Crise de lucidité -- Quelques poèmes.

Voici deux de mes poèmes les plus " sages " . Les autres auraient plutôt leur place dans la partie réservée aux adultes.

Vous pourrez noter une certaine misanthropie omniprésente.

---- Exil mental ----

Plongé dans mon autisme, la poésie m'ensorcelle,
Un lyrisme sépulcral, quand le pire s’amoncelle.
Reclus dans mon antre, à noircir des pages;
Dans cette sombre vie, la lumière comme mirage.
L'extérieur comme cloaque;
Agis sur moi tel un étrange contraste et émane une inspiration élégiaque.
M'épanouir, loin du réel.
Mon papier a l'odeur du fiel.
Jouir sur les couleurs de l'arc-en-ciel , les imbiber de blanc .
S'isoler, enfanter ses démons de manière hérétique, mettre l'éthique sur le banc .
Je n'ai guère de lacune à capturer la lune et la mettre dans mon tiroir,
Je m'enivre d'amertume, ne dénude mon âme que lorsque tout est noir.
Offre moi un crayon, une feuille, et promis je serai sage,
Écrire c'est crier en silence, j'y décompose toute ma rage.
Dans ce chemin égaré, incompris des morts nées,
Perdu dans mes pensées, pour vous, je n'ai plus rien à dépenser.
J'aime les écouter, les sentir germer,
Je sais que, la volupté à son paroxysme est indicible
Pourtant, La chute était prévisible;
Les dunes étaient invisibles.
Charognard, toi qui as dégueulé ta glaire,
Sache qu'à présent , mes richesses intérieures séjournent dans un caveau mortuaire.


----Remords célestes ---

Crève bébé, crève.
Essuie la sève sur ta lèvre.
Et suit tes rêves, lèves-toi tel un orfèvre.
Fervent serveur de la lune ombragé,
Je me grille sous ce soleil enragé
Cuisinant mes pores.
Mes doigts se promènent sur toi,
Quand toi, tu te promènes dans les bois,
Bois cette liqueur, elle te fera oublier tes malheurs.
Dépression solaire, fécondation stellaire .
Construire des êtres dénégateurs ?
Optique légèrement foireuse, tandis que je me couve de ces soirées pluvieuses .
Planter l'antidote dans le sang, Aristote s'égara à mordre dans une pomme sans dent .
Descendant du Jesuve, la crucifixion de notre espèce s'érige dans la passivité.
Déverser l’effluve pour atteindre l’aurore, quand mes yeux scintillants brillent de lubricité .
Ô. Triste, triste lucidité, réalises-tu que l'homme tuera la vie ?

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