Écrire au présent ???

Je suis plongé dans Gudule et quasiment tous ses récits sont au présent. Et, croyez-moi, cela ne nuit jamais à l'intrigue. Le bouquin se lit en deux jours tant c'est fluide et glauque. Vite je retourne dans mon "Repas éternel". Miam.

Zaroff a écrit:Je suis plongé dans Gudule et quasiment tous ses récits sont au présent. Et, croyez-moi, cela ne nuit jamais à l'intrigue. Le bouquin se lit en deux jours tant c'est fluide et glauque. Vite je retourne dans mon "Repas éternel". Miam.

Je croyais que tu ne voulais pas le lire pour ne pas être influencé!

En attendant c'est un petit roman qui colle bien au thème "Abattoir et futur"

Je me suis laissé tenter et j'adore grave ce Big Butcher. Mais je me laisserai pas influencer.

Bonjour, je suis nouvelle sur le forum, ce topic m'intéresse vraiment car je souhaite démarrer un texte au présent.

Ce n'est pas un roman sombre (j'ai cru comprendre que vous aimiez surtout ce genre là) mais un bon exemple de roman de 600 pages au présent :-)

C'est une mode actuelle l'écriture au présent

Pas vraiment, les romans noirs américains des années 50 par exemple ont popularisé l'usage du présent dès cette époque.
Je pense que c'est une question de rythme que l'on veut donner, d'identification. Le présent se conjugue bien avec une narration à la première personne, et convient en général au polar et thriller.

J'ai longtemps hésité pour l'écriture au présent mais je ne voyais pas quel autre temps mettre pour puncher l'histoire. A mon sens, le présent ne peut pas s'utiliser pour une écriture poétique mais pour une histoire où les dialogues et l'action sont privilégiés par rapport au décor, je pense que c'est le mieux.
ceci dit, c'est vrai, il faut s'habituer pour le lire.

Moi-même je me vois mal écrire au présent parce que je suis mal à l'aise avec mais on doit utuliser le temps "qu'on sent" le mieux.

On pourrait aussi éventuellement lancer un sujet "Ecrire à la première personne": j'ai remarqué que beaucoup de gens n'aiment pas les histoires à la première personne alors que je m'y sens souvent plus à l'aise qu'à la troisième.

Présent et première personne, j'ai vraiment du mal.

Le présent est un temps qui ne laisse pas place aux fioritures et à la poésie d'un texte ; pour des écrits qui se veulent rapides, claquants, brefs et concis, c'est l'idéal, cependant. Pour un policier, effectivement, c'est pas mal. Ça pourrait être aussi le cas d'un roman humoristique ou même sentimental, si l'auteur cherche à attirer le lecteur au plus près de ce qu'il cherche à raconter. Toutefois, c'est un temps difficile à manier dans l'écriture. Les lecteurs y sont très peu habitués et peuvent se bloquer en voyant que le texte est au présent.
Finalement, Smimounz, tout dépendra de l'effet que tu souhaites donner à ton texte et dans quel registre tu te situes. Ça pourrait être pas mal de casser certains codes et d'innover.

Pour la première personne, je coince décidément. Je n'arrive pas à m'y faire.

Présent, passé, futur, je tu il, c'est l'histoire qui décide.
Faites l'essai sur un paragraphe de quelques lignes. Ecrivez au tu-passé simple, puis le même au je-présent. Vous verrez immédiatement comment ça "sonne". Généralement, quand vous commecez à écrire votre histoire, vous avez déjà fait ce petit exercice dans votre caboche et vous vous sentez plus à l'aise en la faisant "sonner" comme il le faut. Maintenant, je crois que c'est l'histoire qui aura décidé à votre place de comment elle devait s'écrire.

Pour le temps, j'écris quasiment toujours au passé simple/imparfait (maintenant, je ne dis pas que je n'essaierai pas le présent si ça me vient)

Pour la personne par contre ça s'impose suivant l'histoire. La troisième personne permet de prendre une distance avec les personnages et la première est plus favorable pour exprimer le ressentit d'une seule persone.

Zaroff a écrit:Au présent et à la première personne, c'est pas trop chiant de devoir finir les dialogues par "demandé-je" ou "hasardé-je" ?

Il y en a qui écrivent "je demande, je m'écrie" : - Comment allez vous ? je (lui) demande.
Assez déroutant, comme l'écriture au présent, mais parfois c'est bien de bousculer les habitudes.

On écrit au présent dans certains cas, si on veut donner certains effets ; ça peut être intéressant.

J'ai lu quelque part qu'on avait fait réécrire au présent tous les "Club des Cinq" pour les rendre plus accessibles aux enfants d'aujourd'hui, qui ne comprennent et ne maîtrisent plus les temps du passé. Comme je suis mauvais esprit, je me demande si la mode des fabricants de best-sellers "young adult", romance parano-rmal d'écrire systématiquement au présent ne serait pas liée à cet état de fait...

Max a écrit:Il y en a qui écrivent "je demande, je m'écrie" : - Comment allez vous ? je (lui) demande.

Si je lis ça dans un texte dont le langage n'est pas volontairement familier, je me fâche. Dans un texte de Lestat, par exemple, ça me gênerait pas.

Lester: Oui... Ça m'énerve. On n'avait aucun problème, avant, et pourtant on n'utilisait pas plus le passé simple à l'oral que maintenant. C'est lié à l'enseignement, encore. Mais bon, c'est toujours la même rengaine.

J'ai l'habitude d'écrire au passé et à la troisième personne. Pourtant pour une nouvelle l'emploi du présent et de la première personne m'a paru comme une évidence. Je l'avais commencée au passé mais je trouvais qu'il manquait quelque chose, une personnalité, alors qu'au présent cela semblait couler de source. J'ai confié cette nouvelle au blog de Monique DOUILLET si vous êtes curieux.

Si je lis ça dans un texte
dont le langage n'est pas volontairement familier, je me fâche. Dans un
texte de Lestat, par exemple, ça me gênerait pas.

Oui, tout dépend du contexte : si la partie "narration" se fait dans un langage châtié, et les dialogues dans ce registre relâché, ça fait désordre.

Oui...
Ça m'énerve. On n'avait aucun problème, avant, et pourtant on
n'utilisait pas plus le passé simple à l'oral que maintenant. C'est lié à
l'enseignement, encore. Mais bon, c'est toujours la même rengaine.

Exact. À l'oral, très peu de passé simple. Il semblerait qu'on veuille aussi faire disparaître le passé simple, trop compliqué à maîtriser, sans doute. Et puis, sans passé, sans histoire, un peuple est plus facile à gouverner... 1984...