En route pour le sabbat des sorcières

J'ai commencé à publier sur l'excellent webzine Faunerie (que je vous invite à découvrir) une série d'articles d'histoire de l'art, consacrés à l'iconographique sabbatique et sorcière. Je me base sur un large corpus d'œuvres picturales pour dégager des thématiques récurrentes des scènes de sorcellerie, telles que vues par les artistes. Vous vous en doutez, vu la matière disponible, j'ai de quoi écrire des dizaines de textes... Je m'y consacre depuis quelques semaines et cela commence à prendre forme : quatre ont déjà été partiellement ou totalement écrits, et deux ont déjà été publiés. Les voici :

* En route pour le sabbat des sorcières (1) : le motif de l’initiation intergénérationnelle au travers de quelques œuvres >>> J'y parle de l'initiation d'une jeune sorcière par une autre plus âgée, telle qu'elle est souvent représentée dans des tableaux (voir les deux exemples ci-dessous).


Hans Baldung, Trois Sorcières, 1514.


Jean Morisot, titre inconnu, 1925.


* En route pour le sabbat des sorcières (2) : main de gloire et cheminée, étude d'un « mème » pré-internet >>> Dans celui-ci, je parle d'un motif récurrent à plusieurs œuvres. Pour ce faire, je me réfère aussi bien à Brueghel l'Ancien qu'à Aloysius Bertrand et aux romans Harry Potter.


Pieter Brueghel l'Ancien, Diuus Iacobus diabolicis praestigiis ante magum sistitur, 1565.


École de David Teniers le Jeune, Scène de sorcellerie, vers 1700.


Bonne lecture. N'hésitez pas à me faire part de vos retours sur mes analyses. Ça m'intéresse !

J'apprécie ces images !

C'est un sujet qui me branche bien, il faut que je trouve le temps de lire ces articles. Et les illustrations sont superbes, bien sûr!

C'est du grand art ! Comme Pala, je songe un jour lire tout ça...

Quand vous aurez trouvé le temps de le faire, laissez-moi votre impression. Votre avis m'intéresse.

J'ai appris beaucoup de choses, c'est très intéressant et les reproductions, enfin avec l'éclairage que tu y mets parlent. Vraiment, quelle érudition !

Érudition, je ne sais pas. Ce sont des recherches en cours, en fait ; je publie un article lorsque je pense avoir un compte-rendu à peu près complet et cohérent, mais je suis loin d'être déjà un expert et je m'aperçois sans cesse que j'ai oublié des choses. En ce moment, je travaille d'ailleurs à un addendum à ces deux premiers articles. Du coup, ils constituent également une sorte d'« historique de recherches », ce qui s'avère aussi intéressant car on peut du coup en suivre mieux le fil.

En tout cas, rédiger ces articles m'est d'une grande aide car, sinon, je m'embrouille dans mes trouvailles. Surtout que les mettre par écrit aide souvent à y voir soi-même plus clair. Et, qui sait, peut-être compilerais-je un jour tout cela en un bel essai...

J'ai publié aujourd'hui un troisième article dans cette série : il s'agit d'un addendum aux deux précédents. J'ai eu du mal à donner à celui-là un bon fil rouge, donc c'est un peu un fouillis, mais reste qu'il comporte de nombreuses images intéressantes (une vingtaine). Deux exemples :

J'ai publié lundi un quatrième article, dans cette série. Il s'intitule En route pour le sabbat des sorcières (4) : les diabologies de Félicien Rops et consorts. J'y mets à profit les recherches effectuées lors de la rédaction de mon mémoire de fin d'études. Plus précisément, je m'y intéresse à une série d'œuvres similaires, mettant toutes en scène de jeunes sorcières accomplissant des préparatifs au vol vers le sabbat. L'esthétique de Rops apparaît avoir eu une influence certaine sur plusieurs de celles-ci, produites notamment par son disciple Armand Rassenfosse et par Chas Laborde. Je suis assez content d'être parvenu à rassembler ces œuvres ; elles font un bel ensemble...


Félicien Rops, Petite Sorcière, aquatinte et pointe sèche, vers 1879.


Chas Laborde, illustration pour Pierre Mac Orlan, Le Nègre Léonard et Maître Jean Mullin, Paris, éd. de La Banderole, 1920.

Je publie aujourd'hui un nouvel article dans Faunerie, le magazine des Éditions du Faune. Il s'intitule : En route pour le sabbat des sorcières (5) : en balai, à dos de bouc... à rebours, en tout cas ! Cette fois encore, j'y parle d'histoire de l'art et des représentations de scènes de sorcellerie. Je m'y intéresse en particulier à la philosophie de l'envers dirigeant le sabbat, et montre en quoi elle se retrouve notamment dans les vols magiques à rebours, les danses dos à dos et l'hommage satanique.


Otto Goetze, Sorcières chevauchantes, 1924.


Artiste inconnu, « Sorcier chevauchant vers le sabbat », xylogravure, illustration pour Ulrich Molitor, Hexen Meysterey, 1545.


Louis Le Breton, « La Danse du sabbat », gravure par M. Jarrault, illustration pour Jacques Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, [1818] 1863.


Artiste inconnu, Osculum Infame, xylogravure, illustration pour Francesco Maria Guazzo, Compendium Maleficarum, 1608.

Je découvre ce sujet, ce qui me fait de la lecture à rattraper. Je te remercie du partage, et du travail de recherche, car c'est un sujet qui m'intéresse particulièrement (l'histoire de la sorcellerie, mais aussi son iconographie). Hâte de pouvoir lire tout ça (demain dans le tgv...)

Ravi que cela intéresse. Fais-moi part de tes impressions.

Nouveauté : je lance une chaîne YouTube dérivée de cette série d'articles. En voici la première vidéo. N'hésitez pas à la partager autour de vous.

Très intéressant. Quelle érudition !

Merci.
La partie introductive/définitoire, c'est quand même de la vulgarisation à la grosse louche. Cependant, je ne voulais pas trop m'étendre car la vidéo est déjà un peu longuette ainsi...