En détresse...
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Concours HS N°7 : Phobie (s)
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Re: En détresse...
Pas de soucis, Françoise, pour moi le rapport entre la phobie et la possession sont totalement imbriqués, donc je m'incline bassement. Une prochaine fois, peut-être !
Re: En détresse...
Un bon texte, oppressant dès les premiers mots, et tout au long du périple. Par contre, on ne sait pas trop où il veut aller, ce qu'il raconte exactement, c'est un peu troublant.
Donc je me dis qu'il y a surement encore un peu de travail à faire dessus !
Chailly, est-ce à côté de Melun ? C'est ce que m'a trouvé Google, lol. La photo qu'ils montrent est sympa
Donc je me dis qu'il y a surement encore un peu de travail à faire dessus !
Chailly, est-ce à côté de Melun ? C'est ce que m'a trouvé Google, lol. La photo qu'ils montrent est sympa
Re: En détresse...
Allez, un petit Cancer pour terminer mes lectures en beauté !
Personnellement, j'ai bien aimé ce texte, même s'il ne figure pas parmi mes préférés venant de toi. Tout y est pourtant bien à sa place, mais comme certains l'ont déjà souligné, j'ai trouvé qu'il mettait un peu de temps à démarrer et le flou concernant la « chose » dont est victime ta bonne sœur (folie ou possession?) ne m'a pas aidé à m'immerger dans le récit. Cela dit, une fois le personnage dehors, on retrouve du rythme et du nerf, mettant un peu ce point de côté pour s'attaquer de front à la phobie, ici idéalement caractérisée (je m'y retrouve d'autant plus que j'ai longtemps été terrorisé, plus jeune, par des chiens de mon voisinage).
Ton style est quant à lui toujours aussi percutant et efficace et cadre parfaitement avec le calibrage demandé : de ce côté aussi, c'est du tout bon.
Pour le thème rien à dire, tu y plonges à pieds joints (même si j'ai eu un doute au début avec ces premiers paragraphes où l'on ne sait pas trop sur quel pied danser). Pour l'appartenance aux genres demandés, là aussi tu es bon, surtout si l'on choisit l'option
Bref, une vigoureuse proposition, mais dont le léger retard à l'allumage lui fait perdre quelques points par rapport à d'autres de cette cuvée estivale. Ce qui n'enlève en rien au plaisir intrinsèque que j'ai eu à te lire, comme c'est souvent le cas avec tes textes.
Belle participation, dans tous les cas.
P.S : Et je voulais préciser que j'apprécie immensément le fait, que dans une histoire mettant en scène une « autorité » religieuse, il n'y ait aucune forme de manichéisme, de parti-pris quelconque ou de discours catho-truc pseudo bien-pensant. Je ne suis pas anti-chrétien, anti-clérical ou autre, mais j'apprécie que les figures religieuses soient utilisées dans des histoires de fiction autrement que comme des vecteurs déguisés des croyances de l'auteur (ou de son environnement socio-culturel).
Bon en même temps sur un texte de cette taille, y'avait pas non plus de quoi écrire un essai sur la portée du modèle judéo-chrétien dans nos sociétés occidentales, certes, mais ça fait quand même du bien...
Personnellement, j'ai bien aimé ce texte, même s'il ne figure pas parmi mes préférés venant de toi. Tout y est pourtant bien à sa place, mais comme certains l'ont déjà souligné, j'ai trouvé qu'il mettait un peu de temps à démarrer et le flou concernant la « chose » dont est victime ta bonne sœur (folie ou possession?) ne m'a pas aidé à m'immerger dans le récit. Cela dit, une fois le personnage dehors, on retrouve du rythme et du nerf, mettant un peu ce point de côté pour s'attaquer de front à la phobie, ici idéalement caractérisée (je m'y retrouve d'autant plus que j'ai longtemps été terrorisé, plus jeune, par des chiens de mon voisinage).
Ton style est quant à lui toujours aussi percutant et efficace et cadre parfaitement avec le calibrage demandé : de ce côté aussi, c'est du tout bon.
Pour le thème rien à dire, tu y plonges à pieds joints (même si j'ai eu un doute au début avec ces premiers paragraphes où l'on ne sait pas trop sur quel pied danser). Pour l'appartenance aux genres demandés, là aussi tu es bon, surtout si l'on choisit l'option
- Spoiler:
- de la possession démoniaque. Tu as d'ailleurs bien fait d'expliciter davantage ce point dans tes réponses suivantes, car sans ça j'aurais moi aussi trouvé le broyage de crâne à mains nues un peu too much. Cela dit, un personnage atteint de folie (dans le sens « démence ») peut également voir ses forces décuplées, mais ceci est une autre histoire...
Bref, une vigoureuse proposition, mais dont le léger retard à l'allumage lui fait perdre quelques points par rapport à d'autres de cette cuvée estivale. Ce qui n'enlève en rien au plaisir intrinsèque que j'ai eu à te lire, comme c'est souvent le cas avec tes textes.
Belle participation, dans tous les cas.
P.S : Et je voulais préciser que j'apprécie immensément le fait, que dans une histoire mettant en scène une « autorité » religieuse, il n'y ait aucune forme de manichéisme, de parti-pris quelconque ou de discours catho-truc pseudo bien-pensant. Je ne suis pas anti-chrétien, anti-clérical ou autre, mais j'apprécie que les figures religieuses soient utilisées dans des histoires de fiction autrement que comme des vecteurs déguisés des croyances de l'auteur (ou de son environnement socio-culturel).
Bon en même temps sur un texte de cette taille, y'avait pas non plus de quoi écrire un essai sur la portée du modèle judéo-chrétien dans nos sociétés occidentales, certes, mais ça fait quand même du bien...
"En vivant comme en mourant, nous alimentons le feu."
Clive Barker, Sacrements.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Re: En détresse...
C’est une histoire étrange mais néanmoins bien dans le thème. Il y a deux moteurs distincts dans cette nouvelle : même si tu parviens à les faire fonctionner tous les deux, néanmoins je n’ai pas compris le lien entre les deux. Peut-être trop compliqué en si peu de signes. Sinon l’histoire se lit facilement et l’écriture en est plaisante et maitrisée.
"Ils nous pissent dessus et ils ne nous font même pas croire qu'il pleut." Dr Augustine, Avatar
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
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Re: En détresse...
Je dirais que ce n'est pas le texte de toi que je préfère, non qu'il manque de qualités, mais le tout est un peu confus : il y a une ambiguïté entre possession et folie, enfin j'ai cru le lire comme ça au début, on se demande si ce démon tentateur est réel ou juste dans sa tête, et j'aime assez les interprétations ouvertes, mais à la fin,
- Spoiler:
- en effet, le fait d’écraser la tête du chien n'est pas trop explicable rationnellement (Comme d'autres l'ont dit, c'est solide, un crâne de chien !)
Et j'ai mal compris le rapport entre la phobie et la possession, ou alors, est-ce que cette phobie des chiens venait en fait d'une impulsion à leur faire du mal ? C'est ce qu'aurait dit un psychanalyste, et je suis même sûr qu'il aurait trouvé un rapport avec son attirance pour le père Chastal ! En fait, et je dis ça peut-être parce que j'ai bossé avec beaucoup de psychanalystes ou de psys qui avaient de références psychanalytiques, tu aurais pu plutôt jouer la-dessus la phobie des hommes, par exemple, ou une phobie sociale qui en réalité est une façon de lutter contre ses désirs interdits par sa foi. C'aurait été plus clair que cette histoire de chien !
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: En détresse...
C'est un bon texte. L'idée est intéressante et plutôt bien exécutée avec un bon style. Le rythme aussi est bien maîtrisé. Néanmoins j'ai été un peu déconcertée par la fin.
En tout cas, j'ai trouvé beaucoup de plaisir à lire ce récit !
- Spoiler:
- J'ai le sentiment d'une incohérence entre l'état émotionnel dans lequel elle est tout au long du récit, y compris lorsqu'il s'agit du démon et la honte même si elle est "terrifiante". J'avais l'impression au début du récit qu'elle était terrifiée par ce démon qui essaye de s'emparer d'elle et qu'elle se sentait prise au piège puisque la seule échappatoire qui existe représente un risque encore plus grand de céder au démon. Même si la honte est un sentiment qui peut être fort, j'ai l'impression que ça ne correspond pas vraiment et ça me perturbe un peu. Mais ça reste un petit bémol dans un texte bien écrit !
En tout cas, j'ai trouvé beaucoup de plaisir à lire ce récit !
Lyra- Bourreau intérimaire
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Re: En détresse...
Salut Cancer ! Je n'ai pas accroché du tout, néanmoins j'ai aimé et je ne saurais dire pourquoi ou bien peut-être que "le style est juste très bon".
C'est un effet, très contradictoire, mais moi qui aime les chiens, je trouve ça horrible de faire ça à un tel genre de bête (le canidé). J'aurais préféré une horde de chats sauvages, mais pauvre toutou à l'article de la mort, je n'attendais qu'une chose, qu'il puisse manger à sa faim : (pour une fois) haha ! En tout cas, merci car j'apprends encore et encore !
C'est un effet, très contradictoire, mais moi qui aime les chiens, je trouve ça horrible de faire ça à un tel genre de bête (le canidé). J'aurais préféré une horde de chats sauvages, mais pauvre toutou à l'article de la mort, je n'attendais qu'une chose, qu'il puisse manger à sa faim : (pour une fois) haha ! En tout cas, merci car j'apprends encore et encore !
Adieu... et bon voyage Petit-Carmin.
Petit-Carmin- ---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
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Re: En détresse...
Bien aimé! Ecrit en pleine canicule ? ^^ La fuite dans la forêt, les sensations, la peur panique qui retranscrit bien la phobie. La chute arrive à surprendre.
Malossep- Bourreau intérimaire
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Age : 38
Re: En détresse...
Merci à tous pour vos retours.
@Paulux : oui, je pense également que ce texte mérite un coup de brosse. Et en effet, Chailly se situe à côté de Melun. Le lieu existe vraiment. On y organise des barbecues un peu sauvages, de temps à autre. Sans doute illégaux, d'ailleurs. Je me dis que des restes ont pu attirer mon chien abandonné...
@Tak : J'ai sans doute voulu trop en mettre pour construire l'environnement de mon intrigue.
@Perroccina : deux moteurs ? La phobie du chien ouvre une brèche dans la résistance de ma bonne soeur à un démon qui veut juste jouer avec elle. Pour moi, il n'y a que cela. Maintenant, j'en ai peut-être trop raconté sur les sacrifices de cette dernière, ce qui peut apparaître comme un sujet à part entière...
@Paladin : L'affaire Chastal, j'aurais mieux fait de l'éviter ! Non, mon histoire était très 1er degré. Un vrai démon qui exploite une phobie pour briser les résistances de sa proie. Mais pour être honnête, l’ambiguïté me paraît bien plus intéressante. Et si je trouve la motivation de reprendre ce texte, j'irais complètement dans cette direction. Et il n'y aurait pas de crâne broyé...
@Lyra : je dois reconnaître que le mot "Terrifiante" n'est pas le plus approprié.
@Petit-Carmin : Très paradoxal, en effet, ne pas accrocher et aimer quand même ! Si tu n'aimes pas, tu peux le dire, je ne suis pas en sucre ! Et pour être franc : j'aime beaucoup les chiens. Etre dégoûté, attristé ou ému par la mort d'un personnage, humain ou animal, c'est plutôt positif dans un récit. Du coup, je ne sais pas trop comment interpréter ton commentaire. Tu n'as pas accroché juste parce que tu aimes les chiens, ou un autre motif ?
@Malossep : Wouah ! Merci pour ce gentil commentaire. Mais je pense malgré tout que les avis soulèvent des problèmes tout à fait justifiés. Ce récit mérite sans doute un bon coup de brosse.
Voilà, je pense n'avoir oublié personne.
@Paulux : oui, je pense également que ce texte mérite un coup de brosse. Et en effet, Chailly se situe à côté de Melun. Le lieu existe vraiment. On y organise des barbecues un peu sauvages, de temps à autre. Sans doute illégaux, d'ailleurs. Je me dis que des restes ont pu attirer mon chien abandonné...
@Tak : J'ai sans doute voulu trop en mettre pour construire l'environnement de mon intrigue.
@Perroccina : deux moteurs ? La phobie du chien ouvre une brèche dans la résistance de ma bonne soeur à un démon qui veut juste jouer avec elle. Pour moi, il n'y a que cela. Maintenant, j'en ai peut-être trop raconté sur les sacrifices de cette dernière, ce qui peut apparaître comme un sujet à part entière...
@Paladin : L'affaire Chastal, j'aurais mieux fait de l'éviter ! Non, mon histoire était très 1er degré. Un vrai démon qui exploite une phobie pour briser les résistances de sa proie. Mais pour être honnête, l’ambiguïté me paraît bien plus intéressante. Et si je trouve la motivation de reprendre ce texte, j'irais complètement dans cette direction. Et il n'y aurait pas de crâne broyé...
@Lyra : je dois reconnaître que le mot "Terrifiante" n'est pas le plus approprié.
@Petit-Carmin : Très paradoxal, en effet, ne pas accrocher et aimer quand même ! Si tu n'aimes pas, tu peux le dire, je ne suis pas en sucre ! Et pour être franc : j'aime beaucoup les chiens. Etre dégoûté, attristé ou ému par la mort d'un personnage, humain ou animal, c'est plutôt positif dans un récit. Du coup, je ne sais pas trop comment interpréter ton commentaire. Tu n'as pas accroché juste parce que tu aimes les chiens, ou un autre motif ?
@Malossep : Wouah ! Merci pour ce gentil commentaire. Mais je pense malgré tout que les avis soulèvent des problèmes tout à fait justifiés. Ce récit mérite sans doute un bon coup de brosse.
Voilà, je pense n'avoir oublié personne.
Re: En détresse...
J'ai aussi relevé le manque de crédibilité sur le sort du crâne ! Mais c'est un récit très vif qui mérite le détour. Toute la confusion mentale est bien amenée et l'ensemble tient la route.
Forum créé le 21 octobre 2011 par Zaroff et Paladin
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"Toute variété riemannienne peut être plongée de manière isométrique dans un espace euclidien."
Ou pas.
Re: En détresse...
Texte intéressant, bien écrit, le déroulement se suit bien mais je suis pas fana des histoires un peu mystiques faut dire, donc je l’ai relue… je pense que tu devrais en venir plus vite au sujet pour un texte court (pis ça retirerait un peu de mystique ) . Pour l’écrasement du crâne canin, j’ai mis cela sur le compte de la possession, ce qui justifie donc le début.
Parce que moi je rêve, moi je ne le suis pas. ("Léolo" - Jean-Claude Lauzon).
Auteure de "La Verge Noire" chez ÉLP Éditeur http://www.elpediteur.com/auteurs/memtemps/2015_vergenoire.html
Administratrice du forum de bêta-lecture http://imperialdreamer.1fr1.net/
Membre du comité de sélection du tournoi annuel des nouvellistes http://www.unmondedemots.com/pages/tournoi-des-nouvellistes/
Une bio et une biblio ici : https://www.etherval.com/artistes/auteurs/memoire-du-temps/
Re: En détresse...
Une bonne petite nouvelle sataniste à l'ancienne. Il y a tout, la tentation, le combat intérieur, la folie, du cul suggéré et les hallus la bestialité tout!
J'ai adoré!
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Re: En détresse...
Cancereugène a écrit:Merci à tous pour vos retours.
@Perroccina : deux moteurs ? La phobie du chien ouvre une brèche dans la résistance de ma bonne soeur à un démon qui veut juste jouer avec elle. Pour moi, il n'y a que cela. Maintenant, j'en ai peut-être trop raconté sur les sacrifices de cette dernière, ce qui peut apparaître comme un sujet à part entière...
Merci Cancereugène pour cette explication, cela me donne la clef pour comprendre ton texte.
"Ils nous pissent dessus et ils ne nous font même pas croire qu'il pleut." Dr Augustine, Avatar
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
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Re: En détresse...
@Zaroff : manque de crédibilité à condition d'opter pour une approche réaliste. Or, mon idée était d'être dans le fantastique à 100%.
@Mémoiredutemps : en effet, l'écrasement du crâne est lié à la possession, prise au 1er degré. Mais j'ai revu ce texte pour gommer ce 1er degré. C'est à mon avis plus intéressant. Et en effet, le début est trop dense, pas assez rythmé.
@Hellaz : merci pour ce commentaire vraiment sympa.
Merci à vous tous pour vos retours !
@Mémoiredutemps : en effet, l'écrasement du crâne est lié à la possession, prise au 1er degré. Mais j'ai revu ce texte pour gommer ce 1er degré. C'est à mon avis plus intéressant. Et en effet, le début est trop dense, pas assez rythmé.
@Hellaz : merci pour ce commentaire vraiment sympa.
Merci à vous tous pour vos retours !
Re: En détresse...
J'ai revu mon texte (visible sous mon blog)
Le voici.
Le voici.
- En détresse... V2:
- « Cesse de lutter, viens à moi ! Tu as passé tant d'années à te priver de tout, à te cacher, et pour quelle récompense ? Le Paradis après le trépas ? Je te l'affirme ma sœur, le jardin d’éden n'existe pas. Les petits lutins non plus. Pas de salut. Juste le noir, l'oubli. Je te propose le plaisir, la puissance... Ne sois pas idiote ! »
Odile s'éveille en nage, la main droite crispée à hauteur de la gorge, autour de sa croix. Ce démon la harcèle depuis des mois. Dans son sommeil, et parfois la journée, muant son quotidien en épreuve de foi. Les prières atténuent la puissance de ses attaques ; elle s'y emploie la majeure partie du temps.
La seule distraction qu'elle parvient à s'accorder reste la promenade. Là aussi, c'est un véritable défi. Elle souffre depuis toute petite d'une peur incontrôlable des animaux domestiques, surtout des chiens. Elle ne sait plus où aller pour les éviter. C'est presque impossible en ville. Cet isolement l'oppresse.
En ce début juillet, la température s'est élevée au-delà du supportable. Sa maison est une étuve, même fenêtres et volets fermés. Elle décide alors de sortir, à l'aube, en forêt. Armée d'un bâton de marche taillé en pointe, elle s'engage sur le sentier le plus étroit, à partir du parking. Les voies secondaires sont souvent moins fréquentées.
Manque de chance, après quelques minutes, elle aperçoit, le long d'une allée parallèle, un couple qui promène un teckel. Ce dernier ne porte aucune attention à elle. Elle s'efforce de lui rendre la politesse. Un bonjour de circonstance permet à Odile de paraître « normale » aux yeux de ces gens, qui ne se doutent pas une seconde de son effroi.
Deux heures de randonnée, aucun incident majeur. Elle respire en contemplant le point de vue de Chailly. Le paysage est magnifique, vertigineux. Un panorama de rêve. Son esprit s'évade, son âme s'apaise. Elle oublie les tourments de ses nuits.
Soudain, elle entend un bruit. Se retourne. Un mouvement se distingue au sein d'un bosquet de fougères. L'appréhension tord ses intestins.
Elle fixe la végétation, comme hypnotisée. Une forme s'en dégage. Un crâne. Triangulaire, doté d'une longue gueule. Sans muselière, sans collier. Un chien errant.
« Oh non ! Mon Dieu »
Elle aimerait se ruer en avant, mais ses semelles restent collées à la pierre. La vision d'horreur la pétrifie.
L'animal rampe plus qu'il ne marche. Ses pattes cagneuses peinent à le soutenir. Sa maigreur exhibe chaque os de son corps. C'est un vrai cauchemar et il vient droit sur elle. Dans son dos, c'est la falaise. Une chute brutale si elle cède à la panique. Elle tremble. Ses mains se crispent autour de son bâton, ses phalanges blanchissent sous la pression. La bête geint. Ralentit. Hésite, le regard empli de désespoir, intimidé par l'expression fermée de la femme. Odile se libère alors de sa prostration.
Elle s'enfuit, mais ses mouvements sont maladroits. Après quelques mètres d'une course affolée, sa chaussure glisse. Elle tombe sur un genou. Une roche saillante se plante sous sa rotule. Un léger craquement précède son hurlement. En plus de la douleur, s'ajoute la frustration de ne pouvoir s'éloigner du cabot. Il est là, langue pendante. Hideux. Il la fixe de ses yeux larmoyants. Elle lui jette un caillou. Lui crie de dégager d'une voix hystérique. L'animal rebrousse chemin. Geint encore, revient vers elle. Elle se relève tant bien que mal et poursuit à cloche pied.
Même en s'appuyant sur son bâton, elle ne parvient pas à allonger la jambe. Il est là, son museau à quelques mètres de ses chevilles. Elle transpire, se met à pleurer. Son esprit vacille.
« Allez, bouge ! »
Impossible. Son cœur s'emballe au point de fendre les os de sa poitrine. La sueur imbibe son maillot, coule le long de ses tempes, imprègne sa nuque.
« Cesse de lutter, viens à moi ! Cette bête puante ne mérite pas d’inspirer une telle terreur. Libère-toi. Je te rendrai forte, fais-moi confiance... »
Elle reconnaît la voix. L'entité malfaisante frappe à la porte de son âme. Un vieux réflexe tente de refermer l'issue. Résister fait partie de ses automatismes. De sa foi. Mais l'épouvante est trop forte. Elle cède. Il entre en elle. Son venin noircit ses veines. Gagne ses organes. Ce flot délicieux balaie ses peurs, ses inhibitions, ses phobies. Elle inspire un nouvel air, se redresse, insensible à la douleur.
Tend le bras d'un geste amical. Le chien approche, frissonnant. Tête baissée. N'ose croire en son revirement. Pourtant, les pas se succèdent. Sa queue bat le sol, derrière ses pattes flageolantes.
Odile caresse l'oreille de l'animal, qui laisse alors échapper un long sanglot de détresse.
Et tout à coup, elle abat son bâton. À la base du cou. La pointe s'enfonce et ressort en faisant gicler le sang. Le supplicié pousse un cri aigu. Titube sur quelques mètres, s'effondre de côté. Son regard se voile, sa respiration devient sifflante, tandis qu'une mare sombre s'étend sous sa tête.
La nonne observe sa victime avec dégoût.
Soudain la terreur la saisit de nouveau. La souffrance aussi. Déjà ? Pourquoi cela s'arrête-t-il si vite ?
« Qu'avez-vous fait, pauvre folle ! », interroge une voix venue du sentier.
Un sportif apparaît. Puis un autre. Ils l'invectivent. L'accablent. La condamnent. Impossible de nier. Les trace de sang ne laissent place à aucun doute. Une profonde honte s'abat sur elle.
Elle réalise l'ampleur de sa corruption. Le démon est malin. Et vicieux...
« Allez, avoue... t'as pris ton pied ! »
Oh que oui !
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