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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: N°5 : 1ère guerre mondiale
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Obusite
Forum créé le 21 octobre 2011 par Zaroff et Paladin
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"Toute variété riemannienne peut être plongée de manière isométrique dans un espace euclidien."
Ou pas.
Re: Obusite
- Spoiler:
- Désolé, je vais être dur. Tu es maintenant un auteur édité, donc tu comprendras qu'on va être plus pointilleux sur tes textes.
Je n'ai rien à dire sur l'écriture, soignée, maitrisée. Les quatre premières pages s'enfilent sans problème. Tu avais annoncé que tu parlerais des Trembleurs, le mettre en scène par cette espèce de bizutage est très bien aussi.
Mais ça commence à déconner page 5. Toute la troupe a bien rigolé d'envoyer le bleu dans le no man's land pour qu'il se fasse démonter la gueule, et à son retour, Courte-cuisses tiens un discours qui ne colle pas : — Vous n’avez pas fini de dire des conneries, pesta « Courtes cuisses » en les regardant d’un oeil noir. Nous n’avons plus de toubib et faut se serrer les coudes. Vous aimeriez finir comme lui et qu’on vous foute dans une fosse commune comme un chien ? Nous sommes tous des morts en sursis et seul le respect et la solidarité nous rendent encore humains
Alors qu'un instant avant on prenait les paris sur sa dispersion lente par grenade ou rapide par obus.
Ensuite, nous révéler que le quatuor d'Allemands sont les futurs boss des nazis pourrait être intéressant, mais faire soigner Hitler par Céline/Bardamu, c'est trop. Je connais ton admiration pour lui et son voyage au bout de la nuit par des visites régulières sur ton blog, et là, j'ai l'impression que t'as voulu tout mettre dans ton histoire.
C'est pas que ce soit raté, mais si vraiment tu voulais me surprendre en parlant du quotidien des tranchées, de l'obusite, de la "naissance" du troisième reich, et de Céline, il aurait fallu quelques pages de plus. Prendre le temps d'approfondir les personnages et leurs interactions. Ca va trop vite ! Comme par exemple la scène de la "résurrection" d'Hitler. Trop vite, mec. Le rebouteux se pointe, une petite prière, et voilà. Le gars est soigné, son regard est déjà puissant et trahit son caractère impitoyable.
Mais ça colle pas avec ce qu'on à vu au début, quand il se chiait dessus. Et l'ascension d'Hitler au pouvoir ne s'est pas faite en un jour, aussi ai-je peine à le voir guéri de son obusite et prêt à écraser le monde en quelques minutes. Tu aurais pu faire soigner Hitler, et après deux jours de repos, le faire discuter avec Bardamu. Ce n'était pas les hommes qu'on connaitra, le dialogue pouvait donner une scène philosophique où chacun regarderait la guerre et commencerait à en tirer ses conclusions, et chacun pressentant ce que l'autre deviendrait.
Bref, je te fais mes remarques habituelles. Tu commences fort, puis tu te fais bouffer par tes influences, et tu me donnes l'impression d'avancer sans carte ni boussole, avant d'accélérer pour nous lâcher à la fin, essoufflés, mais un peu perdus.
Ce qui n'enlève rien à la belle plume, je le répète.
Re: Obusite
Lu et un peu surprise par les paris de ces soldats qui envoient à la mort un des leurs (d'ailleurs où le chef de tout ça ira-t-il chercher l'argent car si j'ai bien compris, ils sont prisonniers des allemands, ce qu'au début je n'avais pas réalisé !), en plus il y a des contradictions (déjà, si ce sont des prisonniers, comment peuvent-ils faire ce qu'ils veulent ?). Tout cela ne donne pas assez de consistance aux personnages, leurs objectifs, caractères s'embrouillent (comme Courtes-Cuisses) mais c'est peut-être voulu ? On peut être dur et sympa à la fois ? (Il aurait fallu d'autres situations pour que l'on comprennent mieux le but de la manœuvre : pourquoi envoyer ce pauvre "bleu" dans les lignes de tir ?). Un peu estomaquée aussi par les révélations de la fin, presque impossibles à croire mais c'est bien tenté... la guérison soudaine du jeune "trembleur", que dis-je sa résurrection ! et sa transformation en H..... ! À part cette scène, il n'y a pas tellement de fantastique Sinon, c'est bien écrit avec des trouvailles dans la description de ces endroits de fin du monde. Je suppose que tu as voulu nous perdre comme cette guerre en a perdu plus d'un...
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
Re: Obusite
Je pense un peu comme Didier et je reste perplexe.
Niveau originalité, c’est assez original, le problème n’est pas là. En fait l’histoire se déroule trop vite. La première partie est intéressante avec ses soldats désabusés, voire un peu déments, devenus cruels. La maladie du jeune soldat est également intéressante, mais c’est à partir de là que les choses se gâtent.
Niveau originalité, c’est assez original, le problème n’est pas là. En fait l’histoire se déroule trop vite. La première partie est intéressante avec ses soldats désabusés, voire un peu déments, devenus cruels. La maladie du jeune soldat est également intéressante, mais c’est à partir de là que les choses se gâtent.
- Spoiler:
- Cette maladie, donc intéressante, est trop peu exploitée, c’est presque de l’ordre du détail (pas totalement mais ça en dit l’impression finale). Le soldat « Courtes-cuisses » n’est pas suffisamment crédible entre sa méchanceté du début et sa soudaine volte-face au point de sortir pour aller chercher un rebouteux au péril de sa vie pour un gars qui ne lui est rien et qu’il envoyait quelques minutes plus tôt au casse-pipes sans l’ombre d’un remord. Même son langage n’est plus crédible à partir de là, il paraît tout d’un coup trop intelligent, inventant son bobard de « prisonniers » d’une façon bien trop facile. Ensuite, à partir du rebouteux, tout va beaucoup trop vite. On nous lâche les info à la mitrailleuse. Céline, Himmler, Hitler et d’autres sûrement dont je n’ai pas saisi la référence, tout ça est fait en quelques phrases. Même la cérémonie de guérison est trop rapide. Il manque beaucoup de substance à cette partie-là. Trop pour qu’on arrive à y croire.
Re: Obusite
Ah oui ! autre chose que je n'ai pas compris :
- Spoiler:
- Pourquoi "Courtes-Cuisses" invente son bobard de prisonnier ? Cela se passe près d'Ypres en Belgique, le rebouteux habite donc un petit village par là-bas, tout ce qu'il y a de non-allemand. Il n'y a aucune raison qu'il ne dise pas la vérité au gamin-rebouteux. Ou alors, il y a une raison, mais je l'ai pas captée. Pourquoi, ce gamin serait plus tenté d'aller aider des prisonniers que des soldats alliés ?
Re: Obusite
Moi aussi je suis mitigé par rapport à ce texte, qui comporte des choses pas mal, mais on y croit pas trop, et c'est ça qui colle pas.
Que des soldats et un sergent (en passant, on dit "sergent" et pas "mon sergent") s'amusent à parier sur comment va mourir un bleu, je crois qu'on est loin de ce qui est décrit par les participants de cette guerre, surtout qu'après, comme le fait remarquer Didier, ils ont un élan de solidarité pour aller le soigner
Ca aurait put être présenté comme un gros délire uchronique ou dans un monde parallèle, mais si on se se base sur des faits réels, on voit mal Céline vivre dans un village de Belgique, lui qui était un parisien d'origine normande. En plus il était médecin, pas rebouteux, et il s'est engagé volontairement avant la guerre...
Courtes-cuisses remet ses habits civils pour aller chercher le rebouteux... Mais les soldats de 14-18 ne gardaient pas leurs habits civils, ils étaient en uniforme dés l'incorporation jusqu'à leur libération ! Ca encore, c 'est un détail. Mais par contre il passe sans trop de difficulté de l'autre coté des lignes ennemies, ce qui est moins crédible.
Par contre Hitler a été gazé à Ypres vers la fin de la guerre, tu aurais pu jouer là-dessus plutôt que d'en faire un "trembleur" ! Et qu'il devienne tout d'un coup ce qu'il sera plus tard, ça peut se comprendre symboliquement, mais pas de façon littérale!
Bref je trouve que tout ça, partant sur des bonnes idées, est un peu, je ne dirais pas du n'importe quoi, mais du très brouillon! Je crois qu'on sent que tu es parti sur un truc qui ne te convenait pas et que tu as fini, de guerre lasse (c'est le cas de le dire) ppar chercher à boucler ton histoire comme tu pouvais... Tu as manqué de temps et sans doute tu en avais marre, ce que je comprends bien. Mais c'est dommage.
Que des soldats et un sergent (en passant, on dit "sergent" et pas "mon sergent") s'amusent à parier sur comment va mourir un bleu, je crois qu'on est loin de ce qui est décrit par les participants de cette guerre, surtout qu'après, comme le fait remarquer Didier, ils ont un élan de solidarité pour aller le soigner
Ca aurait put être présenté comme un gros délire uchronique ou dans un monde parallèle, mais si on se se base sur des faits réels, on voit mal Céline vivre dans un village de Belgique, lui qui était un parisien d'origine normande. En plus il était médecin, pas rebouteux, et il s'est engagé volontairement avant la guerre...
Courtes-cuisses remet ses habits civils pour aller chercher le rebouteux... Mais les soldats de 14-18 ne gardaient pas leurs habits civils, ils étaient en uniforme dés l'incorporation jusqu'à leur libération ! Ca encore, c 'est un détail. Mais par contre il passe sans trop de difficulté de l'autre coté des lignes ennemies, ce qui est moins crédible.
Par contre Hitler a été gazé à Ypres vers la fin de la guerre, tu aurais pu jouer là-dessus plutôt que d'en faire un "trembleur" ! Et qu'il devienne tout d'un coup ce qu'il sera plus tard, ça peut se comprendre symboliquement, mais pas de façon littérale!
Bref je trouve que tout ça, partant sur des bonnes idées, est un peu, je ne dirais pas du n'importe quoi, mais du très brouillon! Je crois qu'on sent que tu es parti sur un truc qui ne te convenait pas et que tu as fini, de guerre lasse (c'est le cas de le dire) ppar chercher à boucler ton histoire comme tu pouvais... Tu as manqué de temps et sans doute tu en avais marre, ce que je comprends bien. Mais c'est dommage.
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: Obusite
Je ne peux que rejoindre les précédents commentateurs sur certains points. Il s'agit d'un texte indéniablement bien écrit et incisif. Malheureusement, la fin semble trop rapidement envoyée (un peu comme la mienne, d'ailleurs ).
Tu as tenté, consciemment ou non, de nous refaire le coup de Der Doktor M et de sa fin surprenante. Cette fois, cela fonctionne moins bien. D'abord parce que la présence en ces lieux de Bardamu n'est guère crédible, comme l'a déjà noté Paladin. Plus gênant, la psychologie de ce personnage ne me semble pas en adéquation avec celle du héros du Voyage...
Enfin, on pourrait en dire de même du jeune froussard, dans la mesure où le véritable Hitler passe pour avoir fait preuve d'un réel courage durant la Première Guerre, ce qui lui a notamment permis d'être décoré de la Croix de fer.
Tu as tenté, consciemment ou non, de nous refaire le coup de Der Doktor M et de sa fin surprenante. Cette fois, cela fonctionne moins bien. D'abord parce que la présence en ces lieux de Bardamu n'est guère crédible, comme l'a déjà noté Paladin. Plus gênant, la psychologie de ce personnage ne me semble pas en adéquation avec celle du héros du Voyage...
Enfin, on pourrait en dire de même du jeune froussard, dans la mesure où le véritable Hitler passe pour avoir fait preuve d'un réel courage durant la Première Guerre, ce qui lui a notamment permis d'être décoré de la Croix de fer.
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Re: Obusite
Merci pour vos avis que je partage, forcément. Comme vous l'avez remarqué, j'ai été inspiré au début et plus guère après le milieu. Du coup, j'ai mis un fourre-tout pour tenter de finir ce récit qui ne me branchait pas de toute manière.
Volontairement, j'ai caché les origines des soldats au début pour ne pas trahir la fin. C'est ainsi que "Courtes-cuisses" se retrouve en civil pour aborder un français. J'ai bien remarqué toutes mes incohérences mais j'ai eu la flemme d'en écrire un autre, gniiiiiii.
Mais on ne peut pas vous tromper. Et je m'en excuse.
Pas inspiré sur ce coup malgré mes (trop) nombreuses lectures sur cette guerre, de Yves Gibeau à Céline, mes deux compagnons de route.
Faut que je m'arrache le trognon pour le prochain concours.
Volontairement, j'ai caché les origines des soldats au début pour ne pas trahir la fin. C'est ainsi que "Courtes-cuisses" se retrouve en civil pour aborder un français. J'ai bien remarqué toutes mes incohérences mais j'ai eu la flemme d'en écrire un autre, gniiiiiii.
Mais on ne peut pas vous tromper. Et je m'en excuse.
Pas inspiré sur ce coup malgré mes (trop) nombreuses lectures sur cette guerre, de Yves Gibeau à Céline, mes deux compagnons de route.
Faut que je m'arrache le trognon pour le prochain concours.
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Re: Obusite
Demande à Didier, je suis sûre qu'il sera ravi de s'occuper de ton trognon comme tu appelles si joliment cette partie de ton anatomie.
Re: Obusite
Ok... mais faut en laisser un peu pour Léonox.
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Re: Obusite
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
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Re: Obusite
Merde Paladin (c'est le cas de le dire d'ailleurs), voilà que je ris encore une fois toute seule devant mon écran.
Re: Obusite
Hi hi Pala... Un peu moins large qu'un trou d'obus malgré tout
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
Re: Obusite
Rien à dire de plus que les autres, une première partie qui accroche bien puis des petites choses qui ne collent pas par la suite jusqu'au dénouement trop rapide.
En revanche c'est toujours aussi agréable de te lire. Ton style est toujours aussi précis et efficace.
En revanche c'est toujours aussi agréable de te lire. Ton style est toujours aussi précis et efficace.
"Ils nous pissent dessus et ils ne nous font même pas croire qu'il pleut." Dr Augustine, Avatar
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