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Message par Petit-Carmin Ven 29 Nov 2019 - 0:54

Me revoilà, avec une épave de ce début d'année.

Si ça vous tente.

PS je m'entraînais au texte émotionnel.



***

— Je crois que je suis une personne très étrange pour être aussi rejetée… qu’en pensez-vous docteur ?

L’homme assis, l’air très attentif, ne dit mot. Il semble analyser mes propos. Je remarque que seuls ses yeux clignent et cela fait luire ses cornées. Je pense qu’il prend du temps pour me répondre. Un blanc s’éternise entre nous et crée un vide qui me rend nerveuse. J’hésite à lui répéter, mais trop tard, c’est déjà envoyé.

—  Alors, qu'en pensez-vous, docteur ?

Il tic de la tête pour me faire comprendre l’agacement de mon impatience, puis rapidement, il se reprend. Il racle sa gorge à plusieurs reprises et me répond enfin :

— Depuis que je vous suis, mademoiselle Lark, je constate que vos schémas affectifs ont bien évolué et j’en suis ravi pour vous. Je…

À l’instant même où il parle, je remarque, dans ses prunelles quelque chose de familier. Serait-il en plein émoi ? Aussitôt sorti de cette brève réflexion, je l’entends de nouveau.

— … Cela vous va-t-il ?

Hein…, de quoi, vous va quoi ? Il me fixe, attentif, mais je n’ai pas de réponse, car je n’ai pas entendu sa question. Distraite. Le temps semble s’étirer, les secondes me paraissent des minutes et les minutes des heures. Alors qu’en réalité, il ne s’est écoulé que quelques secondes. Et à voir son irritation, tout à l’heure, je n’ai pas vraiment envie de le faire répéter.

Mes mains deviennent moites, mon nez suinte des gouttelettes, puis à c’est au tour de mon front. Je remonte la manche du pull anthracite, je le glisse sur l’extérieur de ma main pour essuyer la surface la plus plate de mon visage. La pression d’une question dont je n’ai pas la réponse me donne froid. Mon estomac se noue. Tout à coup, je suis prise par la panique et une forte angoisse me submerge. Je me lève spontanément et prends la tangente. Machinalement, je saisis la poignée de la salle de consultation et l’ouvre bursquement.

Dans la salle d’attente, j’aperçois un patient qui m’observe comme un monstre de foire. Je le fusille dU regard et lui impose mon majeur serti d’un saphir. Je me dirige vers la sortie. Au-dehors, je cours comme si ma vie en dépendait. Alors que les ruelles défilent, des pensées parasites viennent de nouveau me harceler.

Mais tu n’as pas honte, petite arrogante, salope !

Quand j’entends quelqu’un m’appeler. Je m’arrête mon élan pour mieux observer la personne qui m’interpelle. Essoufflée, je m’appuie sur un mur de béton afin de reprendre ma respiration saccadée. Je balaye du regard les personnes qui passent, mais heureusement, celles-ci ne font pas attention à moi. Soulagée de ne pas être le centre d’attention, j’entends de nouveau mon prénom. Je lève la tête et y vois sur le balcon une silhouette, mais j’ai du mal à identifier cet individu.

— T’es qui, articule !

Il se met à glousser comme une dinde, ce rire, il m’énerve ! Puis un liquide tiède coule sur mon dos et un long putain sort de ma bouche, suivi d’un :

— Hé gros connard ! Attends-moi, tu vas voir à quel point, moi aussi, je suis fêlée.

Je me précipite dans le bâtiment en furie. Ayant captée que cet enflure se trouve au premier côté rue. Dans la cage d'escaliers, j’aperçois une boîte à incendie, où une hache y est exposée telle une œuvre de Léonard de Vinci. Ça tombe à pic, car en ce moment, je suis très inspirée, exaltée. À l’aide mon coude je brise la glace et je saisis la Mona Lisa et poursuis mon expédition.

Le N° 13 me provoque de l’œil.

— Quelle coïncidence ! Mais hélas pour toi, je ne suis pas superstitieuse. Je ricane gras et susurre d’une voix qui me terrifie.
— je connais un sale porc qui, très bientôt, le deviendra !

Je frappe de toutes mes forces. Un fracas accompagne le coup qui se plante dans la paroi à travers ce trou et l’aperçois, enfin. Je hurle comme une hystérique : mes propos sont accompagnés de jurons si abjectes qu'ils me surprennent moi-même. Une de mes mèches s’interpose entre nous, elle pue la pisse et ça m’énerve de plus belle. D’un coup de pied, j’arrive à ouvrir ce qui reste de la porte.

Mon souffle est de nouveau saccadé, il me fait penser à celui d’un buffle enragé. Je me calme un instant. L’inconnu, lui, se cache derrière son bar. Ses jambes flageolent, il tient un couteau à la main. Son visage est si déformé par la peur que j’en ris aux éclats, hilares. Il bafouille de choses, mais je n’entends rien d’autre que mes voix parasites et mes yeux s’injectent de sang. Une partie de moi a peur et crie : A l’aide !


Adieu... et bon voyage Petit-Carmin.
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---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
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