Boomerang Texte RETIRÉ car publié chez Evidence Editions

Deux petits point faibles : quand les gamins devenus vieux disent avoir tué le clochard en le lapidant. Plus haut, je ne l'avais pas lu comme ça, j'avais cru qu'ils lui balançaient juste quelques cailloux pour l'emmerder. Peut-être insister un peu ? Et s'il meurt, il faudrait qu'ils ne le voient pas, parce qu'ils ne sont quand même pas mauvais à ce point. Non, que ça reste une sale blague, que le clodo aille crever dans son coin, et ils ne le réalisent qu'aux jours de leur peine venue.
Ensuite le passage où le médecin de famille annonce que c'est un vieillissement accéléré, et ou on analyse les bonbecs pour trouver une "substance inconnue". Quelque chose me chiffonne dans ce passage. Ils devraient au moins passer en observation à l'hôpital, les flics devraient mener une enquête dans la maison du vieux aux bonbons. Sans rien trouver, les vieux enfants retourneraient chez eux pour attendre et souffrir.

l'annonce un peu abrupte de l'assassinat du clochard.

Les adultes sont transparents, absents ou déphasés :
- Tes affreux poursuivent une gamine jusque chez elle et martyrisent son chien devant témoins, Bob fiche des vieux par terre en pleine rue, pique un vélo à un gamin devant sa mère, mais pas, ou peu, de réactions : ni plainte, ni répercussions, ni protestations auprès des parents.
- Malgré les précédents, ni les enquêteurs, ni les spécialistes ne semblent motivés à sortir de la routine.
- Aucune visite de la part des autres copains du collège, ni des enseignants.
- La mère de Franck écrase bien une petite larme mais ne donne pas l'impression de remuer ciel et terre pour faire traiter la maladie de son fils. (La scène du gâteau d'anniversaire, géniale et symptomatique !)
Frank lui-même prend son sort avec beaucoup de résignation :
- Il est à l'âge des premiers frémissements sexuels, son avenir est lourdement compromis, mais pas de révolte, pas de colère : il a péché, il est puni, c'est dans la logique des choses.
- Plus bizarre, pas le moindre désir de rédemption, pas la plus petite envie de racheter ses fautes malgré les longues années qu'il lui reste à vivre. "Bien sûr, plus question de passer des examens", dit-il. Ben voyons ! Comme si le fait d'être handicapé empêchait de se battre, de gagner sa vie ou d'en faire quelque chose de bon pour soi et les autres. Non, il sera rentier jusqu'à la fin, à ruminer son expiation aussi vaine qu'inutile.

Cette mort, je ne voulais pas la révéler de suite et donc, voilà, j'ai préféré la situer à la fin.

Soit dans le paragraphe où il se rappelle avoir lancé des cailloux soit quand ils font le lien avec ce qu'ils ont subis.