Écrire au présent ???

Cela suit la même logique que celle du vocabulaire de plus en plus réduit. Par exemple, dans mes poèmes, je choisis un vocabulaire qui me semble accessible (enfin pas toujours, mais bon, c'est parce que j'aime bien aussi les mots plus rares) et pourtant, j'ai déjà eu souvent des remarques du style "c'est très bien écrit, mais il y a des mots compliqués et je n'aime pas quand je ne comprends pas tout de suite". Alors, je relis et je me demande où sont ces mots si difficile. Moi tout me paraît simple.
Mais bon, moins la population a de vocabulaire, moins elle est capable d'affiner sa pensée et plus elle est malléable face aux sachant parler. Le nivellement par le bas a donc un intérêt énorme pour les pouvoirs en place.

C'est exactement ce que je voulais dire. En supprimant l'Histoire, ou en la travestissant, en anéantissant les temps passés, on dresse la foule à vivre dans un éternel présent, comme dans 1984.

On m'a reproché une fois d'employer trop de mots qui donnent mal à la tête. J'ai conseillé vivement à la jeune personne d'aller s'acheter un dictionnaire. Ce que tu racontes est à rapprocher de l'étude récente qui montrait qu'à l'école, les "premiers de la classe" sont désormais considérés comme des "bolosses", harcelables à merci... Si c'est pas voulu, c'est bien imité...

Une bonne connaissance du français permet une meilleure structuration de la pensée, permet ainsi de débattre (voire de revendiquer) et de contester le pouvoir. Lorsque l'on diminue le niveau, cette faculté à la structuration diminue également et donc logiquement celle à la contestation aussi. Il suffit de voir sur certains forum de jeux (où je traîne un peu trop) le niveau des conversations. Dès que celle-ci s'élève, les moins pourvus en connaissance de notre belle langue, s'énervent aussitôt car ils n'arrivent à répondre aux arguments autrement. Ils sont directement renvoyés dans les filets par ceux qui savent discourir plus facilement. Ils se ridiculisent par des réflexions idiotes ou des injures inutiles.
Hélas pour les dinosaures que nous sommes (ou les jeunes égarés), nous serons bientôt une espèce en totale disparition.

Oui mai fau a reté de se prendre la tette avec vos truc d'un tello !

Simenon écrivait beaucoup avec le passé composé. Pareil pour Marc Agapit.

C’est tout simplement une question de style, d’effet… et avant tout d’envie et de conviction. Un auteur qui écrit au présent «parce que ça change» se fourvoie. Mais un auteur dont le choix du présent est motivé et dont la démarche est aboutie va réussir son roman. Enfin, il en prend le chemin…
Comme il a déjà été dit, mélanger les temps est possible. Thomas Harris écrit Hannibal aux temps du passé, mais certains passages sont écrits au présent. Et pas n’importe lesquels : ce sont des passages d’action, de suspense… Ces passages sont ainsi mis en valeur, un peu comme une scène peut être mise en valeur dans un film grâce à une musique ou un mouvement de caméra.

RaphaëlLIII a écrit:C’est tout simplement une question de style, d’effet… et avant tout d’envie et de conviction. Un auteur qui écrit au présent «parce que ça change» se fourvoie. Mais un auteur dont le choix du présent est motivé et dont la démarche est aboutie va réussir son roman. Enfin, il en prend le chemin…
Comme il a déjà été dit, mélanger les temps est possible. Thomas Harris écrit Hannibal aux temps du passé, mais certains passages sont écrits au présent. Et pas n’importe lesquels : ce sont des passages d’action, de suspense… Ces passages sont ainsi mis en valeur, un peu comme une scène peut être mise en valeur dans un film grâce à une musique ou un mouvement de caméra.

Question de style oui. Pour Hannibal de Thomas Harris, je n'ai pas trouvé l'utilisation du présent particulièrement heureuse. Pour tout dire j'ai eu l'impression que ce livre avait été écrit avec les pieds... Mais le présent permet certaines choses comme une immersion plus rapide. Après faut maîtriser la chose. J'ai tenté l'expérience d'un texte au présent une fois... Je passe sur les détails mais bon sang ce que c'était nul !