Enfermés

J'ai tout de suite bien accroché. Je ne connais pas le milieu du cirque, mais le fait que tu places ton action dans cet environnement m'a bien emballé.
En fait, je vois ton texte comme une relation avortée trop tôt, d'un deuil impossible à faire. Un deuil étrange, car la personne "morte" était encore en vie, jusqu'au moment de l'histoire. Elle semble être morte dès qu'elle a jailli du coffre, faisant de ce coffre non pas un objet mais une sorte d'enfer. Ce récit me reste bien en mémoire, mais je dois avouer qu'il ne m'a pas vraiment convaincu. Dans la forme, je trouve qu'il est écrit trop rapidement, il y a pas mal d'oublis de mots, de formulations à revoir. J'ai aussi l'impression qu'il y a parfois une surcharge de mots pour exprimer peu de choses (en même temps, nous sommes dans l'intime, donc je suis peut-être un peu sévère.)
Bonne proposition, Tak, tu as fait le boulot, mais tu seras sûrement au fond de mon classement (faute à la concurrence !)

Yo, Cancer !

"Ecrit trop rapidement" je ne pense pas, mais peut-être un manque de relectures, comme souvent avec moi. Mais c'est aussi que sur un temps aussi bref, je ne dispose pas d'assez de recul pour voir toutes mes bourdes, là où pour certains c'est plié en 1 ou 2h max. C'est l'une des raisons pour lesquelles je participe de moins en moins aux formats "longs" des concours : si j'écris assez vite, de façon impulsive, je suis en revanche très lent à la relecture.
Contrairement aux "architectes" où tout est déjà en place avant même d'avoir couché le premier mot sur la page (et où donc les relectures sont une pure formalité), moi je construis mon récit en même temps que je le rédige (même si j'ai plus ou moins une ligne directrice avant de me lancer), ce qui implique beaucoup de temps de relecture et de corrections derrière... que je ne trouve pas toujours !

Donc voilà pour l'explication "technique".
Maintenant, si sur le fond tu as moins accroché, là je ne peux rien dire, tout étant question de sensibilités (et en effet, la concurrence est rude sur cette édition !).

Merci néanmoins pour ta lecture et ton attention


P.S: "L'enfer" pour Sibylle après être sortie du coffre, je ne l'aurais pas formulé ainsi, mais c'est un peu l'idée. Son âme était déjà morte après cet épisode, le reste n'ayant été pour elle qu'une interminable agonie... c'est aussi une façon détournée de parler du suicide, dont j'ai vu quelques uns dans mon entourage partir de la sorte. Vaut-il mieux vivre dans la souffrance constante ou plutôt y mettre un terme en causant à son tour la souffrance dans son entourage ? Pas facile d'y répondre, tout comme doit l'être le geste lui-même, j'imagine, pour ceux qui passent à l'acte.

Pour l'explication technique, un grand merci !
En effet, dire que le texte est écrit trop vite était sans doute présomptueux de ma part, ayant moi-même écourté mes relectures par pure procrastination. Et d'autres participants sont probablement dans cette situation. Donc, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité ! Disons que dans la forme, j'ai eu le sentiment que tu étais un peu en roue libre et sans trop de recul. Jugement purement subjectif, j'en conviens.
Je le redis, ce texte est bon, et d'ailleurs, c'est un peu le "drame", je pense, pour les avoir tous lus, que tous les récits de ce concours sont très bons !

La question du suicide que tu soulèves a fait les premières pages de l'actualité, dernièrement. J'ai toujours été réticent à l'idée d'euthanasie. Je trouve le terme déplacé. Le suicide assisté, je suis pour, à condition que la personne soit en situation désespérée. Il m'est difficile d'admettre de mettre fin à sa vie sans raison de santé, "juste" (désolé par avance pour le terme) par déprime ou traumatisme.

Salut Tak ! : )

Un texte vraiment tranquille à l'image de l'état dépressif des protagonistes (non ce n'est pas une critique : p).

On assiste à la dissolution de deux vies qui se font face sans que l'un où l'autre n'arrive à communiquer, à s'aider dans leur état respectif. Ça créé une sorte d'effet miroir qui leur renvoie la même image de vie brisée, la même spirale ascendante avec la même finalité (la mort de ce qui rayonnait à l'origine, par une non-intervention totale de tous les figurants).  
Bref, j'ai vraiment bien aimé, j'en ressors avec une impression de tristesse diffuse, sans vraiment être certain que ce se soit symboliquement bien terminé pour Adrien (juste une impression personnelle... x) ).

Quelques mots qui manquent ci et là, mais rien de bien grave à la lecture.
J'aime toujours autant le rythme paisible et poétique de tes écrits dans ce goût-là, je trouve ça apaisant.
Le thème est respecté, bien évidemment.

Belle participation, pleine de ressentis moroses que je goûte avec un paradoxal plaisir, celui de la dépression si familière et de ce fait, en bon connaisseur, j’estampille que l'enlisement est des plus crédibles ! xD
Bravo ! : )

Cancereugène a écrit:Il m'est difficile d'admettre de mettre fin à sa vie sans raison de santé, "juste" (désolé par avance pour le terme) par déprime ou traumatisme

Je suis toujours vivant donc je ne me sens pas visé ! xD

L'euthanasie en elle même je trouve ça glauque par contre. L'état psychique d'un suicidaire c'est principalement du vide et des tourments (culpabilité le plus souvent), c'est un fantôme qui a surtout besoin d'être reconnecté à ses baskets, qu'on l'aide à trouver un sens, un goût, une envie de vivre, et peut-être pas de l'aider à abandonner en se mettant à son diapason... x)
Mais ça ne sert à rien non plus de lui dire que la vie est belle, que ça va passer, que c'est dans sa tête, de ne plus penser à tout ça, il ne vous entendra pas, pire ça va aggraver son état parce qu'il ne se sentira pas à la hauteur des attentes et incompris dans sa souffrance (ce qui est effectivement le cas puisqu'un traumatisé à tendance suicidaire à des pics de douleurs émotionnelles et psychiques "légèrement" plus balèzes que la moyenne).
Il ne faut pas lui envoyer une dose létale mais du jus, une impulsion, un peu comme le final de IT (celui de 86), d'ailleurs je mets l'extrait parce qu'il est vraiment parlant sur le principe.

(le passage en question commence à 2min mais j'ai pas trouvé plus ciblé...)



Le seul petit souci c'est qu'il faut une personne qui aime véritablement le suicidaire et lui accord du temps (énormes carences affectives), parce que la question n'est évidemment pas de mettre tous les dépressifs profonds sur des vélos et de leur faire dévaler la rue (ni de les euthanasier d'ailleurs), mais bien de leur apporter de l'amour et de se battre avec eux sans jeter l'éponge.
Et les suicidaires ont rarement des gens comme ça dans leur entourage, sinon ils auraient peut-être un peu moins envie de crever. C'est triste mais c'est comme ça... x)

Un joli texte avec une belle ambiance un peu morose à l'image de ton personnage principal. Pourtant, je n'ai pas totalement accroché. Plusieurs raisons à cela :
- Tes fameux mots oubliés (parfois en trop aussi), mais c'est pas très important.
- Un passage embrouillé vers les pages 5 et 6. Qui est le père de Sybille, Marianno ou Vassilo ? Pourquoi c'est Marianno qui tempête et Vassilo qui sort les dénégations, alors que la malle appartient à Marianno ? Peu après, ce sont Marianno et sa femme qui ramènent leur fille de l'hôpital. A la fin, lorsque Ludmilla parle à Adrien, j'ai eu l'impression que Marianno n'était pas (plus) le père de Sybille. Bref, c'est un point à revoir.
- Ensuite, il m'a manqué un truc, j'attendais autre chose. Quoi ? C'est difficile à dire, mais la fin ne m'a pas convaincue.
- J'ai eu parfois l'impression de sentir ta façon d'écrire au kilomètre, dans le sens où parfois, une idée me semblait là parce qu'elle était arrivé à ce moment-là, mais qu'elle n'était pas tout à fait à sa place. C'est pas hyper marquant, mais autant le signaler.
- Et pour finir, j'ai trouvé par moment le texte un peu longuet. Pas trop, je précise et peut-être plus sur le début qu'ensuite.
Ça peut paraître beaucoup de remarques négatives, mais ce sont des petits trucs pas très graves et facilement rectifiables.
Tu nous préviens toujours qu'il te faut plus de recul que le temps d'un concours pour bien retravailler ton texte après écriture, donc, on le sait et ça n'empêche pas que le récit est de qualité. Mais ça ne doit pas t'empêcher de participer aux concours quand tu as une idée. Le texte écrit est un texte écrit, qu'il soit perfectible par manque de recul n'est en soi pas un défaut. Après le concours, le temps, il est là comme tu l'entends. Alors, oui, je comprends que c'est peut-être frustrant pour toi, surtout en lisant certains autres qui n'ont pas ce problème et torchent un texte plus maîtrisé l'air de rien, mais au final, à quoi servent les concours ? Juste à écrire, le classement est accessoire. Un peu comme Françoise, tes textes se bonifient avec le temps.
A part ça, au niveau du thème, je pense que tu y es, le coffre n'est pas central, mais au cœur des pensées tout le long.

Merci à vous deux pour vos lectures et commentaires avisés, Mnémo et Cath !
Désolé de ne pas rentrer davantage dans les détails ou pouvoir faire de réponses personnalisées, mais le temps commence à me manquer et on me verra sans doute moins dans les 2 ou 3 semaines à venir.
Mais si vous avez réussi à pas passer un trop mauvais moment avec ce texte (avec ou sans mots manquants, ahah), j'en suis déjà fort aise !

Pas de souci Tak, bon courage pour ton déménagement ! : )

Je termine mes lectures par ce texte ; le meilleur pour la fin ? C’est bien possible en ce qui me concerne. En survolant les autres commentaires, je vois que je vais un peu à contrecourant mais l’intrigue et la conclusion de ce texte m’ont globalement satisfait. Jusqu’au bout, je m’attendais à autre chose, une explication plus « monstrueuse » et horrifique, et finalement non, et c’est tant mieux.
La vraie explication est finalement évidente, tout le texte nous la pointe du doigt, et elle s’avère bien plus glauque et sinistre qu’un monstre ou une malédiction habituelle en ce qui me concerne. En tout cas, l’histoire m’a happé jusqu’au bout, l’ambiance mélancolique (car le texte garde une aura « douce » malgré le sujet abordé) m’a touché, et l’aspect philosophique/psychologique a fini de me convaincre.

Quelques bémols, cela dit : les mots manquants qui m’ont semblé un peu plus présents (sans mauvais jeu de mot) que d’habitude, et l’explication de Ludmila qui m’a semblé trop « précipitée » ; on sent qu'elle est là parce qu'il le fallait pour conclure le texte. Impression renforcée par le personnage de Ludmila lui-même qui sort de nulle part à ce moment-là (une simple mention à elle en début de texte aiderait à gommer cette impression ; ou alors, si on parle déjà du personnage plus tôt, c'est moi qui ai loupé le coche). Bref, des petits soucis purement formels qui ne devraient pas être difficiles à gommer.

En dehors de ça, on est totalement dans le thème, le style poétique m’a paru plus efficace encore qu’à ton habitude (hormis les oublis de mots bien sûr), beaucoup de formulations et d’images évocatrices qui sonnent juste, sans fioritures, une alternance des temps qui insuffle du rythme, renforce le mystère et l’intérêt pour deux personnages très bien conçus, du show tout ce qu’il faut (pourtant pas évident quand on joue avec différentes époques) avec la perdition des personnages qu’on sent d’un bout à l’autre du texte alors qu’elle n’est quasiment jamais nommée ; et enfin, cette idée métaphorique du piège existentiel que j’aurais adoré avoir moi-même et écrire avec autant d’efficacité, et qui renvoie finalement à de nombreux thèmes sans se disperser pour autant : le deuil et la dépression en tête, bien sûr, mais aussi le rôle social inadapté, la pression sociale qui va avec, la rébellion face à une existence insatisfaisante, l’éloignement des poches, famille comme amis, autant de thématiques liées efficacement par le parcours de vie d’Adrien et incarnées par ce coffre « maudit ».

Même le « happy end » m’a plu, dans le sens où finir autrement aurait laissé un goût d’inachevé : si Adrien ne se libérait pas, le texte nous aurait laissé sur un sur-place moins impactant, et s’il s’enfonçait encore plus dans son propre piège, en se suicidant par exemple, ç’aurait donné un côté redondant à l’intrigue.

Bref, vraiment, c'est le texte qui m'a le plus "parlé" pour ce concours pourtant de haut niveau. J'ai terminé mes lectures il y a déjà presque 2 semaines mais il est encore clair dans mes souvenirs et toujours aussi impactant. J'ai même presque envie de le relire (moi qui déteste relire quoi que ce soit), c'est dire !

J'ai lu ce texte avec plaisir : on se laisse porter par ta plume, toujours poétique, et qui – encore plus qu'à l'accoutumée ? – fait la part belle à la psychologie des personnes. A tel point d'ailleurs que l'élément fantastique (qui n'est abordé frontalement qu'à la toute fin – page 10 ou 11), m'a paru un peu secondaire, anecdotique (avec l'impression de lire de la blanche, pour le dire comme ça).
Ça ne me dérange pas en tant que tel, mais j'avoue qu'ici la révélation finale m'a un peu laissé sur ma faim : je m'attendais à en apprendre plus sur cet objet maudit, son action et l'impact qu'il avait eu sur son amie.

Bref, j'ai adhéré au texte, très notamment grâce à son style (et je l'ai écouté avec la BO suggérée eheh), malgré ces petits bémols qui concernent plus le genre et le 'payout' narratif (si c'est le bon terme) qu'autre chose.

Sinon, leur jeu avec la balançoire (qu'avec ma sœur on appelait "le saut de la mort"), c'est très précisément comme ça que je me suis pété le coude quand j'étais gamin… J'ai dégusté.

Avec un peu de retard, merci beaucoup pour vos lectures et commentaires, tous les deux !

Murphy : Ton commentaire me touche, car tu es l'un des seuls à avoir apprécié ce texte pour ce qu'il est et non ce qui "lui manque" ou pourrait être, à la place.
Beaucoup ont tiqué sur cette fin qui effectivement n'a aucun effet de chute ou de retournement, juste le prolongement des thématiques générales et du parcours du/des personnage(s). Que tu y aies été sensible me fait d'autant plus plaisir que tu sembles avoir compris là où je voulais aller. Après, cela ne m'empêchera pas de creuser un peu plus pour une V.2 si je m'y colle, mais dans les grandes lignes je trouve que cette conclusion reste dans le ton du récit et c'est pas forcément plus mal... (pour une fois que mes persos ne crèvent pas de façon horrible dans les griffes d'une immonde saloperie lol).
Et tu as raison pour Ludmila, dont la présence/explication finale est un peu posée là comme ça, mais c'est juste moi qui ait mal fait mon raccord, car elle apparaît déjà plus tôt dans le récit : lors du retour de Sibylle de l'hôpital avec "Marianno et sa femme". Là encore, ce sera un petit ajustement à revoir pour la 2e version...
Heureux en tous cas si tu as passé un bon moment, malgré les mots manquants et les petites approximations !

Sacripan : Toi aussi, comme la plupart, tu as tiqué sur la note finale explicative qui manque un peu de pep's. J'avoue que je n'ai pas cherché à faire de l'artefact ni de ses effets le sujet central du récit, là où dans le Fantastique en général c'est plutôt l'inverse.
En vérité, le parcours et destin brisé de ces deux gamins me parlait bien plus que la finalité de ce mcguffin. Tu dis avoir l'impression d'avoir lu de la blanche et je crois que c'est aussi ce qui a gêné une partie des lecteurs en s'attendant à une révélation/dernier sursaut plus surnaturel ou horrifique à la fin... ce que je comprends tout à fait, vu les genres habituellement ici à l'honneur
Mais on dit que ce sont souvent les personnages qui dictent l'histoire et ici c'est exactement ce qu'il s'est passé, je n'ai pas vraiment eu de prise dessus. Tant mieux si tu as quand même adhéré, malgré les bémols soulevés

P.S: Moi ce n'est pas avec ce jeu-là, mais un dans le même genre avec mon grand-frère et des potes où je m'étais cassé la clavicule, quasiment au même âge. Ce qu'on est cons quand même, quand on est gosse...