Lectures en cours 2020

Moi je poste dans "Lectures en cours" quand j'ai fini un livre, en général, c'est comme ça, avec moi, faut pas toujours chercher :



(Dédicacé par l'ami Pascal Malosse, Malossep sur l’Écritoire, en juin dernier au salon Nice-Fiction)

Théo, garçon de café à Paris, ramasse un jour une série de feuilles manuscrites qui semblent tomber du ciel, rue du Cherche-Midi. Elles sont couvertes d'un écriture malhabile, qui imite les caractères d'imprimerie. Théo va taper la lettre sur son ordinateur, avant de lire l'histoire incroyable qu'elle raconte : l'auteure dit toujours avoir vécu dans un appartement complètement clos, en ayant aucun contact avec d'autres humains, et ne connaitre le monde qu'à travers les nombreux livres et les tableaux contenus dans son univers-prison. Dés lors, la vie monotone de Théo va prendre un nouveau sens...

Je ne vous en dirais pas plus pour ne rien spoiler, mais j'ai dévoré ce petit roman, presque une novella, mais qui nous tiens en haleine, sans qu'on sache où l'auteur va nous amener... Pascal nous a prouvé, dans les trois concours HS auquel il a participé, son talent pour des textes très courts, voila qu'il passe à format plus long avec autant de bonheur. On peut considérer ce roman comme un thriller, mais avec un personnage burtonnien,  qui rappelle aussi le narrateur de "Je suis d'ailleurs" de Lovecraft, et des influences Hitchockiennes, et le thème des secrets de famille. Mais c'est du Pascal Malosse

A lire !


http://www.ed-malpertuis.com/spip.php?article113

Tiens j'avais raté ce post, Pala ! Voilà qui donne envie (il est toujours dans ma PAL, attendant gentiment son tour).

De mon côté, après plusieurs semaines de pause, je reprends ma lecture du moment :

Ah... Ulysse ! On peut dire qu'elle sait écrire.

En ce moment, je suis dans celui-ci :

Oh que oui, Silence ! Et les 3/4 nouvelles que j'ai lu pour l'instant ne font pas mentir cette assertion (cela dit, c'est pas comme si j'avançais un terrain inconnu, j'avais déjà eu l'occasion de lire quelques très jolies choses qu'elle avait posté ici avant cette publication).
Mais là, effectivement, c'est de très haut vol et je me régale à chaque ligne : de la très belle ouvrage, assurément.

Ma lecture du moment.

Après m'être régalé avec le recueil de Dola (je m’attellerais à la chro' un de ces jours), je change complètement de registre avec cette petite gourmandise dégoulinante :



EDIT : Mouaha, le bon nanar !
Bon, d'accord, je connais les exigences de la maison et ce que le public de l'époque y recherchait, mais n'empêche...

Si le postulat de base est plutôt sympa (des fouilles sur la civilisation celte tournant vite au cauchemar, avec son lot de rites crado et païens), dans l'exécution ça sent quand même la commande vite torchée. Où est passée l'atmosphère et la montée progressive de l'horreur ?
Les personnages-fonction ne sont que des bribes de stéréotypes sur pattes ne répondant qu'aux besoins de l'intrigue pour la faire avancer au plus vite -- oublions donc toute notion de véracité ou de psychologie -- et je ne me suis même pas surpris à oublier leurs noms d'un chapitre à l'autre. On peut également parler du manque de documentation, qui donne l'impression que l'auteur ne sait pas vraiment de quoi il parle lorsqu'il se lance dans l'explication des mythes celtes ou en évoquant l'aspect  "scientifique" rattaché au travail d'archéologue. On a l'impression qu'il s'est lancé là-dedans en mode "youpi-tralala, lançons les dés et on verra bien sur quoi ça tombe !" Et je n'évoquerais même pas la relation aussi vite expédiée qu'un coup tiré à la sauvette dans les chiottes du Macumba entre le flic de service et l'archéologue à gros nichons du coin, où toute notion de confidentialité liée à l'enquête est balancée aux orties, sous prétexte que l'un fait du pied à l'autre. Ou les chapitres charcutés à la tronçonneuses pour entrer dans le format désiré (il y a des passages où j'ai eu du mal à recoller les morceaux, tant ça manquait de transitions ou de liant).
Bon, d'accord, il faut le replacer dans le contexte dans l'époque et celui de la collection : du gore, du nibard, de la violence verbale ou physique toutes les deux phrases, bien compris ! Et on peut même trouver un brin de charme dans cette approche exagérément racoleuse, à condition de fermer les yeux sur les nombreuses ficelles scénaristiques.

Mais tout de même, j'ai été frustré car il m'a manqué ce petit quelque chose qui donne envie de tourner les pages quand la chose est bien faite (un style intéressant, une intrigue prenante ou même un climat réussi qui offrirait un bel écrin aux événements dégueulasses décrits dans les pages). Ici, rien de tout ça : bien qu'Hutson aie du métier, j'ai trouvé ici sa plume des plus plates et hormis un ou deux retournages de tripes parfaitement exécutés (mention très bien à la scène de la douche ! ) et une ambiance apocalyptique plutôt sympa lors du climax, je suis resté cette fois-ci sur ma faim. Du même auteur, j'ai largement préféré Les Larvoïdes, qui possédait au moins une bribe d'atmosphère fantastique chouette, là où je suis resté complètement en dehors pour celui-là.
Rien de bien méchant : les amateurs de barbaque fraîche pourront y trouver leur bonheur, on reste avant tout dans l'efficacité, mais en ce qui me concerne j'aurais attendu un retour en bouche un peu plus marqué...

Pour la prochaine fois, peut-être ?

Shirley Jackson - The haunting of Hill House (1959)



Grand classique de la littérature que je n'avais jamais parcouru. J'en avais lu que Jackson, par cette oeuvre, renouvela le genre du fantastique gothique. Effectivement, le thème usé et abusé de la maison hantée est tourné d'une manière originale pour l'époque: celui du roman psychologique. Tout se perçoit et se ressent via les états d'âme intimes d'un narrateur; ainsi l'horreur se mêle aux failles d'une psyché pour entretenir notre propre peur dans une osmose des hantises et des traumas.

Je ne peux entrer dans les détails sans trahir l'intrigue. C'est une lecture que je vous recommande chaudement.

J'avoue avoir été déçu par ce livre. Objectivement parlant, il est pourtant parfait ; une ambiance sublime, un style parmi les meilleurs que j'ai pu lire.
Là où le bât blesse pour moi, c'est sur l'héroïne qui ne m'a pas du tout intéressé. Or, comme tu dis, c'est surtout un roman psychologique, et il se base à 95% au moins sur son héroïne. De là, si on accroche pas au personnage, difficile d'entrer dans l'histoire.
Sans doute aussi que j'en attendais trop : c'était une lecture que j'avais dans le viseur depuis des années quand je l'ai enfin lu.

"Nous avons toujours vécu au château" de la même autrice, par contre, m'a donné une vraie claque. Les mêmes qualités que La maison (voire un niveau au-dessus si c'était possible) et avec des personnages que j'ai trouvé bien plus intéressants (et pourtant assez similaires à ceux de la Maison dans l'ensemble, comme quoi, ça se joue parfois à peu de choses).

Côté nouvelles, celles disponibles dans le recueil "La loterie et autres contes noirs" valent le détour aussi, si t'en as l'occasion. Toujours ces ambiances et ce style uniques en leur genre.

Ma femme s'est acheté le livre (la même édition que toi Hellaz) après avoir vu The Haunting of Hill House et du coup, je l'ai récupéré sur ma PAL, j'avoue que je suis curieux. Mais j'essaie de ne pas en attendre trop, comme toi Murphy j'ai souvent été déçu après avoir lu des bouquins cultes que tout le monde citait à tour de bras en me disant "bouarf, tout ça pour ça... ?"
Donc je le lirais quand son tour viendra, mais en conservant juste mesure et sens critique en alerte.

Je comprends parfaitement ton propos Murphy! Il se trouve que moi aussi, je n'ai pas eu d'affection pour ce personnage bien trop autocentré à mon goût. J'ai particulièrement apprécié la structure de l'ensemble, de me perdre dans les méandres de sa psyché chaotique.

Spoiler:

Cependant j'ai eu un véritable coup de cœur pour la forme du roman: Proust (pour le roman psy) rencontre Poe (pour l'aspect gothique). C'est vraiment une appréciation purement esthétique car je veux bien admettre que les états d'âme d'Eleonora ont quelques longueurs.

"Nous avons toujours vécu au château" sera lu sous peu, car il est en haut de la pile. Merci pour les conseils de lecture!

@Tak: le roman n'en reste pas moins une valeur sûre et qui se lit très vite! Il y a peu de chance que tu passes un mauvais moment.

Question: "lecture en cours" est un fil généraliste ou je dois en ouvrir un pour mes lectures?

Lectures en cours est un fil généraliste ou chacun peut venir parler de ses lectures. Donc, on n'ouvre (normalement) pas de fil personnel.

Je viens de terminer "Mainline" de Deborah Christian. C'est exactement dans la ligne des romans que j'apprécie. Style plutôt SF, avec une légère touche de fantaisy. L'histoire ne laisse pas le lecteur se poser une seule seconde, le monde dans lequel évolue les personnages est construit avec beaucoup d'imagination. L'hyper espace est assez original. Bref 500 pages captivantes.
Tout au long du roman on suit une tueuse professionnelle qui a la particularité de pouvoir passer d'une ligne temporelle à l'autre pour échapper aux caméra, à la police ou plus généralement aux ennuis. Les lignes temporelles sont des sortes d'univers parallèles. En revanche, il y a une chose avec laquelle j'ai eu du mal : la tueuse passe physiquement d'une ligne à l'autre dans certaines parties du roman et ensuite explique que c'est uniquement sa conscience qui fait le transfert, ce qui est également décrit par l'auteur. C'est le seul reproche que je ferais à ce livre mais il est de taille.
Maintenant je vais pouvoir sortir pour tenter de trouver la suite de la saga que j'ai commencé à Noël "L'assassin royal".

Le résumé de "Mailine" est super intriguant. Je l'ajoute à ma liste (déjà longue) de livres à tenter à l'occasion ; les jeux temporels, c'est mon point faible.