The fake (texte retiré)

+ 2 !

Jack-the-rimeur a écrit:La stylistique moderne ? Pour le courrier professionnel peut-être, je dis pas...
Le style, c'est la personnalité de l'auteur, la différence entre un créateur et une machine à écrire. Vouloir le réduire à une série d'équations ou de recettes me fait froid dans le dos. On n'est pas assez standardisés comme ça ?

Il faut un juste milieu Jack, pas de recettes mais du bon sens, comme en poésie

En disant cela je m'appuie sur la stylistique des anciens genre Flaubert. Mais lui-même a péché par excès : ses dernières œuvres se desséchaient tellement il les avait travaillées, au détriment du reste...

Donc, chacun son style, mais bien maîtrisé.
Je me suis engueulé plusieurs fois avec des modernes qui pensaient naïvement qu'il suffisait d'écrire pour avoir du talent. L'autre extrême de la balance, non ?

Il ne suffit pas d'écrire pour avoir du talent. Il faut écrire BEAUCOUP. Le talent, c'est la capacité à recommencer autant de fois qu'il le faut son texte qui ne "sonne" pas, le courage d'y revenir dessus (Naëlle joke !). Et d'apprendre de ses erreurs. Et de se remettre sans arrêt en question.
Le talent, c'est se prendre la tête bien comme il faut et d'aimer ça en plus. On n'est jamais meilleur qu'en faisant ce qu'on aime.
Regardez Jimi Hendrix : habité par sa passion, possédé par sa musique, il ne faisait rien d'autre que gratter ses cordes. Techniquement ce n'était pas parfait, mais ça sonnait. Il jouait avec ses tripes, et ça sonnait. Des générations de musiciens ont décortiqués ses morceaux, retranscrit tout ça sur des partitions, ont joué et rejoué avec plus ou moins de bonheur les riffs et solos, avec tout leur bagage technique, ben c'est pas pareil.

Didier Fédou a écrit:
Le talent, c'est se prendre la tête bien comme il faut et d'aimer ça en plus.

C'est bien vrai. Faut être maso.

Didier Fédou a écrit:On n'est jamais meilleur qu'en faisant ce qu'on aime.
Regardez Jimi Hendrix : habité par sa passion, possédé par sa musique, il ne faisait rien d'autre que gratter ses cordes. Techniquement ce n'était pas parfait, mais ça sonnait. Il jouait avec ses tripes, et ça sonnait. Des générations de musiciens ont décortiqués ses morceaux, retranscrit tout ça sur des partitions, ont joué et rejoué avec plus ou moins de bonheur les riffs et solos, avec tout leur bagage technique, ben c'est pas pareil.

Mais pour écrire comme Hendrix jouait, il faut savoir taper avec les dents!

Paladin a écrit:Mais pour écrire comme Hendrix jouait, il faut savoir taper avec les dents!

Viens d'efféyé... Me fuis pété le clavier !

Et avoir de bonnes dents ( tiens comme Joey Starr )

Le style n'est pas que la personnalité de l'auteur, c'est aussi un ensemble de règles à connaitre, mais en faisant en sorte qu'elles n'imposent pas un diktat.
Réduire le style soit à un apprentissage technique littéraire ou soit à la personnalité d'un auteur est une erreur. Les deux comptent.
Pour pouvoir casser la syntaxe classique, Céline a d'abord maitrisé la syntaxe classique et idem pour Rimbaud avec la poésie.
Doumé a entièrement raison pour Flaubert. Il allait à l'excès d'une tentative de perfection littéraire, donnant l'impression de textes mécanique dénuée de vitalité.
La grande majorité des écrivains dont on achète leurs oeuvres ont fait une école de lettre et ce n'est pas pour rien. D'autres on appris sur le tas, mais en faisant ce travail quand même. Je pense qu'on peut apprendre inconsciemment avec des années de lecture et d'écriture, mais si on peut gagner du temps à apprendre les bases théoriques, pourquoi se priver ?

Le style, c'est ce que chacun fait des règles en fonction de son tempérament.
Les écoles d'écriture me font penser au "petit conservatoire de Mireille", peut-être pratiques pour être introduit auprès des éditeurs, mais où l'on n'apprend qu'à confectionner des produits de consommation courante ou à surfer sur la vague à la mode. Et surtout, elles tendent à laisser croire qu'on peut apprendre à écrire sans avoir besoin de lire les autres, et notamment ceux qui vous ont précédés.
Gagner du temps, je veux bien... encore faut-il durer. Et sans véritable richesse intérieure, on ne peut guère aller plus loin que "S.A.S."

Nous sommes d'accord Jack : s'appuyer sur les anciens et notre richesse intérieure

Les écoles d'écriture me font penser au "petit conservatoire de Mireille", peut-être pratiques pour être introduit auprès des éditeurs, mais où l'on n'apprend qu'à confectionner des produits de consommation courante ou à surfer sur la vague à la mode. Et surtout, elles tendent à laisser croire qu'on peut apprendre à écrire sans avoir besoin de lire les autres, et notamment ceux qui vous ont précédés.

C'est ce qu'il est souvent convenu de dire, sauf que dans les écoles de lettre, on apprend l'écriture à travers ceux qui nous ont précédés, puisque ça fait partie des programmes. Ce n'est pas les écoles de lettre qui amène à croire que tout le monde puisse écrire et éviter de lire les autres, mais Internet et un bon nombre de tocards qui défilent dans les médias.
Sinon, j'oubliais la catégorie des profs dans les auteurs. Ils sont nombreux. Ainsi que les médecins et des notables.

Bémol sur ce que vous dites à propos de Flaubert, mais pour le reste +1 avec vous. Le style c'est un concept compliqué qu'il ne faut effectivement pas dissocier de la langue et de ses règles. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard, cette année j'ai un petit cours qui se nomme "Grammaire ET Stylistique" - approche intéressante mais qui se borne au côté technique des choses, alors que le style d'un auteur englobe plus de choses, on est tous d'accord. Pour le définir, on pourrait dire que le style est à l'écriture ce que l'idiolecte est à la langue orale, par exemple : autrement dit, une expression singulière, caractéristique, reconnaissable. Cela dit, on est pas beaucoup plus avancé.

Edit : je confirme ce que dit Para à propos des études de lettres.

Je ne sais plus si c'est ici ou chez Thomas que j'avais expliqué que les seules choses que ne peuvent vous apprendre les cours et livres sur l'écriture sont l'expérience et l'imagination (et dans l'imagination, je comprends aussi bien l'inventivité de l'histoire que la puissance d'évocation). Par contre, pour le reste, la partie mécanique d'une nouvelle ou d'un roman, c'est technique (stylistique ; dramaturgie ; symbolisme ; méthodologie ; structure ; etc.). Soit on fait un effort d'apprentissage et on gagne du temps, soit on développe ceci inconsciemment à force de lecture et d'écriture, mais alors ça prend de trop longues années à mon gout et je ne suis pas certain que l'on est percuté sur tout. Arrivé à mettre en pratique la théorie technique prend déjà beaucoup de temps.

Et pour l'inspiration, les gars, c'est quoi la recette ?