L'inconnue du métro 4
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L'inconnue du métro 4
Salut tout le monde !
Comme promis, voici ma petite et modeste participation. Je ne sais pas trop, c'est la 1ere fois que j'aime bien un de mes textes cours, donc on verra. En tout cas un chouette thème !
je m'en vais vous lire de ce pas.
Bonne lecture ! (5098 sec)
https://www.petit-fichier.fr/2021/07/28/linconnue-du-metro-4/
Comme promis, voici ma petite et modeste participation. Je ne sais pas trop, c'est la 1ere fois que j'aime bien un de mes textes cours, donc on verra. En tout cas un chouette thème !
je m'en vais vous lire de ce pas.
Bonne lecture ! (5098 sec)
https://www.petit-fichier.fr/2021/07/28/linconnue-du-metro-4/
- l'inconnue du métro 4:
- Gare de l’Est
*
Elle est là, je le sais. Je la sens… Je ne peux pas la voir, pas encore. Pas tant qu’on s’éternise ici… Pas tant que nous ne sommes pas plongés dans l’obscurité. Pas tant… pas tant qu’il me sera plus simple de contempler son reflet, feignant de scruter l’extérieur en ravalant ma timidité…
Le métro s’ébranle et la lumière devient une ligne continue dans mon champ de vision. Mon cœur bat fort, mes mains sont moites. De la sueur coule maintenant dans mes yeux et le long de mon dos. Je m’essuie et repose mon front sur la vitre. Les gens sur le quai ne sont plus que des ombres floues et entremêlées aux reflets de ceux que j’ignore ; mon esprit est ailleurs : il n’attend qu’une chose…
Les ténèbres nous avalent sans crier gare et la rame plonge plus profondément encore dans le ventre de la capitale. Je ne lâche pas la vitre des yeux, pour ne rien rater. Toujours la même : côté rails, deux mètres pas plus de la porte… presque une partie de moi depuis que je l’ai vue la première fois, une extension de mon champ de vision, ma fenêtre sur son univers… Elle est là. Elégante, longiligne, aérienne, magnifique. Debout, elle s’appuie contre la porte, captivée par la lecture d’un livre qui me cache la moitié de son visage ; lorsque l’éclairage du wagon le permet, je devine de grands yeux clairs vifs et passionnés. Sont-ils Verts ? Bleus ? Je ne le saurai que si… Une belle chevelure blonde tombe en cascade désordonnée sur ses épaules. J’aime les blondes… j’aime ses cheveux. Mon cœur s’emballe plus fort.
Château d’eau
*
Elle est là… Et comme tous les jours, j’essaie de trouver le courage de me lever pour l’aborder, lui dire quelques mots... partager notre passion pour la lecture ? Voir autre chose que son reflet… Mais à chaque fois, au moment où je me décide, la station suivante le fait disparaitre. Il y a encore plus de monde… le wagon se remplit, comme tous les jours. Mais elle continue de lire inlassablement son bouquin. Elle me fascine. Elle semble au-dessus de tout, insensible aux soubresauts de la rame, sourde aux bruits de la foule entassée, absente… sur une autre planète. Elle me fascine… vraiment.
Strasbourg-Saint-Denis
*
C’est aujourd’hui ou jamais, mon gars.
J’ai du mal à croire que je viens de penser ça… Merde, j’angoisse maintenant ! A-t-elle remarqué que je l’observe depuis des semaines ? Non je l’aurais vu, si elle avait posé les yeux sur moi. Si seulement elle posait les yeux sur moi, même un instant, même par hasard… rien qu’une seconde ?
Réaumur-Sébastopol
*
Le temps s’égrène : elle descend aux Halles… Plus que deux stations. Je crois que mon cœur va s’arrêter et je ne parviens plus à ralentir ma respiration. Je vais devoir me lancer… Mais je ne peux rien faire avant son terminus : une muraille humaine me sépare d’elle et de son cœur. J’anticipe et me lève, sans quitter la vitre pour autant. Elle est toujours absorbée par l’histoire qu’elle lit. La foule bouge, un à-coup et nous ralentissons ; de nouveau la lumière…
Etienne Marcel
*
Plus que quelques secondes. Je n’entends même pas la sonnerie, les portes se referment. J’attends la nuit souterraine avec envie.
Où est-elle ?
Je ne comprends pas, elle était là il y a une seconde ! Je ne suis qu’a quelques décimètres de l’espace qu’elle occupait. Une idée affreuse m’envahie : peut-être a-t-elle perçu mon attention à son égard ? Mais, dans ce cas... elle a eu peur et s’est enfuie ? Est-elle une illusion ? J’en ai les larmes aux yeux. Pas grave… le tunnel approche.
Les Halles – Terminus
*
Je suis descendu du métro le cœur en miettes et j’erre au milieu des gens qui ne me voient pas. Tant mieux, ils ne me verront pas pleurer. Peut-on vraiment tomber amoureux d’un reflet ? Je lève mes yeux inondés au plafond, les essuies puis regarde droit devant moi et tombe sur la couverture du dernier numéro d’ « Enquêtes » titrant : « l’Inconnue du métro 4 ». Une jolie blonde figure en couverture… « …Ironie du sort, la jeune femme a perdu la vie en même temps que le jeune écrivain qu’elle était en train de lire au moment du drame… »
Et tout me reviens comme une gifle en pleine gueule…
Je me suis levé en fait, car elle a posé ses grands yeux verts sur moi, fait un grand sourire et j’ai craqué… pour la première fois de ma vie j’ai osé franchir le pas… nous avons discuté, ri… c’est mon livre qu’elle lit, mon premier roman… elle est épatée… je veux l’inviter, la connaitre… c’est ce que je fais, mais un choc me propulse sur elle, la porte se brise, elle tombe… je tente de la rattraper, n’y arrive pas… bascule à mon tour… tout tourne… le monde n’est plus qu’un grand fracas…
Puis tout devient noir et froid.
Elle est là.
Juste en face de moi. Translucide, aérienne… comme moi ? Sublime…Elle me sourit lorsque les gens nous traversent sans nous voir… Je suis elle, elle est moi, perdus quelque part entre les deux mondes. Elle me regarde, me prends par le bras et m’entraine en flottant. « Suis-moi...nous devons y retourner. » Une rame quitte la station, nous regardons notre reflet dans les vitres qui défilent, elle m’embrasse… elle est moi, je suis elle… Nous sautons dans la première fenêtre.
Dernière édition par Endymion le Mer 28 Juil 2021 - 16:27, édité 1 fois
Endymion- Éventreur titulaire
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Re: L'inconnue du métro 4
Bonjour Endymion,
Je ne parviens pas à accéder à ton texte sur le site "petit fichier" (pour une sombre histoire de cookies que je refuse par principe).
Te serait-il possible de le mettre en ligne directement sur le site de l'Écritoire ?
Merci d'avance.
Je ne parviens pas à accéder à ton texte sur le site "petit fichier" (pour une sombre histoire de cookies que je refuse par principe).
Te serait-il possible de le mettre en ligne directement sur le site de l'Écritoire ?
Merci d'avance.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: L'inconnue du métro 4
Voilà !
Endymion- Éventreur titulaire
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Re: L'inconnue du métro 4
Merci infiniment.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Localisation : Sud-Est
Re: L'inconnue du métro 4
Salut Endymion,
Ton texte m'a fait penser à beaucoup de choses. À moi, en cinquième, guettant dans la fenêtre du bus celle qui à mes yeux était la plus belle fille de l'école et que je n'osais pas aborder. Dans la vitre, elle ressemblait à une apparition. J'ai pensé à Ghost aussi, la scène du métro. C'est une belle histoire, pas de doute et, finalement, assez universelle dans les thèmes abordés. Peut-être que le découpage (qui suit les stations de métro) freine un peu la lecture ou, plus exactement, l'immersion (j'allais dire l'effet tunnel, mais ce serait un très mauvais jeu de mots !) dans la lecture, de même que les phrases sur la "fascination" du narrateur. Mais tu sais quoi ? Je m'en tape ! Tu m'as ramené au milieu des années 80 dans le bus n°10 alors que, comme ton narrateur, j'essayais de me persuader d'aller lui parler et çà c'est cool ! J'ai vraiment aimé ce texte.
Ton texte m'a fait penser à beaucoup de choses. À moi, en cinquième, guettant dans la fenêtre du bus celle qui à mes yeux était la plus belle fille de l'école et que je n'osais pas aborder. Dans la vitre, elle ressemblait à une apparition. J'ai pensé à Ghost aussi, la scène du métro. C'est une belle histoire, pas de doute et, finalement, assez universelle dans les thèmes abordés. Peut-être que le découpage (qui suit les stations de métro) freine un peu la lecture ou, plus exactement, l'immersion (j'allais dire l'effet tunnel, mais ce serait un très mauvais jeu de mots !) dans la lecture, de même que les phrases sur la "fascination" du narrateur. Mais tu sais quoi ? Je m'en tape ! Tu m'as ramené au milieu des années 80 dans le bus n°10 alors que, comme ton narrateur, j'essayais de me persuader d'aller lui parler et çà c'est cool ! J'ai vraiment aimé ce texte.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Date d'inscription : 02/01/2012
Age : 49
Re: L'inconnue du métro 4
Merci Silence ! C'est exactement ça, je me suis rappelé le RER en allant au lycée dans les 90's... et toutes les jolies filles qu'on y voit dans la glace !
Ravis que ça t'aie plu !
Ravis que ça t'aie plu !
Endymion- Éventreur titulaire
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Date d'inscription : 27/10/2019
Age : 44
Localisation : Persan
Re: L'inconnue du métro 4
Salut Endymion!
Un bien beau texte, bien enlevé, qui réveille des images dans des inconscients enfouis. La force de ton écrit, c'est qu'on aurait tous pu l'écrire, du moins tout ceux qui ont pris seuls des transports en commun et se sont plongés la nuit dans le semi-miroir des vitres...
Vraiment beau!
Un bien beau texte, bien enlevé, qui réveille des images dans des inconscients enfouis. La force de ton écrit, c'est qu'on aurait tous pu l'écrire, du moins tout ceux qui ont pris seuls des transports en commun et se sont plongés la nuit dans le semi-miroir des vitres...
Vraiment beau!
Re: L'inconnue du métro 4
Merci Trantor !
Endymion- Éventreur titulaire
- Messages : 410
Date d'inscription : 27/10/2019
Age : 44
Localisation : Persan
Re: L'inconnue du métro 4
Je viens juste de finir la lecture de ton texte. C'est un très joli texte, une belle histoire excellemment bien racontée. Le découpage en stations, loin de m'avoir perdue, m'a plutôt entrainée. N'étant pas utilisatrice du métro (je hais les grandes villes et les fuis comme la peste), ce découpage m'a permis de m'immerger plus facilement et de suivre le rythme qu'il impose. Pour ma part c'est un très bon point.
Un joli texte en tous cas ! Merci.
Un joli texte en tous cas ! Merci.
Nao76- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 701
Date d'inscription : 26/08/2017
Age : 36
Localisation : Quelque part dans le disque monde
Re: L'inconnue du métro 4
Endymion,
Que dire à part que, comme les autres, je me suis revu à 15/16 ans, faire exactement ce que ton personnage fait espérant croiser le regard de la fille derrière moi.
Un joli texte plein de poésie. Clairement dans le haut de mon classement.
Que dire à part que, comme les autres, je me suis revu à 15/16 ans, faire exactement ce que ton personnage fait espérant croiser le regard de la fille derrière moi.
Un joli texte plein de poésie. Clairement dans le haut de mon classement.
kalcidian- —Couteau Suisse des arts — Disciple des mystères mystérieux
- Messages : 1310
Date d'inscription : 20/10/2013
Age : 45
Localisation : Toulouse
Re: L'inconnue du métro 4
Merci, Nao et Kalcidian !
Endymion- Éventreur titulaire
- Messages : 410
Date d'inscription : 27/10/2019
Age : 44
Localisation : Persan
Re: L'inconnue du métro 4
J'ai fait avec nostalgie cette balade dans le métro parisien, avec une utilisation originale du miroir. Comme l'on dit d'autres, ce petit texte est plein de poésie, qui m'a un peu fait penser au film Ghost (puisque tu évoques tes souvenirs des année 90, c'est l'époque ! )
Pour sodomiser les diptères :
Pour sodomiser les diptères :
- Spoiler:
- C'est juste le fait que la fille lit précisément le roman que le narrateur vient d'écrire que je trouve un peu tiré par les cheveux, et pas forcément utile, mais ce n'est pas non plus très important. Mais il est fasciné d'emblée par elle, et le hasard fait qu'elle lit son premier (et de fait ce sera son dernier) roman. Je dois dire que j'ai un peu de mal avec les hasards comme ça, même si les auteurs du XIXe ne se gênaient pas pour les utiliser. Ou alors peut-être tu aurais pu faire une allusion au fait qu'il voit ce qu'elle lit, et que c'est ça qui fait qu'il va la contempler sans oser l'aborder. Mais encore une fois, c'est un détail, je cherche juste à te pointer "le petit truc qui m'a fait tiquer", sans que ça ait gâché ma lecture !
Dernière édition par Paladin le Sam 31 Juil 2021 - 13:05, édité 1 fois
Re: L'inconnue du métro 4
Merci Pala.
Tu as raison, c'est un peu tiré par les cheveux, mais disons que j'avais besoin d'un lien, si bateau soit-il . Alors j'ai foncé et puis c'est joli...
Merci pour ta lecture !
Tu as raison, c'est un peu tiré par les cheveux, mais disons que j'avais besoin d'un lien, si bateau soit-il . Alors j'ai foncé et puis c'est joli...
Merci pour ta lecture !
Endymion- Éventreur titulaire
- Messages : 410
Date d'inscription : 27/10/2019
Age : 44
Localisation : Persan
Re: L'inconnue du métro 4
Moi aussi, j'ai bien aimé l'ambiance nostalgique de ce texte. Et moi qui aime les récits ancrés dans un paysage local, j'ai apprécié l'énumération des stations de métro.
En revanche, je trouve que, vers la fin, il se passe beaucoup beaucoup de choses. Personnellement, j'en ai conçu un certain vertige. Le souci, c'est que, vu que cette conclusion est un peu confuse, elle m'a amené à gratter sous la surface. J'ai alors relevé deux incohérences, qui ne m'avaient aucunement gêné à la première lecture mais que je n'ai plus pu ignorer.
La première :
À l'avant-dernière station, l'inconnue semble avoir disparu. Jusque-là, ça me semble très bien, et cela fournit un bon indice qu'il s'agit d'une présence fantomatique : elle peut être aperçue dans la réflexion de la vitre, mais pas via un regard direct. (Or le narrateur vient de se déplacer, c'est bien cela ?)
Cependant, quand on avance dans le texte, on se rend compte que le narrateur est mort également. Dès lors, puisqu'ils sont tous les deux "du même côté", il n'y a pas de raison pour que l'inconnue ne lui apparaisse que dans le reflet. D'ailleurs, à la dernière station, elle apparait face à lui.
Du coup, je ne comprends plus vraiment la raison de cette disparition momentanée à la station Étienne Marcel. Et, ce qui est dommage, c'est que le rôle de la réflexion s'en trouve diminué : si elle ne constitue pas un filtre spécial pour apercevoir le fantôme, elle n'est donc qu'un moyen de l'épier ? Dès lors, n'en devient-elle pas accessoire : est-ce que le narrateur n'aurait pas pu la regarder à travers ses cils, par exemple ?
La seconde :
Je comprends pourquoi le narrateur parle de l'inconnue du métro 4, mais pas pourquoi le magazine fait de même. Puisqu'elle fait apparemment chaque jour le même trajet (le narrateur sait où elle va descendre), il ne doit pas être si difficile de l'identifier, surtout pour un média intitulé Enquêtes…
Ce sont des détails mais, une fois que la boite de Pandore est ouverte, on ne songe plus qu'à cela et l'illusion romanesque est suspendue. Je crois que je n'y aurais pas prêté d'attention s'il n'y avait pas autant d'éléments nouveaux qui surgissent d'un coup à la conclusion.
Le phénomène d'amnésie, par exemple, est un élément classique des histoires de fantômes, et je l'apprécie comme tout le monde. Mais, ici, il est dédoublé : il y a le fait que le narrateur est mort et ne s'en souvenait plus, et celui qu'il a déjà rencontré l'inconnue et ne s'en souvenait plus. Pour un texte de 5000 signes, je trouve que cela fait beaucoup.
C'est, je crois, cette overdose de révélations qui a amené chez moi une suspension de ma crédulité. Or, la crédulité est une convention nécessaire des récits merveilleux et fantastiques…
- Spoiler:
- L'idée du couple de fantômes est mignonne. Elle m'a un peu rappelé une nouvelle de Stephen King intitulée « Willa » (c'est dans le recueil Juste avant le crépuscule), où il y a aussi un couple de revenants dans une gare.
En revanche, je trouve que, vers la fin, il se passe beaucoup beaucoup de choses. Personnellement, j'en ai conçu un certain vertige. Le souci, c'est que, vu que cette conclusion est un peu confuse, elle m'a amené à gratter sous la surface. J'ai alors relevé deux incohérences, qui ne m'avaient aucunement gêné à la première lecture mais que je n'ai plus pu ignorer.
La première :
À l'avant-dernière station, l'inconnue semble avoir disparu. Jusque-là, ça me semble très bien, et cela fournit un bon indice qu'il s'agit d'une présence fantomatique : elle peut être aperçue dans la réflexion de la vitre, mais pas via un regard direct. (Or le narrateur vient de se déplacer, c'est bien cela ?)
Cependant, quand on avance dans le texte, on se rend compte que le narrateur est mort également. Dès lors, puisqu'ils sont tous les deux "du même côté", il n'y a pas de raison pour que l'inconnue ne lui apparaisse que dans le reflet. D'ailleurs, à la dernière station, elle apparait face à lui.
Du coup, je ne comprends plus vraiment la raison de cette disparition momentanée à la station Étienne Marcel. Et, ce qui est dommage, c'est que le rôle de la réflexion s'en trouve diminué : si elle ne constitue pas un filtre spécial pour apercevoir le fantôme, elle n'est donc qu'un moyen de l'épier ? Dès lors, n'en devient-elle pas accessoire : est-ce que le narrateur n'aurait pas pu la regarder à travers ses cils, par exemple ?
La seconde :
Je comprends pourquoi le narrateur parle de l'inconnue du métro 4, mais pas pourquoi le magazine fait de même. Puisqu'elle fait apparemment chaque jour le même trajet (le narrateur sait où elle va descendre), il ne doit pas être si difficile de l'identifier, surtout pour un média intitulé Enquêtes…
Ce sont des détails mais, une fois que la boite de Pandore est ouverte, on ne songe plus qu'à cela et l'illusion romanesque est suspendue. Je crois que je n'y aurais pas prêté d'attention s'il n'y avait pas autant d'éléments nouveaux qui surgissent d'un coup à la conclusion.
Le phénomène d'amnésie, par exemple, est un élément classique des histoires de fantômes, et je l'apprécie comme tout le monde. Mais, ici, il est dédoublé : il y a le fait que le narrateur est mort et ne s'en souvenait plus, et celui qu'il a déjà rencontré l'inconnue et ne s'en souvenait plus. Pour un texte de 5000 signes, je trouve que cela fait beaucoup.
C'est, je crois, cette overdose de révélations qui a amené chez moi une suspension de ma crédulité. Or, la crédulité est une convention nécessaire des récits merveilleux et fantastiques…
Re: L'inconnue du métro 4
Salut Similien, merci pour ta lecture ! Que de réflexions pour un si petit texte... je vais essayer d'y répondre. Pour ce qui est du reflet : ne va pas chercher au delà de l'aspect poétique et raccord au thème. J'ai utilisé le reflet dans la vitre comme vecteur d'observation, rien d'autre. Ce n'est pas qu'il ne peut la voir que par le reflet, c'est qu'il ne l'a jamais regardé autrement, le fantôme ne fait que reproduire. De même que ce trajet qui se répète...jusqu'au moment où vérité est faite.
2: à aucun moment le narrateur n'en parle. Elle n'est qu'une inconnue, qui emprunte la ligne 4.... elle n'a pas de nom d'ailleurs. Quand au reste, et bien je serais curieux de savoir combien de corps ne sont pas identifiés.. elle aurait pu ne pas avoir ses papiers ce jour là...
Pour finir, les derniers éléments sont là pour créer un lien entre les deux et une justification à cette rencontre.
J'espère avoir répondu à tes questions.
2: à aucun moment le narrateur n'en parle. Elle n'est qu'une inconnue, qui emprunte la ligne 4.... elle n'a pas de nom d'ailleurs. Quand au reste, et bien je serais curieux de savoir combien de corps ne sont pas identifiés.. elle aurait pu ne pas avoir ses papiers ce jour là...
Pour finir, les derniers éléments sont là pour créer un lien entre les deux et une justification à cette rencontre.
J'espère avoir répondu à tes questions.
Endymion- Éventreur titulaire
- Messages : 410
Date d'inscription : 27/10/2019
Age : 44
Localisation : Persan
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