Harmonie des formes

Tu as parfaitement saisi ce que j'ai tenté de faire passer en rédigeant cette histoire. Cela me rassure. Je craignais que l'ensemble soit confus ou indigeste.
Tu as surtout utilisé un terme qui résume bien le destin du héros : "l'échec".
C'est tout à fait ça. Ce mot aurait d'ailleurs pu figurer dans le titre.

Merci Françoise.

Un bon texte. J'ai aimé cet objet impossible à placer, qui ne s'accorde jamais avec ce qui l'entoure, qui devient une obsession. Et la fin est bonne. Côté forme, pas grand chose à dire, peut-être parfois des phrases qui se succèdent en commençant avec un "il", peut-être aussi certaines virgules qui pourraient être remplacées par des "et". Aussi, un étrange "il recouvra" (qui est juste, mais qui m'a sorti du texte parce qu'il m'a semblé faux, ce qui est toujours étrange comme sensation) et un "éclair éclaira". Rien de trop pénalisant.
Quant au thème, pas de souci.

Spoiler:

Ne pas avoir de bêta-lecteur à disposition engendre toujours d'inévitables petites coquilles : désolé pour ce vilain "éclair éclaira". La version corrigée donne : "un éclair illumina".    
Cela dit, je ne comprends pas ce qui te gêne dans la tournure "il recouvra" puisqu'il s'agit de ce bon vieux verbe "recouvrer" (premier groupe) conjugué au passé simple.  
"Recouvrer" a le sens de "Retrouver, récupérer ce qui était perdu."
Quant aux virgules pouvant être remplacées par des "et", il se trouve que j'ai de plus en plus tendance à détester cette conjonction et (hé hé) à l'éviter au maximum (il s'agit de l'une de mes bêtes noires avec le passé composé).     
D'accord pour les références lovecraftiennes un peu gratuites, mais c'était pour me faire plaisir (elles n'ont été ajoutées qu'a posteriori).  
En revanche, la scène de cauchemar me paraît avoir une réelle importance. Peut-être gagnerait-elle cependant à être raccourcie...
Quoi qu'il en soit, merci pour ce commentaire plutôt positif, Catherine.

Aucun problème au sens strict avec "recouvrer". Il est totalement correct, c'est juste moi qui ai buté dessus (et je serai certainement la seule). J'ai pensé recouvrir tout en sachant que ce n'était pas ça puisque je connais parfaitement ce verbe. Bref, ça m'a sorti de ma lecture quelques secondes, mais ce n'est pas ta faute.
Je comprends pour les "et", mais ils ont leur utilité. Ne pas s'en servir donne parfois l'impression qu'il manque la suite de la phrase. Faut juste trouver le bon compromis, l'équilibre.
La scène du cauchemar, tu peux la garder, elle a effectivement son importance ; je crois qu'en fait, c'est le vaisseau qui coince un peu, qui ne s'insère pas totalement bien.

Catherine Robert a écrit: je crois qu'en fait, c'est le vaisseau qui coince un peu, qui ne s'insère pas totalement bien.

D'ailleurs, s'agit-il vraiment d'un vaisseau ? J'avoue que je n'en sais rien moi-même.

1er texte que j’ai lu pour ce concours, et une superbe entrée en matière !
Une idée excellente, qui fait monter la tension tranquillement, tout en subtilité, sans jamais rien montrer ou dévoiler (à l’exception du passage du cauchemar, plus "visuel" que le reste).

Un style impeccable comme toujours, qui s’accorde parfaitement à l’ambiance qui s’instaure dès les 1eres lignes.

Une référence lovecraftienne qui m’a personnellement semblé dispensable, d’autant que le texte et son idée n’ont rien à envier à ce dernier, mais c’est purement subjectif (je remarque que je suis de plus en plus hermétique aux hommages, clins d’œil et références au maître de l’épouvante, tant on en retrouve partout) et ça n’entame en rien le plaisir de la lecture.

Et que dire de la fin, parfaite, qui boucle la boucle d’une manière à la fois surprenante et logique.

En bref, un des meilleurs textes du concours à mes yeux, original, parfaitement bien mené et à l’ambiance excellente !

Merci Murphy.

Spoiler:

Désolé, je n'ai pas trop accroché à cette histoire. La qualité d'écriture et présente, tout comme l'objet, mais... à côté de ça, je n'ai adhéré à aucun moment. Difficile d'en dire autre chose, désolé !

Merci d'avoir pris le temps de lire jusqu'au bout, Paulux. J'aurais cependant aimé savoir ce qui ne fonctionne pas, selon toi, dans cette histoire.

Bonjour Blahom, désolé de n'avoir pas explicité plus, il y a plusieurs éléments qui me dérangent, déjà le fait qu'il soit décorateur d'intérieur. N'importe quelle personne aurait pu être interpellé par une chose qui n'est pas à sa place. Et donc le fait qu'il soit décorateur tombe pile bien, ou mal, dans cette situation.

Le rêve du personnage me semble trop "fantastique" ou "irréel", je n'y ai pas cru, et donc ce passage ne m'a pas touché.

Et pour finir, le fait qu'une marche casse, c'est léger comme chute, lol... Voilà, ces quelques éléments m'ont dérangé dans ma lecture !

Bonsoir Paulux. Merci pour ces précisions.

Quelques éléments de réponse :

paulux a écrit:déjà le fait qu'il soit décorateur d'intérieur. N'importe quelle personne aurait pu être interpellé par une chose qui n'est pas à sa place. Et donc le fait qu'il soit décorateur tombe pile bien, ou mal, dans cette situation.

Le fait qu'il soit décorateur amplifie le malaise du personnage. Ce n'est pas tant que l'objet ne soit pas à sa place dans l'absolu qui importe, mais qu'il ne soit JAMAIS à sa place pour la "victime".

"Le rêve du personnage me semble trop "fantastique" ou "irréel", je n'y ai pas cru, et donc ce passage ne m'a pas touché."
La caractéristique des rêves (et en particulier des miens ) est leur aspect irréel. Cela dit, je comprends parfaitement ton sentiment, aucun problème.

"Et pour finir, le fait qu'une marche casse, c'est léger comme chute, lol..."
Le fait qu'elle casse à ce moment précis du récit n'est peut-être pas innocent...

Un superbe "schmilblick" que tu as réussi là, Blahom ! Et, vois-tu, au fond, je ne suis pas mécontent de t'avoir privé de "bidule" : le terme a un côté ludique et gadget qui n'aurait pas convenu à la sombre étrangeté du tien. Pas un objet maudit, pas un objet foncièrement maléfique, plutôt une nocivité collatérale due à une impossible adéquation esthétique, un objet venu d'ailleurs condamné à n'exister qu'en porte-à-faux de ce côté-ci du réel.
Un concept foncièrement lovecraftien, donc pas simple du tout à faire passer, ce que tu parviens pourtant à faire par petites touches fluides et progressives jusqu'au contrepoint sardonique de la chute en guise de prime.
Un petit bijou dans le genre. Bravo !

Le terme "Schmilblick" aurait convenu à la perfection pour cette histoire. Je n'y avais hélas pas pensé. D'autre part, il aurait probablement rebuté les moins de quarante ans à qui ce mot n'évoquerait rien.
J'aime bien ton expression de "nocivité collatérale due à une impossible adéquation esthétique". C'est tout à fait ça.
Tu as aussi bien vu que l'aspect "lovecraftien" ne se situait que superficiellement dans les allusions livresques. En fait, c'est la nature même de cet objet qui vient d'ailleurs qui nous renvoie aux délires de Lovecraft.
Ce qui est intéressant, c'est que ton commentaire me permet de mieux comprendre mon propre texte.

Merci pour ce fort intéressant éclairage, Jack.

Une chose qui ne paraît pas à sa place, chez un esthète, c'est insupportable ! J'ai beaucoup apprécié le cadre, et l'ambiance faussement légère qui entoure le mystère de l'objet. Vaisseau spatial, simple vase ? Douille géante.
Le dénouement m'a bien convaincu, l'objet a enfin trouvé sa place, parmi les morts.
Drôle d'idée, super bien menée.

C'est marrant que tu parles de douille géante, tout le long du récit j'ai visualisé une douille d'obu que ma mère avait dans sa bibliothèque dans notre maison