissante.

Elle accomplissait sa tâche avec une sérénité nouvelle, quand Isao trouva malin de lui faire un croc-en jambe et elle s’étala par terre avec la gamelle de riz

Revoir la construction en scindant la phrase ou en mettant une virgule ? Le « et » ne va pas très bien.

Voilà paladin. Bonne chance pour le concours et les AT. Ta plume est toujours aussi élégante.

Merci Collapsus ! Et enchanté de te "revoir" ici, n'hésite pas à participer à ce forum un peu en sommeil !

En fait c'est moi qui avait proposé ce thème, mais je n'étais pas au courant de l'AT d'Horizon Perpétuel, ou je n'avais pas fait attention ! En plus Les éditions Luciférines avaient fait un AT aussi sur l'enfance l'année dernière, c'est un thème porteur !

Concernant la justification du harcèlement, de Riko (pas Reki, hein, ça c'est moi qui déconne), je dois dire que j'ai hésité à donner une raison de départ, j'ai pensé qu'elle pouvait être grosse par exemple ou quelque chose comme ça. Et puis j'y ai renoncé, pour ne pas rajouter des éléments pas forcement utiles, et partant du fait que dans les cas de harcèlement scolaire, le déclencheur est finalement le prétexte pour un comportement irrationnel, celui du déchainement de la cruauté dont sont capables nos chères têtes blondes (enfin, brunes dans le cas présent) et qui préfigure hélas des comportements adultes qui eux, chercheront plus loin des raisons apparemment rationnelles. Mais je comprends que ça t'ai gêné, sans doute c'est quelque chose qui manque à mon histoire.

L’emploi de « fente » dans cette phrase me parait bancal

C'est un peu le principe de cette légende : La Fille de l' apparait dans les... Interstices, fissures, fentes, entrebâillements et je pense que j'avais dû utiliser déjà les autres mots à cet endroit du texte.

J’aurais utilisé un autre mot que « parallèle » : trop connoté, trop réducteur. Ce monde mérite une appellation à la hauteur de son étrangeté angoissante.

Là aussi, c'est l'expression qu'on retrouve dans les recensements de cette légende sur internet ( https://dossierparanormal.fr/la-fille-de-linterstice-histoire-dune-legende-urbaine-au-japon/) :

La légende urbaine a écrit:dans le pire cas, si vos chemins se rencontrent à nouveau, elle vous enlèvera pour vous emmener vers une autre dimension ou dans un monde parallèle.

au premier regard échangé, notre spectre proposerait de faire une partie de cache-cache ; au second regard, ce redoutable fantôme transporterait le malheureux curieux dans une autre dimension voire même directement au fin fond de l’enfer !

On peut interpréter l'enfer de différentes façons, mais j'ai préféré m'en tenir au "monde parallèle", qui me lassait plus de liberté dans sa description.

Pour la phrase que tu me cites, en effet, il aurait été plus léger de la scinder en deux avec un point :

Elle accomplissait sa tâche avec une sérénité nouvelle, quand Isao trouva malin de lui faire un croc-en jambe. Elle s’étala par terre avec la gamelle de riz

Pareil pour l'autre phrase avec les Que, que, qu’, beaucoup de Q et de Que dans un texte de moi qui n'est pourtant pas porno (Moi aussi je fais des blagues à deux balles ) mais on ne s'en aperçoit pas toujours !

Un super texte Pala, très agréable à lire et touchant.
Je n'ai pas grand chose à redire, il me semble parfait ainsi, avec une ambiance impeccablement rendue. Comme pour ton texte avec la sirène, tu arrives à l'imprégner du style que tu as choisis et c'est assez bluffant.

Il n'y a pas longtemps j'ai regardé "Celles qui voulaient se souvenir" et "Celles qui voulaient oublié". Ça m'a vraiment plu et si tu ne connais pas je te conseil ces deux films : )

https://www.dailymotion.com/video/x2lbphi

Merci Mnémosyne !
"Celles qui voulaient oublier" et "Celles qui voulaient se souvenir" j'ai vu le premier il y déjà pas mal de temps, mais pas le second. Ça fait longtemps que je pense à revoir les deux, tu m'y incite encore plus !

C'est une expérience à part entière, c'est sûr. Ce passage est un peu flou donc je ne sais plus si c'est dans le premier ou le second mais il y a une scène, bordel, j'ai failli tourner de l’œil, j'avais jamais rien vu d'aussi violent... o_O (K : Tsss ! 8D) Et pourtant c'est tout con et ça ne dure que quelques instants mais c'est assurément un tour de force... x)
Content de t'avoir donné envie de les revoir, ils en valent franchement la peine (même si une certaine part de la population s'endormirait devant au bout de dix minutes (c'est pour ça que j'ai arrêté de proposer du Sergio Leone pour une soirée film... x) ).

J’ai lu ce texte en premier parce que je trouvais l’intitulé de cette légende urbaine, « La fille de l’interstice » très stimulant pour l’imagination. Ce texte ne m’a pas déçu. Il exploite bien le thème (ensuite je suis allé voir sur le lien) et il évolue de façon à maintenir constamment l’intérêt. Et Paladin, tu as su rendre attachant le personnage de cette malheureuse fillette persécutée.
Je suis d’accord avec quelques remarques des commentaires précédents : on aimerait savoir quelle est l’origine du rejet dont Riko est victime, même si on sait que ça peut tenir à pas grand-chose. Et l’expression « monde parallèle » m’a surpris, vu que dans cette phrase on est clairement dans les pensées de la fillette et qu’on peut douter qu’elle connaisse cette notion de SF (quoique avec les mangas… )

J’ai bien aimé la fin faussement paradoxale, très logique en fait. Quand elle réalise qu’on la craint mais qu’elle ne se fera jamais d’amis, je me suis dit « Elle n’a plus qu’à retourner avec la fille de l’interstice. »
Très bon texte qui par le biais de la légende urbaine traite de façon originale d’un problème très contemporain. Comme l'écrit Collapsus, "fin triste et belle".

Merci Tobermory !

Comme je l'ai répondu à Collapsus, j'ai hésité puis j'ai renoncé à donner une raison au harcèlement dont Riko est victime, sans doute est-ce une erreur. Et "monde parallèle" est le terme qu'on trouve sur internet quand on parle de cette légende.

Yo Pala' !

Mes lectures du concours commencent par ton texte, car le titre m'a interpellé d'emblée et je n'ai pas été déçu !
Très bon point de départ que celui des légendes urbaines, qui permet effectivement de faire deux en un et aussi de rester dans le domaine SFFF sans trop d'efforts. Comme d'hab' avec toi, la plume est élégante et rythmée juste ce qu'il faut et on se laisse prendre sans mal par le récit, qui est d'une belle et inquiétante étrangeté.
Outre les 2-3 couacs relevés par les copains, je reviens sur cette fameuse phrase : "depuis que les autres la
taxaient de folle, peut-être qu’ils avaient raison, au fond !". La profusion de "que" ou "qu'" ne m'a a pas plus dérangé que ça en fait, mais je trouve que les deux parties de cette phrase manquent de liant, aussi bien dans leur construction que dans leur sens même. On dirait deux parties de phrases différentes que tu as relié aléatoirement... enfin, je sais pas, mais j'ai l'impression qu'il manque un mot ou une idée pour relier ces deux propositions (mais je ne saurais pas expliquer exactement en quoi, désolé ça t'aide pas vraiment...).

Sinon pour le reste c'est du tout bon et en effet les légendes urbaines japonaises te réussissent très bien.
Pas de problème pour la fin en ce qui me concerne, elle est parfaitement dans le ton et plutôt logique, au vu des tourments subis par le personnage et boucle la boucle au poil.
Du très joli travail, encore une fois !

Merci Tak !

Un très bon texte, bien trouvé et avec un "belle" morale, je trouve. Comme beaucoup de gens, j'apprécie la culture japonaise, donc c'est un plaisir de lire ce texte, d'autant qu'il s'émancipe des récits qu'on retrouve dans les mangas. Ce qui le rend très original, bravo Henri  

Vu que tu le proposes pour un concours, je me permets quelques remarques :

Utilise peut-être ''Shi fu mi" plutôt que pierre-feuille-ciseaux.
Dans la scène à la cantine, la maitresse s'assied près de ton héroïne qui est seule (enfin on l'imagine seule), et on n'a pas vraiment l'impression que les autres élèves soient tout près d'eux ?! Alors qu'en fait ils vont tous intervenir dans la discussion. Regarde s'il ne faut pas expliciter cette description ?

Page 6 : "Ca a dû être terrible pour sa famille, l'école, ses camarades" je ne trouve pas cette réplique réaliste. Tu peux peut-être la couper en deux phrases, en rajoutant genre "et j'imagine ce que ça a dû impliquer/provoquer pour ses camarades et pour l'école" ?
Page 7 : "furent-elles celles de ses camarades" est-ce que c'est pas plutôt "fussent-elles" ?

Merci Paulux !
J'ai une connaissance assez limitée des mangas (un peu des mangas d'horreur mais pas énormément) donc ils m'influencent peu. Peut-être y'a t'il ici plutôt une influence du cinéma de j-horror.

J'ai utilisé le terme "pierre-papier-ciseaux" plutôt que "Shi fu mi", qui est l'équivalent, pour la compréhension et pour ne pas surcharger de termes japonais.

Merci encore de ton commentaire et de tes remarques.