Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
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Hellaz
Zaroff
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Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
Bruissements, envol.
Rien ne permet à quiconque de me défier. La vie ne me désire point, je ne lui en veux pas.
Allongé et libre.
L'air tiède emplit mes poumons. Les herbes folles se dressent puis se courbent vers l'horizon doré. Mes mains caressent ce sol brut et vigoureux.
Sa chair maternelle m'enveloppe, me berce et m'aspire vers des torrents apaisants. Pourtant le ciel s'assombrit, mon coeur saigne. La terre matricielle me gifle à nouveau.
C'est la tentation du vide.
L'orage approche, par mimétisme le vent se fige.
Attente.
Mon regard se brouille, mon âme s'évapore.
Ultime soupir, mon pistolet heurte les racines.
Une nuée de corbeaux libère cette tension fugitive.
Psychopompes de mon Moi.
La terre a retrouvé son enfant.
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
J'aime beaucoup ... J'ai tout de suite pensé aux Chants de Maldoror de Lautréamont, peut être pour la brutalité (ce n'est pas péjoratif) des images.
Si on peut proposer un tableau pour cet atelier je vais m'y mettre. Ce n'est pas que la proposition de tableau me déplaise, elle est au contraire un peu trop inspirante.
Si on peut proposer un tableau pour cet atelier je vais m'y mettre. Ce n'est pas que la proposition de tableau me déplaise, elle est au contraire un peu trop inspirante.
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
J'ai rédigé ce texte en un seul jet, juste pour le plaisir d'écrire. Tu peux poster un texte avec une photo de ton choix ou choisir l'image imposée. Comme tu veux.
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
Les abords de la ferme de Hiéralgilles servaient aux cultures du blé et les champs, s'étendant à perte de vue, étaient quadrillés par des chemins de terre boueux. Il avait plu et les lueurs du soleil couchant rendait l'horizon plus jaune qu'un tournesol. Despérine s'était rapproché de la clôture et regardait, intrigué, les champs de céréales.
L'inspecteur principal Mélion se rendit compte très vite que son subordonné avait déserté les lieux du crime. Il tendit le mug de café au premier sous-officier qu'il croisa et enjamba la banderole de délimitation pour rejoindre Despérine.
– Les disparitions ne vous intéresse plus ? Vous ne voulez plus de vos galons ?
– Quelque chose ne va pas, par ici.
– Il y a du sang jusqu'en haut des murs de cette ferme et les corps ont disparus. Évidemment que quelque chose ne va pas.
Despérine secoua la tête en faisant tinter quelques pièces de monnaie au fond de sa poche. Lorsqu'il entendit le claquement de langue de Mélion, il sut que son supérieur comptait reprendre son sermon. Despérine savait pertinemment qu'il ne pourrait pas l'arrêter, il arrêta Mélion avant qu'il ne puisse prononcer un seul mot.
– Vous vous souvenez de Mme Morille, Mélion ? Cette vieille sorcière m'avait dit que ce n'était qu'en me retrouvant seul que j'utilisais la totalité de mes facultés cognitives. Si vous voulez que je vous aide dans cette enquête qui s'avère mal partie, vous fermez votre clapet. Et allez vous plaindre au prefet de Dijon, si ça vous chante.
Mélion ne répondit rien. Sous l'assaut verbal, il fit un pas en arrière, ne sachant soudain plus quoi faire de ses mains. Il les croisa dans son dos, les décroisa, les mis dans ses poches et finit s'appuyer au fil de la clotûre - effectuant deux pas vers l'avant. Il s’électrocuta et, vexé de sa propre décontenance, croisa les bras. Despérine n'avait pas bougé d'un pouce, le regard porté sur les épis dorés.
– Les corbeaux, Mélion, ne mangent pas de blé. Vos cadavres sont planqués dans le champ.
L'inspecteur principal Mélion se rendit compte très vite que son subordonné avait déserté les lieux du crime. Il tendit le mug de café au premier sous-officier qu'il croisa et enjamba la banderole de délimitation pour rejoindre Despérine.
– Les disparitions ne vous intéresse plus ? Vous ne voulez plus de vos galons ?
– Quelque chose ne va pas, par ici.
– Il y a du sang jusqu'en haut des murs de cette ferme et les corps ont disparus. Évidemment que quelque chose ne va pas.
Despérine secoua la tête en faisant tinter quelques pièces de monnaie au fond de sa poche. Lorsqu'il entendit le claquement de langue de Mélion, il sut que son supérieur comptait reprendre son sermon. Despérine savait pertinemment qu'il ne pourrait pas l'arrêter, il arrêta Mélion avant qu'il ne puisse prononcer un seul mot.
– Vous vous souvenez de Mme Morille, Mélion ? Cette vieille sorcière m'avait dit que ce n'était qu'en me retrouvant seul que j'utilisais la totalité de mes facultés cognitives. Si vous voulez que je vous aide dans cette enquête qui s'avère mal partie, vous fermez votre clapet. Et allez vous plaindre au prefet de Dijon, si ça vous chante.
Mélion ne répondit rien. Sous l'assaut verbal, il fit un pas en arrière, ne sachant soudain plus quoi faire de ses mains. Il les croisa dans son dos, les décroisa, les mis dans ses poches et finit s'appuyer au fil de la clotûre - effectuant deux pas vers l'avant. Il s’électrocuta et, vexé de sa propre décontenance, croisa les bras. Despérine n'avait pas bougé d'un pouce, le regard porté sur les épis dorés.
– Les corbeaux, Mélion, ne mangent pas de blé. Vos cadavres sont planqués dans le champ.
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
Je commence à l'aimer ce Despérine. Mélange de Desperado et Mesrine ? Continue à creuser ce personnage, il ne demande que ça.
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
Ca pourrait être un roman où intervient Van Gogh...Peut être même ne s'est il pas suicidé en fait!
Un Polar rural qui se passe à Auvers sur Oise vers la fin du XIXeme siècle...
Un Polar rural qui se passe à Auvers sur Oise vers la fin du XIXeme siècle...
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
Paladin a écrit:
Un Polar rural qui se passe à Auvers sur Oise vers la fin du XIXeme siècle...
Tu sais que j'y ai déjà pensé.
Re: Champ de blés avec corbeaux [ancien atelier]
Tu sais bien que Van Gogh est mon peintre adulé. D'ailleurs mon fils se nomme Téo (sans le "h") et son second prénom est Vincent. Van Gogh est le seul peintre dont j'ai pleuré devant une toile. Pourtant je n'aimais pas ses reproductions dans des bouquins. Et puis, lors de ma première venue au Musée d'Orsay, je suis tombé sur ses toiles. Un choc insurmontable.
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